Économie / Droit - 1ère STG 1/4 La détermination du prix sur un marché
La détermination du prix sur un marché
Introduction
1. La fixation du prix sur un marché de bien ou service
1°) La fixation du prix dans des conditions de pleine concurrence ou concurrence pure et parfaite
Définitions Commentaires
Atomicité du marché : existence d'un grand nombre d’acheteurs et de
vendeurs, chacun étant suffisamment petit pour ne pas influencer à lui seul
les prix du marché ;
Homogénéité du produit : impossibilité de distinguer de quelque manière
que ce soit deux unités du produit proposées chacune par un offreur
distinct (pas de marque, pas de différence de qualité, ...)
Transparence du marc : disponibilité des informations sur le marché,
gratuitement pour tous les intervenants ;
Libre entrée sur le marché : absence d'entrave à l'arrivée (ou au départ)
de tout offreur ou demandeur ;
Mobilité des facteurs : les facteurs de production vont vers les zones
géographiques où ils sont les mieux employés .
Prix d'équilibre : prix pour lequel on observe l'égalité entre quantité
offerte et quantité demandée. Au prix d'équilibre, il n'y a pas de produit
invendu du côté des offreurs et pas de demande non satisfaite.
Théoriquement, un marché est en situation de concurrence pure et parfaite
lorsque cinq conditions sont réunies simultanément : le marché est "atomisé", le
produit est homogène d'un offreur à l'autre, le marché est transparent pour tout
intervenant, le marché est d'un accès libre, les facteurs de production nécessaires
à la fabrication du produit (travail ou capital) sont parfaitement mobiles.
Sur un marché dans une telle situation de concurrence parfaite, le prix
d'équilibre est celui pour lequel on observe l'égalité entre quantité demandée et
quantité offerte, soit l'égalité entre offre et demande ; au prix d'équilibre, tous les
offreurs et demandeurs présents sur le marché sont satisfaits.
En effet, on montre que au-dessus du prix d'équilibre, on constaterait un excès
de l'offre par rapport à la demande (subsistance de produits invendus) ; en
dessous du prix d'équilibre, on constaterait un excès de demande par rapport à
l'offre (quelques demandeurs non satisfaits car offre insuffisante)
2°) Le rétablissement du prix d'équilibre suite à une modification de l'offre ou de la demande
Le prix d'équilibre peut se modifier sous l'effet de diverses influences. Par exemple :
- des progrès techniques induisant des gains de productivité peuvent permettre aux offreurs d'abaisser le coût de production et donc le prix de vente unitaire
exigé pour une même quantité offerte : le bien devient alors accessible à un plus grand nombre de demandeurs ; le prix d'équilibre tendra alors à s'établir à un
niveau plus bas correspondant à une quantité offerte et demandée plus élevée.
En résumé : hausse de l'offre (bien moins rare ou moins coûteux à produire) → baisse du prix d'équilibre
- l'engouement pour un produit (effet de mode, de nouveauté, ...) peut faire accepter aux demandeurs de payer plus cher une même quantité du bien. Dans
un tel cas, plus nombreux seront donc les demandeurs acceptant une prix de vente unitaire plus élevé : le prix d'équilibre tendra alors à s'élever à un niveau
correspondant à une quantité offerte et demandée également plus élevée.
Economie
Droit
Économie / Droit - 1ère STG 2/4 La détermination du prix sur un marché
En résumé : hausse de la demande (besoin plus intense) → hausse du prix d'équilibre
- une augmentation des coûts de production (matières premières ou main d’œuvre plus chères, …) oblige les offreurs à exiger un prix plus élevé pour une
même quantité offerte ; moins nombreux seront alors les demandeurs du bien (contrainte budgétaire des demandeurs). Le prix d'équilibre tendra alors à
s'établir à un niveau plus élevé, correspondant à une quantité offerte et demandée plus faible.
En résumé : baisse de l'offre (bien plus rare ou plus coûteux à produire) → hausse du prix d'équilibre
- une conjoncture économique défavorable, restreignant le budget des demandeurs ou accentuant leur crainte de l'avenir et donc leur hésitation à la
dépense, incitera les demandeurs à chercher à payer moins cher une même quantité ou bien à acheter une moindre quantité pour un prix donné ; il y a baisse
de la demande. Le prix d'équilibre tendra alors à s'établir à un niveau plus bas, correspondant à une quantité offerte et demandée également plus faible.
En résumé : baisse de la demande (renoncement au besoin) → baisse du prix d'équilibre
Donc, a priori, toute hausse de la demande ou toute baisse de l'offre tend à indure un accroissement du prix d'équilibre ; toute baisse de la demande ou
toute hausse de l'offre tend à indure un abaissement du prix d'équilibre .
Ce mode d'ajustement entre l'offre et la demande est caractéristique du modèle de marché de concurrence pure et parfaite, où l'on suppose que sont réunies
plusieurs conditions : atomicité du marché, homogénéité du produit, transparence du marché, libre entrée sur la marché, mobilité des facteurs. C'est un idéal
théorique loin d'être toujours atteint dans la vie réelle. Il permet néanmoins de décrire correctement le fonctionnement de nombreux marchés (marchés des
produits de base et matières premières, titres en bourse, ...)
3°) La fixation du prix dans des conditions de concurrence imparfaire
Définitions Commentaires
Oligopole : structure de
marché dans laquelle un petit
nombre d’offreurs se trouvent
face à une multitude de
demandeurs.
Monopole : structure de
marché dans laquelle un seul
offreur se trouve face à une
multitude de demandeurs.
Il suffit que l'une des conditions de la concurrence parfaite ne soit pas respectée pour que la concurrence soit qualifiée
d'imparfaite. Produits différenciés par leur marque, information non disponible pour tous, facteurs de production peu mobiles,
... L’imperfection est souvent la règle dans la réalité.
En conséquence, le prix auquel sera cédé le produit sera différent du prix d'équilibre en concurrence pure et parfaite ;
et souvent plus élevé. En effet, le produit le mieux mis en valeur (par une marque, de la publicité, un détail superficiel,...) sera
vendu plus cher qu’un autre de qualité comparable (absence d'homogénéité du produit et offreur en situation de monopole
temporaire). Ou encore, un intervenant détenant une information ignorée des autres ou avant les autres en tirera avantage, en
achetant moins cher ou en vendant plus cher (manque de transparence du marché). Une condition couramment peu respectée
est aussi l’atomicité du marché. En effet, nombreux sont les marchés à structure d'oligopole. Les monopoles sont beaucoup
moins nombreux mais souvent très en vue car portant sur des produits largement utilisés (exemple : énergie électrique,
transport ferroviaire, ...)
En situation de monopole, l'offreur unique recherchera le prix qui lui procurera le profit maximal. Ce n'est certes pas le
prix le plus élevé possible (celui qui découragerait tous les demandeurs) ni le prix qui serait le prix d'équilibre en situation de
concurrence parfaite (faible marge bénéficiaire). Ce sera donc un prix plus élevé que ce dernier entraînant aussi logiquement
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Définitions Commentaires
une quantité vendue moins importante qu'avec ce dernier.
En situation d'oligopole, le prix fixé doit tenir compte non seulement de la réaction des demandeurs mais aussi du
comportement des quelques autres concurrents. Il s'établira donc à un niveau situé entre le prix de monopole et le prix de
concurrence parfaite. Si les quelques offreurs optent pour la guerre des prix, le prix pourra devenir très proche du prix de
concurrence parfaite mais les offreurs devront s'attendre à voir fondre leurs bénéfices et donc leur compétitivité (pas
d'investissement possible) et certains devront disparaître. S'ils préfèrent la stratégie d'entente, ils feront les profits maximum
mais le prix sera artificiellement élevé et les demandeurs seront en fait devant un quasi-monopole, c'est-à-dire une absence de
concurrence, avec les inconvénients que cela implique (choix insuffisant, absence d'innovation, ...)
2. La fixation du prix sur un marché du travail
Définitions Commentaires
Offre de travail : quantité de
travail que sont prêts à fournir
les individus employables, en
échange d’une rémunération.
L'offre de travail non satisfaite
correspond à la demande
d'emplois (personnes au
chômage)
Demande de travail :
quantité de travail rémunéré
dont les entreprises ont besoin
pour pouvoir produire des
biens et services. (correspond
aux offres d'emplois)
Chômage : déséquilibre du
marché du travail caractérisé
par un excédent d'offre sur la
demande de travail. Le
chômage correspond donc à la
Le marché du travail est donc la rencontre entre l'offre et la demande de travail. Cette rencontre utilise divers canaux
bien connus (annonces, Pôle emploi, recommandations, ...) À noter que, à l'instar du marché des produits, il n'existe pas
qu'un seul marché du travail mais plutôt autant de marchés du travail que de métiers différents. Car un enjeu essentiel de la
rencontre est la fixation du salaire. Le niveau du salaire dépend de plusieurs facteurs :
- le pouvoir de négociation individuel du salarié ; ce pouvoir est d'autant plus grand que sa qualification est élevés et qu'il
peut donc apporter beaucoup à l'employeur.
- l'état du marché du travail : en période de chômage, la marge de négociation est moins à l'avantage des salariés.
- les protections du salaire :
- obtenues collectivement par des négociations entre représentants des salariés et des employeurs de la branche
d'activité. Nombre de branches sont ainsi régies, en particulier du point de vue du salaire, par des conventions collectives.
- prévues par la loi : le salaire étant pour beaucoup de ménages la source de revenus essentielle permettant de vivre
décemment, depuis 1950, a été instauré le principe d'un salaire minimum, qui porte le nom de SMIC (salaire minimum
interprofessionnel de croissance) depuis 1970. Régulièrement revalorisé pour tenir compte de l'augmentation du coût de la
vie, le SMIC est pour les employeurs une contrainte à laquelle on ne peut guère déroger.
Ces protections du salaires sont justifiées par le fait que le marché du travail a pour particularité d'être en majorité un
marché de demandeurs, en ce sens que le rapport de négociation entre employeurs et salariés est le plus souvent largement en
défaveur de ces derniers, pris individuellement. Laisser jouer librement la loi dite de l'offre et de la demande reviendrait à
admettre que, pour de nombreux métiers, le prix d'équilibre du marché (soit le taux de salaire horaire) s'établisse durablement
et normalement à un niveau très bas (l'offre étant très supérieure à la demande), incompatible avec un niveau de revenu
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Définitions Commentaires
part de l'offre de travail
inemployée ou encore à la
demande d'emplois.
permettant la subsistance sociale des personnes employées. La négociation collective des salaires aurait ainsi pour effet
d'atténuer fortement l'atomicité du marché (du côté de l'offre de travail) et de rétablir un équilibre dans le rapport de
négociation ; tandis que le smic aurait pour fonction de protéger les salaires de branches d'activité non couvertes par une
convention collective.
Certains économistes voient alors dans les minima sociaux une cause importante du chômage : le salaire minimum étendu
à un grand nombre de salariés renchérirait le coût du travail et dissuaderait les employeurs d'embaucher plus. À quoi d'autres
rétorquent que des salaires trop bas, réduisant le pouvoir d'achat des ménages, sont en cela un frein aux embauches...
Le chômage correspond ainsi à un excès de l'offre sur la demande. Le déséquilibre inverse peut aussi exister au niveau de
certaines branches d'activité : demandes de travail ne trouvant pas d'offre pour cause d'absence de personnel suffisamment
qualifié (les compétences ou les formations sont rares ) ou suffisamment motivé (le métier est réputé pénible) ou pour cause
de mobilité insuffisante des offreurs (on refuse de quitter sa région pour trouver un emploi) ou pour cause d'insuffisante
information (on ignore l'existence de l'emploi vacant)
Le marché du travail n'est donc pas non plus un marché de concurrence parfaite : transparence limitée (opportunités
d'emplois non connues de tous) ; fluidité limitée (exigence de diplôme fréquente) ; homogénéité du travail limitée (disparité
de compétences ou de performance entre individus) ; mobilité, professionnelle ou géographique, imparfaite (réticence à
changer de région ou de métier)
Pour aller plus loin :
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