soient dus à l’altération de la production de prolactine et d’hor-
mone gonadotrope, consécutive à la compression de la pars
distalis par la pars intermedia.
Des signes nerveux sont également décrits : ataxie, crises
convulsives ou narcolepsie.
Les desmites et les ruptures des brides tendineuses sont des
lésions du système musculo-squelettique pouvant être obser-
vées chez les chevaux atteints du syndrome de Cushing.
Examens complémentaires
non spécifiques
Numération et formule sanguines : parmi les anomalies les
plus fréquentes figurent l’anémie, la lymphopénie, la neutro-
philie, l’éosinopénie et la monocytose. Elles ne sont toutefois
pas spécifiques de cette affection. Des modifications similaires
peuvent être constatées dans la formule leucocytaire de chevaux
en bonne santé soumis à un stress.
Biochimie sanguine : une hyperglycémie légère à modérée,
ainsi qu’une augmentation des enzymes hépatiques, des trigly-
cérides et du cholestérol sont en général observées.
Analyse urinaire : une glycosurie et une diminution de la densité
urinaire peuvent être notées.
Exploration thyroïdienne : les hormones thyroïdiennes peuvent
être normales ou diminuées. La diminution des hormones thy-
roïdiennes peut être secondaire à un syndrome de Cushing et
n’est pas toujours liée à une altération du fonctionnement de la
thyroïde. Chez les chevaux avec une insulinorésistance, le risque
de fourbure est plus élevé (indicateur pronostique négatif).
Attention :
La seule détermination du cortisol plasmatique de base n’a au-
cune valeur pour le diagnostic du syndrome de Cushing. C’est
l’évolution du cortisol au cours des tests hormonaux fonctionnels
qui constitue l’élément déterminant.
Tests hormonaux fonctionnels
spécifiques
Les principaux tests hormonaux permettant le diagnostic d’un
syndrome de Cushing sont décrits ci-après. Le test nocturne de
freinage à la dexaméthasone et la mesure de la concentration
en ACTH sont les examens les plus importants. D’autres exa-
mens complémentaires spécifiques semblent prometteurs pour
le diagnostic du syndrome de Cushing en pratique vétérinaire
équine quotidienne, mais ils doivent encore être développés et
validés ; ils représenteront certainement à l’avenir de nouveaux
outils diagnostiques fiables, à la disposition du praticien.
Merci de numéroter chacun des échantillons des tests
fonctionnels en suivant l’ordre chronologique (échantil-
lon 1, 2 et 3). Merci de penser également à noter sur les
échantillons s’il s’agit de plasma ou de sérum.
Test nocturne de freinage à la dexaméthasone
Il s’agit d’un des tests hormonaux fonctionnels ayant été le mieux
validé pour le diagnostic du syndrome de Cushing.
Symptômes cliniques
Les signes cliniques sont dus à l’augmentation de la sécrétion de
cortisol, à l’hypertrophie de la pars intermedia et à la production ac-
crue ou non régulée de peptides dérivés de la POMC. La pathogé-
nie exacte de ces symptômes reste toutefois encore inconnue.
L’hirsutisme (hypertrichose) est la manifestation clinique la plus
fréquente et la plus caractéristique. Visible chez près de 80 % des
chevaux atteints d’un syndrome de Cushing, il semble être dû à
une augmentation de la sécrétion d’α-MSH et/ou d’androgènes. Le
poil de jarre est long, épais et ondulé. La mue est lente ou incom-
plète, avec un pelage plus long au niveau de la ganache, des
jambes et de l’abdomen. Quelques chevaux présentent de légers
changements de couleur de robe. Il semblerait que l’hyperhidrose
(sudation excessive), observée chez certains chevaux souffrant de
syndrome de Cushing, soit un mécanisme de thermorégulation en
réponse à l’hirsutisme.
La fourbure chronique est une complication clinique majeure du
syndrome de Cushing et représente parfois le seul signe clinique
observé. Près de 50 % des chevaux atteints d’un syndrome de
Cushing peuvent présenter une fourbure, et celle-ci est très pro-
bablement la conséquence de l’insulinorésistance.
La fonte musculaire et la perte de poids sont également régu-
lièrement observées et sont provoquées par l’augmentation du
catabolisme protéique. Cette fonte musculaire et cette perte de
poids sont plus rapides que celles observées lors du vieillisse-
ment normal et concernent avant tout la musculature du dos et
du thorax. Certains chevaux présentent une distension abdomi-
nale (« abdomen penduleux »).
Des dépôts graisseux anormaux en arrière des yeux (gonflement
de la fosse supra-orbitaire ou salières), à la base de la queue,
autour du ligament nucal (chignon) et au niveau du fourreau sont
également souvent observés.
Les causes de la polyurie/polydipsie observée lors d’un syn-
drome de Cushing sont multiples, avec en particulier l’hyperglycé-
mie (diurèse osmotique), l’augmentation du taux de filtration glo-
mérulaire, et la baisse de la sécrétion de l’hormone antidiurétique
(ADH) suite à la pression de la pars intermedia sur la pars nervosa
de la neurohypophyse. La polyurie et la polydipsie peuvent passer
inaperçues chez les chevaux au pré.
Les maladies infectieuses sont plus fréquentes. En raison de
l’altération de leur système immunitaire, les chevaux atteints
de ce syndrome sont plus sensibles aux bronchopneumonies,
sinusites, abcès de pied, alvéolites dentaires, conjonctivites et
infections cutanées. Ils peuvent aussi présenter un retard de
cicatrisation des plaies.
Le cheval peut également apparaître léthargique et moins ré-
pondre aux stimuli douloureux, probablement du fait de l’hyper-
sécrétion de β-endorphine.
Des troubles visuels (cécité) peuvent éventuellement survenir
chez les chevaux affectés, suite à la compression du chiasma
optique par l’adénome hypophysaire.
De l’infertilité, une disparition des cycles sexuels et une lacta-
tion persistante peuvent être observées chez certains chevaux
atteints du syndrome de Cushing. Il est probable que ces signes