Améliorer l`accès à des soins de santé abordables

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9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS :
Améliorer l’accès à des
soins de santé abordables
Cinq initiatives créatives de l’ensemble de la communauté
pharmaceutique pour améliorer les résultats du système
de soins de santé, livrer une valeur accrue et bonifier
l’expérience des patients.
Avril 2013
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9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
Introduction
Les services de soins de santé sont accessibles aux Canadiens et Canadiennes
lorsqu’ils en ont besoin. Et l’approche aux services de santé, préconisée dans
ce pays, est une source de fierté pour les Canadiens et Canadiennes. En dépit
de cela, au fur et à mesure que notre système de soins de santé a pris de
l’envergure, il a commencé à ployer sous son propre poids – ses coûts excédant
le taux d’inflation, et ce, année après année.
Pendant de nombreuses années, il y a eu de grands débats et de nombreuses
analyses pour améliorer les soins de santé et, plus particulièrement, les soins
aux patients au Canada. Par ailleurs, et malgré ces débats qui se poursuivent,
peu de solutions proposées ont progressé au-delà d’une étape théorique à une
étape du « comment les appliquer ».
Plusieurs des pharmaciens, pharmacies communautaires, fabricants de
médicaments et grossistes-distributeurs pharmaceutiques du Canada sont tout
à fait conscients que les défis liés à la prestation de soins de santé affectent
la qualité de vie des personnes que notre système de santé doit servir, soit les
Canadiens et Canadiennes.
Vu le besoin sans cesse grandissant de trouver des solutions pratiques et
réalisables, nous tous, comme chefs de file de l’ensemble de la communauté
pharmaceutique du Canada, avons choisi de collaborer – comme leaders
du secteur des affaires, professionnels des soins de santé, et Canadiens et
Canadiennes – pour partager nos connaissances et notre expérience.
Pendant de nombreuses
années, il y a eu de
grands débats et de
nombreuses analyses
pour améliorer les
soins de santé et, plus
particulièrement, les
soins aux patients au
Canada. Par ailleurs, et
malgré ces débats qui
se poursuivent, peu de
solutions proposées ont
progressé au-delà d’une
étape théorique à une
étape du « comment
les appliquer ».
p. 1
De cette collaboration est issu Le plan de l’ensemble de la communauté
pharmaceutique pour améliorer l’accès à des soins de santé abordables.
Cinq grandes initiatives y sont proposées afin d’améliorer les résultats pour les
patients, contrôler les coûts et assurer la pérennité de notre système de soins
de santé pour les patients de demain. Nous sommes d’avis qu’en collaborant,
l’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada pourra en trois ans :
• éviter jusqu’à 600 000 visites aux urgences et 1 500 hospitalisations, et libérer
2,4 millions d’heures de médecins, pour qu’ils se consacrent aux soins plus
critiques, et ce, en élargissant le champ de pratique des pharmaciens pour
inclure le traitement d’affections bénignes et l’administration de vaccins;
• éviter jusqu’à 1,3 million de visites aux urgences et 500 000 hospitalisations,
et libérer jusqu’à 6,3 millions d’heures de médecins, en gérant plus
efficacement les maladies chroniques;
• diminuer les coûts du système de 7 à 9 milliards $, grâce à un accès amélioré
aux soins et au recours à des médicaments à prix abordables;
• mettre en place des plans d’urgence et des systèmes d’intervention en cas
de pandémies à la fine pointe de la technologie, en mettant à contribution les
grossistes-distributeurs pharmaceutiques; et
• éviter 300 000 visites aux urgences et jusqu’à 86 000 hospitalisations
résultant des effets indésirables des médicaments, en misant sur de meilleures
infrastructures et ressources électroniques, l’interconnectivité et le partage
d’information.
Les solutions proposées, fondées sur des données factuelles et axées sur les
patients, peuvent améliorer la vie au quotidien des Canadiens et Canadiennes,
tout en aidant à réduire considérablement les coûts des soins de santé.
Cette initiative n’est qu’une première étape. Nous sommes confiants que nous,
l’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada, serons en mesure
de mettre en place des solutions pour relever les défis du système de santé,
lesquelles entraîneront des répercussions positives sur la vie des Canadiens et
Canadiennes – et ce, aujourd’hui et à l’avenir.
Voilà notre projet, voilà notre engagement!
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
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9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
une revue poSItIve du conFerence board oF canada
Louis Thériault, directeur, Économie de la santé
Service des prévisions et des analyses
The Conference Board of Canada
255, rue Smyth, Ottawa, ON K1H 8M7
Le 1er avril 2013
Au Comité directeur du Plan de l’ensemble de la communauté pharmaceutique
pour améliorer l’accès à des soins de santé abordables
Le Conference Board of Canada a été mandaté pour revoir ce Plan. Cette revue avait spécifiquement pour but de
valider (d’expertiser la crédibilité) les intrants et les hypothèses de travail utilisés par A. T. Kearney pour évaluer
les répercussions sur les patients et développer des estimations des réductions dans les coûts des soins de santé
y associées pour les activités suivantes :
• traiter les affections bénignes et administrer des vaccins;
• s’assurer d’un accès abordable aux principaux médicaments;
• gérer les conditions chroniques;
• tirer profit du modèle de distribution pharmaceutique;
• davantage prévenir les effets indésirables des médicaments.
Pour chacune de ces activités, nous avons procédé à une validation :
• des intrants et des hypothèses de travail identifiés dans la présentation du projet préliminaire;
• de la base de données de l’Index des sources; et,
• des documents sources et des références pour ces données.
Le processus de validation a considéré les éléments suivants de la présentation du projet préliminaire :
• la qualité des données sources initiales desquelles les estimations ont été extraites;
• la validité des estimations;
• l’à propos de la transformation et/ou de l’application des estimations; et,
• la validité des diverses hypothèses de travail.
Le Conference Board a demandé des clarifications et fourni une rétroaction sur certains éléments spécifiques des
estimations de réduction des coûts de soins de santé. A. T. Kearney nous a offert un libre accès à ses documents
et nous a fourni des réponses en temps opportun à notre rétroaction et nos questions. Nous sommes d’avis que la
méthodologie est sûre et que les hypothèses de travail et sources de données utilisées dans l’analyse sont fiables.
De nombreuses avenues auraient pu être explorées pour développer des estimations de réductions de coûts de
soins de santé; il est de notre opinion que l’approche adoptée par A. T. Kearney était rigoureuse et les résultats
de l’analyse crédibles.
Salutations,
Louis Thériault, directeur, Économie de la santé
Service des prévisions et des analyses
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
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Sommaire
Contexte
Le système canadien de soins de santé est une source de fierté pour nous tous,
étant donné sa disponibilité pour les gens qui en ont besoin. Malgré les défis
auxquels notre système fait face, l’approche du Canada en matière de soins de
santé est admirée dans le monde entier pour sa qualité et son équité.
Les défis auxquels fait face notre système de soins de santé sont considérables
et urgents. Les soins de santé absorbent maintenant plus de 40 % de la plupart
des budgets provinciaux au Canada, et tel que le démontrent toutes les études,
le problème ne peut que s’empirer. Malgré que les Canadiens et Canadiennes
âgés de 65 ans et plus représentent seulement 14 % de la population, ils
s’accaparent près de 45 % de toutes les dépenses en santé des provinces et
territoires. Et il est prévu que le nombre d’aînés doublera ou presque d’ici 2036.1
L’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada est consciente de ces
défis et détient les connaissances, les outils et les ressources pour contribuer
à la mise en oeuvre de solutions durables, qui aideront à soulager les coûts du
système et à améliorer la santé des Canadiens et Canadiennes.
Les médicaments d’ordonnance sont une composante importante de notre
système de santé. Selon l’ICIS, les dépenses 2011 pour les médicaments
d’ordonnance se sont chiffrées à 27 milliards $ sur les 200 milliards $ des
dépenses totales en santé au Canada. Le nombre d’aînés prenant plusieurs
médicaments est à la hausse; presque les deux tiers des Canadiens et
Canadiennes âgés de 65 ans et plus prennent cinq médicaments d’ordonnance
et plus de différentes classes de médicaments.
Le plan de l’ensemble de la communauté pharmaceutique
pour améliorer l’accès à des soins de santé abordables
L’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada est fier d’être au
coeur du système de soins de santé et de sa participation importante à notre
économie – elle contribue annuellement 12,5 milliards $ en valeur économique
au système de santé du Canada, plus de 80 % des Canadiens et Canadiennes
ayant accès à des soins primaires par l’entremise des presque 9 000 pharmacies
communautaires au pays.
Dans le cadre de ce Plan pour améliorer l’accès à des soins de santé abordables,
l’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada a procédé à une
analyse exhaustive, afin d’identifier des solutions pour améliorer les soins aux
patients et dégager des économies potentielles de coûts partout dans notre
système de soins de santé. Cinq stratégies ont été identifiées pour tirer profit des
ressources et des infrastructures déjà en place. Ces cinq initiatives pourraient
permettre des économies aux gouvernements de 8,5 à 11,0 milliards $ sur
trois ans.
1
ICIS. Performance du système de santé : Qualité des soins et résultats, 2011.
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9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
Ensemble, ces
initiatives aideront
à diminuer les
temps d’attente et
améliorer l’accès et
la qualité des soins
aux patients.
p. 5
Ces résultats pourront être atteints grâce à :
• l’élargissement du champ de pratique des pharmaciens, afin d’inclure le
traitement d’affections bénignes et l’administration de vaccins, et ainsi éviter
jusqu’à 600 000 visites aux urgences et 1 500 hospitalisations, et libérer
2,4 millions d’heures de médecins pour qu’ils se consacrent aux soins
plus critiques;
• l’évitement de jusqu’à 1,3 million de visites aux urgences et de 500 000
hospitalisations, et la libération de jusqu’à 6,3 millions d’heures de médecins
en gérant plus efficacement les maladies chroniques;
• une diminution des coûts du système de 7 à 9 milliards $, grâce à l’accès
et l’utilisation de médicaments à prix abordables;
• la création de systèmes de plans d’urgence et d’intervention en cas de
pandémies à la fine pointe de la technologie, en misant sur les grossistesdistributeurs pharmaceutiques; et,
• la prévention de 300 000 visites aux urgences et de jusqu’à 86 000
hospitalisations résultant des effets indésirables des médicaments, en
misant sur de meilleures infrastructures et ressources électroniques,
l’interconnectivité et le partage d’information.
Ensemble, ces initiatives aideront à diminuer les temps d’attente et améliorer
l’accès et la qualité des soins aux patients. Nous espérons que cette analyse
fondée sur des données factuelles encouragera la discussion et contribuera
au maintien d’une relation productive entre les gouvernements, les groupes
de défense des patients, les principales parties prenantes du système de
santé et l’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada.
La première étape, pour faire avancer les choses, consiste à réunir les
gouvernements, les principales parties prenantes et l’ensemble de la
communauté pharmaceutique du Canada.
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
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Table des matières
Sommaire ..
Contexte.
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7
Ensemble, relevons les défis en santé auxquels
fait face le Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
L’ensemble de la communauté pharmaceutique :
une composante importante de la solution . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
8
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10
La voie d’avenir . .
Aperçu..
7
1. Traiter les affections bénignes et administrer des vaccins . .
Solutions proposées & recommandations . .
. . .
11
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
11
2.Aider les Canadiens et Canadiennes à pouvoir se payer
les médicaments dont ils ont besoin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . .
14
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
16
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
Solutions proposées & recommandations . .
3.Gérer des maladies chroniques .
Solutions proposées & recommandations..
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
20
4.
Tirer le maximum du modèle de distribution pharmaceutique.. . 23
Solutions proposées & recommandations..
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.Prévenir les effets indésirables des médicaments..
. . . . . . . . . . . .
27
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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31
Solutions proposées & recommandations..
Travailler ensemble . .
Le moment pour changer le système est arrivé .
. . . . . . . . . . . . . . . . .
31
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
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De meilleurs soins de santé à moindres coûts . .
Prochaines étapes . .
Terminologie . .
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9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
Contexte
Le système canadien de soins de santé est une source de fierté pour nous tous,
étant donné son accessibilité aux personnes qui en ont besoin. Malgré les défis
auxquels notre système fait face, l’approche du Canada en matière de soins de
santé est admirée dans le monde entier pour sa qualité et son équité.
Et au-delà d’être un objet de fierté des Canadiens et Canadiennes, le système
de santé du Canada est un actif. L’envergure de notre système et ses résultats
nous positionnent au premier rang à l’échelle internationale.
Ensemble, relevons les défis en santé auxquels
fait face le Canada
Les défis à relever sont énormes et urgents. Les pressions fiscales auxquelles
fait face le système de santé canadien ne sont pas nouvelles, mais des pressions
économiques récentes sont venues accentuer ces défis. Soit que nous trouvions
de nouvelles façons innovatrices de fournir des soins de santé de qualité à coûts
moindres ou les budgets gouvernementaux – et les économies qui les supportent
– risquent de crouler sous le poids des augmentations incessantes de coûts du
système. Il s’agit là d’un risque pour les portefeuilles de tous les Canadiens et
Canadiennes, et une source d’anxiété pour les personnes qui comptent sur le
système de santé.
La dépense nationale annuelle du Canada pour les soins de santé est de 200
milliards $ et continue d’augmenter d’environ 6 % par année. Les pressions à la
hausse sur cette dépense et son taux de croissance ont été bien documentés :
une population vieillissante; des équipements pour les diagnostics et traitements
plus dispendieux; des thérapies médicamenteuses plus complexes et plus chères;
et des pressions constantes pour recruter et retenir les ressources humaines
dans le domaine de la santé. Alors que la demande pour les services de santé
connaît une très forte hausse, les ressources publiques pour défrayer ces
services sont limitées.
Des changements
isolés de politiques ne
pourront plus entraîner
des améliorations
significatives dans les
soins aux patients et
des réductions dans les
coûts du système ou
encore contribuer à la
pérennité du système
dans son ensemble.
Des changements isolés de politiques ne pourront plus entraîner des
améliorations significatives dans les soins aux patients et des réductions dans
les coûts du système ou encore contribuer à la pérennité du système dans
son ensemble. Une réflexion et des actions de prochaine génération devront
considérer le système de santé de façon holistique, en engageant toutes les
parties prenantes envers des solutions systémiques, capables d’entraîner des
changements radicaux.
p. 7
Tirer profit de la valeur de notre système de santé signifie faire les choses
différemment. Maintenant plus que jamais, le moment est venu pour les
gouvernements, les membres de l’ensemble de la communauté pharmaceutique
du Canada et les principales parties prenantes du système de santé de
développer des approches innovatrices et des solutions à la grandeur du
système, qui améliorent les résultats aux patients et procurent de la valeur
aux contribuables canadiens.
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
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L’ensemble de la communauté pharmaceutique :
une composante importante de la solution
L’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada, qui inclut les fabricants,
les grossistes-distributeurs et les pharmacies communautaires, joue un rôle vital
pour ce qui est de s’assurer de la disponibilité et de l’abordabilité des thérapies
médicamenteuses nécessaires aux Canadiens et Canadiennes. Selon l’ICIS,
les dépenses pour les médicaments d’ordonnance en 2011 se sont chiffrées à
27 milliards $ du total des 200 milliards $ de dépenses consacrées à la santé
au Canada. L’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada procure
présentement à tous les ans une valeur économique estimée à 12,5 milliards $
au système de santé du Canada. Cette valeur de 12,5 milliards $ s’explique en
ce que le secteur pharmaceutique aide à prévenir des hospitalisations, offre un
solide portefeuille de médicaments génériques et tire profit d’un système de
distribution et d’une chaîne d’approvisionnement efficaces. Cette évaluation
économique de la valeur actuelle est conservatrice, à la lumière d’études
américaines, qui révèlent que pour chaque 1 $ dépensé sur des produits
pharmaceutiques, de 2 $ à 7 $ sont économisés sur d’autres coûts de santé2.
Seulement en 2011, l’expertise et les connaissances des pharmaciens du
Canada ont permis d’éviter quelque deux millions d’effets indésirables de
médicaments – améliorant ainsi la sécurité des patients, diminuant le nombre
d’admissions dispendieuses aux urgences et dans les hôpitaux, et améliorant la
vie des Canadiens et Canadiennes de tous âges.3
4
2
3
4
« Evidence that Medicines Play a Key Role in Improving Health and Reducing Costs » publié par le Pharmaceutical Research and Manufacturers of America, citant des études par Medco
et le National Bureau of Economic Research, Printemps 2007, [En ligne]. [http://www.innovation.org/documents/File/ImprovingHealth_ReducingCosts.pdf] (Consulté le 20 mars 2013)
G. M. HAWKSWORTH, A. J. CORLETT, D. J. WRIGHT et H. CHRYSTYN, « Clinical Pharmacy Interventions by Community Pharmacists during the Dispensing Process »,
British Journal of Clinical Pharmacology, juin 1999, 47(6): 695–700.
T. L. WARHOLAK et M. T. RUPP, « Analysis of community chain pharmacists’ interventions on electronic prescriptions », Journal of the American Pharmacist Association,
janvier-février 2003, 49(1):59-64.
Donyai PARASTOU, Kara O’GRADY, Ann JACKLIN, Nick BARBER et Bryony Dean FRANKLIN, « The effects of electronic prescribing on the quality of prescribing »,
British Journal of Clinical Pharmacology, février 2008, 65(2): 230–237
Buurma HENK, Peter A. G. M. DE SMET, Olga P. VAN DEN HOFF, et Antoine C. G. EGBERTS, « Nature, Frequency and Determinants of Prescription Modifications in Dutch Community
Pharmacies », British Journal of Clinical Pharmacology, juillet 2001; 52(1): 85–91.
S. W. YOUNG, L. D. BISHOP et A. CONWAY, « Interventions Performed by Community Pharmacists in one Canadian Province: a cross-sectional study »,
Therapeutics and Clinical Risk Management, décembre 2012, (8), p. 415 – 421.
S. W. YOUNG, L. D. BISHOP et A. CONWAY, « Interventions Performed by Community Pharmacists in one Canadian Province: a cross-sectional study »,
Therapeutics and Clinical Risk Management, décembre 2012, (8), p. 415 – 421. Et AT KEARNEY. A Collaborative Patient Focused Advocacy Strategy for Canada’s Broader
Pharmacy Industries, [Toronto], 25 mai 2012, [Présentation non publiée].
8
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
Les Canadiens et Canadiennes connaissent leurs pharmaciens et ont confiance
en eux. Presque 80 % des Canadiens et Canadiennes consultent des pharmaciens
en tant que professionnels de la santé dans les presque 9 000 pharmacies
communautaires partout au Canada5.
Le système de santé du Canada bénéficie également d’une chaîne
d’approvisionnement et d’un système de distribution pharmaceutiques parmi
les plus sécuritaires au monde. Les médicaments contrefaits et frauduleux sont
tenus à l’écart de la chaîne d’approvisionnement et ce, même s’ils sont devenus
un problème toujours plus important dans d’autres juridictions. Les meilleures
pratiques appliquées dans nos canaux de distribution aident à minimiser les
interruptions dans le système, à accélérer la livraison de médicaments grâce à un
réseau de distribution des plus performants et à se mobiliser pour la distribution
de médicaments, lorsque surviennent des pandémies ou des urgences en matière
de santé publique.
Bien que la communauté pharmaceutique contribue déjà significativement à
l’efficacité de notre système de santé, nous pouvons faire davantage. Comme le
démontre l’analyse dans ce document, la communauté pharmaceutique est en
mesure de travailler avec les gouvernements et les fournisseurs de soins de santé,
afin de permettre des économies additionnelles de 8,5 à 11 milliards $ dans le
système de santé du Canada, et ce, seulement au cours des trois prochaines
années. Ces argents pourront être réinvestis, entre autres, dans des programmes
de prévention, de nouveaux établissements de soins de longue durée et des
délais d’attente plus courts pour les interventions chirurgicales orthopédiques.
Ces recommandations et leurs économies de coûts, qui se chiffrent dans les
milliards de dollars pour le système de santé, sont bien réelles et significatives.
5
S. W. YOUNG, L. D. BISHOP et A. CONWAY, « Interventions Performed by Community Pharmacists in one Canadian Province: a cross-sectional study »,
Therapeutics and Clinical Risk Management, décembre 2012, (8), p. 415 – 421.
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
9
La voie d’avenir
Aperçu
L’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada a entrepris une
analyse exhaustive aux fins d’identifier des solutions pour améliorer les soins
aux patients et libérer le potentiel pour des économies de coûts partout dans
notre système de santé. Cinq stratégies ont été identifiées, lesquelles tirent
profit de ressources et d’infrastructures qui sont déjà en place. En collaboration
avec une firme-conseil externe, dont les hypothèses de travail ont été vérifiées
de façon indépendante par le Conference Board of Canada, nous avons quantifié
l’impact d’actions spécifiques qui entraîneront des économies et amélioreront la
situation de gens partout au Canada. De concert avec les gouvernements et les
principales parties prenantes du système de santé, l’ensemble de la communauté
pharmaceutique est en mesure de faire davantage pour aider les Canadiens et
Canadiennes à :
Il est estimé que
ces cinq stratégies
livreront une valeur
additionnelle de
8,5 à 11,0 milliards $
au cours des trois
prochaines années
seulement.
p. 10
1. traiter les affections bénignes et administrer des vaccins en continuant
d’élargir le champ de pratique des pharmaciens;
2. s’assurer d’un accès abordable aux principaux médicaments, en créant
des politiques et des régimes qui encouragent le recours à des thérapies
alternatives à moindre coût;
3. aider les patients à gérer plus efficacement leurs conditions chroniques,
afin d’améliorer leur qualité de vie et faire en sorte qu’ils ne se trouvent
pas aux soins critiques;
4. tirer profit du modèle de distribution pharmaceutique en développant
des plans d’urgence et des systèmes d’interventions aux pandémies
à la fine pointe de la technologie; et,
5. davantage prévenir les effets indésirables des médicaments en misant
sur le partage d’information, des systèmes de cybersanté6 conviviaux
et l’interconnectivité avec d’autres praticiens des soins de santé.
Il est estimé que ces cinq stratégies livreront une valeur additionnelle
de 8,5 à 11,0 milliards $ au cours des trois prochaines années seulement.
Cette valeur est attribuable à des économies directes de coûts, à des
améliorations dans les coûts de fonctionnement (comme la productivité
améliorée des actifs et ressources des soins de santé) et à des évitements
de coûts. Et cette valeur ne tient pas compte des avantages tangibles et
intangibles liés au fait de permettre aux Canadiens et Canadiennes de rester
en santé, de demeurer au travail ou aux études, et de bénéficier d’une qualité
de vie plus intéressante.
6
Cybersanté réfère aux prescriptions électroniques, aux systèmes intégrés de renseignements sur les prescriptions et à l’interconnectivité entre les médecins,
les laboratoires et d’autres professionnels de la santé.
10
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
1. Traiter les affections bénignes et administrer des vaccins
Malgré que les médecins soient toujours plus sollicités, 15 % de toutes les visites7
chez les médecins sont liées à des affections relativement bénignes, comme les
feux sauvages, la dermatite, la fièvre des foins, les maux de dos et des infections
mineures. De plus, la plupart des Canadiens et Canadiennes qui reçoivent des
vaccins de routine, comme des vaccins antigrippaux, se voient administrer
ceux-ci dans le cabinet d’un médecin. Il s’agit là d’une situation qui coûte cher
et qui empêche les médecins de voir des patients plus malades aux besoins
plus complexes.
Ces visites chez le médecin sont responsables d’un montant estimé à 3 milliards $
en coûts de médecins et visites occasionnelles d’urgences au cours des trois
dernières années.8 Le recours au temps des médecins pour traiter des affections
mineures et administrer des vaccins a également un impact considérable sur
les temps d’attente des patients. En effet, le temps d’attente moyen pour un
rendez-vous chez un médecin de famille pour des soins d’urgence est de 1,35
jour et le temps d’attente moyen pour un rendez-vous non urgent est de plus
de 3 semaines.9 Cette situation peut être une source de stress et faire en sorte
que les gens deviennent encore plus malades.
Autoriser les
pharmaciens à prescrire
pour des affections
mineures et à
administrer certains
vaccins permettra
aux médecins de
consacrer plus de
temps aux patients qui
requièrent le plus
leurs services...
p. 11
Solutions proposées & recommandations
Les pharmaciens peuvent jouer un rôle important pour ce qui est de soulager
la pression sur les professionnels de la santé dans les soins primaires. Ils sont
formés et qualifiés pour évaluer et fournir des soins pour un certain nombre
de cas moins complexes, qui se présentent régulièrement aux médecins et
aux infirmières.
Autoriser les pharmaciens à prescrire pour des affections mineures comme la
dermatite de contact10, et à administrer certains vaccins permettra aux médecins
de consacrer plus de temps aux patients qui requièrent le plus leurs services,
augmentera les taux de vaccination et réduira les coûts encourus par le système.
Champ de pratique élargi des pharmaciens en Écosse11
L’Écosse a lancé un projet-pilote d’affections mineures en 2001 et
l’a déployé en 2006. Les patients admissibles se sont inscrits auprès
de la pharmacie communautaire de leur choix, leur pharmacien
agissant comme le premier point de contact sans prise de rendez-vous.
Les pharmaciens évaluent, conseillent et prescrivent des médicaments
sur la liste, et exercent un suivi ou réfèrent les patients à un médecin.
Les rendez-vous chez le médecin pour des affections mineures ont
baissé de 33 % à 37 % dans les régions où s’est réalisé le projet-pilote.
7
B.T.B. CHAN et S.E. SCHULTZ, « Supply and Utilization of General Practitioner and Family Physician Services in Ontario », ICES Investigative Report.
Toronto: Institute for Clinical Evaluative Sciences, 2005.
CONSEIL CANADIEN DE LA SANTÉ. Enquête canadienne sur l’expérience des soins de santé primaire en 2007 : supplément de données à Refaire le fondement : mise à jour sur le
renouvellement des soins de santé primaires et des soins à domicile au Canada, Toronto, Le Conseil, 2008,www.conseilcanadiendelasante.ca/
B.T.B. CHAN et S.E. SCHULTZ, « Supply and Utilization of General Practitioner and Family Physician Services in Ontario », ICES Investigative Report. Toronto: Institute for Clinical
Evaluative Sciences, 2005.
INSTITUT CANADIEN D’INFORMATION SUR LA SANTÉ, Understanding Emergency Department Wait Times, Toronto, L’institut, 2005.
Chris BOJKE, Hugh GRAVELLE, Karen HASSELL et Zoe WHITTINGTON, « Increasing Patient choice in the Management of Minor Ailments in Primary Care », CHE Technical Paper Series 23.
University of York. http://www.york.ac.uk/media/che/documents/papers/technicalpapers/CHE%20Technical%20Paper%2023.pdf.
9 LE COLLÈGE DES MÉDECINS DE FAMILLE DU CANADA, L’ASSOCIATION MÉDICALE CANADIENNE, LE COLLÈGE ROYAL DES MÉDECINS ET CHIRURGIENS DU CANADA.
Le sondage national des médecins 2010.
10 La dermatite de contact est une condition en vertu de laquelle la peau devient rouge, douloureuse ou inflammée après être venue en contact avec une substance allergénique.
11 Ellen SCHAFHEUTLE et autres. Direct Supply of Medicines in Scotland: Evaluation of a Pilot Scheme. Social Research. Scottish Government. Research Findings No. 29, [En ligne], 2003.
[http://www.scotland.gov.uk/Resource/Doc/47034/0029655.pdf. ] [Consulté le 20 mars 2013].
8
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
11
En accordant un rôle accru aux pharmaciens dans les soins primaires, nous
pourrons spécifiquement réaliser les objectifs suivants sur trois ans :
• diminuer les temps d’attente en transférant de 9 millions à 17 millions de
rendez-vous chez le médecin aux pharmaciens et en évitant de 300 000
à 600 000 visites dans les urgences;
• permettre à 2,4 à 4,7 millions additionnels de Canadiens et Canadiennes
de recevoir des traitements pour leurs affections mineures et à 1,1 million
à 2,1 millions plus de Canadiens et Canadiennes de recevoir des vaccins
antigrippaux de leurs pharmaciens;
• économiser entre 100 millions $ et 200 millions $ en visites d’urgences et
rendez-vous chez le médecin évités, tout en continuant à fournir des soins
de santé efficaces.
Champ de pratique élargi en Saskatchewan12
La Saskatchewan a récemment démontré son leadership, en élargissant
le champ de pratique des pharmaciens, afin de les autoriser à évaluer et
prescrire un traitement pour des affections mineures. Les pharmaciens
peuvent donc diagnostiquer et prescrire un traitement pour certaines
conditions médicales déterminées, soit l’acné, les feux sauvages,
les morsures d’insectes, la rhinitite allergique, l’érythème fessier du
nourrisson, les ulcères buccaux et la grive orale. Presque 70 % des
pharmaciens de la Saskatchewan ont complété leur formation afin
de pouvoir diagnostiquer, traiter et prescrire un traitement pour des
affections bénignes.
Il existe également des données à l’effet qu’un accès plus étendu aux cliniques
de vaccination améliorera les taux d’immunisation. L’administration de vaccins
antigrippaux sans rendez-vous en pharmacies, en soirée et les fins de semaine,
augmente l’accès et la praticabilité, ce qui pourrait faire en sorte qu’une
proportion plus importante de la population soit vaccinée.
Administration en pharmacie de vaccins antigrippaux
et taux de vaccination supérieurs aux É.-U13
Depuis 2009, tous les états américains permettent aux pharmaciens
d’administrer des vaccins antigrippaux. Le taux d’immunisation à la
grippe en 2010 a été de 43 %, comparativement à 30 % au Canada pour
la même année. Des études ont démontré que les aînés aux É.-U. étaient
plus enclins à se faire vacciner en pharmacie, comme ils visitaient plus
fréquemment celles-ci.
Avec une plus grande implication dans les soins primaires, les pharmaciens
pourraient éduquer leurs patients sur les avantages d’une immunisation et de
vaccins appropriés. Ce facteur, de même que la capacité des pharmaciens à
administrer certains vaccins, pourrait entraîner une augmentation de 1 % à 3 %
dans les taux d’immunisation pour des vaccins comme les vaccins antigrippaux.
12
13
The Pharmacists’ Association of Saskatchewan.
CENTERS FOR DISEASE CONTROL AND PREVENTION, Sondage national sur la grippe, le 5 décembre 2011.
12
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
En Ontario, les
pharmaciens se livrent
à des EUM par
l’entremise du
programme MedsCheck.
Ce programme permet
aux patients d’obtenir
une rencontre privée
avec leur pharmacien,
afin de s’assurer
qu’ils gèrent leurs
ordonnances, leurs
médicaments en vente
libre et leurs autres
médicaments, et ce,
en toute sécurité et de
façon appropriée.
p. 28
Administration en pharmacie de vaccins antigrippaux
et taux de vaccination supérieurs au Canada14
La Colombie-Britannique et l’Alberta ont autorisé leurs pharmaciens
à administrer des vaccins. En 2010, les taux d’immunisation dans
ces provinces ont été respectivement de 29 % et de 30 % – des taux
supérieurs à ceux de la Saskatchewan (27 %), de l’Ontario (27 %)
et du Québec (15 %). Il est estimé que les pharmaciens de la C.-B.
et de l’Alberta ont administré respectivement 70 000 et 130 000
immunisations en 2010 et 2011.
Ensemble, les pharmaciens et les pharmacies peuvent stimuler l’offre de soins
primaires au Canada. En évaluant et en traitant des affections mineures, et en
immunisant les patients, les pharmaciens peuvent aider à éviter des maladies
et leurs complications au Canada, alors que les médecins se concentrent à des
soins plus complexes.
Recommandations en termes de politiques
1. Élargir le champ de pratique des pharmaciens (si ce n’est déjà fait) pour inclure
l’évaluation et le traitement d’affections bénignes et l’administration de vaccins.
2. Prioriser les pharmacies comme endroits à privilégier pour les immunisations
antigrippales, avec un accès prioritaire aux vaccins, afin de tirer profit du
réseau de distribution pharmaceutique.
Bénéfice net
Des économies de coûts estimées de 100 à 200 millions $ sur trois ans, net de
l’investissement prévu en remboursement aux pharmaciens, et un accès accru
et plus commode aux immunisations et médicaments que les Canadiens et
Canadiennes veulent et dont ils ont besoin.
14
STATISTIQUE CANADA, Taux de vaccination contre la grippe 2010, Ottawa, Statistique, Table CANSIM 105-0501 et Catalogue No 82-221-X.
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
13
2. Aider les Canadiens et Canadiennes à pouvoir se payer
les médicaments dont ils ont besoin
Le recours aux médicaments génériques est essentiel pour la pérennité des régimes
d’assurance-médicaments du gouvernement ainsi que des régimes d’employeurs
sur lesquels se fient une grande majorité de Canadiens et Canadiennes.
Des chercheurs de la University of British Columbia et de la University of Toronto
ont découvert que, parmi les répondants à un sondage qui disaient avoir reçu une
prescription, presque 10 % d’entre eux n’avaient pas fait remplir leur ordonnance
pour des raisons de coût ou délibérément sauté des doses pour économiser de
l’argent15. Selon une étude de Statistique Canada, un Canadien sur quatre, sans
régime d’assurance médicaments, ne pouvait se payer ses médicaments.
Au Canada, l’accès aux médicaments génériques a considérablement augmenté
au cours des dernières années et on évalue maintenant son taux d’utilisation16
à 63 % (IMS Brogan, 12 mois prenant fin en décembre 2012). La fabrication de
médicaments génériques est une grande réussite canadienne – procurant des
emplois de qualité et faisant en sorte que plus de médicaments sont disponibles
aux Canadiens et Canadiennes. De 2009 à 2011, des alternatives génériques
ont fourni plus de 15 milliards $ en économies au système canadien de santé.
De 2013 à 2015, il est prévu que les médicaments génériques présentement
sur le marché procureront des économies de coûts de 21 milliards $ au secteur
canadien de la santé, alors que de nouveaux génériques offriront des économies
additionnelles de 4,7 milliards $ pendant la même période. Il s’agit là d’économies
énormes pour notre système de santé.
Selon l’ICIS, les
dépenses pour les
médicaments
d’ordonnance en 2011
se sont chiffrées à
27 milliards $ du total
des 200 milliards $
de dépenses
consacrées à la santé
au Canada.
p. 8
Par ailleurs, le recours aux génériques au Canada est moindre que dans d’autres
pays industrialisés comme les États-Unis (75 %)17, l’Allemagne (69 %), et le
Royaume-Uni (66 %)18.
Source : IMS, Business Monitor International
15
16
17
18
Michael R. LAW et autres, « The effect of cost on adherence to prescription medications in Canada », Canadian Medical Journal, 21 février 2012, Vol. 184 No 3, publié la première fois le
16 janvier 2012. [En ligne]. [http://www.cmaj.ca/content/184/3/297] [Consulté le 20 mars 2013].
Dans ce rapport, l’utilisation réfère au total des ordonnances exécutées avec des génériques relativement au total des ordonnances exécutées.
U.S. GOVERNMENT ACCOUNTABILITY OFFICE. Drug Pricing: Research on Savings from Generic Drug Use, Washington DC, U.S. Government, 31 janvier 2012. [En ligne].
[http://www.gao.gov/assets/590/588064.pdf] [Consulté le 20 mars 2013].
« Data Monitor: IMS Health », Business Monitor International, 2009.
14
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
Les médecins, patients et payeurs n’agissent pas tous de façon à exploiter au
maximum l’offre de médicaments abordables au Canada. Par exemple :
• les incitatifs pour encourager des prescriptions plus économiques
pourraient être améliorés. Bien que les médecins devraient toujours avoir le
dernier mot quant aux médicaments qu’ils prescrivent, des incitatifs pourraient
leur être fournis afin de les encourager à prescrire l’option optimale au plan
du rapport coût-efficacité;
• les patients canadiens ne se voient pas offrir des escomptes de
coassurance pour des génériques comme ceux offerts dans d’autres pays.
Les patients au Canada ont généralement droit à la même coassurance
indépendamment du type de médicament prescrit. Aux États-Unis, la
coassurance est souvent établie par paliers, afin d’encourager la prescription
et l’administration du médicament le plus efficient. Le montant versé par un
patient est plus élevé si le coût du médicament l’est également – et ce, même
si un gouvernement ou une assurance défrayait ce coût. Vu la différence dans
le montant qu’ils ont personnellement à débourser, les patients aux É.-U. sont
plus sensibles aux prix et demandent des génériques, ce qui peut influencer
les habitudes de prescription des médecins et aider à réduire les coûts;
• les provinces et les régimes publics ne sont pas toujours empressés à
inclure les génériques sur la liste publique de médicaments. Les listes de
médicaments affichent les génériques lorsqu’ils sont lancés, mais certaines
provinces sont bien plus vite que d’autres pour ajouter ces produits à leurs
listes de médicaments. Par exemple, la Colombie-Britannique a déjà listé de
nouveaux produits génériques en seulement deux jours, alors que le Manitoba
et le Québec ont des processus de soumission qui peuvent nécessiter de
4 à 6 mois pour aboutir. La rapidité à inclure de nouveaux médicaments
génériques sur la liste est une des façons les plus faciles pour permettre aux
programmes de médicaments des provinces de réaliser des économies;
• dans certaines provinces, des obstacles d’ordre législatif empêchent
les pharmaciens de substituer automatiquement pour des équivalents
génériques approuvés. Les commanditaires de régimes privés de médicaments
sont généralement très empressés à afficher les produits génériques sur
leurs listes. Par ailleurs, dans la plupart des provinces, les produits génériques
doivent être qualifiés « d’interchangeables » par le ministère de la Santé
avant qu’un pharmacien ne puisse offrir le produit. En C.-B., le champ de
pratique des pharmaciens leur permet de prendre des décisions à propos
de l’interchangeabilité. Les pharmaciens peuvent prendre la décision
d’interchanger un produit générique pour un produit de marque dès que le
produit devient disponible. Toutes les provinces devraient permettre aux
pharmaciens d’interchanger, basé sur leur expertise et sans attendre une
quelconque autorisation provinciale, comme partie intégrante de leur champ
de pratique.
Étant donné que de nouvelles thérapies médicamenteuses, prometteuses mais
coûteuses, sont en voie de développement et d’approbation, il sera encore plus
essentiel de s’assurer que les politiques et les réglementations appropriées soient
en place, afin d’encourager l’utilisation d’alternatives plus abordables en matière
de thérapies médicamenteuses existantes. Ça n’est qu’à cette condition que notre
système sera en mesure de prendre en charge les médicaments spécialisés,
tellement prometteurs mais si dispendieux, qui sont sur le point de faire leur
entrée sur le marché, comme des thérapies biologiques et oncologiques.
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
15
Étude de cas au R.-U. : Encourager des soins de santé
« de grande qualité mais à moindre coût »19
En 1995, le National Health Service (NHS) au R.-U. mandatait la
mise en place de systèmes d’incitatifs pour les prescriptions dans les
organisations consacrées aux soins primaires. Ceux-ci s’appliquaient
à récompenser les pratiques des médecins qui rencontraient des
objectifs budgétaires en termes de prescriptions et des critères de
qualité établis au plan local. En combinaison avec l’éducation des
médecins, le NHS a amélioré les taux de prescription de génériques de
51 % en 1994 à 83 % en 2006 pour certaines thérapies. La plupart
des Primary Care Trusts (PCT) au R.-U. se sont dotés de programmes
incitatifs de prescription, afin d’encourager des comportements
responsables en matière de prescriptions.
Le PCT de Coventry a instauré un programme d’incitatifs en vue de
la prescription efficace de statines et observé une augmentation du
taux de prescription de génériques pour les statines de 41 % à 61 % en
15 mois. Ces économies de coûts ont été partagées avec les pratiques
participantes dans la région.
Solutions proposées & Recommandations
Il existe plusieurs façons relativement faciles pour notre pays d’augmenter l’accès
et une utilisation abordable de médicaments. Premièrement, nous pourrions faire
en sorte d’accélérer l’approbation de médicaments génériques, en nous assurant
que le public ait accès à ceux-ci plus rapidement. Pourquoi l’approbation d’un
médicament générique par Santé Canada ne serait-il pas suffisant pour permettre
à un pharmacien d’interchanger un générique pour un produit de marque ?
La pratique actuelle employée par les provinces pour ajouter un générique à
une liste provinciale de médicaments exige des étapes additionnelles pour son
approbation et entraîne des coûts supplémentaires.
En Ontario, par exemple, les pharmaciens ne peuvent interchanger un nouveau
médicament générique avant qu’il ne soit inclus dans la liste provinciale comme
étant couvert ou un produit interchangeable hors liste. Par ailleurs, la ColombieBritannique permet à ses pharmaciens d’interchanger un nouveau générique,
qu’il soit affiché comme étant couvert dans la liste provinciale ou non.
Il existe une opportunité pour convenir de conditions de régimes plus judicieuses
qui misent sur l’utilisation sécuritaire et efficace de médicaments génériques.
Les conditions des régimes et les listes provinciales de médicaments jouent
un rôle important pour éduquer les professionnels de la santé et les patients
quant aux alternatives médicamenteuses à moindre coût. En mettant l’emphase,
tout d’abord, sur les thérapies à moindre coût, ce sont tous les Canadiens
et Canadiennes qui en profiteront. Les conditions des régimes devraient
plus particulièrement inclure des rabais de coassurance liés à l’utilisation de
génériques et des thérapies par paliers.
Deuxièmement, un ajustement aux politiques, qui verrait à encourager la
prescription et l’administration de médicaments plus efficients, pourrait faire une
différence énorme sur les budgets en santé. S’il existait une certaine flexibilité
quant à la prescription de médicaments dans une même classe, les économies
aux Canadiens et Canadiennes – et les réinvestissements en santé qui seraient
dès lors possibles – seraient extrêmement avantageux.
19
NATIONAL AUDIT OFFICE, Prescribing Costs in Primary Care, London, The Stationery Office, le 18 mai 2007, [En ligne].
[http://media.nao.org.uk/uploads/2007/05/0607454.pdf] [Consulté le 20 mars 2013].
16
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
S’il existait une certaine
flexibilité quant à la
prescription de
médicaments dans
une même classe, les
économies aux
Canadiens et
Canadiennes – et les
réinvestissements
en santé qui seraient
dès lors possibles –
seraient extrêmement
avantageux.
p. 16
Troisièmement, les payeurs des secteurs public et privé
pourraient appliquer des politiques qui prioriseraient le
remboursement de médicaments, dans une même classe
thérapeutique, qui offrent le meilleur rapport bénéfice
clinique – coût, afin d’encourager des prescriptions et une
utilisation plus appropriées. Bien que le prix d’un médicament
soit une considération importante quant à son coût, ce n’est
pas le seul, comme d’autres critères incluent les répercussions
potentielles sur le coût total des soins, la variabilité
individuelle de la réaction au médicament, d’autres conditions
confondantes et des résultats humanistes (p. ex. la qualité
de vie, l’observance des patients).
Un mécanisme qui pourrait servir à cette fin serait le
recours à des politiques de remboursement par paliers.
Des protocoles cliniques pourraient ainsi être établis,
en vertu desquels seulement les médicaments présentant
le meilleur rapport coût-bénéfice seraient remboursés dans
la première étape d’un traitement, le recours à d’autres
médicaments présentant un rapport coût-bénéfice moins
favorable ne survenant qu’après l’échec ou l’intolérance
aux médicaments privilégiés. Les payeurs pourraient
également convenir de politiques de détermination de prix
de référence, en vertu desquelles seulement le médicament
le moins dispendieux dans une classe thérapeutique serait
remboursé, tel que pratiqué dans un programme en place
en Colombie-Britannique.
Le système canadien de soins de santé pourrait réaliser
des gains évalués entre 7 milliards $ et 9 milliards $
en économies de coûts en améliorant l’efficacité des
prescriptions20. Jusqu’à 2 milliards $ pourraient être
économisés en augmentant l’efficacité générique de
chaque molécule et jusqu’à 7 milliards $ en améliorant
l’efficacité thérapeutique des génériques dans chaque
classe de thérapie.
20 Pour
Source : Données d’IMS Health
être conservateur, cela représente 80 % des opportunités modélisées pour le risque de mise en oeuvre.
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
17
Recommandations en termes de politiques
1. Augmenter la substitution par des génériques pour un accès abordable
aux médicaments.
a. Les nouveaux produits génériques devraient être ajoutés aux listes
provinciales de médicaments dans les jours suivant leur lancement, afin de
permettre aux provinces de réaliser le maximum d’économies possible.
b. Les réglementations et politiques devraient être modifiées afin de permettre
aux pharmaciens dans toutes les provinces d’interchanger un produit
générique dès son approbation par Santé Canada.
c. Les politiques devraient chercher à décourager les prescriptions « sans
substitution » et promouvoir auprès des prestataires de soins de santé
une plus grande transparence quant à l’efficacité et l’efficience des
médicaments génériques.
2. Améliorer l’efficacité thérapeutique pour une utilisation plus abordable
et cliniquement plus appropriée des médicaments.
a. Des coassurances par paliers; et
b. le recours à des thérapies par palier et des politiques de remboursement
fondées sur des prix de référence.
Bénéfice net
Des économies estimées de 7 à 9 milliards $ au plan des coûts, grâce à une
efficacité accrue en matière de prescription.
18
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
3. Gérer les affections chroniques plus efficacement.
Les systèmes sont difficiles à modifier. Le système de santé du Canada, conçu
principalement, à l’origine, autour de la prestation de soins critiques, est de
plus en plus appelé à offrir des traitements pour des affections chroniques.
Les affections chroniques touchent 37 % des Canadiens et Canadiennes, et
causent 70 % des mortalités21. Comme les Canadiens et Canadiennes vivent plus
vieux, les coûts associés avec les affections médicales chroniques ne cessent
d’augmenter. En 2011, les dépenses médicales associées avec les affections
chroniques étaient estimées à 42 milliards $ ou 21 % des dépenses totales en
santé. Ce nombre devrait croître à 53 milliards $ d’ici 2015.22
Des opportunités excitantes existent pour procurer de meilleurs soins aux
patients, tout en diminuant les coûts du système de santé, et ce, en transférant
la prestation de soins chroniques à des milieux plus appropriés et abordables,
comme les pharmacies communautaires, ou en ayant recours aux soins à domicile
et des équipes de santé intégrées. Et ce qui est véritablement excitant avec
ce type de changement systémique, c’est que celui-ci entraînera de meilleurs
résultats pour les patients et des coûts moindres.
Vu la complexité de certaines thérapies médicamenteuses pour les soins
chroniques, la non-observance médicamenteuse résulte en 5 % de toutes les
admissions à l’hôpital et 5 % des visites chez le médecin à tous les ans, et
contribue ainsi 4 milliards $ aux coûts de santé annuellement23. La recherche
démontre que la non-observance est
causée par plusieurs facteurs – qu’il
s’agisse d’un simple oubli de prendre
une dose ou d’aller chercher ses
renouvellements, ou d’une volonté
d’éviter les effets secondaires
de médicaments.24
L’opportunité qui s’offre à nous est de
restructurer notre système de soins
de santé, en le dotant de la flexibilité
nécessaire pour fournir tant les soins
critiques que chroniques, et ce, de
manière différente et abordable,
dans l’intérêt des patients et avec
des résultats améliorés au plan de
la santé.25
Source : Health Affairs – Commonwealth Fund International Health Policy of Primary Care Physicians, 2006
21
Michael TERNER et autres, « Chronic Conditions More Than Age Drive Health System Use in Canadian Seniors », Healthcare Quarterly, vol. 14, no 3, 2011. [En ligne].
[http://www.cihi.ca/CIHI-ext-portal/pdf/internet/CHRONIC_COND_SYS_USE_EN] [Consulté le 20 mars 2013]
de Mirolla, Michael. The Cost of Chronic Disease in Canada. The Chronic Disease Prevention Alliance of Canada. Janvier 2004.
23 Michael MIROLLA, « The Cost of Chronic Disease in Canada », dans The Chronic Disease Prevention Alliance of Canada, [En ligne], janvier 2004,
[http://www.gpiatlantic.org/pdf/health/chroniccanada.pdf] [Consulté le 20 mars 2013]
24 HARRIS INTERACTIVE, « Patient Survey », 2002
25 Cathy SCHOEN et autres, « The Commonwealth Fund, 2006 International Health Policy Survey of Primary Care Physicians in Seven Countries »,
dans The Commonwealth Fund, novembre 2006.
22 Extrapolé
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
19
Solutions proposées & recommandations
Il existe plusieurs initiatives possibles que les pharmaciens pourront mettre
en oeuvre pour mieux gérer les affections chroniques. Ces initiatives, qui
ciblent prioritairement l’observance médicamenteuse, pourraient résulter en
des évitements de coûts directs de 1,4 à 1,9 milliard $ sur trois ans, après
des investissements initiaux dans les programmes.
Les pharmaciens veulent que leurs patients prennent les médicaments qui leur
ont été prescrits. S’il était permis aux pharmaciens d’utiliser leur jugement pour
ajuster les doses et prescrire des renouvellements de prescriptions, ils pourraient
s’assurer que leurs patients observent leurs programmes médicamenteux.
Renouvellements de prescriptions au Canada
L’Alberta permet le renouvellement de prescriptions par les pharmaciens
depuis 2007, alors que la Colombie-Britannique a adopté cette pratique
en 2009. Dans ces provinces, jusqu’à 2 % des renouvellements de
prescriptions sont effectués par des pharmaciens, ce qui contribue à
diminuer le nombre de visites chez le médecin. L’Alberta a commencé
en juillet 2012 à rembourser les pharmaciens pour leurs services
de renouvellement.
Les pharmaciens peuvent transmettre des rapports réguliers aux médecins à
propos de la pression sanguine, des symptômes, des préoccupations et des
questions de leurs patients. Ceci permet aux médecins de s’informer plus
régulièrement du dossier du patient, augmentant ainsi leur capacité à recommander
en temps opportun une forme différente de gestion de maladie chronique.
L’éducation des patients et un soutien à une gestion autonome permettent aux
patients de participer plus activement à la gestion de leurs affections chroniques.
Cela peut se faire à des degrés différents et inclure l’éducation des patients en
leur donnant des conseils pour gérer leur mode de vie, leurs symptômes et les
effets indésirables, ainsi que du counseling privé ou des groupes de soutien
pour des soins personnalisés.
Enfin, une gestion exhaustive de la maladie aiderait les pharmaciens à être plus
efficaces pour ce qui est d’aider leurs patients à gérer leurs affections chroniques.
Cette approche plus pratique impliquerait des rencontres annuelles ou
semi-annuelles pour établir ou exercer un suivi quant à leur programme de
gestion de maladie, et les pharmaciens pourraient proactivement suivre leurs
patients quant à leurs conditions et leur rappeler régulièrement qu’ils ont à
renouveler leurs médicaments. Le pharmacien deviendrait ainsi une ressource
accessible pour les patients et ferait en sorte d’offrir un soutien exhaustif à
chaque patient.
20
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
Et ce qui est
véritablement excitant
avec ce type
de changement
systémique, c’est que
celui-ci entraînera
de meilleurs résultats
pour les patients et
des coûts moindres.
p. 19
Des études sur le soutien aux affections chroniques
révèlent des résultats significatifs26
Le R.-U. a lancé, en octobre 2011, un projet pilote connu sous le nom
de New Medicine Service (NMS). Les pharmacies sont remboursées
pour leurs conseils associés à la prise de nouveaux médicaments pour
des maladies déterminées. Les maladies couvertes incluent l’asthme
& la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), le diabète
de type 2, les traitements antiplaquettaires, les anticoagulothérapies,
et l’hypertension. Les patients s’inscrivent à leur pharmacie
communautaire et reçoivent une consultation privée de 15 minutes avec
un pharmacien dans les 14 jours de leur réception d’un médicament
nouvellement prescrit. Le pharmacien, deux à trois semaines plus tard,
exerce un suivi auprès du patient pour s’occuper de tout problème.
Bien que le programme vient tout juste d’être lancé, au cours des deux
premiers mois, 70 % des pharmaciens rendent déjà ces services.
En gérant mieux les complexités des maladies par une interaction accrue avec
des professionnels de la santé, les patients peuvent éviter de 10 % à 20 % de
leurs visites aux urgences et hospitalisations associées avec leurs affections
chroniques. Les solutions proposées résulteront également en une diminution
nette estimée de 1 % à 2 % des visites aux médecins généralistes.
En 2005, 135 000 patients canadiens aux prises avec des affections chroniques
se sont inscrits au programme Conseil santé déployé dans 2 100 pharmacies.
Les pharmacies ont posté des brochures à leurs patients à tous les deux
mois, pendant une période de 12 mois, pour les informer de l’importance de
l’observance et leur offrir des renseignements sur leurs maladies. Les patients
inscrits ont eu des taux d’observance de 4 à 12 pour cent supérieurs à ceux du
groupe de contrôle27.
26 PHARMACEUTICAL
27 W.
SERVICES NEGOTIATING COMMITTEE, « The New Medicine Service », [En ligne]. [http://www.psnc.org.uk/pages/nms.html] [Consulté le 20 mars 2013]
MCLEAN, « An adherence study of prescription refill data, with and without a periodic patient education program », Canadian Pharmacists Journal, 2007, 140(2), p. 104-106.
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
21
Recommandations en termes de politiques
1. Autoriser les pharmaciens, par des changements à la réglementation et aux
politiques, de développer et/ou de gérer des programmes de soins avec des suivis
appropriés pour des affections chroniques spécifiques et avec des structures de
rémunération, là où elles n’ont pas encore été instaurées.
2. Permettre les renouvellements et les ajustements aux prescriptions (incluant
les changements de doses), là où ça n’est pas encore permis, afin d’améliorer
les soins aux patients, les résultats en matière de santé et l’accès au système.
3. Définir des protocoles pour que les pharmaciens puissent transmettre
électroniquement des renseignements sur la santé des patients à leurs médecins.
Bénéfice net
Des évitements de coûts directs estimés entre 1,4 et 1,9 milliard $ sur trois ans,
net du temps prévu des pharmaciens et des coûts de programmation — en plus
d’avantager directement et indirectement les Canadiens et Canadiennes qui ont
besoin d’un soutien pour gérer leurs affections chroniques.
22
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
4. Tirer le maximum du modèle de distribution
pharmaceutique du Canada
Vu l’envergure et la répartition de la population du Canada, la logistique
pour s’assurer que les médicaments sont fournis adéquatement aux gens qui
en ont besoin est complexe. Heureusement que les grossistes-distributeurs
pharmaceutiques du Canada fournissent des services critiques et souvent
méconnus au système canadien de soins de santé, en procurant un accès
opportun aux médicaments d’ordonnance et en vente libre, et en contribuant
ainsi de façon positive à la santé des Canadiens et Canadiennes.
Les grossistes-distributeurs pharmaceutiques sont aussi le système de
choix des fabricants et des pharmacies pour la distribution sécuritaire,
fiable et efficace de produits pharmaceutiques. Les grossistes-distributeurs
pharmaceutiques se conforment en tous points à la réglementation de
Santé Canada, ne s’approvisionnent en médicaments qu’auprès de sources
officielles et se sont dotés de compétences et de
ressources spécialisées pour préserver l’intégrité des
Gains d’efficience par la consolidation des chaînes
médicaments qu’ils distribuent (p. ex. la chaîne du
d’approvisionnement parallèles pour les pandémies
froid). Jusqu’à présentement, il n’y a pas eu de produit
et situations d’urgence des grossistes-distributeurs
contrefait ou modifié qui a transité par le système
d’approvisionnement pharmaceutique. Les grossisteset des gouvernements
distributeurs pharmaceutiques sont un des principaux
garants de l’intégrité de l’approvisisonnement
pharmaceutique au Canada.
Par ailleurs, les grossistes-distributeurs
pharmaceutiques ne jouent toujours pas un rôle
essentiel dans la distribution sécuritaire, fiable et
équitable de médicaments, lors des rares situations
de pandémie ou d’urgences liées à la santé publique.
Dans de telles situations, la distribution des inventaires
dans les différentes juridictions provinciales peut
poser tout un défi, chacune ayant ses propres
systèmes et processus.
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
23
Solutions proposées & recommandations
En tirant davantage profit du système existant de distribution et des capacités
des grossistes-distributeurs au sein de la chaîne d’approvisionnement
pharmaceutique du Canada, nous pourrons renforcer les structures existantes en
matière de préparation à des situations d’urgence. Les grossistes-distributeurs
pharmaceutiques livrent déjà, à tous les jours, voire même deux fois par jour
dans certains cas, des médicaments essentiels aux pharmacies, hôpitaux et
cabinets de médecins du Canada. Les grossistes-distributeurs pharmaceutiques
sont un générateur d’efficacité, non seulement en matière de distribution
de médicaments, mais également dans les opérations de leurs clients, qui
bénéficient de la réception d’une seule commande, d’une seule livraison et d’une
seule facture, plutôt que de multiples livraisons de multiples fournisseurs.
Les grossistes-distributeurs pharmaceutiques sont bien positionnés pour
travailler avec la Réserve nationale d’antiviraux (RNA), le Système de la
réserve nationale d’urgence (SRNU), et leurs contreparties provinciales, afin de
rationaliser leur fonctionnement et s’assurer que des réseaux de distribution à
la fine pointe de la technologie sont utilisés en cas d’urgence. Leur implication
réduit le risque que les fournitures ne se rendent pas aux personnes qui en ont
besoin, et ce, à un moment de grande anxiété.
Les grossistes-distributeurs contribueraient leurs meilleures pratiques, leurs
capacités et leurs échelles d’économie existantes pour aider à la distribution
de médicaments en cas de pandémie – tout en s’assurant que le gouvernement
maintienne son contrôle sur les décisions touchant à leur répartition et
distribution. Les grossistes-distributeurs et les pharmacies peuvent également
fournir des données aux représentants des gouvernements et agir comme
un système de surveillance pancanadien pour identifier l’emplacement et la
portée de l’épidémie.
En tirant davantage
profit du système
existant de distribution
et des capacités des
grossistes-distributeurs
au sein de la chaîne
d’approvisionnement
pharmaceutique du
Canada, nous pourrons
renforcer les structures
existantes en matière
de préparation à des
situations d’urgence.
p. 24
Un exemple de cette expertise tient à la capacité du secteur de la distribution
à livrer les immunisations d’urgence pour prévenir une pandémie. Au cours de
l’épidémie de H1N1, les vaccins ont été distribués en livraisons de 500 doses –
des quantités bien trop importantes pour permettre à la plupart des cliniques
locales de les stocker et de les administrer efficacement. Les envois en vrac ont
dû être morcelés et reconditionnés pour ensuite être redistribués, occasionnant
des délais significatifs dans leur réception par les citoyens. En Alberta, ce
morcellement des emballages en envois plus petits a occasionné des délais
allant jusqu’à un mois28.
Une étude de Statistique Canada a révélé que quelque 900 00029 Canadiens et
Canadiennes n’auraient pu obtenir leur vaccin H1N1, dû à des problèmes d’accès
et des délais d’attente. Le recours aux meilleures pratiques des grossistesdistributeurs assurerait des livraisons efficaces et en temps opportun de
médicaments d’urgence aux installations de santé publique, aux hôpitaux,
aux médecins, aux pharmacies communautaires, et pourraient prévenir des
problèmes qui viendraient compromettre l’accès aux médicaments, et ce, aux
moments les plus critiques.
28 HEALTH
QUALITY COUNCIL OF ALBERTA, Review of Alberta’s Response to the 2009 H1N1 Influenza Pandemic, The Health Council, décembre 2010, [En ligne].
[http://www.health.alberta.ca/documents/HQCA-Review-Pandemic-2009.pdf] [Consulté le 20 mars 2013]
GILMOUR et Nancy HOFMAN, Vaccination contre la grippe H1N1, dans Rapports sur la santé de Statistique Canada, Catalogue no 82-003-XPE, vol. 21, no 4, décembre 2010, [En ligne].
[http://www.statcan.gc.ca/pub/82-003-x/2010004/article/11348-eng.pdf] [Consulté le 20 mars 2013]
29 Heather
24
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
Tirer profit de la méthode la plus efficace de distribution
de vaccins30
Les États-Unis ont recours à des tiers grossistes-distributeurs
pharmaceutiques pour les vaccins, incluant le vaccin H1N1.
Les avantages de ce modèle de distribution incluent :
• une livraison directe le même jour à plus d’utilisateurs finals;
• la facilité d’exercer un suivi sur les commandes; et
• la création de trousses incluant des vaccins avec des seringues et
autres fournitures médicales nécessaires.
Le rapport du Government Accountability Office (GAO) sur la réponse
à la crise du H1N1 mentionne que : « Les officiers du Centers for Disease
Control and Prevention (CDC) ont affirmé qu’à cause du succès du
distributeur central lors de la pandémie de H1N1, le CDC considérait
maintenant cette méthode comme étant la plus efficace pour la
distribution de vaccins. »
L’industrie de gros pharmaceutique pourrait également améliorer le stockage et
la gestion d’inventaire des antiviraux et vaccins. Plusieurs entrepôts provinciaux
et territoriaux d’antiviraux n’exercent pas un suivi et un contrôle appropriés sur
les conditions d’entreposage, comme la température – compromettant ainsi la
sécurité et l’efficacité de ces médicaments destinés à répondre à des situations
d’urgence31. De plus, l’expiration des stocks entraîne des pertes significatives.
L’industrie de gros gère une chaîne d’approvisionnement du froid à la fine pointe
de la technologie, laquelle pourrait procurer un entreposage et une manipulation
plus efficaces de ces médicaments. Des systèmes de suivi de gestion des
approvisionnements pourraient aider à gérer les inventaires de médicaments
et réduire les coûts. Les antiviraux en inventaire pourraient faire l’objet d’une
rotation avec les antiviraux réguliers, afin de prévenir les pertes découlant de
leur expiration. Au terme de la pandémie de H1N1, les agences sont restées avec
des millions de dollars de Tamiflu expiré. Si les stocks de Tamiflu dans la réserve
avaient fait l’objet d’une rotation avec le Tamiflu destiné à traiter la grippe
saisonnière, les pertes dues à l’expiration des stocks en réserve auraient pu être
évitées – entraînant ainsi des économies, grâce à un système plus efficace au
service des Canadiens et Canadiennes.
Une meilleure
utilisation de la chaîne
d’approvisionnement
assurerait un
entreposage plus
stratégique
d’inventaires critiques
d’antiviraux partout
au pays – procurant
ainsi aux Canadiens
et Canadiennes la
tranquillité d’esprit et
l’assurance que leur
système de santé est là
pour eux en période de
stress extrême.
p. 25
En cas de pandémie, la chaîne d’approvisionnement pharmaceutique canadienne
pourrait distribuer les médicaments plus rapidement et efficacement, aidant ainsi
à contrôler la propagation de la maladie. Une meilleure utilisation de la chaîne
d’approvisionnement assurerait un entreposage plus stratégique d’inventaires
critiques d’antiviraux partout au pays – procurant ainsi aux Canadiens et
Canadiennes la tranquillité d’esprit et l’assurance que leur système de santé
est là pour eux en période de stress extrême.
30 US
31
GOVERNMENT ACCOUNTABILITY OFFICE (GAO), Influenza pandemic: Lessons from the H1N1 Pandemic Should be Incorporated into Future Planning, GAO, 27 juin 2011, 67 p.
AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA, Rapport sur les options pour la gestion de la Réserve nationale d’antiviraux, Ottawa, L’Agence, juin 2009. [En ligne].
[http://www.phac-aspc.gc.ca/alert-alerte/h1n1/antivir/index-eng.php] [Consulté le 20 mars 2013]
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
25
Le gouvernement pourrait aussi tirer profit des capacités du modèle de
distribution pharmaceutique pour atténuer les problèmes de pénuries de
médicaments critiques. Les grossistes-distributeurs pourraient jouer un rôle
actif dans le maintien d’inventaires de sécurité de médicaments critiques, afin
de s’assurer que les soins aux patients hospitalisés ne soient pas perturbés
par des interruptions d’approvisionnement. À l’instigation des gouvernements,
des inventaires de médicaments critiques pourraient être bâtis à même les
inventaires actuels des grossistes-distributeurs, afin d’offrir un « coussin »
contre les variations dans ces approvisionnements. Cet investissement dans les
inventaires garantirait un accès sécuritaire aux médicaments critiques et des
procédures en milieu hospitalier qui améliorent ou sauvent la vie des patients.
Recommandations en termes de politiques
1. Permettre aux grossistes-distributeurs de stocker, et de rouler et distribuer les
inventaires pour la RNA (Réserve nationale d’antiviraux), le Système de la réserve
nationale d’urgence (SRNU) de même que leurs contreparties provinciales.
2. Permettre aux grossistes-distributeurs de jouer un rôle actif dans le stockage
de médicaments critiques en milieu hospitalier.
3. Permettre aux grossistes-distributeurs de coordonner les interventions en
cas de pandémie dans toutes les provinces par une distribution efficace et la
coordination des données.
26
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
5. Prévenir les effets indésirables des médicaments
Plusieurs maladies sérieuses – voire même des décès – sont directement
attribuables au fait que certaines personnes se voient administrer la mauvaise
dose d’un médicament, une mauvaise combinaison de médicaments ou encore,
des médicaments qui ne leur conviennent pas. Les effets indésirables des
médicaments (EIM) exercent aussi une pression énorme sur le système de santé
canadien. Environ 5 % de toutes les visites aux urgences et 6 % de toutes les
hospitalisations sont le résultat d’EIM32 – entraînant une disponibilité réduite de
lits d’hôpitaux, lesquels sont déjà rares. Non seulement les EIM mettent-ils des
vies en péril, mais le coût à notre système de santé est estimé à 2 milliards $
depuis 2009.
La recherche montre que 60 % des EIM pourraient être prévenus33 et sont plus
souvent qu’autrement le résultat des suivantes :
• un manque d’information : les médecins et/ou pharmaciens ne disposent
souvent pas de l’interconnectivité entre eux et avec les rapports médicaux
et de laboratoires, qui leur permettraient l’accès au dossier médical d’un
patient. Cette information pourrait comprendre les thérapies médicamenteuses
actuelles et passées du patient, incluant les médicaments en vente libre et
les médicaments non traditionnels. Les pharmaciens, dans la plupart des
provinces, se fient uniquement à leur propre base de données de prescriptions
pour identifier les patients à risque d’EIM34;
• un mauvais dosage ou la prise au mauvais moment de la thérapie
médicamenteuse : la raison tient souvent à un manque de connaissances
spécialisées au point de prescription ou à la simple erreur humaine;
• une communication insuffisante : l’absence de mécanismes de communications
efficaces entre les pharmaciens et médecins peut augmenter le risque qu’une
ordonnance soit exécutée, malgré les préoccupations ou les renseignements
détenus par l’une des parties.
Si des mesures proactives ne sont pas entérinées et que les tendances actuelles
se maintiennent, il est prévu que les EIM résulteront en 2,4 milliards $ de coûts au
cours des trois prochaines années. Ces coûts s’ajoutent à la souffrance, la perte
de productivité et les autres coûts humains associés avec un problème qu’on
pourrait facilement prévenir. Des initiatives de cybersanté comme les prescriptions
électroniques, les bases de données de prescriptions et l’interconnectivité entre
les pharmacies, les laboratoires et les médecins attendent toujours d’être mises
en place dans leur intégralité. Il est peu probable que les patients pourront
entièrement en tirer profit avant plusieurs années encore.
Le Canada, présentement, accuse un retard par rapport à d’autres pays développés
quant à l’utilisation d’alertes électroniques pour prévenir les EIM. Seulement 10 %
des médecins canadiens reçoivent des alertes d’EIM – comparativement à 93 %
aux Pays-Bas et 91 % au Royaume-Uni35.
32 Alan
J. FORSTER et autres, « Ottawa Hospital Patient Safety Study: Incidence and Timing of Adverse Events in Patients Admitted to a Canadian Teaching Hospital », Canadian Medical
Association Journal, 170(8), 2004, p. 1235-40. Et Peter J. ZED et autres, « Incidence, Severity and Preventability of Medication-Related Visits to the Emergency Department:
A Prospective Study », Canadian Medical Association Journal, 178(12), 2008, p. 1563-9.
33 Extrapolation basée sur Alan J. FORSTER et autres, « Ottawa Hospital Patient Safety Study: Incidence and Timing of Adverse Events in Patients Admitted to a Canadian Teaching
Hospital », Canadian Medical Association Journal, 170(8), 2004, p. 1235-40. Et Peter J. ZED, et autres, « Incidence, Severity and Preventability of Medication-Related Visits to the
Emergency Department: A Prospective Study », Canadian Medical Association Journal, 178(12), 2008, p. 1563-9.
34 La Colombie-Britannique est l’exception. PharmaNet est accessible à tous les pharmaciens et contient toutes les prescriptions en Colombie-Britannique.
35 INSTITUT CANADIEN D’INFORMATION SUR LA SANTÉ, Le point sur la sécurité des patients au Canada, L’Institut, août 2007, [En ligne].
[https://secure.cihi.ca/free_products/Patient_Safety_AIB_FR_070814.pdf] [Consulté le 20 mars 2013]
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
27
Solutions proposées & recommandations
Des processus d’examens d’utilisation des médicaments (EUM) permettent
aux professionnels de la santé de mieux collaborer et de mieux comprendre
les thérapies médicamenteuses que suivent déjà les patients et comment ils
pourraient réagir à des médicaments nouveaux ou différents. D’autres pays
ont fait plus de progrès que le Canada en matière de recours à la technologie
pour les EUM.
En Ontario, les pharmaciens se livrent à des EUM par l’entremise du programme
MedsCheck. Ce programme permet aux patients d’obtenir une rencontre privée
avec leur pharmacien, afin de s’assurer qu’ils gèrent leurs ordonnances, leurs
médicaments en vente libre et leurs autres médicaments, et ce, en toute sécurité
et de façon appropriée. Bien que MedsCheck en Ontario et Med Reviews en
Colombie-Britannique aient donné des résultats positifs, le taux de participation
n’est pas encore optimal. L’ensemble de la communauté pharmaceutique du
Canada est résolu à travailler avec les gouvernements, afin d’en comprendre
les raisons et d’améliorer la participation au programme. Aussi, on devrait faire
davantage pour mesurer l’impact de ces examens d’utilisation de médicaments.
On peut tirer profit des avancées dans les technologies
de l’information pour améliorer les communications et
la connectivité entre les pharmacies, les laboratoires,
les médecins et les hôpitaux. Un système électronique
pour enregistrer les prescriptions et immédiatement
partager l’information avec les professionnels de la santé
ferait en sorte que les pharmaciens auraient un accès
complet à l’historique de prescriptions des patients.
Ces modèles de prescriptions électroniques pourraient
aussi afficher les fréquences et dosages optimaux pour
certains médicaments, automatiquement réaliser des
vérifications de médicaments-allergies et d’interactions
médicamenteuses, et fournir des notifications aux
laboratoires. Bien que des pays comme l’Allemagne et
les Pays-Bas aient des taux de prescriptions électroniques
par les médecins respectivement de 59 % et de 85 %,
ce taux au Canada n’est que de 11 %36.
36 Cathy
SCHOEN et autres, « On the Front Lines of Care: Primary Care Doctors’ Office Systems, Experiences and Views in 7 Countries »,
Health Affairs, vol. 25, no 6, 2006, w555-w571, [En ligne]. [http://content.healthaffairs.org/content/25/6/w555.full] [Consulté le 20 mars 2013]
SCHOEN et autres, « The Commonwealth Fund, 2006 International Health Policy Survey of Primary Care Physicians in Seven Countries »,
dans The Commonwealth Fund, novembre 2006.
37 Cathy
28
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
37
RationalMed : des résultats probants pour
diminuer les EIM38
Medco, une société américaine du secteur de la santé qui fournit des services
aux pharmacies, a développé un programme d’examen de médicaments appelé
RationalMed. Le programme accumule les réclamations médicales d’un patient,
les réclamations de la pharmacie, les résultats de laboratoires et les données
transmises directement par le patient. Ces données sont ensuite évaluées à
la lumière de critères de santé fondés sur des preuves scientifiques et les
meilleures pratiques, afin de détecter les manquements et les erreurs dans
les soins qui pourraient augmenter les risques d’EIM. Des avertissements sont
ensuite transmis aux médecins, pharmaciens et patients quant aux réactions
potentielles. RationalMed identifie des enjeux de sécurité potentiels chez 15 %
de la population totale de patients, lesquels permettraient des économies
estimées qui atteindraient 2 % du coût total des médicaments et 3 % du coût
total des hospitalisations – sans compter la qualité de vie et les bienfaits en
termes de productivité réalisés par les patients qui n’ont jamais eu à subir des
effets indésirables.
Bien que des investissements considérables aient déjà été consacrés au
développement de dossiers de santé électroniques et autres systèmes plus
étendus de gestion de l’information, il y a là une opportunité pour tirer profit
d’autres solutions à court terme, et ce, dès maintenant et jusqu’à ce que
des systèmes plus exhaustifs soient entièrement mis en place. Ces solutions
pourraient comprendre des initiatives qui transféreraient les renseignements
électroniques existants sur la santé sur une plateforme commune, laquelle
procurerait un dépôt utile de l’information et permettrait aux professionnels de
la santé de mieux gérer l’utilisation de médicaments et les aiderait à identifier
de possibles EIM. Cela serait particulièrement avantageux pour le partage de
données de laboratoires avec les pharmaciens pour ces patients atteints d’une
maladie rénale ou du foie et qui nécessitent des ajustements
au dosage de leur thérapie. Le seul fait de rendre ces
données de laboratoires accessibles aux pharmaciens
aiderait à éviter des erreurs.
Ces initiatives pourraient diminuer les EIM évitables et
prévisibles de 15 % à 25 %. Il en résulterait de 170 000
à 290 000 visites aux urgences et de 51 000 à 86 000
hospitalisations en moins – ce qui représente des évitements
de coûts opérationnels de 150 à 300 millions $ au cours
des trois prochaines années. Aussi, ces bienfaits excluent
les avantages aux plans économique et humain d’aider
les gens à demeurer en santé, à se sentir bien et à vivre
pleinement leur vie.
38 MEDCO,
Providing the Labor market with the lowest total-net-cost safety solution for its members, dans RationalMed sur le site Web de Medco, novembre 2006, [En ligne].
[http://www.medco.com/art/rationalmed/pdf/RMFSLabor.pdf] [Consulté le 20 mars 2013]
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
29
Recommandations en termes de politiques
1. Développer des normes (p. ex. d’authentification et de routage) qui permettraient
l’usage accéléré des prescriptions électroniques.
2. Déployer des programmes structurés d’examens de médicaments qui facilitent
la communication entre fournisseurs de soins de santé, dont les pharmacies
et médecins.
3. Cibler les investissements sur des solutions technologiques basées sur Logic
qui aident les pharmaciens à mieux identifier les patients à risque d’EIM en
utilisant les bases de données existantes de prescriptions.
4. Concevoir et mettre en place des programmes pour exercer un suivi sur les
résultats des patients associés avec les initiatives d’examen d’utilisation
de médicaments.
Bénéfice net
Des économies de coûts estimées de 150 à 300 millions $ sur trois ans, net d’un
investissement dans les TIC et le temps des pharmaciens.
30
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
Travailler ensemble
Le moment pour changer le système
est arrivé
Le plan de l’ensemble de la communauté pharmaceutique pour améliorer
l’accès à des soins de santé abordables porte sur des actions spécifiques qui
peuvent être mises en oeuvre maintenant, qui auront des répercussions positives
sur la santé des Canadiens et Canadiennes, et qui entraîneront des économies
de 8,5 à 11 milliards $ sur trois ans. Ces économies s’ajoutent à la productivité
améliorée des Canadiens et Canadiennes, liée au fait qu’ils resteront en santé
ou retrouveront la santé.
Ce type de réflexion et d’efforts concertés menant à des actions concrètes est
souhaitable depuis longtemps, lorsqu’on considère les plaidoyers du passé en
faveur d’une réforme du système de soins de santé :
• En 2002, Roy Romanow, président de la Commission sur l’avenir des soins de
santé au Canada, écrivait dans son rapport : « De toute évidence, des sommes
additionnelles doivent être investies. Au début des années 1990, la part du
gouvernement fédéral dans le financement du système a diminué de façon
marquée. Bien que ces dernières années, le gouvernement fédéral ait réinvesti
des sommes importantes dans le système de santé, sa contribution demeure
inférieure à ce qu’elle a déjà été et à ce qu’elle devrait être. »
• La même année, le sénateur Michael Kirby, président du Comité sénatorial
permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie, disait :
« Le Comité a conclu que les coûts grandissants indiquent clairement que le
système de santé du Canada financé par le public, et tel qu’il est présentement
organisé et qu’il fonctionne, n’est pas viable au plan fiscal... »
• Et en 2012, Don Drummond, président de la Commission de réforme des
services publics de l’Ontario, affirmait : « le statu quo en ce qui concerne la
croissance des dépenses de santé n’est plus tenable. Par ailleurs, une grande
partie du système de santé de l’Ontario peut non seulement être améliorée,
mais doit l’être. »
Nous ne pouvons pas tout simplement continuer à effectuer des changements
relativement mineurs à notre système. Le moment est venu d’amorcer un
dialogue entre les gouvernements et les fournisseurs de soins pour discuter de
solutions créatives qui améliorent les résultats aux patients ainsi que l’efficacité
de l’ensemble de la prestation de soins de santé. Par ailleurs, comme ce
document le suggère, il existe des actions qui peuvent être prises immédiatement
et qui entraîneront des économies tellement nécessaires pour notre système
de santé.
Ce document se veut une invitation aux gouvernements, groupes de défense des
patients, et parties prenantes du système de santé partout au pays à travailler
avec l’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada pour se mobiliser
rapidement et obtenir des résultats supérieurs aux 12,5 milliards $ d’avantages
économiques déjà réalisés.
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
31
De meilleurs soins de santé à moindres coûts
À l’avenir, le principe directeur pour la prochaine étape de réforme des soins de
santé devra être celui-ci : d’une part, des résultats améliorés pour les patients
et d’autre part, des coûts de système identiques ou moindres. L’ensemble de la
communauté pharmaceutique du Canada cherche à établir un partenariat avec
les gouvernements partout au Canada, quant à d’importantes initiatives qui se
conforment à ce principe, en apportant une perspective pancanadienne aux
discussions et en aidant à s’assurer que les meilleures pratiques soient partagées
à l’échelle du pays. Des discussions avec le gouvernement fédéral aideront
également à améliorer les politiques et programmes nationaux, comme les
Services de santé non assurés pour les Premières nations et les Inuits.
Une approche holistique à la réforme du système de santé donnera de bons
résultats. Lorsque des décisions en lien avec le système de santé sont prises
isolément pour résoudre un seul enjeu, des conséquences imprévues en résultent
souvent. Couper des dépenses dans un secteur – en ne réfléchissant pas au
portrait d’ensemble et sans considérer des conséquences imprévues – peut
être contreproductif, en donnant lieu à des résultats de santé inférieurs ou en
ajoutant des coûts à d’autres parties du système.
Une approche pancanadienne qui profite au maximum des expériences de
l’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada dans chaque province
et territoire, et qui partage l’information avec toutes les provinces, aurait un
impact positif immédiat. Des économies d’échelles et des gains d’efficience
significatifs peuvent être réalisés en évitant la duplication d’efforts au sein
de l’ensemble du système de santé canadien.
32
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
Il existe des actions réglementaires et politiques qui pourront être prises par
les gouvernements de façon à améliorer le système, dans l’intérêt de tous,
et d’assurer sa pérennité. Spécifiquement, nous encourageons fortement les
gouvernements à procéder avec les mesures suivantes.
1. Élargir le champ de pratique des pharmaciens (si ce n’est déjà fait)
pour inclure l’évaluation et le traitement d’affections bénignes et
l’administration de vaccins.
2. Prioriser les pharmacies comme endroits à privilégier pour les
immunisations antigrippales, avec un accès prioritaire aux vaccins et
en tirant profit du réseau de distribution pharmaceutique.
3. Augmenter l’efficacité des génériques pour un accès abordable
aux médicaments.
• Les nouveaux produits génériques devraient être ajoutés aux listes
de médicaments provinciales dans les jours suivant leur approbation
par Santé Canada, afin de permettre aux provinces de réaliser le
maximum d’économies possible.
• Les réglementations et politiques devraient être modifiées pour
permettre aux pharmaciens dans toutes les provinces d’interchanger
un produit générique dès sa commercialisation au Canada.
• Les politiques devraient tenter de décourager les ordonnances
« sans substitution » et de la formation devrait être offerte aux
fournisseurs de soins de santé quant à l’efficacité et l’efficience des
médicaments génériques.
4. Améliorer l’efficience thérapeutique en vue d’une utilisation plus abordable
et cliniquement appropriée des médicaments.
• S’assurer que la réglementation permette et encourage l’utilisation
appropriée de thérapies, incluant l’efficience thérapeutique.
• Mettre en place des modalités de régimes et des changements aux listes
de médicaments qui encouragent les fournisseurs de soins de santé et les
pharmaciens à prescrire et dispenser des génériques comme :
• des coassurances par paliers;
• le recours à des thérapies par palier et des politiques de remboursement
fondées sur des prix de référence.
5. Autoriser les pharmaciens, par des changements à la réglementation et
aux politiques, à développer et/ou gérer des programmes de soins avec des
suivis appropriés pour des affections chroniques spécifiques et avec des
structures de rémunération, là où elles n’ont pas encore été instaurées.
6. Permettre les renouvellements et les ajustements aux prescriptions
(incluant les changements de doses), là où ça n’est pas encore permis,
pour améliorer les soins aux patients, les résultats en matière de santé
et l’accès au système.
7. Définir des protocoles pour que les pharmaciens puissent transmettre
électroniquement des renseignements sur la santé des patients à
leurs médecins.
8. Permettre aux grossistes-distributeurs pharmaceutiques de stocker, et
de rouler et distribuer les inventaires pour la RNA (Réserve nationale
d’antiviraux), le Système de la réserve nationale d’urgence (SRNU) de
même que leurs contreparties provinciales.
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
33
9. Permettre aux grossistes-distributeurs pharmaceutiques de jouer un rôle
actif dans le stockage de médicaments critiques en milieu hospitalier, afin
de s’assurer que les soins ne soient pas perturbés par des interruptions
d’approvisionnement.
10. Permettre aux grossistes-distributeurs pharmaceutiques de coordonner
les interventions en cas de pandémie dans toutes les provinces par une
distribution efficace et la coordination des données.
11. Développer des normes (p. ex. d’authentification et de routage) qui
permettraient l’usage accéléré des prescriptions électroniques.
12. Déployer des programmes structurés d’examens de médicaments qui
facilitent la communication entre fournisseurs de soins de santé, dont les
pharmacies et médecins.
13. Cibler les investissements sur des solutions technologiques basées sur
Logic qui aident les pharmaciens à mieux identifier les patients à risque
d’EIM, et ce, en utilisant les bases de données existantes de prescriptions.
14. Concevoir et mettre en place des programmes pour exercer un suivi sur les
résultats des patients associés avec les initiatives d’examens d’utilisation
de médicaments.
Au-delà des initiatives qui sont décrites sommairement dans ce document,
lesquelles pourraient permettre des économies au système de santé du Canada
qui pourraient se chiffrer de 8,5 à 11 milliards $ sur trois ans, l’ensemble de la
communauté pharmaceutique du Canada veut collaborer avec les principales
parties prenantes et les gouvernements, afin de résoudre des enjeux liés aux
médicaments et d’autres enjeux auxquels fait face l’ensemble du système.
En bout de ligne, le succès ne pourra être obtenu que par des actions opportunes,
une réflexion créative et innovatrice, et la remise en question de vieilles
hypothèses de travail. L’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada
est en mesure de contribuer encore davantage aux discussions et décisions
importantes qui devront être prises, et accueillerait volontiers cette opportunité
de travailler avec les gouvernements pour y arriver.
34
9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
Prochaines étapes
En travaillant ensemble, les principales parties prenantes de tout le
système de santé ont l’opportunité, non seulement de transformer le
système de santé du Canada, mais aussi de créer une approche de classe
internationale aux soins des patients qui fera l’envie du monde entier.
Quant à elle, l’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada
continuera d’entreprendre des initiatives du genre qui contribuent déjà,
annuellement, 12,5 milliards $ en valeur économique au système de santé
du Canada. Les fabricants de médicaments génériques fourniront des
milliers de médicaments abordables. Le réseau de distribution des plus
efficaces distribuera des produits pharmaceutiques partout dans notre
vaste pays. Et nos pharmaciens, dans les collectivités partout au Canada,
seront en première ligne de la prestation au quotidien de soins primaires
de santé.
Mais nous savons que nous pouvons en faire plus, comme l’infrastructure
de l’ensemble de la communauté pharmaceutique du Canada représente
un actif sous-utilisé qui peut améliorer les résultats aux patients et
diminuer les coûts du système.
À toutes les principales
parties prenantes du
système de santé, nous
souhaitons davantage
de collaboration et
de consultation pour
susciter la meilleure
réflexion et concevoir
les meilleurs moyens
pour en arriver à
une transformation
fondamentale de notre
système de santé.
p. 35
Pour les gouvernements, les stratégies décrites dans ce document
sont autant d’opportunités pour des actions immédiates. Nous sommes
ouverts à d’autres discussions et des sessions de planification d’actions,
et nous collaborerons avec les gouvernements afin de développer des
argumentaires exhaustifs – avec des plans d’actions détaillés – pour les
initiatives proposées.
À toutes les principales parties prenantes du système de santé, nous
souhaitons davantage de collaboration et de consultation pour susciter
la meilleure réflexion et concevoir les meilleurs moyens pour en arriver
à une transformation fondamentale de notre système de santé. Nous
savons que des mesures peuvent être prises pour garder les gens en
santé, rediriger les économies là où leur impact sera le plus considérable
et, ultimement, sauver des vies.
Améliorer l’accès à des soins de santé abordables | Avril 2013
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Terminologie
Effets indésirables des médicaments (EIM) : les effets nuisibles associés
avec l’utilisation d’un médicament à un dosage normal en utilisation normale,
et qui peuvent survenir suite à la prise d’une seule dose ou l’administration
prolongée d’un médicament. Les EIM sont souvent causés par une interaction
imprévue de deux médicaments ou plus.
Efficacité d’un générique : le pourcentage d’ordonnances délivrées à l’aide
d’un générique, là où un générique interchangeable est disponible pour la
même molécule.
Efficacité thérapeutique : l’usage le plus approprié de médicaments,
tant d’un point de vue clinique que pharmaco-économique. L’efficacité
thérapeutique est optimisée lorsqu’un patient avec une condition médicale
donnée est traité avec le médicament le plus efficient et approprié au plan
thérapeutique, à l’intérieur de la classe thérapeutique indiquée, en vue
d’obtenir les résultats cliniques désirés.
Examen d’utilisation de médicaments (EUM) : un audit proactif des
médicaments que prend un patient afin de fournir des conseils, réduire le
risque d’effets indésirables ou suggérer des alternatives plus appropriées.
Modalités de régimes & liste de médicaments : un groupe de médicaments
approuvés pour être prescrits en vertu d’un contrat particulier ou par une
agence de santé publique. Le développement de listes de médicaments et
les modalités des régimes sont basés sur des évaluations d’efficacité, de
sécurité et d’efficience (le rapport qualité-prix) des médicaments. Selon la
liste de médicaments, celle-ci pourrait également inclure des renseignements
cliniques additionnels comme les effets indésirables, des contre-indications
et les doses.
Réserve nationale d’antiviraux (RNA) : créée en 2004 afin d’assurer un
accès équitable partout au Canada à un approvisionnement sûr en antiviraux
pour des pandémies grippales. La RNA est une réserve de médicaments
antiviraux administrée par les provinces et territoires, et conservée partout
au pays sur une base per capita.
Substitution par un générique : l’exécution d’une ordonnance à l’aide
d’un médicament générique à moindre coût au lieu d’un produit de marque
bioéquivalent. Les médicaments bioéquivalents ont les mêmes ingrédients
actifs, concentration de dose, forme de dose (comprimé, capsule, etc.), et
voie d’administration (orale, topique, injectable, etc.).
Système de réserve nationale d’urgence (SRNU) : l’Agence de la santé
publique du Canada maintient des réserves pour approvisionner rapidement les
provinces et territoires en fournitures de santé et de services sociaux, lorsque
leurs ressources ne suffisent pas en situation d’urgence. Le SRNU appuie les
interventions lors de diverses situations d’urgence, notamment les pandémies
grippales, des événements terroristes et des catastrophes naturelles.
Taux d’utilisation des génériques : dans ce rapport, l’utilisation réfère
aux ordonnances exécutées avec des génériques relativement au total des
ordonnances exécutées.
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9 000 POINTS DE PRESTATION DE SOINS
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