18
pharmaJournal 19 | 9.2011
Politik · Politique
Spécial élections 2011
Les propositions santé du PS
Le principe de solidarité sur lequel
est basé la LAMal constitue le fil
rouge du programme santé du PS.
La concentration sur les besoins de
santé (gestion intégrée des soins …),
un financement socialement accep-
table et des réformes au niveau struc-
turel (caisse unique …) sont les prio-
rités du parti en matière de politique
de santé.
Le Parti socialiste suisse (PS) fondé en
1888 dispose de deux conseillères fédé-
rales (Micheline Calmy-Rey et Simonetta
Sommaruga), de trois conseillères aux
Etats et quatre conseillers aux Etats, ainsi
que de 19 conseillères nationales et 22
conseillers nationaux. Comme mentionné
dans la brochure «La Confédération en
bref», le PS milite pour une politique qui
bénéfice à tous. La justice sociale est au
cœur de sa pensée.
Le programme santé du PS
Le PS veut garantir un accès à des soins
de qualité à tout le monde, indépendam-
ment de son revenu et de sa fortune. Ceci
est uniquement possible par le biais d’une
assurance générale à la charge des bien-
portants comme des malades. C’est d’ail-
leurs pourquoi, en 1994, le peuple suisse a
voté la loi sur l’assurance maladie (LA-
Mal) comportant une assurance de base
obligatoire.
Le principe de solidarité sur lequel
est basé la LAMal constitue le fil rouge du
programme santé du PS dont voici les
priorités en matière de politique sanitaire:
1. Concentration sur les
besoins de santé
Il faut intensifier la promotion de
structures de soins intégrées et glo-
bale. La gestion intégrée des soins
doit être ancrée dans l’assurance-ma-
ladie comme modèle de base, notam-
ment afin d’améliorer la qualité des
soins pour les patients chroniques.
L’approvisionnement en médica-
ments, la sécurité des médicaments et
les pharmacies occupent une place
importante dans ce domaine.
La Suisse a besoin d’un système
d’information en matière de santé,
qui observe pour le monde politique
l’évolution des maladies et évalue les
décisions relevant de la politique de
santé sous l’angle de leur impact sur
la santé de la population.
2. Financement socialement
acceptable
Il est nécessaire de décharger les
ménages à faibles et moyens revenus
en matière de primes par tête de
l’assurance de base. Pour ce faire, la
Confédération et les cantons doivent
mettre davantage de moyens à dis-
position pour les réduire. La charge
d’un ménage en ce qui concerne ce
poste de dépenses ne doit pas dépas-
ser 8% des revenus imposables.
Les franchises à option doivent être
supprimées afin de mettre fin à la
désolidarisation entre les personnes
en bonne santé et les malades.
pharmaJournal 19 | 9.2011
19
Politik · Politique
«La vente et la remise de médicaments avec les conseils qui l’accompagne devraient
toujours s’effectuer dans les pharmacies dans la mesure du possible»
Comment votre parti perçoit-il le rôle du pharmacien? Comment ce rôle devrait-il évoluer
pour améliorer son offre de services ou accroître encore la qualité de ses prestations?
Les pharmaciens sont responsables de l’utilisation correcte et adéquate des médicaments. La vente et
la remise de médicaments avec les conseils qui l’accompagne devraient donc toujours s’effectuer
dans les pharmacies dans la mesure du possible. La vente de produits suspects sur internet menace
la sécurité de l’approvisionnement en médicaments. Dans ce domaine, les pharmaciens doivent
prendre des mesures pour gagner la confiance des patients et consommateurs, puis les inciter à utili-
ser les médicaments de façon sûre et responsable. Il faudrait encourager la diffusion d’informations
indépendantes exemptes de toute publicité et y consacrer des fonds publics. Le rôle des pharmaciens
dans ce domaine pourrait certainement évoluer.
Les pharmaciens jouent aussi un rôle important dans la fourniture de soins aux malades chroniques
et aux patients polymorbides tout particulièrement. Ils sont les mieux placés pour déceler d’éven-
tuelles erreurs de médication, effets indésirables ou interactions, puis prendre les mesures qui s’im-
posent. L’implication renforcée des pharmacies dans les réseaux interdisciplinaires ne peut qu’amélio-
rer la qualité des soins.
Comment votre parti se positionne-t-il dans le débat actuel autour de l’approvisionnement
en médicaments? Comment les médecins et les pharmaciens devront-ils se répartir les tâches
à l’avenir?
Comme expliqué précédemment, le PS considère les pharmacies comme la première adresse pour la
vente de médicaments et les conseils qui l’accompagnent. La répartition des tâches et la collaboration
étroite entre médecins et pharmaciens permet non seulement d’économiser des coûts, mais garantit
aussi un meilleur contrôle grâce au principe des «quatre yeux». La sécurité des patients nen sera que
renforcée. La dispensation médicale devrait uniquement être autorisée à certaines conditions bien
précises (p.ex. en cas d’urgence ou si le patient ne peut absolument pas se déplacer jusqu’à la phar-
macie la plus proche) et identiques dans l’ensemble de la Suisse. Le PS s’est à de nombreuses reprises
prononcé pour une diminution de la marge que les médecins perçoivent lors de la remise de médica-
ments. La perte de revenu qui sensuivrait pourrait être compensée par des mesures appropriées,
comme une différenciation du point tarifaire ou la rémunération des activités non tarifées comme la
participation aux cercles de qualité.
Est-ce que les médicaments doivent continuer à être vendus dans des commerces spécialisés
(pharmacies et drogueries) ou est-ce que les grands distributeurs doivent également pouvoir
participer à ce genre d’activité?
Du point de vue du PS, la prescription de médicaments doit rester du ressort du médecin et leur déli-
vrance de celui du pharmacien. Dans certains cas, il peut néanmoins être dans l’intérêt du patient de
se faire livrer ses médicaments par une pharmacie d’envoi postal ou de les retirer chez un grand dis-
tributeur, notamment lors de prescriptions répétées.
Interview: Ralf Thür, Thierry Philbet
La participation des assurés doit être
limitée afin d’éviter les coûts subsé-
quents dus à des consultations médi-
cales tardives.
Une clé de financement unique entre
les autorités publiques, les caisses-
maladie et les ménages privés est
nécessaire afin de stopper le transfert
des coûts vers l’assurance de base.
3. Réformes au niveau structurel
Le fédéralisme dans le secteur de la
santé complique la mise en œuvre de
nombreux projets judicieux. Pour la
planification de l’offre et une garan-
tie globale de la qualité, il faut enfin
dépasser les frontières des cantons.
Cette conception vaut pour la pré-
vention aussi bien que pour les soins.
Il est par exemple absurde de dispo-
ser de 26 réglementations différentes
pour la remise de médicaments.
Le PS soutient le lancement d’une
initiative en faveur d’une caisse-ma-
ladie publique (caisse unique). Une
caisse unique est mieux armée pour
faire face aux défis de l’avenir qu’une
quantité de caisses-maladie qui s’ar-
rachent mutuellement les assurés
jeunes et en bonne santé. Investir
dans la gestion intégrée des soins et
dans la qualité des soins, même ceux
accordés aux patients âgés ou ma-
lades chroniques, est impératif.
Le PS défend par ailleurs une poli-
tique rationnelle en matière de médi-
caments. Cette dernière devrait
consister à promouvoir la sécurité
des médicaments grâce à des critères
stricts d’admission, des canaux de
distribution transparents et des in-
formations indépendantes aux pa-
tients. Par ailleurs, le PS demande
une application systématique des cri-
tères EAE (Efficacité, adéquation et
économicité), y compris dans la com-
position de la liste des spécialités,
une réduction des prix et l’utilisation
accrue de génériques. z
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !