Les propositions santé du PS

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 Politik · Politique
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Spécial élections 2011
Les propositions santé du PS
ments, la sécurité des médicaments et
les pharmacies occupent une place
Le PS veut garantir un accès à des soins
importante dans ce domaine.
de qualité à tout le monde, indépendam- R La Suisse a besoin d’un système
ment de son revenu et de sa fortune. Ceci
d’information en matière de santé,
est uniquement possible par le biais d’une
qui observe pour le monde politique
assurance générale à la charge des bienl’évolution des maladies et évalue les
portants comme des malades. C’est d’aildécisions relevant de la politique de
leurs pourquoi, en 1994, le peuple suisse a
santé sous l’angle de leur impact sur
voté la loi sur l’assurance maladie (LAla santé de la population.
Mal) comportant une assurance de base
obligatoire.
2. F in an c e me n t s o c iale me n t
Le principe de solidarité sur lequel
­a c c e pt ab le
est basé la LAMal constitue le fil rouge du
programme santé du PS dont voici les R Il est nécessaire de décharger les
priorités en matière de politique sanitaire:
ménages à faibles et moyens revenus
en matière de primes par tête de
Le Parti socialiste suisse (PS) fondé en 1 . C o n ce n t rat io n s u r le s
l’assurance de base. Pour ce faire, la
1888 dispose de deux conseillères fédéb e soin s de s an t é
Confédération et les cantons doivent
rales (Micheline Calmy-Rey et Simonetta
mettre davantage de moyens à disSommaruga), de trois conseillères aux R Il faut intensifier la promotion de
position pour les réduire. La charge
Etats et quatre conseillers aux Etats, ainsi
structures de soins intégrées et glod’un ménage en ce qui concerne ce
que de 19 conseillères nationales et 22
bale. La gestion intégrée des soins
poste de dépenses ne doit pas dépasconseillers nationaux. Comme mentionné
doit être ancrée dans l’assurance-maser 8% des revenus imposables.
dans la brochure «La Confédération en
ladie comme modèle de base, notam- R Les franchises à option doivent être
bref», le PS milite pour une politique qui
ment afin d’améliorer la qualité des
supprimées afin de mettre fin à la
bénéfice à tous. La justice sociale est au
soins pour les patients chroniques.
désolidarisation entre les personnes
cœur de sa pensée.
L’approvisionnement en médicaen bonne santé et les malades.
Le principe de solidarité sur lequel
est basé la LAMal constitue le fil
rouge du programme santé du PS.
La concentration sur les besoins de
santé (gestion intégrée des soins …),
un financement socialement acceptable et des réformes au niveau structurel (caisse unique …) sont les priorités du parti en matière de politique
de santé.
pharmaJournal 19 | 9.2011
Le programme santé du PS
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R La participation des assurés doit être
limitée afin d’éviter les coûts subséquents dus à des consultations médicales tardives.
R Une clé de financement unique entre
les autorités publiques, les caissesmaladie et les ménages privés est
nécessaire afin de stopper le transfert
des coûts vers l’assurance de base.
«La vente et la remise de médicaments avec les conseils qui l’accompagne devraient
­t oujours s’effectuer dans les pharmacies dans la mesure du possible»
Comment votre parti perçoit-il le rôle du pharmacien? Comment ce rôle devrait-il évoluer
pour améliorer son offre de services ou accroître encore la qualité de ses prestations?
Les pharmaciens sont responsables de l’utilisation correcte et adéquate des médicaments. La vente et
la remise de médicaments avec les conseils qui l’accompagne devraient donc toujours s’effectuer
dans les pharmacies dans la mesure du possible. La vente de produits suspects sur internet menace
la sécurité de l’approvisionnement en médicaments. Dans ce domaine, les pharmaciens doivent
prendre des mesures pour gagner la confiance des patients et consommateurs, puis les inciter à utili-
3. R éf o r mes a u n ive au st ru ct u re l
ser les médicaments de façon sûre et responsable. Il faudrait encourager la diffusion d’informations
indépendantes exemptes de toute publicité et y consacrer des fonds publics. Le rôle des pharmaciens
R Le fédéralisme dans le secteur de la
santé complique la mise en œuvre de
nombreux projets judicieux. Pour la
planification de l’offre et une garantie globale de la qualité, il faut enfin
dépasser les frontières des cantons.
Cette conception vaut pour la prévention aussi bien que pour les soins.
Il est par exemple absurde de disposer de 26 réglementations différentes
pour la remise de médicaments.
R Le PS soutient le lancement d’une
initiative en faveur d’une caisse-maladie publique (caisse unique). Une
caisse unique est mieux armée pour
faire face aux défis de l’avenir qu’une
quantité de caisses-maladie qui s’arrachent mutuellement les assurés
jeunes et en bonne santé. Investir
dans la gestion intégrée des soins et
dans la qualité des soins, même ceux
accordés aux patients âgés ou malades chroniques, est impératif.
R Le PS défend par ailleurs une politique rationnelle en matière de médicaments. Cette dernière devrait
consister à promouvoir la sécurité
des médicaments grâce à des critères
stricts d’admission, des canaux de
distribution transparents et des informations indépendantes aux patients. Par ailleurs, le PS demande
une application systématique des critères EAE (Efficacité, adéquation et
économicité), y compris dans la composition de la liste des spécialités,
une réduction des prix et l’utilisation
accrue de génériques.
z
pharmaJournal 19 | 9.2011
dans ce domaine pourrait certainement évoluer.
Les pharmaciens jouent aussi un rôle important dans la fourniture de soins aux malades chroniques
et aux patients polymorbides tout particulièrement. Ils sont les mieux placés pour déceler d’éventuelles erreurs de médication, effets indésirables ou interactions, puis prendre les mesures qui s’imposent. L’implication renforcée des pharmacies dans les réseaux interdisciplinaires ne peut qu’améliorer la qualité des soins.
Comment votre parti se positionne-t-il dans le débat actuel autour de l’approvisionnement
en médicaments? Comment les médecins et les pharmaciens devront-ils se répartir les tâches
à l’avenir?
Comme expliqué précédemment, le PS considère les pharmacies comme la première adresse pour la
vente de médicaments et les conseils qui l’accompagnent. La répartition des tâches et la collaboration
étroite entre médecins et pharmaciens permet non seulement d’économiser des coûts, mais garantit
aussi un meilleur contrôle grâce au principe des «quatre yeux». La sécurité des patients n’en sera que
renforcée. La dispensation médicale devrait uniquement être autorisée à certaines conditions bien
précises (p.ex. en cas d’urgence ou si le patient ne peut absolument pas se déplacer jusqu’à la pharmacie la plus proche) et identiques dans l’ensemble de la Suisse. Le PS s’est à de nombreuses reprises
prononcé pour une diminution de la marge que les médecins perçoivent lors de la remise de médicaments. La perte de revenu qui s’ensuivrait pourrait être compensée par des mesures appropriées,
comme une différenciation du point tarifaire ou la rémunération des activités non tarifées comme la
participation aux cercles de qualité.
Est-ce que les médicaments doivent continuer à être vendus dans des commerces spécialisés
(pharmacies et drogueries) ou est-ce que les grands distributeurs doivent également pouvoir
participer à ce genre d’activité?
Du point de vue du PS, la prescription de médicaments doit rester du ressort du médecin et leur délivrance de celui du pharmacien. Dans certains cas, il peut néanmoins être dans l’intérêt du patient de
se faire livrer ses médicaments par une pharmacie d’envoi postal ou de les retirer chez un grand distributeur, notamment lors de prescriptions répétées.
Interview: Ralf Thür, Thierry Philbet
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