1. Autour des langues de la classe
En introduction aux activités de lecture dans le bus, la question peut être posée aux enfants
des langues parlées à la maison. Attention, les plus petits ne savent pas forcément la
réponse ! Il peut être intéressant de vérifier sur les fiches d’inscription ou de redemander
aux parents. La valorisation par l’enseignant des langues parlées à la maison aide l’enfant à
accepter sa double culture et à s’investir dans l’apprentissage des langues à disposition.
Plus le vocabulaire de l’enfant est riche dans sa langue d’origine, plus il aura de mots à
transposer en français (et inversement). Une activité autour des langues de l’enfant est
donc bénéfique pour son développement personnel mais pas seulement ! Elle aide
également dans son parcours scolaire !
Au niveau des activités, on peut rédiger un poster avec le mot bonjour ou bienvenue écrit dans
toutes les langues de la classe (ou toutes les langues du bus). On peut choisir une petite
phrase qu’on fait traduire aux parents, comme J’aime lire des livres avant d’aller dormir le soir !
ou demander aux parents un proverbe typique de chez eux (beaucoup de pays ont la
tradition des proverbes), avec la traduction en français, pour ensuite travailler ces
proverbes en classe.
Pour que les enfants qui ne sont que francophones ne se sentent pas lésés, il est important
de faire ce travail dans toutes les langues de la classe, y compris le français. On peut par
exemple chercher des synonymes du mot bienvenue pour en avoir un par élève à inscrire sur
le poster (si c’est le mot qui a été choisi).
On peut également travailler la diversité des origines des mots de la langue française. On
peut lister les mots modernes venus de l’anglais (sandwich, hot-dog, basket, week-end,
surfer, faire un mail, etc.). On peut se rendre compte de l’influence de la migration italienne
des années 60 et 70 sur notre cuisine d’aujourd’hui : spaghettis, pizzas, mozzarella, etc. On
peut chercher l’origine de mots comme cravate (croate), abricot (arabe), nénuphar (perse),
chewing-gum (anglais), wagon (allemand), camarade (espagnol), pantalon (italien),
kamikaze (japonais), cacao (aztèque), bistrot (russe), yaourt (bulgare), pyjama (hindi),
anorak (inuit), etc. tout en concluant que 80% des mots de la langue française viennent du
latin et que presque tous les mots scientifiques viennent du grec. Avec les tout-petits (et
pourquoi pas les plus grands…), on peut écouter la chanson d’Henri Dès Polyglotte.
Dans le bus, on trouve des livres en albanais, allemand, anglais, arabe, arménien, bambara,
bulu, chinois, croate, espagnol, italien, japonais, kabye, kinyarwanda, kurde, polonais,
russe, serbe, tamoul, thaï, turc, wolof.
Si d’autres langues sont parlées dans la classe et que la demande est faite suffisamment à
l’avance (au moins 1 semaine), on peut chercher à avoir des livres dans toutes les langues
de la classe (ça n’est pas toujours possible).
L’enseignant peut amener en classe un choix de livres ou laisser les élèves se rendre au bus.
Avec les plus grands, il est possible de faire lire l’histoire dans la langue d’origine et de faire
traduire à l’enfant pour le reste de la classe. Il est possible également d’inviter des parents
pour qu’ils fassent la lecture à la classe et présentent leur pays d’origine. Il est possible
aussi de simplement regarder les textes, le sens de lecture, l’écriture, etc.