Dossier pédagogique, activités élèves Bibliobus Bain de livres
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Les écritures du monde Eté 2016
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1. Autour des langues de la classe
En introduction aux activités de lecture dans le bus, la question peut être posée aux enfants
des langues parlées à la maison. Attention, les plus petits ne savent pas forcément la
réponse ! Il peut être intéressant de vérifier sur les fiches d’inscription ou de redemander
aux parents. La valorisation par l’enseignant des langues parlées à la maison aide l’enfant à
accepter sa double culture et à s’investir dans l’apprentissage des langues à disposition.
Plus le vocabulaire de l’enfant est riche dans sa langue d’origine, plus il aura de mots à
transposer en français (et inversement). Une activité autour des langues de l’enfant est
donc bénéfique pour son développement personnel mais pas seulement ! Elle aide
également dans son parcours scolaire !
Au niveau des activités, on peut rédiger un poster avec le mot bonjour ou bienvenue écrit dans
toutes les langues de la classe (ou toutes les langues du bus). On peut choisir une petite
phrase qu’on fait traduire aux parents, comme J’aime lire des livres avant d’aller dormir le soir !
ou demander aux parents un proverbe typique de chez eux (beaucoup de pays ont la
tradition des proverbes), avec la traduction en français, pour ensuite travailler ces
proverbes en classe.
Pour que les enfants qui ne sont que francophones ne se sentent pas lésés, il est important
de faire ce travail dans toutes les langues de la classe, y compris le français. On peut par
exemple chercher des synonymes du mot bienvenue pour en avoir un par élève à inscrire sur
le poster (si c’est le mot qui a été choisi).
On peut également travailler la diversité des origines des mots de la langue française. On
peut lister les mots modernes venus de l’anglais (sandwich, hot-dog, basket, week-end,
surfer, faire un mail, etc.). On peut se rendre compte de l’influence de la migration italienne
des années 60 et 70 sur notre cuisine d’aujourd’hui : spaghettis, pizzas, mozzarella, etc. On
peut chercher l’origine de mots comme cravate (croate), abricot (arabe), nénuphar (perse),
chewing-gum (anglais), wagon (allemand), camarade (espagnol), pantalon (italien),
kamikaze (japonais), cacao (aztèque), bistrot (russe), yaourt (bulgare), pyjama (hindi),
anorak (inuit), etc. tout en concluant que 80% des mots de la langue française viennent du
latin et que presque tous les mots scientifiques viennent du grec. Avec les tout-petits (et
pourquoi pas les plus grands…), on peut écouter la chanson d’Henri Dès Polyglotte.
Dans le bus, on trouve des livres en albanais, allemand, anglais, arabe, arménien, bambara,
bulu, chinois, croate, espagnol, italien, japonais, kabye, kinyarwanda, kurde, polonais,
russe, serbe, tamoul, thaï, turc, wolof.
Si d’autres langues sont parlées dans la classe et que la demande est faite suffisamment à
l’avance (au moins 1 semaine), on peut chercher à avoir des livres dans toutes les langues
de la classe (ça n’est pas toujours possible).
L’enseignant peut amener en classe un choix de livres ou laisser les élèves se rendre au bus.
Avec les plus grands, il est possible de faire lire l’histoire dans la langue d’origine et de faire
traduire à l’enfant pour le reste de la classe. Il est possible également d’inviter des parents
pour qu’ils fassent la lecture à la classe et présentent leur pays d’origine. Il est possible
aussi de simplement regarder les textes, le sens de lecture, l’écriture, etc.
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2. Autour de la diversité des langues et des écritures
En s’appuyant sur le contenu du dossier pédagogique, on peut raconter aux élèves la
diversité des langues et des écritures dans le monde. Bien sûr, le contenu sera adapté en
fonction du temps à disposition et de l’âge des élèves.
On peut lancer la discussion ou organiser un débat travaillé, avec arguments pour et
arguments contre le maintien de la diversité des langues ou l’universalisation d’une langue
commune.
Certains élèves de la classe peuvent interroger leurs grands-parents, comment il était
interdit de parler patois en classe et interdit de le transmettre. L’histoire du français, qui
était la langue commune à l’aristocratie aux siècles passés peut être racontée avant de faire
le lien avec l’anglais, aujourd’hui langue internationale des affaires et du tourisme.
On peut demander aux élèves s’ils trouvent ça bien, s’ils seraient tristes si le français
disparaissait au profit de l’anglais ou d’une autre langue. On peut faire le lien avec le
bagage culturel des langues et argumenter en faveur de la diversité des langues par les
spécificités que chacune contient, adaptée à la culture du lieu elles ont été développées
(les inuits ont par exemple des centaines de mots pour dire la neige, que l’anglais
international ne saurait traduire). On peut par contre argumenter en faveur d’une seule
langue internationale par les économies (plus de frais de traduction, plus de cours de
langues) et les facilités de communication que ça représenterait. L’esperanto a été inventé il
y a plus d’un siècle. On peut se demander pourquoi ça n’a pas marché et tout le monde ne
l’a pas appris. On peut conclure par un encouragement à apprendre plusieurs langues et
valoriser la capacité de notre cerveau à en apprendre beaucoup !
Avec la carte du monde des écritures, on peut mettre en évidence la suprématie des lettres
latines et les grands bassins d’influence : cyrillique, arabe, chinois. On peut voir la diversité
des langues et des écritures qui est demeurée autour de l’Inde alors qu’ailleurs, il y a eu
beaucoup d’uniformisation. On peut utiliser la carte pour faire l’histoire de l’écriture et
montrer se trouvent l’Egypte, la Mésopotamie (Irak et Syrie actuels) et d’où sont partis
les Phéniciens (Liban actuel). On peut montrer les contours de l’empire romain, lorsqu’il
était très grand, pour expliquer la grande diffusion des lettres latines.
Dans le bus, on peut prendre un livre en japonais, un en arabe et un en français pour
expliquer les 3 modes d’écriture (dessins, seulement les consonnes, consonnes et voyelles)
ainsi que les différentes possibilités de sens de lecture (de droite à gauche ou de gauche à
droite, vertical ou horizontal) (bien choisir le livre en japonais pour en trouver un écrit à la
vertical, parce que beaucoup sont adaptés aux traductions).
Avec l’aide du dossier pédagogique, on peut classer les livres du bus selon les 3 types
d’écriture et apprendre aux élèves l’histoire de l’écriture de chaque type.
Pour plus d’activités ou des prolongements en dehors des semaines de passage du bus, l’enseignant peut
prendre contact avec la bibliothèque interculturelle A Tous Livres qui possède des livres dans 78 langues
et propose notamment des sacs d’histoire multilingues à faire circuler entre les familles et l’école. Pour
plus d’infos relatives au maintien des langues et des cultures, le pdf du guide réalisé en 2012 par un
groupe de travail lié aux Journées de la Diversité à Monthey se trouve sur notre site : baindelivres.ch,
onglet documents.
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