Recommandations de l`AACAP pour le bon usage des psychotropes

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Recommandations de l ’AACAP pour
le bon usage des psychotropes chez
les enfants et les adolescents
J. AM. ACAD. CHILD ADOLESC. PSYCHIATRY, 48:9, SEPTEMBER 2009
1
Huit points principaux
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2
Une évaluation médicale et psychiatrique préalable
L’élaboration d’un plan de traitement et de suivi
L’éducation du patient et de sa famille concernant les troubles de l’enfant et le
plan de traitement et de suivi
Documenter l’assentiment de l’enfant et le consentement des parents
Mener un essai adéquat du traitement médicamenteux
La gestion du patient qui ne répond pas au traitement comme prévu
Établir les stratégies à mettre en œuvre avant l’utilisation d’associations
médicamenteuses
Principes d’arrêt du traitement
Généralités




3
Depuis quinze-vingt ans, notre compréhension des troubles psychiatriques de
l’enfant a évolué ce qui a conduit au développement « d’ evidence base » pour
les traitements psychopharmacologiques et psychosociaux
Malgré cela, une grande majorité d’enfants souffrant de troubles mentaux ne
reçoivent pas un traitement approprié
Certains enfants et adolescents chez qui on surdiagnostique des troubles
mentaux sont traités par des médicaments inappropriés
Ce mésusage peut créer des barrières aux soins et peut aboutir à des
conséquences négatives involontaires ( ex : diminution de la prescription
d’antidépresseurs et augmentation du taux de suicide chez les adolescents)
Généralités (suite)
4

En se basant sur des principes de décision pour une pratique
psychopharmacologique optimale, les enfants ont l’opportunité de recevoir un
traitement médicamenteux approprié et de réduire ainsi leur exposition à des
interventions médicamenteuses inappropriées

Ceci peut se faire par le biais de guidelines spécifiques et d’evidence base pour
les traitements psychopharmacologiques et psychosociaux des enfants et
adolescents
Généralités (suite)

L ’augmentation de l’usage des psychotropes en pédopsychiatrie est
probablement influencé par plusieurs facteurs :
–
–
–
–
5
les bases biologiques de certains troubles psychiatriques de l’enfant (anomalies de
neurotransmetteurs, anomalies structurales et fonctionnelles de certaines régions
cérébrales)
le développement d’une evidence base démontrant l’efficacité des psychotropes chez
les enfants et adolescents
les changements des modèles de remboursement pour la maladie mentale
les efforts marketing des compagnies pharmaceutiques
Généralités (suite)

Des données d’efficacité et de sûreté concernant l’usage d’un seul agent
pharmacologique dans le traitement à court terme de certains troubles
psychiatriques de l’enfant sont disponibles pour:
–
–
–
–
–
–
–

6
TDAH
épisode dépressif majeur, manie
TOC
anxiété de séparation, phobie sociale, TAG
tics
autisme
troubles comportementaux (agressivité, impulsivité)
Pour les troubles présents dans l’enfance, à l’adolescence et à l’âge adulte, les
données issues des études chez l’adulte peuvent guider les choix
médicamenteux chez l ’enfant et l’adolescent (ex : schizophrénie)
Généralités (suite)



7
Il existe un plus faible niveau de preuves concernant l’efficacité des
associations médicamenteuses
Ces dernières sont généralement utilisées chez les patients partiellement
répondants ou réfractaires au traitement pour lutter contre les effets
indésirables d’un médicament efficace ou pour traiter des symptômes
supposés être associés à des anomalies sous-jacentes de neurotransmetteurs
Le coût et la complexité des études à mettre en œuvre explique en partie leur
faible nombre chez les enfants et les adolescents
Évaluation

Premier principe : avant de débuter une pharmacothérapie, une
évaluation psychiatrique doit être réalisée
–
–
–
–
–
8
Elle doit être assez complète pour identifier les symptômes nécessitant
une prise en charge pharmacologique et ceux reliés à une approche
psychosociale
Elle identifie les facteurs psychosociaux qui peuvent empêcher un essai
médicamenteux adéquat et sûr ou induire une confusion dans l’évaluation
du résultat
Elle comprend un interrogatoire des enfants et des parents
Une évaluation des essais médicamenteux passés, efficaces et infructueux
L’objectif est d’augmenter la probabilité que les interventions
médicamenteuses soient bien conceptualisées et réduire la probabilité
d’échec thérapeutique et de faible adhérence
Évaluation (suite)

Deuxième principe : avant de débuter une pharmacothérapie, les
antécédents médicaux sont obtenus et une évaluation médicale
est à réaliser si nécessaire
–
–
–
–
–
–
–
9
S’assurer que l’enfant n’a pas de problème médical pouvant avoir une
présentation d’allure psychiatrique
Savoir si l’enfant a des problèmes médicaux actuels ou passés
Savoir si l’enfant prend des traitements (ceux prescrits et ceux en vente
libre)
Savoir s’il existe une prise de substances illicites
Savoir s’il existe des allergies médicamenteuses
Reprendre l’histoire personnelle ou familiale de problèmes médicaux
associés à un risque accru d’effets indésirables ( ex : anomalie cardiaque
structurale et prescription de stimulants) Test médical ciblé avant de
débuter un traitement avec des risques connus (ex : poids, taille et bilan
lipidique lors de la prescription d’antipsychotiques)
Cette évaluation permet également de mettre le patient et sa famille à
l’aise et de faciliter ainsi l’initiation de l’essai médicamenteux
Évaluation (suite)

Troisième principe : il est conseillé au prescripteur de communiquer avec
les autres professionnels impliqués avec l’enfant pour obtenir l’histoire
collatérale et préparer le terrain pour le suivi des résultats et des effets
indésirables durant l ’essai du traitement médicamenteux
–
–
10
Avoir une bonne communication et coordination pour un usage sûr et efficace des
psychotropes
Cette collaboration permet de réduire le risque de malentendus durant le traitement
(ex : les pédiatres qui assureront le suivi, les infirmières scolaires qui peuvent être
impliquées dans l’évaluation des résultats)
Traitement et plan de surveillance

Quatrième principe : le prescripteur développe un plan de traitement
psychosocial et psychopharmacologique basé sur le meilleur niveau de
preuve disponible
–
–
11
Formulation du diagnostic considérant les étiologies biologique, psychologique et
sociale du problème du patient
Plan de traitement :
 stratégies visant à préparer le patient et sa famille au traitement
 le calendrier et les séquences des interventions psychosociale et
psychopharmacologique
 stratégies pour le suivi des résultats et des effets indésirables
Traitement et plan de surveillance
(suite)

Le traitement médicamenteux a trois phases :
–
une phase aiguë
 initiation du traitement et ajustement de dose pour une réponse optimale et un
minimum d’effets indésirables
–
une phase de maintien

–
une phase d’arrêt du traitement

12
les répondeurs au traitement se consolident et la rémission ou la guérison survient
si cliniquement indiquée, avec un risque minimal de rechute ou de récidive
Traitement et plan de surveillance
(suite)




La discussion initiale du plan de traitement concerne les buts et les approches
à utiliser dans les différents phases de traitement
Au début de la phase aiguë de traitement, des interventions psychosociales
recherchent des facteurs pouvant empêcher l’essai médicamenteux (adhésion
précaire, manque de compréhension des symptômes cibles et des effets
indésirables habituels)
Education thérapeutique du patient de la famille
Le plan du traitement est spécifique
–
–
–
–
–
13
dose initiale, calendrier des changements de dose, estimation des doses optimales
stratégies de surveillance et de gestion des effets indésirables du traitement
durée de l’essai de traitement
stratégies d’évaluation
stratégies médicamenteuses alternatives si le patient est partiellement répondant ou
si l ’essai n’est pas concluant
Traitement et plan de surveillance
(suite)

14
Traditionnellement le traitement psychosocial est recommandé avant le
traitement pharmacologique
– les essais contrôlés randomisés suggèrent que la gestion médicamenteuse
pour le TDAH peut-ëtre le traitement de première ligne
– pour le TOC la meilleure première option est de débuter par une TCC (ces
recommandations peuvent ne pas être spécifiquement applicables: par
exemple un TOC avec des symptômes psychotiques, il vaut mieux
débuter par une prise en charge médicamenteuse avec un soutien
psychosocial)
– pour le traitement de la dépression de l’adolescent, les études montrent
une efficacité de l’association du traitement psychothérapique avec la prise
en charge médicamenteuse (débuter par une psychothérapie seule dans
les dépressions modérés à sévères peut ne pas être la meilleure modalité
de prise en charge)
Traitement et plan de surveillance
(suite)


15
A la transition phase aiguë - phase de maintien, le prescripteur passe en revue
les améliorations obtenues
La fréquence des visites reflète le but de maintenir une bonne réponse et une
adhésion au traitement, de réduire les troubles fonctionnels, de contrôler les
effets indésirables d’apparition tardive (dyskinésies tardives) ou les effets
indésirables « cumulatifs » (prise de poids, retard de croissance), et le
développement de cooccurrences
Traitement et plan de surveillance
(suite)



16
La phase d’arrêt est envisagée si le patient est en rémission et que le
prescripteur pense que le traitement n’est plus nécessaire
Elle est vue avec le patient et sa famille en ciblant les risques de l’arrêt (les
symptômes de sevrage, rechute ou récurrence des symptômes) et la stratégie
d’intervention si les symptômes réapparaissent
Cela nécessite une stratégie spécifique de diminution puis d’arrêt du traitement
et une fréquence appropriée de visites de contrôle
Traitement et plan de surveillance
(suite)

Cinquième principe : le prescripteur développe un plan de
contrôle du patient, à court et à long terme
–
–
–
–
17
Beaucoup de facteurs sont impliqués : le type de médicament, les risques
de survenue d’effets indésirables et leur délai d’apparition, les besoins du
patient d’avoir un support psychosocial, le risque de non adhésion du
patient et de la famille et la phase de traitement
La fréquence des visites est déterminée par le besoin de titration des
doses, par le délai de survenue des effets indésirables et dans le but de
maintenir le lien médecin-patient-famille
Les visites de suivi offrent aussi l ’opportunité de fournir un support
psychosocial, pour détecter les stresseurs et les problèmes d’adhésion
Des échelles d’évaluation peuvent être utiles pour suivre l’intensité des
symptômes. De façon similaire, des documents d’information sur les effets
indésirables spécifiques des traitements peuvent être utiles
Traitement et plan de surveillance
(suite)

Phase de maintien
–
–

Phase d’arrêt
–
–
–
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les visites n’ont pas lieu d’être fréquentes
s’il existe une réponse stable de bonne qualité et une bonne adhésion au traitement,
les enfants ou adolescents peuvent être vus 2 à 4 fois par an
les patients peuvent avoir besoin d’être vus plus fréquemment que durant la phase de
maintien
nécessité de contrôles rapprochés durant la phase de diminution puis, après l’arrêt du
traitement, la fréquence du suivi dépend du risque de rechute à court terme et de
récurrence de la maladie à long terme (ex : pour le troubles anxieux, un suivi de plus
de 6 mois peut être envisagé avec des visites plus fréquentes les premiers mois)
il peut être utile de prévoir des visites avant les périodes de stress (rentrée scolaire
chez un enfant présentant une anxiété de séparation) ou avant des périodes de risque
connu de récurrence (l ’hiver pour les dépressions saisonnières)
Traitement et plan de surveillance
(suite)

Sixième principe : les prescripteurs doivent être prudents à la mise en
place d’un plan de traitement qui ne peut pas être surveillé de façon
appropriée
–
–
19
Exemple : la mise en œuvre d ’un traitement est plus contesté lorsqu ’ il y a une
supervision adulte inadéquate, un investissement limité du patient et de sa famille
dans le traitement ou un haut risque de non adhésion
Cela augmente le risque que l’essai de traitement soit considéré comme inefficace ou
incomplet, augmente le risque de dose inappropriée, de changements
médicamenteux fréquents ou l’usage d’associations médicamenteuses
Adhésion au traitement

Septième principe : le prescripteur éduque le patient et sa famille sur les
troubles de l’enfant, le diagnostic, le traitement et son instauration
–
–
–
–
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L’éducation sur les problèmes de l’enfant, les options thérapeutiques et le choix du
traitement préparent le patient et sa famille au consentement
Elle comprend les signes et symptômes du trouble, son évolution, les complications
potentielles ou le risque évolutif du trouble, le pronostic à long terme
Elle comprend également une information sur les facteurs de risque et de protection
qui peuvent affecter l’efficacité du traitement
Les spécificités du traitement sont expliquées : le nom générique et commercial du
médicament, la dose initiale, la fréquence des changements de dose, l’estimation des
doses optimales, les stratégies pour suivre et contrôler les effets indésirables, la
durée de l’essai, les stratégies d’évaluation, les stratégies thérapeutiques alternatives
et la stratégie si l’enfant ne répond pas comme attendu
Adhésion au traitement (suite)



21
Adresser des publications concernant les traitements et les interventions
psychosociales spécifiques peut être nécessaire pour préparer certains
patients et leurs familles à mettre en œuvre un essai de traitement
pharmacologique
Les parents sont responsables du stockage sécurisé du médicament, de la
surveillance de l’observance, des bénéfices et des effets indésirables.
L’autorisation de l’enfant pour communiquer les bénéfices observés et la
survenue de problèmes est aussi importante
Le prescripteur doit également être clair avec la famille au sujet de son rôle
dans le traitement (pharmacothérapie seulement, pharmacothérapie et
psychothérapie, ou psychothérapie seulement)
Adhésion au traitement (suite)

Huitième principe : obtenir et documenter l’assentiment de l ’enfant et le
consentement des parents avant de débuter le traitement et durant le
traitement
–
Avant l’initiation du traitement




–
Une fois que le traitement a commencé

22
résumer les résultats de l’évaluation
présenter le traitement et le plan de surveillance
percevoir ce que le patient et sa famille comprennent du problème
permettre à l’enfant et à ses parents de poser des questions
s ’assurer de la bonne compréhension des soins assurés et du maintien du consentement
pour les soins reçus
Adhésion au traitement (suite)


23
Obtenir le consentement est recommandé avant l’instauration d’un traitement
psychotrope supplémentaire, lors du passage à la phase de maintien et avant
un arrêt de traitement
Il s ’agit de passer en revue le traitement de façon rationnelle, les expériences
thérapeutiques passées, les bénéfices-risques et alternatives thérapeutiques
pour chaque traitement ajouté ou le passage à la phase suivante de traitement
Adhésion au traitement (suite)

Neuvième principe : la discussion pour le consentement est ciblée sur les
risques et les avantages des traitements proposés
–
–
–
24
Elle doit reposer sur des standards éthiques et médico-légaux
L’information standard doit inclure la cible du traitement (signes, symptômes), les
avantages possibles et les effets secondaires, les risques de l’absence de prise en
charge médicamenteuse, le temps et les méthodes d’évaluation des résultats et des
effets secondaires, la durée du traitement et sa surveillance, les traitements alternatifs
(alternatives médicamenteuses et psychosociales) et leurs avantages et risques
respectifs, l’attente d’une participation active du patient et de sa famille et les
stratégies d’action si des problèmes surviennent ou si l’enfant ne répond pas comme
prévu
Placer également les avantages et les risques en perspective. La majorité des effets
indésirables rencontrés durant la phase aiguë répondent à une réduction ou à un arrêt
de traitement. Il faut rassurer les patients et leurs parents que le prescripteur arrêtera
les traitements qui ne seront pas utiles ou qui auront des effets secondaires
inacceptables
Adhésion au traitement (suite)




25
Les patients et leurs parents doivent comprendre que certains enfants
répondent bien aux traitements médicamenteux et certains pas du tout
Les risques fréquents et attendus ainsi que les risques spécifiques personnels
ou familiaux doivent être signalés (ex : potentiel accru de prise de poids sous
antipsychotique chez un enfant obèse ou ayant des antécédents familiaux de
diabète de type 2)
Les événements indésirables pouvant avoir une signification pronostic sont
aussi à signaler (virage maniaque sous antidépresseur)
Il est aussi utile de signaler qu’un événement de vie menaçant, unique,
inattendu peut survenir durant le traitement et être ou non lié à ce dernier
Adhésion au traitement (suite)


26
Des questions présentant un intérêt particulier pour le patient peuvent être
discutées (usage d’alcool, rapports sexuels non protégés chez des adolescents
à risque)
La plupart des informations données pour le consentement ne sont pas
retenues et une reprise des buts du traitement, tout comme des avantages
attendus et des risques potentiels, peut être nécessaire
Mise en œuvre du traitement


Dixième principe : mise en œuvre de l’essai médicamenteux en utilisant
une posologie adéquate et une durée adéquate de traitement
Pour les stimulants :
–

Pour les antidépresseurs :
–

27
un enfant « âgé » peut avoir besoin de doses plus importantes et de plus
d’ajustements de dose qu’un enfant plus jeune et plus petit
ils agissent moins rapidement que les stimulants et peuvent nécessiter plus de huit
semaines de traitement à dose optimale pour identifier une réponse
L’achèvement d’un essai à dose et durée adéquate donne à l’enfant une
meilleure chance de bénéficier d’un seul traitement et d’éviter l’usage de
traitement de seconde ligne ou une association médicamenteuse
Mise en œuvre du traitement
(suite)


Onzième principe : le prescripteur réévalue le patient si l’enfant ne
répond pas à l’essai médicamenteux initial comme attendu
Plusieurs facteurs sont à rechercher :
–
–
–
–

Si la dose et la durée du traitement sont adéquates, de même que l’adhésion,
une réévaluation du patient est appropriée :
–
–
28
l’évaluation initiale n’était pas précise (comorbidités, facteurs psychosociaux non pris
en compte)
la famille non prête pour mettre en œuvre et participer à l’essai
l’essai ne comprenait pas une dose ou une durée adéquate de traitement
faible adhésion au traitement
revue du consentement initial et du plan de traitement, évaluation psychiatrique
actuelle
le prescripteur doit être particulièrement attentif à ne pas confondre réactions
comportementales et émotionnelles liées à des stresseurs psychosociaux et celles
correspondant à des symptômes d’une maladie biologique sous-jacente
Mise en œuvre du traitement
(suite)



29
Douzième principe : le prescripteur a besoin d’un rationnel clair pour
l’usage d’associations médicamenteuses
Elle comprend les associations médicamenteuses utilisées pour traiter des
troubles multiples chez un même patient (exemple : stimulant et IRS pour
THADA et anxiété), celles qui offrent des avantages de traitement pour un
trouble unique (adjonction de lithium à un traitement antidépresseur), et celles
utilisées pour corriger les effets secondaires d’un traitement efficace (APS pour
les symptômes extrapyramidaux secondaires aux antipsychotiques)
Il faut limiter l’usage d’associations médicamenteuses de la même classe.
Cependant il n’est pas rare pour le patient de prendre deux antidépresseurs ou
deux antipsychotiques à la phase de transition de l’un à l’autre
Mise en œuvre du traitement
(suite)
30

Pour les troubles bipolaires chez l’adulte, des études supportent l’usage de
deux thymorégulateurs. L’usage de stratégies similaires chez les enfants
présentant un trouble bipolaire est classique

Pour les stimulants, il est possible d’associer deux stimulants, de courte et de
longue durée d’action, pour améliorer la couverture médicamenteuse
Mise en oeuvre du traitement
(suite)


Treizième principe : l’arrêt du traitement chez l’enfant nécessite une
stratégie spécifique
L’arrêt du traitement peut survenir pour plusieurs raisons :
–
–
–



31
le patient semble avoir récupéré
le patient a des effets secondaires qui l’empêchent de poursuivre le traitement
le traitement est considéré comme non justifié ou comme plus efficace
Avant l’arrêt du traitement il faut obtenir l’historique des précédents troubles
psychiatriques et la réponse aux traitements
La collecte d’informations est basée sur les dires du patient et de sa famille. La
discussion avec les précédents prescripteurs peut être utile
Cela permet de s’assurer que le patient n ’est pas exposé à un arrêt de
traitement qui peut conduire à un retour inutile et inattendu des symptômes
Mise en œuvre du traitement
(suite)



Développer un plan de surveillance pour l’arrêt du traitement est aussi crucial
Les prescripteurs sont encouragés à diminuer progressivement les traitements
pour éviter l’apparition de symptômes de sevrage ou un rebond d’aggravation
des symptômes
Il existe à l’heure actuelle peu de données qui suggèrent quel traitement arrêter
en priorité lors des associations médicamenteuses :
–
–
32
deux traitements qui ciblent le même trouble : arrêter en premier le traitement qui a
été ajouté de façon complémentaire ou pour potentialiser le premier traitement
(exemple : TOC traité par clomipramine avec ajout de BZD pour réduire l’anxiété, il
est plus raisonnable de diminuer puis d’arrêter en premier les BZD)
garder le traitement avec la plus grande efficacité ou celui ayant le moins d’effets
secondaires potentiels à long terme (exemple : trouble bipolaire traité par
antipsychotique et lithium, il est plus raisonnable de diminuer puis d’arrêter en premier
l’antipsychotique)
Mise en œuvre du traitement
(suite)
33
–
Un enfant traité par deux médicaments : l’un pour le trouble sous-jacent et l’autre pour
contrôler les effets secondaires du premier, il est recommandé d’arrêter en premier
celui qui est utilisé pour contrôler les effets secondaires (exemple : anticholinergique
pour réduire le risque de symptômes extrapyramidaux est à arrêter en premier.
Cependant, si l ’enfant a besoin d’un anticholinergique pour la gestion continue des
symptômes extrapyramidaux, il est plus prudent de maintenir l’anticholinergique pour
prévenir l’émergence retardée des symptômes extrapyramidaux)
–
si l ’enfant a deux traitements pour deux troubles, le premier à arrêter est celui ciblant
le trouble qui est le plus susceptible de rentrer en rémission ou qui est moins sévère
Conclusion
34

Ces paramètres ne visent pas à définir un standard de soins

La décision finale concernant les soins d’un patient revient au
clinicien et ce compte tenu des circonstances présentées par le
patient et sa famille, le diagnostic, les options thérapeutiques et
les ressources disponibles
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