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18
24 heures | Mardi 4 septembre 2012
Vaud
Lausanne
Le montage du Mur du Son a débuté
haut chacun: la «fondation», un
étage pour les musiciens et les quatre autres réservés aux choristes.
«Les conditions climatiques
sont bonnes, le vent n’est pour
l’heure pas trop gênant. La structure avec les escaliers sera montée
en quatre jours. La toiture, les bâches et les filets seront installés en
fin de semaine ou au début de la
prochaine», explique Christian
Stalder.
Une dizaine
d’employés d’une
société bernoise
ont commencé hier
l’édification
de la structure, qui
fera 19 m de haut
Le Mur en chiffres
Casqués et harnachés
Christophe Boillat
La construction de la structure tubulaire du Mur du Son a démarré
tôt hier matin à Lausanne. Les
21 et 22 septembre, elle supportera quelque 230 choristes et 37
musiciens, mais aussi les techniciens, qui orchestreront le point
fort des 250 ans de 24 heures. Le
spectacle sera gratuit et conclura
également l’édition 2012 du
Comptoir Suisse.
Sur l’esplanade de Beaulieu,
côté avenue Jomini, Manfred, le
chef de chantier, et ses hommes
dorment toute la semaine à Lausanne.
La semaine prochaine, sitôt la
structure métallique achevée, la
société Winkler prendra le relais.
«Elle installera les six tours de sonorisation, la régie, l’éclairage et
l’installation vidéo», conclut le directeur de production.
Hier, en début d’après-midi, le squelette du Mur du Son a commencé à prendre forme.
Le montage de la structure métallique sera normalement achevé vendredi. VANESSA CARDOSO
travaillent d’arrache-pied. Motus
et bouche cousue, et surtout concentration de rigueur. Venus de
Lyss (BE), depuis 5 h du matin, ils
travaillent pour Nüssli, multinationale thurgovienne. «C’est le top
pour le montage d’échafaudages,
de gradins et de scènes, déclare
François Mottier, directeur de
production chez Opus One à Nyon
et grand ordonnateur du spectacle
anniversaire. Cette société est active dans toute la Suisse, mais
aussi aux quatre coins de la planète. En Romandie, elle a notamment monté les gradins pour des
rencontres de Coupe Davis et, tous
les ans, la Grande Scène du Paléo.»
90 tonnes de métal
Sous la surveillance de Christian
Stalder, ingénieur et chef de projet
au sein de la compagnie thurgovienne, les ouvriers déchargent
avec un transpalette les six semiremorques chargés de plateaux en
aluminium et de tubulures en
acier. Nonante tonnes de métal,
y compris le lestage, sont nécessaires à l’édification du Mur du Son,
haut de 19 m, large de 27 m, profond de 12 m. La structure comptera six niveaux de trois mètres de
A la pause de midi, Manfred et ses
11 scaffholders (installateurs
d’échafaudages) ont déjà bien
avancé leur Meccano géant. Les
hommes sont jeunes, agiles et habiles. Et surtout très costauds. A la
fin de la semaine, ils auront soulevé 8 tonnes chacun. Alors que
l’esplanade est vide, on n’entend
que le métal contre le métal. Le
squelette prend forme. Les tubulures sont fixées et les plateaux
d’aluminium, qui supporteront
musiciens, choristes et techniciens assemblés.
Le Mur du Son n’est pas la face
nord de l’Eiger mais la paroi présente quelques aspérités. Aussi,
les ouvriers sont casqués et sanglés. «A partir de 3 mètres, ils doivent obligatoirement être harnachés, c’est la loi», poursuit François Mottier.
Manfred et son équipe finissent leur travail vers 18 heures. Ils
90 tonnes pour l’échafaudage,
lestage compris.
25 tonnes d’«humain», soit 230
choristes, 37 musiciens et leurs
instruments, et une cinquantaine
de techniciens.
10 tonnes d’installations
techniques sur Le Mur.
6 niveaux de 3 mètres chacun,
plus un couvert.
19 m de haut.
27 m de large.
12 m de profondeur.
12 ouvriers pour monter
la structure.
6 semi-remorques de matériel.
1 semaine de travail.
Plusieurs kilomètres de câbles.
Retrouvez les vidéos
et les reportages sur
murduson.24heures.ch
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Les anthropologues sont sans le sou
Michaël Busset,
doctorant en
anthropologie,
peine à trouver
de quoi financer
ses recherches.
A l’Université de Lausanne,
les sources de financement
pour le travail de terrain
se raréfient
A Lausanne, les futurs anthropologues ont de plus en plus de peine à
quitter la Suisse pour effectuer leur
recherche de terrain. Celle-ci est
pourtant le prélude indispensable
à l’écriture d’une thèse de doctorat, lui-même un jalon incontournable pour une carrière dans le
monde académique.
Ainsi Michaël Busset, qui doit
partir en Serbie durant plusieurs
mois, n’a pas trouvé les quelque
24 000 francs nécessaires pour
son séjour. Une dizaine de jeunes
chercheurs qui veulent défendre
leur thèse dans le cadre du Laboratoire d’anthropologie culturelle et
sociale de l’Université de Lausanne
(UNIL) se trouvent ou se sont trouvés ces dernières années dans de
telles situations. D’autres branches
sont aussi concernées, comme par
exemple l’archéologie, où le travail
de terrain revêt une importance
primordiale et où il faut aussi financer le matériel de fouilles.
Dans le cas de l’anthropologie,
la difficulté tient à la méthode. «On
ne sait pas à quelles conclusions on
va aboutir avant d’avoir pu se confronter au terrain», explique Michaël Busset. Le séjour à l’étranger
doit donc avoir lieu au début du
parcours. Et pour aboutir, il faut en
général bien plus qu’une ou deux
semaines sur place. Cette particularité fait que les candidats sont baladés d’une institution à l’autre, avec
peu de résultats concrets. Le Fonds
national (FNS), dont la mission première est de soutenir la recherche
en Suisse, n’entre la plupart du
temps en matière que pour des séjours à l’étranger en fin de thèse.
L’Université de rattachement attribue un poste temporaire d’assistant salarié à certains doctorants.
C’est le cas de Michaël. Mais pour
aller faire ses recherches en Serbie,
il doit néanmoins démissionner durant une année.
VC2
Contrôle qualité
PH. MAEDER
La Société académique vaudoise, souvent appelée à palier les
manques des autres institutions,
voit ses moyens – bien inférieurs à
ceux du Fonds national – se raréfier. Elle a renoncé à accorder des
bourses de jeune chercheur pour
ce qu’elle appelle des «récoltes de
données», surtout en début de
thèse. Enfin, les sources de financement privées sont inexistantes.
Au sein du monde académique,
le problème commence à être reconnu. L’Institut des sciences sociales de l’UNIL, dont dépend l’anthropologie, a récemment mis sur
pied des fonds pour les doctorants,
mais dont les montants ne couvrent pas les frais de terrain.
L’UNIL a pour sa part créé il y a
deux ans une dizaine de bourses
pour jeunes chercheurs, qui doi-
vent permettre en particulier des
séjours à l’étranger. Michaël Busset
y a fait appel. Or le maximum attribué est de 16 000 francs, ce qui
constitue un peu plus de la moitié
de la somme nécessaire. Et le règlement d’attribution, énoncé sur le
site de l’UNIL, complique les choses. L’année durant laquelle Michaël part en Serbie devrait ainsi
être comptée dans la limite de cinq
ans fixée pour un poste d’assistant.
C’est donc douze mois de moins à
disposition pour écrire la thèse.
La seule bonne nouvelle vient
du Fonds national, qui annonce un
assouplissement de ses critères
d’attribution dès l’an prochain (lire
ci-contre). «L’Université doit soutenir les projets de recherche de ses
doctorants, commente le recteur
de l’UNIL, Dominique Arlettaz. Notre soutien et celui du Fonds national sont complémentaires, c’est
pour cela que nous avons créé ces
bourses de jeunes chercheurs.
Nous devons cependant, à mon
sens, trouver un équilibre entre le
nombre de doctorants que nous
accueillons et les ressources
disponibles.» J.DU.
Réaction
Réformes au Fonds national
Le constat est général. En Suisse,
les conditions offertes pour
favoriser la relève académique
ne sont de loin pas satisfaisantes,
même si la situation varie selon
les branches et les universités.
En janvier dernier, des représentants des jeunes chercheurs et
chercheuses sont allés faire la
liste de ce qui clochait auprès du
Fonds national suisse (FNS) de la
recherche scientifique, à Berne.
Il en est résulté un document
dans lequel le FNS s’engage à
améliorer les choses. Il reconnaît
notamment que certains
chercheurs ne sont pas intégrés
«idéalement» dans la haute école
au sein de laquelle ils font de la
recherche. Il annonce également, dès 2013, des critères
d’attribution de bourses pour
jeunes chercheurs ou chercheurs débutants qui seront plus
souples. Il devrait ainsi être
possible, selon les branches, de
demander des fonds en début de
thèse. De quoi financer par
exemple des recherches de
terrain en anthropologie, même
si les détails ne sont pas encore
connus, et même si le budget du
FNS n’augmentera pas de
manière très sensible.
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