Vaud
24heures |Mardi 4 septembre 2012
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PUBLICITÉ
A l’Université de Lausanne,
les sources de financement
pour le travail de terrain
se raréfient
ALausanne, lesfutursanthropolo-
gues ont de plus en plus de peine à
quitterlaSuissepoureffectuerleur
recherche de terrain. Celle-ci est
pourtant le prélude indispensable
à l’écriture d’une thèse de docto-
rat, lui-même un jalon incontour-
nable pour une carrière dans le
monde académique.
Ainsi Michaël Busset, qui doit
partir en Serbie durant plusieurs
mois, n’a pas trouvé les quelque
24 000 francs nécessaires pour
son séjour. Une dizaine de jeunes
chercheurs qui veulent défendre
leurthèsedanslecadreduLabora-
toire d’anthropologie culturelle et
sociale del’UniversitédeLausanne
(UNIL) se trouvent ou se sont trou-
vés ces dernières années dans de
tellessituations. D’autresbranches
sontaussi concernées,commepar
exemple l’archéologie,oùletravail
de terrain revêt une importance
primordialeetoùilfautaussifinan-
cer le matériel de fouilles.
Dans le cas de l’anthropologie,
ladifficultétientà laméthode.«On
nesaitpasà quellesconclusions on
va aboutir avant d’avoir pu se con-
fronter au terrain», explique Mi-
chaëlBusset.Leséjour àl’étranger
doit donc avoir lieu au début du
parcours.Et pouraboutir,ilfauten
général bien plus qu’une ou deux
semainessurplace.Cette particula-
ritéfait quelescandidatssont bala-
dés d’uneinstitutionàl’autre, avec
peuderésultats concrets. LeFonds
national (FNS),dontlamissionpre-
mière est de soutenir la recherche
en Suisse, n’entre la plupart du
temps en matière que pour des sé-
jours à l’étranger en fin de thèse.
L’Universitéde rattachementat-
tribueunpostetemporaired’assis-
tant salarié à certains doctorants.
C’est le cas de Michaël. Mais pour
aller faireses recherchesenSerbie,
ildoitnéanmoinsdémissionnerdu-
rant une année.
La Société académique vau-
doise, souvent appelée à palier les
manques des autres institutions,
voit ses moyens – bien inférieurs à
ceux du Fonds national – se raré-
fier. Elle a renoncé à accorder des
bourses de jeune chercheur pour
ce qu’elle appelle des «récoltes de
données», surtout en début de
thèse.Enfin,lessourcesdefinance-
ment privées sont inexistantes.
Auseindu mondeacadémique,
le problème commence à être re-
connu. L’Institut des sciences so-
ciales de l’UNIL, dont dépend l’an-
thropologie, a récemment mis sur
pieddes fondspourlesdoctorants,
mais dont les montants ne cou-
vrent pas les frais de terrain.
L’UNIL a pour sa part créé il y a
deux ans une dizaine de bourses
pour jeunes chercheurs, qui doi-
vent permettre en particulier des
séjoursà l’étranger. MichaëlBusset
ya fait appel.Orlemaximumattri-
bué est de 16 000 francs, ce qui
constitue un peu plus de la moitié
delasommenécessaire. Etle règle-
ment d’attribution, énoncé sur le
site de l’UNIL, complique les cho-
ses. L’année durant laquelle Mi-
chaël part en Serbie devrait ainsi
êtrecomptée danslalimite decinq
ansfixéepourunposted’assistant.
C’est donc douze mois de moins à
disposition pour écrire la thèse.
La seule bonne nouvelle vient
duFondsnational,qui annonceun
assouplissement de ses critères
d’attributiondès l’anprochain(lire
ci-contre).«L’Universitédoitsoute-
nir les projets de recherche de ses
doctorants, commente le recteur
del’UNIL,DominiqueArlettaz.No-
tre soutien et celui du Fonds natio-
nal sont complémentaires, c’est
pour cela que nous avons créé ces
bourses de jeunes chercheurs.
Nous devons cependant, à mon
sens, trouver un équilibre entre le
nombre de doctorants que nous
accueillons et les ressources
disponibles.» J.DU.
Les anthropologues sont sans le sou
RéformesauFondsnational
Le constat est général. En Suisse,
les conditions offertes pour
favoriser la relève académique
ne sont de loin pas satisfaisantes,
même si la situation varie selon
les branches et les universités.
En janvier dernier, des représen-
tants des jeunes chercheurs et
chercheuses sont allés faire la
liste de ce qui clochait auprès du
Fonds national suisse (FNS) de la
recherche scientifique, à Berne.
Il en est résulté un document
dans lequel le FNS s’engage à
améliorer les choses. Il reconnaît
notamment que certains
chercheurs ne sont pas intégrés
«idéalement» dans la haute école
au sein de laquelle ils font de la
recherche. Il annonce égale-
ment, dès 2013, des critères
d’attribution de bourses pour
jeunes chercheurs ou cher-
cheurs débutants qui seront plus
souples. Il devrait ainsi être
possible, selon les branches, de
demander des fonds en début de
thèse. De quoi financer par
exemple des recherches de
terrain en anthropologie, même
si les détails ne sont pas encore
connus, et même si le budget du
FNS n’augmentera pas de
manière très sensible.
Réaction
Michaël Busset,
doctorant en
anthropologie,
peine à trouver
de quoi financer
ses recherches.
PH. MAEDER
anniversaire. Cette société est ac-
tive dans toute la Suisse, mais
aussi aux quatre coins de la pla-
nète. En Romandie, elle a notam-
ment monté les gradins pour des
rencontresdeCoupe Davis et,tous
les ans, laGrandeScène duPaléo.»
90 tonnes de métal
Sous la surveillance de Christian
Stalder,ingénieuretchefdeprojet
au sein de la compagnie thurgo-
vienne, les ouvriers déchargent
avec un transpalette les six semi-
remorques chargés deplateaux en
aluminium et de tubulures en
acier. Nonante tonnes de métal,
y comprislelestage, sontnécessai-
res à l’édification du Mur du Son,
haut de 19 m, large de 27 m, pro-
fond de 12 m. La structure comp-
tera six niveaux de trois mètres de
haut chacun: la «fondation», un
étagepourlesmusiciens etles qua-
tre autres réservés aux choristes.
«Les conditions climatiques
sont bonnes, le vent n’est pour
l’heure pas trop gênant. La struc-
ture avec les escaliers sera montée
en quatre jours. La toiture, les bâ-
ches et les filets seront installés en
fin de semaine ou au début de la
prochaine», explique Christian
Stalder.
Casqués et harnachés
A la pause de midi, Manfred et ses
11 scaffholders (installateurs
d’échafaudages) ont déjà bien
avancé leur Meccano géant. Les
hommes sont jeunes, agiles et ha-
biles. Et surtout très costauds. A la
fin de la semaine, ils auront sou-
levé 8 tonnes chacun. Alors que
l’esplanade est vide, on n’entend
que le métal contre le métal. Le
squelette prend forme. Les tubu-
lures sont fixées et les plateaux
d’aluminium, qui supporteront
musiciens, choristes et techni-
ciens assemblés.
Le Mur du Son n’est pas la face
nord de l’Eiger mais la paroi pré-
sente quelques aspérités. Aussi,
les ouvriers sont casqués et san-
glés. «A partir de 3 mètres, ils doi-
vent obligatoirement être harna-
chés, c’est la loi», poursuit Fran-
çois Mottier.
Manfred et son équipe finis-
sent leur travail vers 18 heures. Ils
dorment toute la semaine à Lau-
sanne.
La semaine prochaine, sitôt la
structure métallique achevée, la
société Winkler prendra le relais.
«Elle installera les six tours de so-
norisation, la régie, l’éclairage et
l’installation vidéo», conclut le di-
recteur de production.
travaillent d’arrache-pied. Motus
et bouche cousue, et surtout con-
centration de rigueur. Venus de
Lyss (BE), depuis 5 h du matin, ils
travaillentpour Nüssli,multinatio-
nale thurgovienne. «C’est le top
pour le montage d’échafaudages,
de gradins et de scènes, déclare
François Mottier, directeur de
production chez Opus One à Nyon
etgrandordonnateur duspectacle
Une dizaine
d’employés d’une
société bernoise
ont commencé hier
l’édification
de la structure, qui
fera 19 m de haut
Christophe Boillat
La construction de la structure tu-
bulaire du Mur du Son a démarré
tôt hier matin à Lausanne. Les
21 et 22 septembre, elle suppor-
tera quelque 230 choristes et 37
musiciens, mais aussi les techni-
ciens, qui orchestreront le point
fort des 250 ans de 24 heures. Le
spectacle sera gratuit et conclura
également l’édition 2012 du
Comptoir Suisse.
Sur l’esplanade de Beaulieu,
côté avenue Jomini, Manfred, le
chef de chantier, et ses hommes
Lausanne
Le montage du
Mur du Son
a débuté
Hier, en début d’après-midi, le squelette du Mur du Son a commencé à prendre forme.
Le montage de la structure métallique sera normalement achevé vendredi. VANESSA CARDOSO
90 tonnes pour l’échafaudage,
lestage compris.
25 tonnes d’«humain», soit 230
choristes, 37 musiciens et leurs
instruments, et une cinquantaine
de techniciens.
10 tonnes d’installations
techniques sur Le Mur.
6 niveaux de 3 mètres chacun,
plus un couvert.
19 m de haut.
27 m de large.
12 m de profondeur.
12 ouvriers pour monter
la structure.
6semi-remorques de matériel.
1semaine de travail.
Plusieurs kilomètres de câbles.
Le Mur en chiffres
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murduson.24heures.ch