4
4. Définitions
Le groupe évoque les différentes situations de troubles de comportement chez les mineurs d’âge et
les modalités de prise en charge selon les institutions et établissements en Lorraine.
Il apparaît rapidement la nécessité d’utiliser une définition commune. Après discussion, il est
décidé, à titre purement opérationnel, de définir :
• « enfants » par : mineur (âgé de 0 à 18 ans) ;
• « troubles du comportement » par : tout trouble du comportement qui déclenche une demande
d’aide institutionnelle, en référence à l’une des classifications suivante :
o Classification internationale des maladies, 10e édition (CIM-10),
o Diagnostic and Statistical Manual – revision IV (DSM-IV)
o Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent 2000 (CFTMEA)
Définition du trouble des conduites selon l’INSERM
« Le trouble des conduites s'exprime chez l'enfant et l'adolescent par une palette de comportements très divers qui vont
des crises de colère et de désobéissance répétées de l'enfant difficile aux agressions graves comme le viol, les coups
et blessures et le vol du délinquant. Sa caractéristique majeure est une atteinte aux droits d'autrui et aux normes
sociales.
Les classifications internationales (DSM-IV et CIM-10) définissent les différents critères diagnostiques du trouble des
conduites : agressions, brutalités, destructions de biens matériels, vols, fraudes, violations de règles. Ceux-ci
recouvrent largement les items servant à répertorier les diverses conduites délinquantes. Si le trouble des conduites
implique nécessairement la transgression des normes sociales établies, dans un espace socioculturel donné, tout acte
antisocial a contrario ne peut être attribué au seul trouble des conduites.
Le concept de trouble, en santé mentale, renvoie à un ensemble de conditions morbides susceptibles de caractériser
l'état de dysfonctionnement comportemental, relationnel et psychologique d'un individu en référence aux normes
attendues pour son âge. En ce sens, le trouble des conduites se définit avant tout par la répétition et la persistance de
conduites au travers desquelles sont bafoués les droits fondamentaux d'autrui et les règles sociales. Comme pour la
majorité des troubles du comportement dits externalisés, l'expression clinique du trouble des conduites est fonction de
l'âge du sujet. Pendant l'enfance, les manifestations du trouble des conduites se limitent le plus souvent au milieu
familial et scolaire. Le trouble affecte le fonctionnement général de l'enfant et peut être associé à de moindres
capacités d'apprentissage. À l'adolescence, il va s'étendre à tout l'environnement social et peut entraîner des conduites
à risque, une sexualité non protégée, des grossesses précoces chez les filles, des abus de substances, voire une
criminalité.
Selon l'âge de survenue (avant ou après la dixième année), la symptomatologie et l'évolution du trouble diffèrent, avec
un pronostic plus péjoratif et un risque élevé d'évolution vers une personnalité antisociale à l'âge adulte lorsque
l'apparition est précoce.
Un trouble déficit de l'attention/hyperactivité ou un trouble oppositionnel avec provocation est souvent associé de
façon comorbide au trouble des conduites. Ces deux troubles comorbides favorisent la persistance du trouble des
conduites et accentuent sa sévérité. La question des liens entre ces trois troubles reste, cependant, posée : facteurs de
risque, prédicteurs ou entités cliniques des formes comorbides. Le trouble des conduites peut également être associé
à d'autres types de troubles mentaux : trouble anxieux, trouble de l'humeur, trouble lié à la consommation abusive de
substances psychoac-tives ou encore trouble des apprentissages »
Extraits de « Trouble des conduites chez l'enfant et l'adolescent » - Expertise collective, Editions INSERM, septembre 2005.