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La gravité de ces troubles dépend du contexte dans lequel ils apparaissent, la fréquence des
crises, la durée des crises, la difficulté à les contenir, voire l'impossibilité de les maîtriser.
Les élèves accueillis à l'ITEP Beaulieu présentent des troubles graves du comportement, et
sont souvent à la limite d'une hospitalisation en milieu psychiatrique.
Des groupes de 9/10 élèves sont constitués. Cela peut être parfois être trop important
lorsqu'ils sont en crise.
Ceux qui peuvent travailler restent en classe, sinon ils sortent du groupe.
Il est nécessaire d'aménager, d'accompagner, d'adapter à la fois sa pédagogie mais aussi le
regard que l'on porte sur eux.
La communication avec les autres élèves de la classe sur le handicap de l'élève, « la mise en
responsabilité » du délégué de la classe, des débats à bâtons rompus, sont des adaptations
possibles, des accompagnements nécessaires pour soutenir l'ensemble des élèves d'une classe
concernée.
Il est nécessaire de soustraire l'enfant à sa crise lorsqu'elle survient, car sa qualité d'élève
disparaît, il n'est plus en capacité d'apprentissage ; l'extraire du groupe classe à ce moment-là,
est aussi une adaptation pédagogique pertinente.
Pour déceler et éventuellement différencier un trouble du comportement éphémère lié à une
situation provisoire, et un trouble grave du comportement, un outil d'observation est
nécessaire.
Cela permet à la fois à l'enseignant de mieux connaître l'élève dans son comportement , mais
aussi à celui-ci d'agir sur son attitude. Sa capacité d'apprentissage n'en sera que meilleure.
Bien sûr cela ne suffit pas toujours. Il pourra être alors nécessaire d'envisager un PPS, Projet
Personnel de Scolarisation, qui tiendra compte de la problématique de l'élève et nécessitera
sans doute la présence d'une AVS, l'intervention d'un SESSAD, voire même l'orientation en
établissement spécialisé. La communication avec les familles est prépondérante puisque ce
sont eux qui doivent en faire la demande par le biais de la M.D.P.H (Maison Départementale
pour les Personnes Handicapées).
Quelques cas particuliers sont évoqués :
Les enseignants d'une école maternelle évoquent le problème de langage d'un jeune élève qui
provoque beaucoup d'agitation, des pleurs, et une capacité d'apprentissage limitée.
La médiation par l'utilisation de pictogrammes est proposée et l'investigation vers un trouble
du langage sévère doit être envisagée.
Les enseignants d'un collège évoquent le cas d'une jeune fille atteinte du syndrome « Gilles
de la Tourette ».
Le bruit incessant, l'agitation, les « noms d'oiseaux » qu'elle profère trop souvent dérangent
considérablement le travail en classe et l'empêchent elle-même d'apprendre.
La présence d'une AVS 12 heures par semaine semble ne pas suffire.
Pourtant, l'enseignant a constaté qu'elle « jouait » parfois de sa maladie : on prend conscience
de l'importance de distinguer ce qui tient du syndrome, de ce qui est « réfléchi ».
Là encore, l'équipe présente autour de cette jeune fille essaiera de la faire « dire », et lui
proposera éventuellement une sorte de contrat où elle peut, elle-même, distinguer à quel
moment elle « déborde ».