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Atelier 9 : ENSEIGNER A UN ELEVE PRESENTANT DES TROUBLES DU COMPORTEMENT
Les animateurs de l'atelier :
Mme RANCHY, inspectrice de L'éducation Nationale, ASH 74
Mme GAUDREAU, directrice pédagogique de L'ITEP Beaulieu
Mme COTTEREAU, CDOEA, et enseignante référente 16/25 pour l'insertion professionnelle
M. TRIVERO, Conseiller Pédagogique ASH 74
Une trentaine de participants pour cet atelier « comportement ».
Environ 10 enseignants de maternelle, autant d'enseignants de primaire, 8/10 enseignants de
collège, un professeur de lycée, 4/5 AVS/EVS.
Les questions qui reviennent fréquemment :
Quelles sont les limites de la loi de février 2005 ?
Comment gérer la souffrance de ces élèves ?
Est-ce qu'il ne faudrait pas diminuer les effectifs des classes ?
Le risque de déstabilisation pour les autres élèves...
Le manque de moyens...
Quels sont les exigences scolaires ?
Mme GAUDREAU explique que l'équivalent de la loi de février 2005 existe au Québec
depuis 1990.
Deux conditions précisent les limites de cette loi :
- la scolarisation en milieu ordinaire devra favoriser le développement de l'élève handicapé
- cette scolarisation ne devra pas représenter une contrainte excessive pour lui et pour les
autres élèves.
En France, sous d'autres termes, notre loi a le même genre de limites.
Quand on est face à un trouble du comportement, il est important de réfléchir à ce qui
déclenche et ce qui exacerbe le trouble.
On doit toujours garder en mémoire que la meilleure chance de participer à la vie sociale
future est d'être avec ses pairs. Ceci est bien entendu valable pour l'ensemble des élèves.
Des adaptations pédagogiques, matérielles, relationnelles sont souhaitables.
Mme GAUDREAU explique le fonctionnement de l'ITEP Beaulieu (Institut Thérapeutique
Educatif et Psychologique) :
L'établissement peut recevoir 54 élèves de 8 à 15 ans qui présentent des troubles graves du
comportement.
Elle précise la définition de troubles du comportement : lorsque la capacité de travail, et
l'attention sont faibles, lorsque l'élève a une grande difficulté à lire les codes
environnementaux, il développe des troubles du comportement.
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La gravité de ces troubles dépend du contexte dans lequel ils apparaissent, la fréquence des
crises, la durée des crises, la difficulté à les contenir, voire l'impossibilité de les maîtriser.
Les élèves accueillis à l'ITEP Beaulieu présentent des troubles graves du comportement, et
sont souvent à la limite d'une hospitalisation en milieu psychiatrique.
Des groupes de 9/10 élèves sont constitués. Cela peut être parfois être trop important
lorsqu'ils sont en crise.
Ceux qui peuvent travailler restent en classe, sinon ils sortent du groupe.
Il est nécessaire d'aménager, d'accompagner, d'adapter à la fois sa pédagogie mais aussi le
regard que l'on porte sur eux.
La communication avec les autres élèves de la classe sur le handicap de l'élève, « la mise en
responsabilité » du délégué de la classe, des débats à bâtons rompus, sont des adaptations
possibles, des accompagnements nécessaires pour soutenir l'ensemble des élèves d'une classe
concernée.
Il est nécessaire de soustraire l'enfant à sa crise lorsqu'elle survient, car sa qualité d'élève
disparaît, il n'est plus en capacité d'apprentissage ; l'extraire du groupe classe à ce moment-là,
est aussi une adaptation pédagogique pertinente.
Pour déceler et éventuellement différencier un trouble du comportement éphémère lié à une
situation provisoire, et un trouble grave du comportement, un outil d'observation est
nécessaire.
Cela permet à la fois à l'enseignant de mieux connaître l'élève dans son comportement , mais
aussi à celui-ci d'agir sur son attitude. Sa capacité d'apprentissage n'en sera que meilleure.
Bien sûr cela ne suffit pas toujours. Il pourra être alors nécessaire d'envisager un PPS, Projet
Personnel de Scolarisation, qui tiendra compte de la problématique de l'élève et nécessitera
sans doute la présence d'une AVS, l'intervention d'un SESSAD, voire même l'orientation en
établissement spécialisé. La communication avec les familles est prépondérante puisque ce
sont eux qui doivent en faire la demande par le biais de la M.D.P.H (Maison Départementale
pour les Personnes Handicapées).
Quelques cas particuliers sont évoqués :
Les enseignants d'une école maternelle évoquent le problème de langage d'un jeune élève qui
provoque beaucoup d'agitation, des pleurs, et une capacité d'apprentissage limitée.
La médiation par l'utilisation de pictogrammes est proposée et l'investigation vers un trouble
du langage sévère doit être envisagée.
Les enseignants d'un collège évoquent le cas d'une jeune fille atteinte du syndrome « Gilles
de la Tourette ».
Le bruit incessant, l'agitation, les « noms d'oiseaux » qu'elle profère trop souvent dérangent
considérablement le travail en classe et l'empêchent elle-même d'apprendre.
La présence d'une AVS 12 heures par semaine semble ne pas suffire.
Pourtant, l'enseignant a constaté qu'elle « jouait » parfois de sa maladie : on prend conscience
de l'importance de distinguer ce qui tient du syndrome, de ce qui est « réfléchi ».
Là encore, l'équipe présente autour de cette jeune fille essaiera de la faire « dire », et lui
proposera éventuellement une sorte de contrat où elle peut, elle-même, distinguer à quel
moment elle « déborde ».
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Quatre cas particuliers sont évoqués sur un collège :
Il semblerait que deux élèves au moins parmi ces cas particuliers, relèvent d'une orientation
en milieu spécialisé et au minimum de l'intervention d'un SESSAD.
Trois de ces élèves sont sous traitement médicamenteux .
Un élève au moins est suivi par la justice.
Malgré de nombreux aménagements d'emploi du temps, beaucoup de réunions avec l'équipe
éducative, une sortie la plus fréquente possible du milieu scolaire, aucune solution
satisfaisante n'a pour l'instant été trouvée.
Une investigation supplémentaire est envisagée pour ces élèves ; la « suspicion » de troubles
graves du comportement semble justifier des propositions vers un ITEP.
En fin de séance, M. TRIVERO présente un petit diaporama sur les droits/devoirs de chaque
enseignant mais aussi de chaque élève, et propose une petite animation pour réfléchir au
changement de regard que l'on porte sur l'autre.
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