Syndrome d'Impatience des Membres inférieurs et Mouvements périodiques du sommeil Alias Syndrome des Jambes sans Repos A.K.A. Restless Legs Syndrome Alias Myoclonies nocturnes A.K.A Periodic Limb Movements during Sleep Jean Krieger Impatience des Membres Inférieurs Mouvements Périodiques du Sommeil Veille Sommeil Impatience des Membres Inférieurs >80% Jambes sans Repos Restless Legs Syndrome Mouvements Périodiques du Sommeil Myoclonies Nocturnes 30% Periodic Leg Movements Periodic Movements in Sleep Mouvements périodiques à l'éveil Stimulus sensoriel (Veille + Sommeil) Réponse Motrice (Sommeil ± veille) Impatiences Mouvements périodiques Symptôme Diagnostic clinique 80% des personnes qui ont des impatiences ont des MPs EMG Diagnostic de laboratoire 30% des personnes qui ont des MPs ont des impatiences La présence de mouvements périodiques n'est ni nécessaire ni suffisante pour faire le diagnostic de syndrome d'impatiences Impatience des Membres Inférieurs 250 PubMed (Title/Abstract) Restless Legs 200 150 100 50 2006 2003 2000 1997 1994 1991 1988 1985 1982 1979 1976 1973 1970 0 Historique Wittmaack Ekbom: Ekbom (1861): (1944): Anxietas Tibiarum Asthenia crurum paresthetica (Neurology, 1960): Bonduelle - Jolivet Restless Legs (1947/1952/1953): Jambes sans repos - Paresthésie agitante nocturne Impatiences Lugaresi (Rev Neurol, 1965): Enr Polygraphique: mouvements périodiques Définitions Critères minimaux (obligatoires) compulsion à bouger les membres inférieurs (souvent associée à (ou causée par) des paresthésies) maximum au repos et à l'inactivité (le plus souvent assis ou couché) soulagée ou améliorée par le mouvement (marche ou étirement, au moins tant que dure l'activité) maximum le soir ou la nuit (au moins au début, indépendamment du niveau d ’activité) Allen et al, RLS workshop NIH, Sleep Medicine 2003: 101-119 Walters et al, International RLS Study Group Movement Disorders, 1995, 10: 634-642 Définitions Critères additionnels histoire familiale réponse au traitement dopaminergique mouvements involontaires ⌧périodiques durant le sommeil ⌧périodiques ou apériodiques à l'éveil Manifestations associées début à tout âge mais prédominance à l'âge mûr troubles du sommeil (initiation ou maintien) examen neurologique normal (formes idiopathiques) Clinique Paresthésies profondes MI - parfois MS tiraillement, grouillement, inconfort à la limite de la douleur ruissellement, brûlure, douleur parfois impossible à décrire Repos/activité exclusivement au repos, renforcement vespéral, avant l'endormissement, à l'éveil insomnie (étiologie la plus fréquente des insomnies "organiques") soulagées de manière variable et temporaire par la marche ou les mouvements des MI habitudes et comportements pour soulager l'inconfort (marcheurs de nuit) Clinique Impatience motrice (restlessness) Mouvements volontaires: les patients décident de bouger pour soulager l'inconfort Mouvements involontaires: les patients sont forcés de bouger et ne peuvent pratiquement pas résister Variabilité circadienne maximum entre minuit et 4 heures persiste même si horaires de veille/sommeil non conventionnels 7 RLS idiopathiques, 7 contrôles, constante routine modifiée durant 28 h: 14 x 2h: 20 min score de vigilance (VAS); mélatonine; déambulation libre; 40 min repos+snack; 20 min déambulation; 40 min suggested immobilization test (SIT): score d'inconfort (/5min) et score de PLM Michaud et al. Circadian Rhythm of Restless Legs Syndrome Relationship With Biological Markers. Ann Neurol 2004 55:372-380. Effets inhibiteurs de la mélatonine sur sécrétion DA Clinique Évaluation questionnaires: échelle de sévérité de l'IRLSSG TIS: immobilisation suggérée pendant 1 heure le soir: déclenche les paresthésies et des mouvements périodiques, relativement indépendants Échelle de sévérité de l'IRLSSG Restless Legs Syndrome Rating Scale (Investigator Version 2.1)1 Have the patient rate his/her symptoms for the following ten questions. The patient and not the examiner should make the ratings, but the examiner should be available to clarify any misunderstandings the patient may have about the questions. The examiner should mark the patient’s answers on the form. In the past week … 1. Overall, how would you rate the RLS discomfort in your legs or arms? 6. How severe was your RLS as a whole? Very severe. Very severe. Severe. Severe. Moderate. Moderate. Mild. Mild. None. None. 2. Overall, how would you rate the need to move around because of your RLS 7. How often did you get RLS symptoms? symptoms? Very often (6–7 days in 1 week). Very severe. Often (4–5 days in 1 week). Severe. Sometimes (2–3 days in 1 week). Moderate. Occasionally (1 day in 1 week). Mild. Never. None. 8. When you had RLS symptoms, how severe were they on an average? 3. Overall, how much relief of your RLS arm or leg discomfort did you get from Very severe (8 h or more per 24 h). moving around? Severe (3–8 h per 24 h). No relief. Moderate (1–3 h per 24 h). Mild relief. Mild (less than 1 h per 24 h). Moderate relief. None. Either complete or almost complete relief. 9. Overall, how severe was the impact of your RLS symptoms on your ability to No RLS symptoms to be relieved. carry out your daily affairs, for example, carrying out a satisfactory 4. How severe was your sleep disturbance due to your RLS symptoms? family, home, social, school or work life? Very severe. Very severe. Severe. Severe. Moderate. Moderate. Mild. Mild. None. None. 5. How severe was your tiredness or sleepiness during the day due to your RLS 10. How severe was your mood disturbance due to your RLS symptoms – for symptoms? example, angry, depressed, sad, anxious or irritable? Very severe. Very severe. Severe. Severe. Moderate. Moderate. Mild. Mild. None. None 1 Answers for this IRLS are scored from 4 for the first (top) answer (usually ‘very severe’) to 0 for the last answer (usually none). All items are scored. The sum of the item scores serves as the scale score. The validation of this scale is presented in a separate article in this issue of Sleep Medicine. The International Restless Legs Syndrome Study Group holds the copyright for this scale, which is reproduced here with permission of that group. W.A. Hening, R.P. Allen / Sleep Medicine 4 (2003) 95–97 97 Échelle de sévérité de l'IRLSSG Faites évaluer les symptômes par le patient pour les 10 questions ci-dessous. Le patient et non l'examinateur doit faire l'évaluation, mais l'examinateur doit être présent et disponible pour répondre aux questions du patient. L'examinateur doit noter les réponses du patient sur le formulaire. Comment évaluez-vous globalement la gêne due aux impatiences dans vos bras ou dans vos jambes ? 0 = aucune, 1 = légère, 2 = modérée, 3 = sévère, 4 = très sévère Comment évaluez-vous globalement le besoin de bouger dû aux des impatiences ? 0 = aucun, 1 = léger, 2 = modéré, 3 = sévère, 4 = très sévère Globalement, quel soulagement de la gêne dans les bras ou dans les jambes obtenez-vous en bougeant ? 0 = pas d’impatiences des membres, question sans objet, 1 = soulagement complet ou presque complet, 2 = soulagement modéré, 3 = soulagement léger, 4 = aucun soulagement Globalement, quelle est la sévérité de votre trouble du sommeil due à vos impatiences ? 0 = aucune, 1 = légère, 2 = modérée, 3 = sévère, 4 = très sévère Globalement, quelle est la sévérité de votre fatigue ou de votre somnolence ? 0 = absente, 1 = légère, 2 = modérée, 3 = sévère, 4 = très sévère Globalement, quelle est la sévérité de vos impatiences dans leur ensemble ? 0 = aucun, 1 = léger, 2 = modéré, 3 = sévère, 4 = très sévère A quelle fréquence avez-vous des symptômes d’impatiences des membres ? 0 = jamais, 1 = légère (1 jour/semaine ou moins), 2 = modérée (2 ou 3 jours/semaine), 3 = sévère (4 ou 5 jours/semaine), 4 = très sévère (6 à 7 jours/semaine) Quand vous avez des symptômes d’impatiences, quelle est leur durée en moyenne ? 0 = aucune, 1 = légère (moins d’1 heure/jour), 2 = modérée (1 à 3 heures/jour), 3 = sévère (3 à 8 heures/jour), 4 = très sévère (8 heures/jour ou plus Quel est l’impact des symptômes d’impatiences sur votre capacité à mener votre vie quotidienne, par exemple avoir une vie satisfaisante en famille, à la maison, en société, au travail ? 0 = aucun, 1 = léger, 2 = modéré, 3 = sévère, 4 = très sévère Quelle est la sévérité de vos troubles de l’humeur dus à vos impatiences, par exemple en colère, déprimé, triste, anxieux, ou irritable ? 0 = aucune, 1 = légère, 2 = modérée, 3 = sévère 4 = très sévère Impatience des Membres Inférieurs Épidémiologie 5-15% de la population générale; ~5% mais: avec l'âge: 10% 65-83 ans (c14%; b6%) 10% 30-79 ans (SIME ≥ 5/mois) 63% si présent c/o parent 1er degré âge de début ~27 ans associé à MPS dans > 80% des cas Evolution Chronique mais variabilité capricieuse Conséquences Inconfort Insomnie Somnolence diurne Physiopathologie Formes primitives pas de facteur prédisposant souvent familial peut-être génétique Physiopathologie mystérieuse transmission dopaminergique arguments pharmacologiques imagerie: contradictoire ⌧PET:⇓ fixation 18F-DOPA striatum et putamen ⌧SPECT: 2 études ⇓ fixation striatum; 2 pas de différence 2 études: pas de différence dans le transporteur ⌧mais: études faites durant la journée ⌧autres structures DA ??? Physiopathologie Versant sensoriel sens. thermique ⇓ 42 patients RLS 22 secondaire (neuropathie): 72,5% 20 idiopathique : 55% d'origine périphérique (neuropathie à petites fibres) c/o secondaire d'origine "centrale" c/o idiopathiques Schattscneider et al. J Neurol 2004 251: 977-982 Versant moteur Stimulation magnétique corticale diminution de l'inhibition centrale (paires de stimulation à intervalles courts) défaut de circuits d'interneurones ⇒ absence d'inhibition Scalise et al. Quatrale et al Clin Neurophysiol 2003 114: 1638- 1644; Sleep Med 2004 5: 393-396 Génétique notion familiale dans 30-50% des cas (60-90% si formes secondaires exclues) forte concordance c/o jumeaux monozygotes autosomique dominante dans les formes à début précoce, liée au chromosome 12q? pénétrance variable, anticipation dans certaines familles ⇒ hétérogénéité? Gène ?? Formes secondaires neuropathies >30%: neuropathies axonales parfois infracliniques (EMG ou biopsie), radiculopathies ou myélopathies Induites par médicaments tricycliques, ISRS, lithium, antagonistes dopaminergiques (neuroleptiques), xanthines insuffisance rénale chronique / dialyse après transplantation, amélioré par Fe IV (disparaît Sloand et al. Am J Kidney Dis 2004 43: 663-670) chirurgie gastrique, don du sang, grossesse carence martiale Rôle du fer ⇓ expression du récepteur à la transferrine (TfR) dans les cellules à neuromélanine 4 RLS (4 femmes, 53-84 ans, idiopathique, début<45ans)/ 4 contrôles ; autopsie ⇒ cellules à neuromélanine de la SN: ferritine, DMT1, ferroportin, TfR ⇓, transferrine: ⇑ profil de carence martiale, sauf TfR ⇓ iron regulatory protein IRP1 ⇓ et IRP2 normal RLS dû à défaut de IRP1 ⇒ déstabilisation du récepteur tranferrine ⇒ carence martiale intracellulaire Connor et al Neurology 2004 62: 1563-1567 Diagnostic Histoire clinique critères cardinaux +++ tous requis ⌧≠ crampes, akathisie (neuroleptiques), ischémie, inconfort positionnel, agitation non spécifique, neuropathies périphériques, douleurs musculaires, articulaires, vasculaires, anxiété ⌧"douleurs de croissance" chez l'enfant = RLS ? Rajaram et al. Sleep 2004 27: 767-773 ancienneté évolution, facteurs aggravants (grossesse) enquête génétique recherche de troubles associés Diagnostic Examen clinique neurologique pas de signes objectifs Laboratoire bilan martial (ferritine) insuffisance rénale, diabète Traitement Médicaments favorisants lithium, ISRS, tricycliques, antagonistes dopamine à supprimer si possible Inutile: sclérothérapie, stimulation électrique Impatience des Membres Inférieurs Traitement martial ⌧si ferritine < 50 (100) ng/ml; en l'absence de carence ? Benzodiazépines Fe IV ? Early et al Sleep Med 2004: 5: 231:235 ⌧clonazepam, alprazolam, triazolam, temazepam, nitrazepam - 55% de bons résultats mais tolérance, somnolence Opiacés ⌧methadone, codéine, oxycodone, pentazocine, propoxyphene ⌧efficacité remarquable (bloquée par naloxone) - mais tolérance et abus Dopaminergiques ⌧L-DOPA + inhibiteurs DOPA décarboxylase ⌧ bonne efficacité mais rebond intra-nuit ou diurne, traitement sur 24 h ⌧ maintien de l'efficacité à long terme (2 ans) ⌧Agonistes Impatience des Membres Inférieurs Problème de l'augmentation: effet secondaire majeur (33% des patients sous pramipexole dans la première année, 100% en 30 mois) corrigée par augmentation et répartition des prises (Silber et al. Sleep 2003, 26: 819-821) peut obliger à l'arrêt du traitement (majorité des patients sous L-DOPA dans l'année Trenkwalder et a.l Mov Disorders 2003, 18: 1184-1189) Impatience des Membres Inférieurs Médicament ® AASM (1999- 2004) L-DOPA Agonistes dopaminergiques Bromocriptine Pergolide Pramipexole Ropinorole Piribedil Dihydroergocryptine Cabergoline Benzodiazépines Clonazepam Opiacés Oxycodone Propoxyphène 1 Évidence Effets secondaires II Nausées, hTA, augmentation Nausées ® Parlodel Célance Sifrol Adartrel Trivastal LP Vasobral Dostinex 1.25-10 0.05-3 0.125-1.5 0.25-6 25-350 10-40 1-3 II II II III (I) V V V DomperidoneMotilium 1-2 cp 30 min avant) 6 Rivotril 0.25-2 II Somnolence 4 5 Eubine Antalvic 5-20 200 II II Nausées crampes II Sédation, hTA V II II Somnolence 2 2' 2' Inhibiteur adrénergique Clonidine Anticonvulsivants Gabapentin Carbamazépine Valproate Sinemet, Modopar Posologie (mg/j) 100-250 7 8 3 Catapressan 0.1-0.9 Neurontin Tégrétol Dépakine 300-2400 200-400 600 Somnolence hTA, augmentation Relations Fer/dopamine Cofacteur de la tyrosine hydroxylase (in vitro) TH fixe Fe++ avec une forte affinité la fixation de Fe++ et l'activation de TH sont synchrones En l'absence de Fe++, Fe++se détache de TH, favorisé par les chélateurs Le pouvoir des chélateurs à détacher Fe++ est corrélé avec leur capacité à inhiber l'activité enzymatique. Participe à la structure du récepteur D2 chez le rat, carence en fer réduction 40-60% de la capacité de fixation du récepteur D2 (Bmax) et de la réponse à l'apomorphine réversible par apport ferrique spécifique (sans modification des récepteurs α- et β- adrénergique, muscarinique cholinergique, serotoninergique, ni même D1) Relations Fer/dopamine Fe impliqué dans l'expression de Thy-1 molécule d'adhésion cellulaire qui joue un rôle régulateurs de la libération de vésicules de neurotransmetteurs (Wang et al J Neurol Sci 2004 220: 59-66) Définitions Mouvements périodiques des membres au cours du sommeil (MPMS) A. B. Définition d’un mouvement périodique (MP) de jambe 1. Durée minimum 0.5 s 2. Durée maximum 10 s 3. Amplitude minimum 8 µV au-dessus de l’EMG de repos 4. Le début du MP est le point où l’amplitude de l’EMG atteint 8 µV au-dessus de l’EMG de repos 5. La fin du MP est défini par le début d’une période d’au moins 0.5 s pendant laquelle l’EMG n’excède pas 2 µV audessus de l’EMG de repos Définition d’une série de MPM 1. Le nombre minimum de MP consécutifs pour définir une série est de 4 2. L’espace minimum entre 2 (espace entre débuts de 2 MP consécutifs) pour les inclure dans une série est de 5 s 3. L’espace maximum entre 2 (espace entre débuts de 2 MP consécutifs) pour les inclure dans une série est de 90 4. Des MP sur les 2 jambes séparés par moins de 5 secondes (entre débuts de MP) est compté comme un seul prédominants en stades 1 et 2 suivis ou non d'un "arousal" Enregistrements polygraphiques Enregistrements polygraphiques delta Relations PLM / Arousal theta Analyse visuelle: répartition~égale Karadeniz et al. Eur J Neurol 2000 7: 331-336 Ferrillo et al. Sleep Med 2004 5: 407-412 Variation (% baseline) beta sigma alpha Analyse automatique (ondelettes) 12 patients avec MPS avec ou sans RLSSforza et al Clin Neurophysiol 2002 113: 883-891; 5 patients avec MPS sans RLS EMG JA HR ⇑ delta et HR précèdent l'activation des JA: pattern identique à éveil provoqué Problème diagnostique Association d'un syndrome de résistance des voies aériennes supérieures et de mouvements périodiques du sommeil 20 patients consécutifs diagnostiqués MPS: 14 ont SRVAS: 63% des RERAs associés à MPS 10 s Exar & Collop Sleep 2001 24: 188-192 EOG Fp1-A2 C1-A1 O1-A3 EMG Ronflement ECG Canule nasale Thermistor Thorax Abdomen Somme EMG JA SaO2 Hernandez et al Chest 2001; 119: 442-450 EOG Fp1-A2 C1-A1 O1-A3 EMG Ronflement ECG Canule nasale Thermistor Thorax Abdomen Somme EMG JA SaO2 Hernandez et al Chest 2001; 119: 442-450 Conclusions Fréquent, souvent méconnu, traitement possible Physiopathologie inconnue Impatiences: diagnostic clinique primitives ou secondaires Traitement pharmacologique