3. LE CORPS DES FRACTIONS D’UN ANNEAU INT `
EGRE 53
V´erifions la transitivit´e qui est la seule propri´et´e non ´evidente. Si l’on a (a, b)θ(c, d) et (c, d)θ(e, f)
alors ad =bc et cf =de d’o`u adf =bcf et cfb =deb. La commutativit´e de Aimplique cfb =bcf
d’o`u d(af −be) = 0 et, en utilisant d6= 0 et l’int´egrit´e de A,af =be et (a, b)θ(e, f).
Soit (a, b), (a0, b0), (c, d) et (c0, d0) des ´el´ements de A×A∗. Si l’on a (a, b)θ(a0, b0) et
(c, d)θ(c0, d0) alors on a ab0=a0bet cd0=c0dd’o`u
(ad +bc)b0d0=adb0d0+bcb0d0=a0dbd0+bc0b0d= (a0d0+b0c0)bd(5)
acb0d0=a0c0bd(6)
La relation (6.5) signifie que (ad +bc, bd) = (a0d0+b0c0, b0d0) et (6.6) donne (ac, bd) = (a0c0, b0d0).
On peut donc d´efinir deux lois de composition internes sur F(A) par
(a, b) + (c, d) = (ad +bc, bd),
(a, b).(c, d) = (ac, bd).
Montrons que (F(A),+, .) est un corps commutatif :
•Il est clair que ces deux lois sont commutatives
•La loi + est associative :
((a, b) + (c, d)) + (e, f) = (ad +bc, bd) + (e, f) = ((ad +bc)f+bde, bdf)
= (adf +b(cf +de), bdf) = (a, b) + ((c, d) + (e, f))
•Pour tout b∈A∗, on a (0,1)θ(a, b)⇔a= 0 et donc (0,1) = {(0, b)|b∈A∗}. On a
(a, b) + (0,1) = (a, b) et donc (0,1) est un ´el´ement neutre pour la loi +.
•(a, b)+(−a, b) = (ab −ba, b2) = (0, b2) = (0,1) et tout ´el´ement (a, b) poss`ede un oppos´e
(−a, b).
L’ensemble F(A), muni de la loi +, est donc un groupe commutatif.
•La loi . est associative :
((a, b).(c, d))(e, f) = (ac, bd) + (e, f) = (ace, bdf ) = (a, b).(ce, df )
= (a, b)((c, d).(e, f))
•La loi . est distributive par rapport `a la loi + :
((a, b) + (c, d))(e, f)=(ad +bc, bd)(e, f) = ((ad +bc)e, bdf)
= (ae, bf) + (ce, df ) = (a, b).(e, f ) + (c, d).(e, f ).
•On verifie que (1,1) = {(x, x)|x∈A∗}(autrement dit, la classe de (x, x), x∈A∗, est
ind´ependante de x). Pour tout b6= 0, (a, b).(1,1) = (a, b) et donc la classe de (1,1) est
un ´el´ement neutre pour la loi .
•Supposons (a, b)6= (0,1), c’est-`a-dire a6= 0. L’´equation (a, b).(x, y) = (1,1) ´equivaut `a
(ax, by)θ(1,1) soit encore ax =by ce qui signifie (x, y) = (b, a). Donc tout ´el´ement non
nul de (A×A∗)/θ est inversible et (a, b)−1= (b, a).
Finalement, (F(A),+, .) est un corps commutatif.
L’anneau Aest isomorphe `a un sous-anneau de (F(A),+, .). En effet, consid´erons l’application
φde Adans F(A) qui `a a∈Afait correspondre φ(a) = (a, 1). On a, pour a,b∈A,
•φ(a+b) = (a+b, 1) = (a, 1) + (b, 1) = φ(a) + φ(b),
•φ(ab) = (ab, 1) = (a, 1).(b, 1) = φ(a)φ(b),