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la plus grande partie et consomme le plus d’énergie (20% de l’énergie du corps, alors
qu’il ne représente que 2% du poids du corps).
Le problème essentiel est de pouvoir juxtaposer le niveau du cerveau de l’individu dans le
cadre de son comportement et le niveau des neurones.
Les neurones sont des unités fondamentales du cerveau. Ils assurent la communication.
Ils permettent l’acquisition, la coordination et la diffusion des informations pour contrôler
les fonctions cognitives supérieures (raisonnement, comportement, apprentissage,
émotions).
Toutes les maladies neurodégénératives trouvent leur origine au niveau des contacts
entre les neurones. De ces troubles de la communication naissent les troubles
comportementaux (ex. Les enfants autistes ont un nombre exacerbé de contacts.)
La différence entre le cerveau du singe et de l’espèce humaine ne se situe pas au niveau
du nombre de gènes, mais au niveau de la qualité des gènes. Ainsi, le cerveau du singe
se construit uniquement in utero, donc sans influence extérieure. Le répertoire est donc
figé.
Par contre, dans l’espèce humaine, 3 à 4% des gènes sont responsables d’un
ralentissement du développement du cerveau. Le développement du cerveau humain se
fait essentiellement pendant la vie extra-utérine, avec une influence extérieure. Le
cerveau est donc non pas figé, mais flexible. Il va s’adapter en fonction du milieu
dans lequel l’individu évolue, indépendamment de l’âge. En l’absence de sollicitations
extérieures (appauvrissement sensoriel, vie sédentaire, ennui), les pathologies peuvent se
développer.
Trois mécanismes peuvent intervenir dans les fonctions cérébrales :
• Des variations au niveau du nombre de contacts entre les neurones ;
• Des variations au niveau de l’efficacité des contacts entre les neurones ;
• Des réarrangements structuraux (ex. compensation sensorielle en cas d’absence
d’informations visuelles chez les aveugles).
Le cerveau est flexible : Au bord des ventricules (= cavités du cerveau qui contiennent du
liquide) se trouvent des cellules souches. Quelque soit l’âge des individus, ces cellules
peuvent proliférer et donner naissance à de nouvelles cellules :
• des nouveaux neurones,
• des cellules gliales (= cellules qui vont engainer les neurones),
• des cellules sentinelles (= veillent à protéger le cerveau des agents pathogènes).
Cependant, cette théorie a rencontré plusieurs objections :
• Historique : Le père fondateur des neurosciences a décrit précisément le cerveau
comme un tissu où les neurones sont enchevêtrés. Le cerveau adulte ne pouvait dès
lors pas incorporer de nouveaux neurones.
• Technique : Dans les années 50, des scientifiques observent que des cellules se
divisent ; il s’agirait de cellules sentinelles mais pas de neurones.
• Conceptuelle : Dans les années 70, on observe des fenêtres d’opportunité dans le
développement en fonction de l’âge : développement de l’activité motrice, du langage
etc. Ces fenêtres sont limitées dans le temps : une partie du cerveau s’ouvre à
l’information extérieure pendant cette période, et puis elle se referme. Cette théorie
s’oppose donc au fait que le cerveau puisse produire de nouveaux neurones.
Cependant, des techniques d’imagerie médicale (fibres optiques) ont permis d’observer
qu’il y a production de nouveaux neurones : le cerveau adulte produit 30000 cellules/jour.
De plus, ces cellules sont capables de se mouvoir vers des régions qui les attirent.
Ces découvertes ont eu des implications sur la perception et la mémoire, ainsi que dans le
domaine de la thérapie cellulaire.