1
UNIVERSITE PARIS XII VAL-DE-MARNE
Avenue du Général de Gaulle
94010 Créteil Cedex
UFR DE LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
Centre d’Etudes Francophones ( C.E.F.)
Option : Littérature comparée
THESE DE DOCTORAT NOUVEAU REGIME
TRAGIQUE ET NEO – REALISME DANS L’ECONOMIE
BALZACIENNE.
ESSAI D’HERMENEUTIQUE NIETZSCHEENNE AUTOUR
DU PERE GORIOT
Travaux présentés et soutenus par :
M. Max– Médard EYI OBIANG
Sous la direction de :
M. Le Professeur Papa SAMBA DIOP
2
Année Universitaire : 2004 - 2005
EYI OBIANG Max-Médard
Thèse : « Tragique et néo- réalisme dans l’économie balzacienne. Essai d’herméneutique
nietzschéenne autour du Père Goriot ».
SOMMAIRE
SOMMAIRE---------------------------------------------------------------------------------- 1
INTRODUCTION--------------------------------------------------------------------------- 2
1/ Autour du tragique et du néo-réalisme ---------------------------------------------- 5
2/ Intérêt scientifique du sujet et hypothèse de recherche -------------------------- 16
3/ Eléments de problématisation --------------------------------------------------------- 17
4/ Axe méthodologique --------------------------------------------------------------------- 18
5/ Annonce et justification du plan ------------------------------------------------------ 24
PREMIERE PARTIE : Le Dispositif du déclin de la morale comme inscription du
Tragique --------------------------------------------------------------------------------------- 26
Chapitre I : Le Tragique chez BALZAC : nihilisme et refiguration de l’existence
--------------------------------------------------------------------------------------------------- 27
1.1.1 : Formulation de la question balzacienne---------------------------------------- 27
1.1.2 : Romantisme et Finitude ----------------------------------------------------------- 40
Chapitre II : Douleurs du monde et maladie de l’Etat moderne ------------------ 53
1.2.1 : L’effondrement de l’homme tragique et l’origine du réalisme------------ 53
1.2.2 : De la vision pessimiste de l’existence-------------------------------------------- 76
DEUXIEME PARTIE : Vers une nouvelle Anthropologie, BALZAC et la création
de nouveaux possibles.---------------------------------------------------------------------- 90
Chapitre III : L’alternative fâcheuse---------------------------------------------------- 91
2.3.1 : GORIOT, héritier du mensonge christique ? --------------------------------- 91
2.3.2 : RASTIGNAC : tragique et absurde de l’existence -------------------------- 153
Chapitre IV : L’intuition dionysiaque -------------------------------------------------- 166
2.4.1 : Esquisse d’une lecture surréalo-nihiliste de VAUTRIN-------------------- 166
2.4.2 : Madame de BEAUSEANT : l’impossible appropriation de l’élément
féminin ----------------------------------------------------------------------------------------- 224
TROISIEME PARTIE : La Violence de l’Ecriture ---------------------------------- 244
Chapitre V : Extension sémantique du « Style – volonté » ------------------------- 245
3.5.1 : Philosophie de l’Ecriture ---------------------------------------------------------- 245
3.5.2 : La Poétique de l’extension -------------------------------------------------------- 256
3.5.3 : Description et distanciation------------------------------------------------------- 265
POUR NE PAS CONCLURE------------------------------------------------------------- 290
INDEX ----------------------------------------------------------------------------------------- 306
INDEX DES AUTEURS CITES --------------------------------------------------------- 307
3
INDEX DES NOTIONS CITEES-------------------------------------------------------- 317
BIBLIOGRAPHIE -------------------------------------------------------------------------- 324
INTRODUCTION
4
Honoré de BALZAC a produit en une trentaine d’années, une œuvre gigantesque1
dont la critique commence seulement à mettre en valeur les aspects méconnus. La
Comédie humaine qui constitue la désignation générique de son œuvre est un programme
immense. Car BALZAC veut peindre les deux ou trois mille visages saillants de son
époque et, pour ainsi dire, faire concurrence à l’état-civil : « Deux mille quatre cent
soixante-douze : pas un de moins certainement, et sans doute quelques-uns de plus, c’est
à ce chiffre que, sans ordinateur, Marcel BOUTERON est parvenu lorsqu’il a voulu
calculer le nombre de personnages peuplant La Comédie humaine. Nombre à la fois
énorme et dérisoire : dérisoire si l’on prend au pied de la lettre l’ambition balzacienne de
« faire concurrence à l’état civil », puisque par définition la prolifération démographique,
le coefficient de reproduction de l’espèce (même en la limitant à celle qui occupe le
territoire de la France pendant la première moitié du XIXe siècle) sont évidemment sans
commune mesure avec la population de papier accouchée par l’écriture ; énorme
néanmoins si l’on songe qu’il s’agit là, comme le Facteur Cheval l’a fièrement proclamé
sur son « palais idéal », du « travail d’un seul homme », animant un échantillonnage
caractéristique, un panel, comme on aime las à dire aujourd’hui, valant pour beaucoup
plus que lui-même, et que chaque individu-spécimen y représente toute une catégorie
sociale ou morale dont il est donné pour le type. »2
1 « N’oublions pas qu’en vingt ans BALZAC publiera 91 romans et nouvelles, 30 contes, 5 pièces de
théâtre, trouvera le moyen de fréquenter les salons, de voyager, sans compter tous les projets qui doivent le
conduire immanquablement à la fortune ! ». Cf. Encyclopédie des connaissances actuelles, Paris, Editions
Philippe Auzou, Paris, 1989, p 46
2 BERTHIER (P.), La Vie quotidienne dans la Comédie humaine de BALZAC, Paris, Hachette Littératures,
1998, p 13
5
Le « Napoléon des Lettres », surnom que BALZAC s’était lui-même donné,
« (…) convient aussi bien à la puissance créatrice de l’auteur qu’à la passion et aux excès
de sa vie privée. »3
En année de licence4, nos travaux de recherches portaient sur la lecture de la
question de l’angoisse dans Le Père Goriot5. Ici, au regard de l’effroyable tragédie
parisienne que BALZAC décrit dans son livre, nous avons é amené à saisir dans le
corpus, non une tendance à l’optimisme ou au pessimisme, mais un état d’abandon, de
déréliction où prévaut le sentiment absurde.
Pour ainsi dire, cette vision de l’angoisse existentielle instituait une lecture
concordante entre le récit balzacien et l’acte d’invention de soi chez Jean-Paul SARTRE.
En année de Maîtrise6, notre projet s’est prolongé, qui a visé un certain
approfondissement de la question examinée. Aussi avions-nous pointé l’herméneutique
nietzschéenne pour produire cette fois une lecture variabiliste de notre thème. C’est que
cette notion du tragique, que nous avons réactualisée en année de D.E.A. (Diplôme
d’Etudes Approfondies)7, constituait l’autre nom de la littérarité8 chez BALZAC.
3 BRUNEL (P.) et al, Introduction à la littérature française, Paris, Fernand Nathan, 1969, p 132
4 EYI OBIANG (M.-M.) « L’Angoisse existentielle dans Le Père Goriot d’Honoré de BALZAC. Approche
sartrienne », rapport de Licence, département de Lettres Modernes, Université Nationale du Gabon
(abrégée U.N.G. tout au long de la dissertation), septembre 1998.
5 BALZAC (H. de), Le Père Goriot, (Préface de F. VAN ROSSUM-GUYON et M. BUTOR, commentaires
et notes de N. MOZET), Paris, Librairie Générale Française, coll. « Le Livre de poche classique », 1983
La plupart de nos citations renverront à cette édition. Néanmoins, nous convoquerons de temps à autre
d’autres éditions afin d’exemplifier notre lecture plurielle. Le choix de ce corpus n’est pas fortuit ici car,
dans la mosaïque balzacienne, Le Père Goriot surgit comme le centre, le carrefour, la matrice d’où rayonne
toute La Comédie humaine.
6 EYI OBIANG (M.-M.), « Lecture nietzschéenne du Tragique existentiel dans Le Père Goriot d’Honoré de
BALZAC », Mémoire de Maîtrise, département de Lettres Modernes, U.N.G., sept. 1999.
7 EYI OBIANG (M.-M.), « La Déréliction dans l’univers balzacien. Lecture nietzschéo-heideggerienne du
Père Goriot et de La Peau de chagrin », Mémoire de D.E.A., département de Lettres Modernes, Université
Paris XII, juin 2000
8 Dans la mouvance des formalistes russes, la « littérarité » désigne la spécificité voir l’essence de la
littérature qu’on décèle dans les « procédés » langagiers et formels de l’écriture. Cf. Textes des Formalistes
1 / 358 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !