Résumé Interactions entre la mobilité humaine et les systèmes de

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dissertation.
Author: Tankou, Christopher Mubeteneh
Title: The interactions of human mobility and farming systems and impacts on
biodiversity and soil quality in the Western Highlands of Cameroon
Issue Date: 2013-12-12

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Résumé
Interactions entre la mobilité humaine et
les systèmes de production et impacts sur la
biodiversité et la qualité des sols dans les Hauts
Plateaux de l’Ouest Cameroun
Mots clés
Mobilité humaine, systèmes de production, durabilité, qualité des sols, Hauts
Plateaux de l’Ouest Cameroun
La présente thèse est basée sur les études menées entre 2009 et 2011 dans les
hauts Plateaux de l’Ouest Cameroun. La croissance démographique et la baisse
significative des revenus des producteurs agricoles issus du caféier, principale
culture de rente, sont les principaux facteurs à l’origine des interactions entre
les milieux ruraux et urbains d’une part et entre milieux ruraux d’autre part.
Ces facteurs ont aussi façonné les économies locales et les modes de vie des
populations rurales au Cameroun en général et des Hauts Plateaux de l’Ouest
en particulier. Les moyens d’existence de la plupart des populations rurales
pauvres sont menacés par l’épuisement rapide des ressources naturelles telles
que la forêt et les sols. Ces populations sont alors contraintes à modifier leurs
modes d’utilisation des terres. Cependant, les changements d’utilisation des
terres et de la couverture végétale dues à la conversion des écosystèmes natu-
rels en terres arables représentent une menace sérieuse pour la biodiversité.
Au fur et à mesure que le défrichement et la déforestation vont continuer, la
diversité génétique sera menacée suite à la disparition des espèces qu’ils en-
gendrent. La production agricole elle-même est aussi entrain de se transfor-
mer à cause des changements démographiques : la main d’œuvre rurale migre
abondamment vers les zones urbaines, tandis que beaucoup de milieux ruraux
sont cultivés intensément. Les migrations des personnes et les flux d’informa-
tion, la diversité des modes d’utilisation et d’occupation des terres reflètent
un processus dynamique de transformation économique, sociale et culturelle
qu’on a besoin de mieux comprendre. L’objectif principal de cette recherche
était de déterminer d’une part les interactions entre les systèmes de produc-
tion et la mobilité humaine telle qu’influencée par les facteurs sur-mention-
nés, et d’autre part, leur impact sur la diversité des plantes et le statut nutritif
des sols, afin de développer des indicateurs pour prévenir la dégradation des
terres et améliorer la durabilité de leur utilisation.
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Pour avoir un regard profond sur les déterminants et les impacts de la dyna-
mique de la mobilité humaine dans les hauts plateaux de l’Ouest Cameroun,
une étude comparative a été menée en utilisant les enquêtes des ménages
et le diagnostic des champs dans trois villages selon l’approche système. En
outre, pour quantifier l’effet de l’utilisation des terres sur la biodiversité dans
les hauts plateaux de l’Ouest Cameroun, la richesse des espèces d’arbres, des
arbustes et des plantes herbacées, a été déterminée en fonction des facteurs to-
pographique et abiotiques, par un inventaire. L’impact de la perturbation hu-
maine a aussi été déterminé à travers l’évaluation des espèces herbacées dans
les jachères. Les données étaient collectées à différents niveaux d’altitude dans
la végétation non-perturbées (forêts sacrées) et dans la végétation perturbée
(jachères) au sein de la zone d’étude. Les observations dans les champs ont
été faites pendant le premier et le deuxième cycle de production pour évaluer
les dynamiques des éléments nutritifs au niveau des cultures et au niveau des
parcelles cultivées.
Les différents types de mobilité caractérisant la mobilité sociale qui ont été
identifiés dans cette région sont: la migration des personnes des milieux ru-
raux vers les milieux urbains, la migration des milieux urbains vers les milieux
ruraux, les commutations entres zones rurales et, des milieux ruraux vers les
milieux urbains. Une combinaison des facteurs sociaux des ménages (âge du
chef de ménage et effectif du ménage) a significativement déterminé la mi-
gration des milieux ruraux vers les milieux urbains. Néanmoins les facteurs
économiques tels que la possession des parcelles de haute valeur décourage ce
type de migration. Ces dernières sont situées en haute altitude, dans les zones
favorables aux cultures légumières de rente. L’accès aux marchés urbains leur
permet de vendre leurs produits à des prix plus rémunérateurs. Il existe aussi
une demande élevé pour les parcelles proches des cours d’eau propices à la
production de contre saison. La recherche des parcelles de haute valeur agri-
cole et la disponibilité de la main d’œuvre salariée sont les principaux détermi-
nants de la commutation d’une zone rurale à l’autre. La migration des milieux
urbains vers les zones rurales est provoquée par une multitude de causes qui
rendent les milieux urbains inappropriés. Ce type de migration a beaucoup
contribué à la diversification des occupations dans le milieu rural et à la mo-
bilité sociale.
Les systèmes de production dans les hauts plateaux de l’Ouest Cameroun ont
évolué dans le temps en apportant des contributions positives et négatives sur
le bien être et les moyens d’existences de la population. Le système tradition-
nel dominé par la culture itinérante et l’association des cultures n’arrive plus à
satisfaire les nouvelles ambitions de la population rurale de plus en plus inté-
ressée par la création de sources alternatives de revenus surtout après la chute
drastique du prix du café, ancien produit agricole de rente.
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Les résultats des enquêtes ont montré que les caractéristiques des ménages
sont semblables pour les différents villages tandis que la durabilité de l’exploi-
tation est différente en fonction de l’intensité des intrants hors-champ utili-
sés dans les systèmes de production et d’autres facteurs socio-économiques.
La durabilité de l’utilisation des terres a une relation significativement néga-
tive avec l’intensité d’utilisation des terres et la pratique de la culture pure;
par contre, elle a une relation significativement positive avec l’âge du chef de
ménage. Les variables latentes influençant la durabilité sont: l’intensité de
l’utilisation de la terre dans l’espace, l’intensité d’utilisations des intrants hors-
champ, les facteurs d’ajustement du ménage et la mobilité du ménage. Ces
facteurs expliquent 62,15% de la variabilité totale de la durabilité dans la zone
d’étude.
Les résultats des inventaires révèlent que les forêts sacrées sont riches en di-
versité génétique. Au total, 42, 65 et 82 espèces ethnobotaniques d’herbes,
d’arbustes et d’arbres ont été identifiés avec des valeurs écologiques et écono-
miques variés, respectivement. L’α-diversité des herbes est significativement
supérieur dans les jachères par rapport aux forêts sacrées. La richesse des es-
pèces des arbres est supérieure dans les basses altitudes par rapport aux hautes
altitudes avec une augmentation de la β-diversité avec l’altitude. Des combi-
naisons variées du pH du sol, du P total, du K total, de la CEC et du pourcen-
tage de la pente sont liées à la richesse d’espèces herbacées, l’index de Shannon
des herbacées et la richesse des arbustes. L’intensité d’utilisation des terres a
complètement changé la structure de la végétation native et a causé une perte
énorme de la diversité des plantes, malgré le fait qu’il y a eu introduction de
quelques espèces fourragères utiles dans la zone d’étude. Les changements
dans les forêts sacrées peuvent être expliqués par les facteurs biophysiques
tandis que des combinaisons entre facteurs humains et biophysiques peuvent
être à l’ origine des changements dans la végétation des jachères.
La croissance de la pression démographique impose l’intensification de l’utili-
sation des terres dans l’espace et dans le temps, avec des quantités élevées d’in-
trants hors-champs. Les bilans des éléments nutritifs ont montré que l’épuise-
ment de l’azote est fréquent à tous les niveaux avec une baisse marquée dans les
associations qui ne bénéficient que de très peu ou pas du tout d’intrants hors-
champ. Les bilans élevés sont constatés sur les cultures de rente. Une image
générale des sites de recherche a montré que seul l’azote était déficient tandis
que le potassium et le phosphore étaient en excès. Les marges brutes du poi-
vron, du poireau et de l’oignon sont négatives. Leur association avec les légu-
mineuses peut modifier significativement l’équilibre des éléments nutritifs et
la durabilité de la production agricole dans cette région.
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Les déterminants de la mobilité humaine et les principaux types de mobili-
tés ainsi déterminés sont pertinents pour la zonedans les hauts plateaux de
l’Ouest Cameroun ; l’évaluation quantitative de la durabilité des systèmes de
production reflète la réalité en place; les contraintes exprimées par les culti-
vateurs de la zone sont contemporaines; les flux des éléments nutritifs déter-
minés au niveau des cultures et des parcelles cultivées constituent une bonne
base de données. Le travail effectué apporte une contribution fondamentale
pouvant être valorisée dans les politiques visant le développement agricole
dans les Hauts Plateaux de l’Ouest Cameroun et par les recherches futures.
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