DOSSIER DE PRESSE
UN SPECTACLE, UNE RENCONTRE, TROIS PROJECTIONS
du 30 mars au 1er avril 2016
Friche la Belle de Mai - Marseille
une proposition des Bancs Publics
Une longue peine
Didier Ruiz - La compagnie des Hommes (France)
théâtre - première
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Une
longue
peine première
mise en scène Didier Ruiz - La compagnie des Hommes
assisté de Mina de Suremain
création lumière Maurice Fouilhé
création sonore Adrien Cordier
Avec André Boiron, Annette Foex, Joël Leboeuf, Alain Pera, Louis Perego
Production déléguée La compagnie des Hommes
Coproduction La Maison des métallos établissement culturel de la ville de Paris, Les Subsistances - Lyon, Théâtre André Malraux -
Chevilly-Larue, Les Bancs Publics - Marseille.
Accueil en résidence Les Subsistances - Lyon, Etang des Aulnes, La Friche la Belle de Mai - Marseille.
Avec le soutien de la DRAC Île-de-France, Région Île-de-France, d’Arcadi Île-de-France, Fondation Un monde par tous et du Conseil
Départemental des Bouches-du-Rhône - centre départemental de création en résidence, Fondation E.C.ART - Pomaret.
Remerciements aux centres d’hébergement et de réinsertion sociale de lAPCARS Le Safran-Paris et Athènes-Marseille.
Le projet est accompagné par Bernard Bolze, fondateur de l’Observatoire international des prisons et par l’OIP-section française.
La compagnie des Hommes est conventionnée par la Région Île-de-France au titre de la permanence artistique.
photographie : © Emilia Stéfani-Law
Programmation
vendredi 1er avril 21h
Un longue peine
Théâtre - création 2016 de Didier Ruiz
Salle Seita, Friche la Belle de Mai
41, rue Jobin - 12, rue François Simon (parking)
13003 Marseille
Tarif: 12 euros / réduit 8 euros
Réservation: +33 (0)4 91 64 60 00
du lundi au vendredi de 10h à 18h
www.lesbancspublics.com
vendredi 1er avril 18h30 à 20h
Dire la prison
Rencontre avec Bernard Bolze, François Cervantes
et Serge Portelli.
Animée par Jean-Michel Gremillet.
Petit Plateau, Friche la Belle de Mai - Entrée libre
Plus d'infos p. 6
En écho, au cinéma le gyptis...
mercredi 30 mars, 19h : A côté, de Stéphane
Mercurio (2007, 92 min), suivi d’une rencon-
tre avec la réalisatrice
mercredi 30 mars, 21h : A l’ombre de la
République, de Stéphane Mercurio (2011, 100
min)
jeudi 31 mars, 19h30 : Visages défendus, de
Catherine Réchard (2015, 71 min), suivi d'une
rencontre avec Bernard Bolze
Plus d'infos p. 8
CONTACT PRESSE
Benoît Paqueteau
communication@lesbancspublics.
com
+33(0)4 91 64 60 00
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Des hommes, des femmes restent enfermés en prison de
nombreuses années. On les appelle « les longues peines ».
Cette parenthèse, qui évoque la punition comme le chagrin,
comment peut-elle se raconter ?
Cinq personnes que le metteur en scène a rencontrées,
anciens détenus ayant purgé des longues peines
d’incarcération et celles qui les ont attendus dehors, racontent
cet abîme de la disparition, cette échappée à l’intérieur d’un
autre monde.
Depuis plus de quinze ans, Didier Ruiz implique des non
professionnels dans le théâtre documentaire qu’il compose, un
théâtre qui est lieu de parole, de toutes les paroles. Un théâtre
comme lieu de partage.
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De la fenêtre, je voyais un bout de
route, en bas de l’herbe, en face
des entrepôts, le ciel … Si on voit
le ciel, c’est qu’il y a une fenêtre…
Alain
Quand mon fils est mort, ils
m’ont refusé le droit d’assister
à son enterrement…. 9 mois
après, j’ai pu aller me recueillir
sur sa tombe, accompagné de
dix gendarmes; le cimetière avait
été vidé pour que je ne croise personne. Je lui avais fait
un cadre en cellule mais j’étais tellement entravé que je n’ai pu le poser sur
sa tombe? C’est un gendarme qui l’a déposé…
Alain
La prison m’a détruit même si je suis resté debout. C’est pas la peine d’en faire autant, ça ne sert à rien…
Joël
Mon fils sortira dans dix-huit ans… Est-ce que je serai seulement en vie pour le voir à nouveau libre? Souvent
je rêve que je veux le libérer, je fais le tour de la prison et je ne trouve pas la porte …
Marie-Laure
Marie-Laure, mère de détenu, vit dans l’Oise, 12 années de parloir.
Alain, vit à Marseille, 45 ans, 14 années de détention, sorti de prison le 15 janvier 2015.
Joël, vit à Paris, 63 ans, 40 années de détention, bénéficie d’une libération conditionnelle depuis
sa sortie de prison en septembre 2014.
André, 72 ans, vit à Lyon, 35 années de prison, libéré en décembre 2012 avec un bracelet
électronique sur une période de deux mois suivie d’une libération conditionnelle jusqu’en juin
2014, auteur de T’en auras les reins brisés (EMCC, 2014)
Louis, 66 ans, vit dans la Loire, 18 années de prison, sorti de la maison centrale de Rioms, le 24
décembre 1994, a publié deux livres Retour à la case prison (Les éditions ouvrières, 1990) et Le
coup de grâce (LAtelier, 1995).
Annette, compagne de Louis, vit dans la Loire, 18 années de parloir.
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Didier Ruiz, metteur en scène note d'intention
Une longue peine est fondée sur le témoignage, sur la prise de parole en directe d'hommes et
de femmes qui ne sont pas des acteurs.
C'est à partir d'un matériau brut de réponses données à des questions que je travaille. J'ai
nommé ce procédé la parole accompagnée. Les participants répondent à des questions en
face à face. Je les invite à redonner ses réponses devant les autres puis, dernière étape, les
dire au public, sans passer par l'écrit, en faisant à chaque fois l'effort de répondre comme la
première fois. Les mots changent, pas l'intention. Cette manière de travailler apporte une réelle
spontanéité : la parole devient alors libre et vagabonde avec sa propre autonomie, renouvelée et
fraîche comme à la première émission.
Une longue peine
est une création théâtrale partagée puisque celui qui est sur le plateau est son
propre auteur. Elle met en avant la réappropriation du langage, élément-clef de la construction
personnelle et de l'insertion sociale, culturelle et professionnelle.
C’est une expérience artistique où chacun démarre sur un même pied d’égalité, malgré des
enjeux différents et qui, avec le temps, va aboutir à un objet théâtral et sociétal, fruit de la
confiance acquise les uns envers les autres.
Ma part d’écriture concerne la dramaturgie générale d’un projet mais elle ne concerne pas la
parole propre de telle ou telle personne. Ici, je laisse à chaque participant, qui devient son propre
auteur, la liberté de créer un texte qui n’est pas écrit mais qui s’invente à chaque fois, à partir
d’une trame qui aura été vue en répétition. On voit cette bande d'hommes et de femmes, qui nous
disent qui ils sont et en même temps nous renvoient, à nous spectateurs, un questionnement
sur ce que nous sommes. Ces témoignages authentiques ne nous renverraient-ils pas à nos
propres questions, à l'innocence, perdue ou non ?
Il est donc évident pour moi que ce sont eux, témoins de cette expérience de l'enfermement, qui
doivent nous en parler. Qui mieux qu'eux peuvent le faire ? C'est cette confrontation du réel à
travers le filtre du théâtre qui donne la force au spectacle, c'est ce trouble de l'immédiateté qui
fait théâtre. Didier Ruiz
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