FICHE PRATIQUE
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Pathologies et
Prison
La Fondation Pierre Deniker est une fondation de recherche reconnue d'utilité
publique créée en 2007 qui a pour objet de favoriser et soutenir des
programmes de recherche et de prévention dans le domaine de la santé
mentale.
Les détenus souffrant de troubles psychiatriques majeurs sont plus souvent :
victimes de violences physiques et de stigmatisation à l'intérieur de la prison,
exclus des possibilités de travailler en prison,
mis en quartier disciplinaire
et ils présentent un risque accru d’incarcérations multiples, notamment chez les
patients souffrant de trouble bipolaire
Les problèmes de santé continuent après l’incarcération.
Plusieurs études démontrent la surmortalité des détenus souffrant de troubles psychiatriques
après leur sortie de prison. Toutes causes confondues, le risque de mourir durant la
première semaine après la libération est multiplié par 30 pour les hommes et par 70
pour les femmes.
La plupart de ces décès sont de causes non naturelles ; homicides, suicides, overdoses (130
fois plus de risque de mourir d'une overdose que les toxicomanes non-incarcérés).
Les services de soins médicaux et psychiatriques ont eu à faire face à l'augmentation des
problèmes de santé en prison.
Les recommandations des Nations Unies pour le traitement des détenus stipulent que les
prisonniers "doivent avoir un accès aux services de santé sans discrimination et
indépendamment de leur statut juridique".
En France, 175 unités de consultations et de soins ambulatoires (UCSA) dépendant de
l'hôpital de proximité sont implantées dans la plupart des établissements pénitentiaires. 93
secteurs de psychiatrie interviennent au sein des UCSA. En 2009 on comptait 2447 personnels
de santé pour environ 65000 personnes incarcérées.
Le recours régional en psychiatrie est assuré par des Services Médico-Psychologiques
Régionaux (SMPR) implantés dans 26 établissements pénitentiaires. Des unités hospitalières
spécialement aménagées (UHSA) accueilleront les hospitalisations psychiatriques à temps
plein (avec ou sans consentement). La première UHSA ouverte en 2010 est celle de Lyon, au
Vinatier.
La dégradation des indicateurs de santé dans toutes les prisons d’Europe justifie que des
mesures volontaires de santé publique visant à améliorer l’accès aux soins pendant et au
décours de la détention soient mises en place au profit d’une population marginalisée, en
mauvaise santé et hors de portée des dispositifs de santé.