choc pétrolier de 1973 et avec la forte récession que connaît la Suisse comme les pays voisins,
le PIB (le dénominateur) a reculé ; d’autre part, des réformes récentes, notamment en matière
de prévoyance-vieillesse (8e révision de l’AVS, introduction des PC à l’AVS, développement
de la prévoyance professionnelle) font progresser les dépenses (numérateur).
Le second « saut » est survenu dans les années 90, c’est-à-dire à l’occasion d’une nouvelle
phase de ralentissement économique qui a fait fortement progressé les dépenses en matière de
chômage, d’invalidité et d’aide sociale (cf. aussi plus bas les graphiques 3 et 4). Les dernières
années semblent indiquer une stabilisation, mais il est trop tôt pour savoir si la « halte » dans
la progression n’est que passagère ou si elle est durable et marque un changement de
tendance. Du côté des dépenses de protection, la crise actuelle et plus encore les évolutions
attendues en matière de vieillissement et de coûts de la santé laissent penser qu’elles vont
continuer à augmenter. Le « poids » que représentent ces dépenses dépendra toutefois de
l’évolution économique et si la progression du PIB est suffisante pour compenser
l’augmentation des dépenses. L’évolution des dépenses peut elle-même être variable en
fonction des réformes entreprises et des mesures de réduction des prestations.
Graphique 2. Évolution des dépenses de prestations 1950-2007, par prestations (exprimés en
Frs de l’an 2000 et par habitant)
0
1'000
2'000
3'000
4'000
5'000
6'000
7'000
8'000
1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2007
Vieillesse Maladie/soins de santé Invalidité Survie
Famille/enfants Chômage Exclusion sociale Logement
Le graphique 2 montre que l’augmentation des dépenses sociales du dernier demi-siècle
concerne pour l’essentiel avant tout deux fonctions : vieillesse d’une part, santé et soins.
Concernant les prestations en matière vieillesse s’observe le saut des années 70 auquel il a été
fait allusion ci-dessus. Le saut des années 90 renvoie avant tout aux prestations en matière
d’invalidité et celles liées à la fonction chômage. Pour cette dernière frappe la comparaison
des années 70 et des années 90 : deux périodes de difficultés économiques. Dans le premier
cas, l’augmentation des dépenses de prestations chômage est à peine visible ; le « saut » des
années 90 lui est marqué1. Dans le premier cas, la perte d’emploi s’est traduite avant tout par
1 Alors même qu’en termes de diminution de postes de travail, la crise des années 70 a été beaucoup plus forte :
330'000 emplois perdus, soit 10% du total !