Dissertation
Le PIB est-il un bon indicateur ?
Dossier documentaire
Document 1
Estimations haute et basse de la taille de
l’économie souterraine
(en % du PIB de chacun des pays de l’Union
Européenne)
Grèce 29-35
Italie 20-26
Espagne 10-23
Belgique 12-21
Pays Bas 5-14
Allemagne 4-14
France 4-14
Royaume Uni 7-13
Irlande 5-10
Autriche - Suède 4-7
Suède 4-7
Danemark 3-7
Finlande 2-4
Ensemble 7-16
Commission Européenne, Communication sur le
travail non déclaré, 1998
Document 2
Le PIB est […] la somme des richesses créées sur le
territoire du pays. En effet, tous les agents résidents
sont producteurs de biens ou de services. Comme ces
biens et services sont hétérogènes (tonnes de gruyères,
nombre de camions, heures de cours …), l’évaluation
de la production d’une entreprise, d’une branche ou
d’un pays nécessite de passer par un système de prix
exprimés en une unité monétaire commune. […]
Moyennant quelques adaptations, la France applique
depuis 1999, le système européen de comptabilité
nationale (ou SEC) qui, comme son nom l’indique, est
utilisé par tous les membres de l’Union Européenne.
Les données nationales sont ainsi devenues plus aisées
à comparer. Ce qui, à terme, pourrait permettre
d’améliorer la qualité des simulations économiques
quand on teste l’effet des politiques communes
possibles. Hatier 2001
Document 3
Mais l’utilité de la comptabilité nationale, aussi précieuse soit-elle, ne doit pas conduire à occulter les limites et
insuffisances des informations fournies. En effet, elle ne tient pas compte des services gratuits que représentent les
travaux effectués au sein des ménages (tâches ménagères, travaux de bricolage) et les activités bénévoles accomplies
dans le cadre du secteur associatif. En outre, elle repose sur une conception purement quantitative de l’activité
économique et du bien-être des personnes, sans se préoccuper de la nature ou du degré d’utilité des biens et services
produits. C’est ainsi que susciter artificiellement des besoins pour produire, réduire la durée de vie physique de
certains biens, renoncer à les réparer, multiplier les gadgets, tout cela favorise l’augmentation du PIB ! Il en est de
même des excès de consommation d’alcool, tabac, sucre ou matières grasses et des soins médicaux qu’ils
occasionnent.
La comptabilité nationale n’accorde également aucune valeur à des richesses comme l’air pur, la beauté d’un paysage,
la répartition harmonieuse des activités et des populations sur le territoire, la qualité des relations humaines […]. Non
seulement les prélèvements sur la nature (amenuisement des ressources non renouvelables du sous-sol) et les
nuisances de toutes sortes occasionnées par l’activité productive et par de mauvaises conditions de vie et de travail
(pollution, dégradation des sites, accidents du travail et de circulation, stress…) ne sont pas déduits de la production,
mais encore les dépenses engagées pour réparer les effets de ces nuisances (filtrage des eaux, réparation et
renouvellement des véhicules accidentés, soins médicaux…) font augmenter le PIB !
A. Euzéby, Introduction à l’économie politique, t.1 « Concepts et Mécanismes », 1997
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