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…laquelle tous sont appelés, accessible à tous.
Ces paroles de l’ecclésiaste : « Qui a connu si l’Esprit des enfants d'adam monte en haut, si
l'esprit des bêtes descend en bas? ne semblent-elles pas poser la question sur ce sens
philosophique de la vie générale de tous les êtres animés ? et remarquons combien cette question
ainsi posée ressemble au caractère des recherches philosophiques en contradiction avec le
dogmatisme tranchant de l'Eglise Catholique. La parabole de l'échelle de Jacob allant de la
terre au ciel et que montent et descendent par degrés les anges de Dieu, ressemble bien aussi à
cette ascendance et descendance du plus infime au plus élevé des degrés de la vie, selon
l'exercice plus ou moins actif des facultés, selon les tendances effectives, dégradantes ou
supérieures; selon le mérite ou le démérite.
L idée de mét
empsycose admise dans la religion des hindous et que Pythagore, qui
l’avait puisée, enseignait en Grèce, montre aussi combien cette conception de la vie générale et
des âmes animales et humaines date de loin, car elle avait aussi le sens d'ascension graduée.
Par ce qui précède, c'est l'âme qui a formé son organisme; c'est elle qui a produit l'évolution
progressivement spécifiée, ramifiée, ascendante des organismes animés constituant les espèces et
que nous enregistrons selon leurs caractères analogues et distinctifs par catégories graduées de
classes, de genres et d'espèces. Les modifications transformatrices des espèces les plus infimes,
les plus primitives aux supérieures jusqu'à l'homme au sommet, se sont produites par la
combinaison des influences animiques et du milieu ambiant.
On peut citer comme Ex. de ces modifications arrivant à produire des races, des espèces et par
suite l’évolution progressivement diversifiée et ascendante de celle-ci : l’hirondelle martinet qui
par un exercice plus constant du vol a développé d’avantage ses ailes que l’hirondelle ordinaire
et dont par suite les pattes se sont attrophiées faute d’usage, de même le chien de Terre Neuve
aux pattes palmées acquises par la nage, la Girafe au long coup à force de rechercher haut les
feuilles qui la nourrissent etc.…
Si l’on suit la série en progressant, depuis la monade microscopique jusqu'à l'homme on voit
progressivement cette action d'appropriation, d'adaptation se développer par spécification
graduelle en organismes de plus en plus spécifiés, perfectionnés. L'homme au sommet, le plus
parfait, les résume en mode supérieur.
La vie générale à laquelle tous participent, des termes infimes de laquelle tous procèdent, à la
destinée idéale, supérieure de laquelle tous sont appelés ; cette vie générale ainsi constituée,
conçue, explique tout, en sens rationnel, compréhensif, juste.
Les progrès scientifiques qui on déjà dérouté quelque peu les matérialistes dans leur
conception de la matière, de la substance de l'âme, de la vie animique, de l'évolution même des
espèces d'organismes animés, finiront par les transformer et amener aux conceptions plus
rationnelles des spiritualistes.
Mais ceux-ci, eux mêmes timides dans leur recherches actuelles, inspirés des vues
traditionnelles, quoique non théologiques, se confinent dans l'intimité du moi, en vue de
simples analyses psychologiques, ont besoin aussi d'être stimulés ou transformés par les
aspirations, les compréhensions philosophiques plus amples de l'esprit moderne, pour être…
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