La présente note expose tout d’abord les domaines sur lesquels s’exerce le contrôle des cours
suprêmes (1), les différentes normes juridiques qui sont contrôlées (2), la façon dont les Cours
suprêmes exercent leur contrôle (3), le moment où le contrôle est exercé (4), les personnes qui peuvent
demander à la Cour d’exercer ce contrôle (5), les moyens par lesquels celles-ci accèdent à la Cour (6)
et les effets des décisions de la Cour (7).
Par ailleurs, la note expose les modes de désignation des membres de la Cour (8) ainsi que le statut
de la Cour et de ses membres (9).
1. LES PRINCIPAUX DOMAINES DANS LESQUELS S’EXERCE LE
CONTROLE D’UNE COUR SUPREME
1) LA PROTECTION DES LIBERTES ET DROITS FONDAMENTAUX
La protection des libertés et droits fondamentaux inscrits dans la Constitution est l’une des
missions principales des Cours suprêmes. En témoigne, pour ne citer que quelques exemples, la
jurisprudence du Conseil Constitutionnel qui, au nom de la protection de la liberté d’association
(décision du 16 juillet 1971), de la liberté d’entreprendre (décision du 18 janvier 1982), du droit de
libre communication des pensées et des opinions (décision du 11 octobre 1984), des droits de la
défense (décision du 23 janvier 1987), a apporté des limites au pouvoir du législateur.
2) LA DELIMITATION DES COMPETENCES RESPECTIVES DES ORGANES DE L’ETAT
Les Cours constitutionnelles tranchent des conflits d’attribution de compétences entre l’organe
exécutif et l’organe législatif. Il s’agit, par exemple, de vérifier si une loi ne porte pas sur des matières
qui relèvent du seul domaine réglementaire autonome.
3) LA DELIMITATION DES COMPETENCES ENTRE LA FEDERATION ET LES ETATS FEDERES
Lorsque l’Etat est fédéral, comme les Etats-Unis, l’Allemagne ou le Brésil, la Constitution
prévoit la répartition du pouvoir législatif entre l’Union et les collectivités fédérées. La Cour suprême,
en assurant la protection de la limite constitutionnelle des compétences entre Union et Etats-membres,
est également juge des limites posées par le Constituant aux pouvoirs de l’Union comme à ceux des
Etats, et donc de la répartition des compétences entre les gouvernements des différents échelons de la
Fédération.
Ces trois types de pouvoirs que la Cour suprême détient pour exercer ses devoirs (garanties des
libertés et droits, répartition des compétences entre les pouvoirs publics, délimitation des
compétences dans un système fédéral) sont à la fois des garanties de l’Etat de droit et une grande
puissance juridique et politique données à la Cour suprême.