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Introduction :
« L’école est une maison, le théâtre est un jardin. Ici, les fleurs sont vivantes ; là-bas,
elles sont coupées. Dans l’un, la nature enveloppe, entoure, se rencontre, se devine, se
respire, s’éprouve ; dans l’autre, elle s’aperçoit par les fenêtres. Faire du théâtre à l’école,
c’est conduire l’école au jardin, la séduire et l’y installer »1
Ayant suivi lors de mon cursus universitaire des cours autour du théâtre et de la
pédagogie ainsi qu'autour du travail du spectateur jeune public, je souhaite poursuivre mes
recherches dans ces domaines. J'ai donc choisi comme thème les Pratiques Théâtrales à
l'école.
Je souhaite cibler mon mémoire sur la mise en voix et la mise en espace de textes
dramatiques et montrer en quoi elles peuvent contribuer à une meilleure compréhension et
interprétation du texte. Pour cela je pars d’un constat général qui est que le genre théâtral
est peu utilisé en classe, qu’il s’agisse de l’étude du texte ou d’exercices de pratique. En
effet beaucoup d’enseignants ne connaissent pas le théâtre ou le maîtrisent mal et donc ne
l’utilisent pas. Cela est regrettable car la pratique du théâtre permet de développer de
nombreuses compétences chez les élèves, tant langagières que corporelles. De plus le
passage au jeu d’un texte permet sa compréhension, pour conforter ce propos je cite Peter
Brook : « La compréhension commence au moment où le corps entre en action »2.
J’ai donc formulé ma problématique générale de cette manière : « En quoi la mise en
voix, la mise en espace, peuvent contribuer à une meilleure compréhension et une
meilleure interprétation d’œuvres dramatique ? ». Mon hypothèse de départ étant que la
pratique théâtrale peut être un atout majeur dans la compréhension et l’interprétation d’une
œuvre.
Pour cela je m’appuierai sur différentes transpositions théâtrales qui présentent des
similitudes avec le Petit Poucet de Charles Perrault. J’ai donc choisi « Le Petit Poucet » de
Caroline Baratoux, « En attendant le Petit Poucet » de Philippe Dorin ainsi que « L’enfant
Océan » de Jean-Claude Mourlevat qui n’est pas une œuvre théâtrale mais qui se prête
parfaitement à l’oralisation.
Pour traiter cette question, une première partie sera consacrée à la place du théâtre à
l’école. Pour cela j’analyserai ce que disent les Instructions Officielles à propos de ce
1 Maryse Hache, 1995, « Le théâtre à l’école… Pour quoi ? Pour vivre », Les cahiers pédagogiques, 337, p.
36-37.
2 Peter Brook, 1995, « Le théâtre, un outil fantastique pour l’éducation », Les cahiers pédagogiques, 337, p.
18-19.