50 ANS ET TOURNÉ VERS LAVENIR 73
économique
L’INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTIONSE LOURD DANS LA
BONNE MARCHE DE LÉCONOMIE QUÉBÉCOISE.
/ JEAN GARON
Lindustrie de la construction a toujours été considérée comme
un puissant levier économique au Québec. Et pour cause, la
nature même de ses activités fait tourner l’économie par un
important apport d’investissements dans des infrastructures, des routes,
des usines, des commerces, des bureaux et des habitations qui génè-
rent à leur tour des revenus d’emplois, de taxes et d’impôts. Ce moteur
économique entraîne avec lui plusieurs autres industries, telles que l’ex-
ploitation des ressources naturelles, la transformation et la fabrication, le
transport et la distribution, etc.
Statistique Canada établit actuellement à 50 milliards de dollars les
investissements dans la construction au Québec. Cela représente envi-
ron 15 % du produit intérieur brut de la province (PIB). À lui seul, le bâti-
ment résidentiel (construction etnovation) génère près de la moitié de
ces dépenses d’investissement.
En termes d’emplois, Statistique Canada estime à 260 000 le nombre
de Québécois qui tirent un revenu de l’activité construction, soit environ
6,4 % de la main-d’œuvre totale. De ce nombre, 160 000 travailleurs
sont des gens de métier couverts par les conventions collectives de l’in-
dustrie de la construction et par conséquent, par la loi R-20. Les autres
personnes qui y œuvrent sont des travailleurs rémunérés par des muni-
cipalités ou autres organismes publics, les travailleurs d’entretien, les ins-
tallateurs de certains matériaux et équipements, les architectes, les tech-
nologues, les ingénieurs, etc. À cela, il faut ajouter de nombreux emplois
indirects relevant d’autres industries. En fait, chaque million de dollars
d’investissement génère environ cinq emplois directs dans la construc-
tion et 2,5 emplois indirects, pour totaliser 7,5 emplois.
Les heures travaillées et les salaires versés sont de bons indicateurs
de cette activité. Les quelque 25 000 employeurs assujettis aux dispo-
sitions de la loi R-20 ont déclaà la Commission de la construction du
Québec (CCQ) quelque 156 millions d’heures travaillées en 2013, un
nombre qui devrait se maintenir à peu près au même niveau en 2014.
Ce volume d’heures marque une baisse d’environ 5 % de l’activité par
rapport au sommet atteint en 2012. En termes de masse salariale, cela
tourne autour de 6 milliards de dollars, et ce, seulement pour les sala-
riés assujettis à la loi R-20. Le salaire annuel moyen d’un travailleur frô-
le les 40 000 de dollars.
Selon les données compilées par la CCQ, l’industrie de la construc-
tion en était à sa seizième année consécutive de croissance en 2012.
Depuis 1996, le nombre de travailleurs actifs a presque doublé, passant
de 85 000 à 160 000 et le nombre d’heures travaillées a plus que dou-
blé pour culminer à 165 millions au cours de la même période.
Les prévisions de la CCQ pour 2014 laissent entrevoir un ger repli
de l’activité, lequel sera
imputable en grande par-
tie au secteur sidentiel.
Comme le mentionne
Louis Delagrave, direc-
teur de la recherche et de
la documentation à la
CCQ, le volume d’activité
sera comparable à celui
de 2013. « On sent un
certain ralentissement,
mais rien de catastro-
phique. Jusqu’en 2017-
18, précise-t-il, on prévoit
environ 150 millions
d’heures travaillées. On a
quand même pas mal
d’espoir pour le secteur
du génie civil avec les tra-
vaux prévus pour le pont
Champlain et l’échangeur
Turcot. On s’attend aussi
à des bonnes années des
secteurs industriel, com-
mercial et institutionnel. »
En dépit des risques de
fluctuations cycliques de l’activité dans les quatre grands secteurs de la
construction, cette industrie n’en demeure pas moins un moteur impor-
tant de l’économie. Louis Delagrave rappelle que me en temps de
crise, la construction a servi de levier pour contrer un ralentissement éco-
nomique. Les gouvernements successifs en ont profité pour lancer des
programmes incitatifs comme Corvée habitation, Mon taux mon toit, ou
encore, en devançant ou en accélérant les investissements publics pour
stimuler l’économie.
La raison en est simple : ce secteur est facile à stimuler et entraîne
des impacts indirects profonds, rapidement et dans tout le Québec. Il y
aura toujours des besoins à combler quicessiteront des interventions
en construction, en rénovation, en réhabilitation et en entretien.
Ultimement, de conclure le spécialiste, l’importance de cette industrie
se mesure aussi par le rôle vital qu’elle joue dans l’économie en créant
des actifs qui favorisent justement la croissance et la création de
richesses.
LOUIS DELAGRAVE, DIRECTEUR DE LA
RECHERCHE ET DE LA DOCUMENTATION
/ PHOTO : DENIS BERNIER
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