Bio-évaluation et diagnostic écologique
Partie 1 : Eléments pour réaliser un bon diagnostic écologique
Bio-évaluation : processus de mesurer la valeur de composants de la biodiversité pour un site ou une zone.
Les composants les plus étudiés : espèces, habitats, diversité des gènes, communautés, écosystèmes…
Les valeurs associées à la biodiversité sont diverses et ne se limitent pas à la valeur « patrimoniale » ou
« rare ». De plus en plus, les fonctions des espèces dans les écosystèmes sont prises en considération ou la
valeur d’une biodiversité ordinaire.
Dans toute évaluation de la biodiversité il est important de situer le travail dans une échelle spatiale. La
valeur d’un site, d’une population d’une espèce, d’un habitat est toujours relative.
Six bonnes pratiques :
- Les objectifs de l’évaluation doivent être définis
- Critères observés quantifiables et pas trop subjectifs
- Evaluation répétable
- Se baser sur des principes biologiques
- Méthodes, résultats et analyses doivent être bien expliqués pour être compris par tous ceux qui
s’intéressent à la zone évaluée
- Les coûts, en temps et en argent, doivent prendre en considération l’approfondissement et
l’intégrité des enquêtes.
Espèce emblématique : éveille de l’intérêt et la sympathie du public (Lynx, Ours).
Espèce parapluie : qui a besoin de grands espaces, sa protection permet de préserver de nombreuses
autres espèces qui partagent le même habitat. (Pic Noir, Vautours…)
Espèce clé : vital pour le fonctionnement d’une communauté entière (Abeille domestique pour la
pollinisation).
Espèce indicatrice : dû à sa sensibilité aux modifications de l’habitat, peut alerter aux menaces pesant sur
une communauté entière (Cincle plongeur qui indique une bonne qualité d’eau dans les rivières et
ruisseaux).
Méthodes de bio-évaluation :
- Première étape : identifier les espèces et habitats à enjeux de conservation (plus facile à définir et
quantifier objectivement que les fonctionnements écologiques).
- Cinq principaux risques : la destruction et la fragmentation ainsi que l’altération des habitats, le
changement climatique, l’introduction d’espèces, la surexploitation d’espèces, la non-
reconnaissance de la biodiversité.
Les enjeux écologiques intègrent toujours à la fois la notion de valeur et de risque.
Tout travail d’évaluation à l’échelle locale ou régionale dois se référer aux enjeux de conservation définis
aux échelles supérieurs : national, international, mondial et notamment sur le plan réglementaire.
Ces enjeux de conservation sont définis selon des niveaux de rareté et de menace.
Partie 2 : Réalisation d’une bio-évaluation ou d’un diagnostic écologique à une échelle locale ou
régionale
Les étapes pour guider l’organisation d’un diagnostic :
- Première étape : Bien définir les objectifs précis de l’évaluation et ses limites, cela permet de
délimiter la zone d’étude.
- Deuxième étape : mobilisation des données existantes : enquêtes préliminaires sur le terrain,
consultations des acteurs locaux, données sur la biodiversité, zonages réglementaires et listes
d’espèces protégées ou à enjeu de conservation. Cette étape doit permettre d’identifier les
composants de biodiversité qui représente une valeur en fonction des objectifs du diagnostic.
- Troisième étape : organisation et réalisation d’une enquête sur le terrain.
- Dernière étape : interpréter l’ensemble des données collectées, de manière à évaluer le site ou le
territoire, en fonction de critères appropriés. Les méthodes d’hiérarchisation des enjeux doivent
être employées, et qui ne sont pas toujours évidentes à définir.
Avant d’aller sur le terrain : analyser les grandes entités naturelles du site. Si le site est de grande taille :
identification de secteurs à enjeu de connaissance (chercher le secteur présentant un intérêt biologique,
ex : zone humide, gîte chiroptères, chercher le secteur présentant un intérêt de gestion).
Pour chaque habitat il est demandé de relever : les espèces présentes (dont le coeff abondance-
dominance), les strates végétales (herbacée arbustive et arborée). Pour chaque espèce des informations :
taille de la population (nombres d’individus ou de couples reproducteurs) ; la répartition de la population
(agrégative, régulière, aléatoire, inconnue) ; l’importance de la population locale par rapport à celles du
niveau régional, national, biogéographique et européen ; les facteurs de dégradation ; l'habitat utilisé par
l'espèce.
Ne jamais oublier la saison à laquelle se déroule le diagnostic.
Pour une étude impact, ce sont les statuts réglementaires, à différents niveaux géographiques, des espèces
et des espaces potentiellement affectés par le projet d'aménagement, qui sont à examiner de manière
prioritaire.
Dernière étape du diagnostic : le but est d’informer, synthétiser et hiérarchiser les enjeux, le texte doit
être notre, rester objectif.
Forme d’un diagnostic écologique écrit :
- Informations générales concernant le site ou entité géographique étudié
- Méthodes d’inventaire et de collecte de données dans le cadre du diagno et outils d’évaluation
- Résultat du diagno concernant les habitats et les espèces floristiques et groupes d’animaux
- Identification des enjeux et objectifs en fonction du diagnostic
Soigner l’explication des méthodes mises en œuvre :
- Quelles sources d’information existante ont été mobilisées ?
- Quels ont été les choix des éléments de la biodiversité à inventorier ?
- Quelles méthodes d’inventaire ont été mises en œuvre et pourquoi ?
- Quels critères et méthodes d’hiérarchisation des enjeux à privilégiés ?
Les critères utilisés pour attacher de la valeur à tel ou tel élément (habitat, espèce) doivent être exposés.
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