souhaitable que les pièces modernes (…) ne concernent pas la vie passée, ne concerne pas des mythes
qui soient anciens et dont il y ait une application difficile à faire sur le plan actuel ». En effet, Sartre
voyait dans le mélange des genres une forme de modernité. Selon lui, la tragédie pure n’existait
plus depuis le XVIIIe siècle. C’est bien pourquoi Huis Clos, à travers ses notions dramatiques,
tragiques et comiques, a traversé les époques et trouve encore tout son sens aujourd’hui
comme elle le trouvera demain.
L'Enfer Au Présent
L'auteur nous fait comprendre que la mort ne se définit pas seulement par son aspect
purement physique. C’est là qu’il dévoile aux vivants l’idée que la mort peut aussi exister en nous à
travers notre propre emprisonnement dont nous ne sortons pas par souci de lâcheté,
provoquant ainsi notre méchanceté. « C’est une mort vivante que d’être entouré par le soucis
perpétuel de jugements et d’actions que l’on ne veut pas changer (…) Quel que soit le cercle d’enfer
dans lequel nous vivons, je pense que nous sommes libres de le briser. Et si les gens ne le brisent pas,
c’est encore librement qu’ils y restent. De sorte qu’ils se mettent librement en enfer ». C’est à travers ces
notions que Sartre définit la mort, l’enfer, à ne pas prendre au premier degré, tout comme :
« L’enfer c’est les autres », bien trop souvent mal interprété. Nous ne saurons mieux définir
cette idée que Sartre lui-même : « les autres sont au fond ce qu’il y a de plus important en nous-
même pour notre propre connaissance de nous-même (…) Quoi que je dise sur moi, toujours le
jugement d’autrui entre dedans. Quoi que je sente en moi, le jugement d’autrui entre dedans. Ce
qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d’autrui. Et
alors en effet je suis en enfer ».
Ainsi, Huis clos fait dialoguer vérités et mensonges, amour et haine,
réalité et illusion, vie et mort.
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