L`art martial le plus populaire au monde

publicité
Article publié dans KUNG FU MAGAZINE USA – Mai June 2015
Consacré à Maître YANG JUN – 5ème génération Yang Family
Tai chi chuan
http://www.kungfumagazine.com/magazine/index.php
L’art martial le plus populaire au monde Beaucoup d’américains sont étonnés d’apprendre que le Tai chi est un art martial. Dans la culture occidentale populaire le Tai chi est mis dans le même sac que le yoga comme un exercice de réduction du stress, aussi bon pour la prévention des chutes pour nos ainés. Mais tout artiste martial le sait bien. Dans le nom de Tai chi chuan (ou Taijiquan en pinyin du mandarin) le terme quan (prononcer chuan) signifie « poing » c’est le suffixe commun aux art martiaux chinois. Clairement le Tai chi a fait plus de progrès comme programme d’exercices doux que tout autre art martial. Tandis que le MMA (Mixed Martial Art= full contact ou combat libre) est une industrie multimillionnaire, il n’obtient toujours pas de couverture dans les rubriques sportives des journaux. Alors que le Judo et le Taekwondo sont des sports Olympiques, leur population mondiale de pratiquants atteint difficilement le nombre de pratiquants de Tai chi rien qu’en Chine. Tout autour du monde, le Tai chi est proposé dans d’innombrables centres, ainsi que dans un nombre croissant d’hôpitaux en tant que thérapie préventive aussi bien que curative. Ce qui fait une population totale de pratiquants impossible à calculer précisément. « Nous ne pouvons dire combien » dit maître Yang Jun, « Je ne sais pas, une fois l’an dernier il a été dit que le Tai chi est l’exercice le plus populaire dans le monde. Google a donné l’information. Je ne sais pas comment ils ont fait, (rire) mais c’est probablement vrai car en Chine il y a vraiment une importante population. Maître Yang Jun est l’héritier à la 5e génération du taijiiquan de la famille Yang en ligne directe du fondateur Yang Luchan (1799‐1872).Quand la plupart des gens pensent au Tai chi, alors il ne pense pas « art martial», ils imaginent probablement les postures de style Yang. C’est le premier style dans le monde aujourd’hui. Ce qui place Yang Jun dans une position unique. A présent le chef de la lignée est le grand père de Maître Yang, Yang Zhenduo. Grand maître Yang Zhenduo est dans ses dernières 80 années. En 2009, il a nommé Yang Jun officiellement l’héritier à la 5e génération du plus populaire des arts martiaux dans le monde. Maître Yang Jun a une attitude calme et modeste, juste ce qu’on pourrait attendre d’un maître de Tai chi. Il a une légère amblyopie, mais ses deux yeux semblent toujours sourire. Il parle couramment l’anglais et seulement par défaut en mandarin quand un mot est particulièrement obscur. Si le succès d’un art martial se mesure à son très grand nombre d’adeptes, Maître Yang est au sommet du principal style, qui a le plus grand succès mondial. Il espère appliquer les vénérables philosophies de cette tradition pour continuer à le rendre viable et pertinent dans le monde moderne. 1 La popularité du Tai chi d’aujourd’hui est directement liée à la famille Yang Une partie de cette philosophie consiste à éviter la rencontre directe de forces d’opposition. Si le monde ne voit pas le Tai chi comme un art martial, pourquoi combattre cela ? Maître Yang explique, « Quand les gens disent que le Taijiquan est un art martial, ils le réduisent. Le Taijiquan, aujourd’hui plus de 80% des gens ne pratiquent pas le Tai chi en temps qu’art martial. Donc si vous pensez que le Tai chi n’est qu’un art martial, je pense que c’est une limitation. Ses racines ont bien été créées à base d’arts martiaux, mais de nos jours il est plus utilisé pour la santé et l’exercice physique, et même pour l’équilibre mental. » Les racines du Tai chi « Aujourd’hui la popularité du Tai chi est directement liée à la famille Yang. » déclare sans équivoque maître Yang. Comme les adeptes du Tai chi le savent bien, le style Yang n’en est pas le premier, cependant il a été le premier à en inventer le nom. Maître Yang explique : « Le Taïji de style Yang a été appris en premier de la famille Chen. C’est notre première génération en Chine. En fait, il s’est rendu par trois fois à Chenjiagou, le village des Chen, et ( à ce moment là ) à chaque fois personne ne savait que le Taïjiquan existait. A cette époque là, et c’est quelque chose qui n‘est pas clair, car dans notre ville natale au début il n’était pas appelé Taijiquan. On l’appelait « Poing collant (Zhanquan) » ou « poing de coton (Mianquan) ». « Plus tard Yang Luchan se rendit à Pékin. (Il fût introduit par un ami et enseigna dans le palais d’un proche de l’empereur appelé Duanwangfu. Il enseignait là et fût confronté à différentes sortes d’arts martiaux. En ce temps, là personne ne savait le Taïjiquan existait. Les premières contributions de la famille Yang sont de Yang Luchan qui, en son temps, a fait connaître le Taïjiquan aux gens ». « Je ne sais pas vraiment qui a donné ce nom, mais je suis allé dans la ville natale, Xianzhi, les registres de la ville n’ont rien sur le taïjiquan de cette époque, seulement sur le ‘mianquan’ et le ‘zhanquan’ (poing coton). Donc ils ont changé le nom plus tard. Personne ne sait qui réellement et quand exactement a été changé le nom officiel en Taïjiquan. Quoiqu’ils en disent la plupart des gens ne font que des suppositions. Ce que je veux dire, c’est que je ne sais pas. Il y a tant d’histoires, qu’aucune d’entre elles n’a été prouvée. _______________________________________________________ La troisième génération est la plus importante pour le Taïjiquan d’aujourd’hui ______________________________________________________ 2 De l’art martial à la santé Bien que le Taïji Yang descende d’une grande tradition de combat, le style a été adapté pour une orientation plus vers la santé. Rétrospectivement, c’est cette évolution qui a procuré au style de Taiji Yang le plus grand succès de reproduction de tous les styles martiaux. « Beaucoup de gens savent qu’après que Yang Luchan soit venu à Pékin, il a d’abord servit de ‘coach’ en enseignant pour la famille royale. En second il fût aussi ‘coach’ pour les gardes de la cité interdite. Il avait ces deux sortes d’occupation. Donc le Taijiquan de cette époque est dur. La façon pratiquer était très différente de celle de nos jours, cela je ne l’ai jamais vu. Je ne sais pas. C’est juste transmis dans la famille. Ils en parlent comme cela. Personne de la famille royale ne pouvait le faire. Bien que les Manchous fussent des cavaliers, des guerriers, ils étaient déjà installés dans la ville. Ils n’étaient plus comme par le passé. Ils ont poursuivi les modifications des mouvements pour que tout le monde puisse pratiquer. La théorie, les principes enseignés sont les mêmes. Ils n’ont jamais changé. L’enchaînement, les mouvements‐ aujourd’hui, il y a beaucoup de styles différents‐ tous poursuivent des besoins différents. Ou des marchés différents, diront nous. Ce n’est pas le mot juste probablement, mais pour suivre ce que les gens attendent, ils modifient. Sauf notre ancêtre, regardant au travers de tous les arts martiaux, ils ont ces propos : Projetez d’avancer par la pensée, pour finalement, être. Tirez profit du grand âge, retardez les années, ne vieillissez pas, soyez comme le printemps. Donc dans les temps très anciens, ils ont cherché ‘qu’est ce qu’un art martial ?’ Ils disent que ça améliore la santé des gens, les faisant vivre plus longtemps, comme un éternel printemps. Ce n’est pas qu’un dire de notre famille, ceci vient des classiques. Le but est celui là. Le combat n’est pas la raison principale. Aujourd’hui c’est une des raisons pour laquelle le Taijiquan est devenu si populaire. Beaucoup plus que les autres arts martiaux en Chine. Certains arts martiaux sont limités par l’âge ou les capacités physiques. En Taijiquan, nous comprenons que vous pouvez pratiquer à tout âge. L’une des raisons pour laquelle Yang Luchan a enseigné à la famille royale est qu’ils voulaient montrer leur supériorité mentale. Les mouvements sont devenus progressivement de plus en plus amples pour les rendre plus gracieux. Ce qui est devenu la particularité du style de la famille Yang. Certains styles proposent d’être plus resserrés. 3 La diaspora Yang Maître Yang dit : « La troisième génération est la plus importante pour le Taijiquan d’aujourd’hui ». Il souligne que le Tai chi Yang a toujours été reconnu par les hauts dignitaires officiels, citant en exemple la formation de « ZhongYang Guoshuguan) une académie d’arts martiaux majeure, créée dans le cadre d’un programme gouvernemental de promotion de la santé pour les citoyens chinois. « Mon arrière grand père Yang Chengfu (1883‐1936) fit partie du département de l’éducation avec Sun Lutang (1860‐1933). Il était le chef des ‘neijia’ (art martial interne). La différence est que les deux premières générations, Yang Luchan et Yang Jianhou sont restés à Pékin (Beijing), alors que Yang Chengfu a commencé à Pékin puis s’est déplacé du nord au sud. Et partout où il enseignait, il laissait un étudiant sur place pour se rendre plus loin et enseigner de nouveau. C’est aussi à cette période que le gouvernement chinois se déplaça aussi du nord au sud. Voilà la raison pourquoi le Tai chi Yang est aussi populaire et le plus reconnu. Un autre facteur majeur de l’expansion du style Yang fût la création de l’un des premiers enchaînements simplifié standardisé. Le Taijiquan Simplifié en 24 mouvements. C’est sans doute le plus pratiqué de tous. Le 24 est en fait basé sur le style Yang. Ils ont extrait tous les mouvements du style Yang et les ont arrangés dans un ordre différent. Le 24 a été créé autour de l’année 1950 quand la Chine fit sa révolution anticapitaliste. Et la Chine cherchait un moyen d’impliquer la population dans une pratique pour améliorer leur santé. A ce moment là, ils ont créé quelque chose de facile à retenir pour tous. En retour ils ont rendu le Taijiquan Yang le plus populaire des styles. Sur cette base, ils ont créé la forme simplifiée. C’est l’origine de la forme 24. « En fait la personne en charge de sa création, Li Tianji (1914‐1996) est aussi un artiste martial. Il a plus étudié le Xingyi, le Bagua et le taiji de style Sun que le style Yang. Il n’a pas choisi le style Sun. Il a choisi le style Yang parce que plus populaire. Au fil des ans, surtout au début, les maîtres traditionnels n’ont pas aimé ce genre de changement. Ils ont eu beaucoup de débats entre le style simplifié et la pratique traditionnelle. Ils ont eu beaucoup de disputes. Maintenant le style 24 simplifié de Tai chi a plus de 50 ans – près de 60 ans. Oui, la pratique traditionnelle est différente. Qu’importe, la forme 24 simplifiée a quand même fait la promotion du Tai chi. En fait, le Tai chi simplifié a aidé à rendre populaire la pratique du Tai chi. Cela a même aidé à rendre tous les Taijiquan plus populaires. A tout point de vue chacun aide le Taijiquan, donc ça n’a pas beaucoup d’importance ». « Pourquoi le 24 est‐il si populaire ? Parce que chaque collégien a un sujet à étudier, et c’est le 24. Vous devez l’apprendre. Vous devez le présenter à l’examen. Parce que toutes les grandes écoles ont un cours d’éducation physique. En éducation physique, l’un des thèmes est le Taijiquan. C’est pourquoi le 24 a fait beaucoup de bonnes choses. 4 Après l’avènement de la République Populaire de Chine, des maîtres chinois ont entamé une première émigration. Beaucoup ont fuit ce qui pouvait paraitre un siècle brutal dans l’histoire de la Chine, échappant au communisme ou aux japonais pour trouver des pâturages plus sereins. « Quand les japonais sont arrivés, mon grand‐oncle a quitté Guanxi pour Hong Kong. Dong Winji (1891‐1960) l’un des grands disciples de mon grand père, est aussi parti pour Hong Kong. Voici comment le Taijiquan a été connu à l’étranger. Depuis Hong Kong c’est le premier point. Puis beaucoup de disciples –Chen Manch’ing (en pinyin : Chen Manqing 1902‐
1975)‐ vous en avez sans doute entendu parler. Parce qu’il était à l’ouest, beaucoup le connaissent. Puis en passant par Taïwan il est parti aux U.S. Dong Winji, aussi à l’ouest, mais je crois qu’il était à Hawaï. En conséquence, grâce à eux, les gens ont commencé à connaître. Ils se sont tous rapproché du style Yang. La famille Yang s’est répandue un peu partout ». Le Tai chi pour la vie et l’équilibre Malgré sa fierté pour sa famille, Maître Yang a une confession à faire. « Honnêtement, avant l’âge de 14 ans, je n’aimais pas le Taijiquan. Trop lent pour moi. Difficile pour moi de rester calme. Après 14 ans j’ai commencé à pratiquer la ‘poussée des mains’, (Tuishou). J’ai commencé à en voir le côté martial, c’était plus intéressant. » Aujourd’hui l’intérêt de Maître Yang pour le Tai chi a grandi pour inclure les philosophies éternelles du Tai chi. Il est allé au delà de la ‘poussée des mains’. Vous savez, il a un certain côté technique, à découvrir quelle technique peut être utilisée. C’est toujours pour l’aspect physique. Le côté mental vient plus de mon enseignement. Plus j’enseigne plus je cherche la théorie‐ comment les choses physiques se relient à l’esprit, se relient à votre vie. Parfois le Taijiquan dit : « N’utilisez pas la force contre la force ». Comment pouvons nous appliquer cette stratégie dans la vraie vie, pas seulement dans les arts martiaux ? Vous pouvez l’étendre à différents cas. Après que j’ai commencé à enseigné, alors j’ai vu ça. Avant, j’étais principalement concentré sur la petite sphère de l’art martial. _______________________________________________________ 5 Ne pas tomber « Quand vous parlez d’équilibre dans les arts martiaux, la première chose bien sûr est de tenir debout. Ne pas tomber. Mais pas seulement, l’équilibre c’est tous les jours. Tout ce que je vois, je commence par le comparer aux principes du Taijiquan. Par exemple en Tai chi, comment pouvez vous garder votre équilibre ? Vous voulez vous enraciner. Premièrement vous voulez l’enracinement. En second vous avez besoin de garder votre bas lourd et votre haut léger. Comment garder votre haut léger ? Par vous même, oui, vous pouvez le faire, Mais si quelqu’un vous affecte… En Taijiquan, vous avez cette idée de ne pas résister, pas directement contre. Dans beaucoup de situations –par exemple comparer ceci‐ Vous voulez ce que vous voulez, ils veulent ce qu’ils veulent. Il n’est pas nécessaire de se mettre l’un contre l’autre. Donc si vous pouvez appliquer les principes du Tai chi, éviter l’affrontement direct, peut être pouvez vous travailler ensemble. Même si nous avons tous des côtés différents, nous sommes tous un. » _______________________________________________________ Mon but, si j’en ai le temps, si je peux créer un standard d’entrainement dans le futur, alors je pourrais dire que j’ai fait quelque chose. _______________________________________________________ « Beaucoup de gens disent, et c’est ce que je n’aime pas, beaucoup d’enseignants martiaux aime à le répéter, ‘tel professeur d’art martial n’est pas bon’. Ils essaient de prendre cette voie. Je pense que c’est une habitude du passé ; différents professeurs d’arts martiaux aiment se confronter les uns aux autres, essayant de clarifier qui est le meilleur. Pour moi nous avons tous un point de vue. Le monde extérieur est assez grand pour tous. Certains cherchent ‘ Je t’ai pris des étudiants, ou quelque chose comme ça. Une meilleure voie est de s’étendre au lieu de se concentrer sur une petite partie. Nous devons nous aider les uns les autres. Nous avons le même but. Quoique vous fassiez vous faites la promotion des arts martiaux. Ce que je fais aussi, c’est la promotion des arts martiaux. Nous faisons à la base la même chose. Il n’est pas nécessaire de se neutraliser. Nous pouvons nous entraider pour être plus nombreux. Rester positifs. Cherchons ce qui est semblable. Soyons unis. Si nous recherchons toujours nos différences, notre monde sera de plus en plus petit. » « Après avoir compris ce principe de bienveillance, je peux revenir à l’art martial. Si vous vous focalisez sur les détails, que pouvez vous obtenir de cette attitude, il y en a beaucoup trop, ce ne sont que de simples techniques. Si vous vous regardez vous et votre partenaire comme un tout, cette transformation immatérielle Yin Yang de situation vous pouvez la transformer en d’autres situations. Et pour chacune trouver l’équilibre. De la façon dont vous comprenez cette philosophie vous pouvez espérer comprendre la façon dont vous influez sur vous‐même ». 6 Le détenteur de la lignée à la 5eme génération Pour hériter des droits de sa famille, maître Yang est parfaitement au courant de l’ampleur de ses responsabilités, mais reste humble à ce sujet. « Il y a une chose sur laquelle je veut être clair. Je ne me vois pas à la tête de qui que se soit, ni de quoi que se soit. Je pense que nous travaillons ensemble. La seule responsabilité que j’ai vient de mes origines. J’ai quelque chose de différent des autres. Pour certains être bon ou non, ils peuvent suivre leurs intérêts. S’ils ne sont pas bons, ils arrêtent, c’est tout. Mais pour moi, puisque je suis de la famille, j’ai ce rôle, ‐ le devoir au fond de mon cœur. Un jour je verrai mes ancêtres, vous savez ? Et je veux qu’ils soient fiers de moi, qu’ils ne disent pas ‘Tu n’as rien fait’. Donc ça me met la pression, alors j’essaie de faire de mon mieux, juste pour cette forme d’art. Je n’aime pas vraiment être à la tête de quoi que ce soit. Ce n’est pas mon intention. Mais à cet instant, Je sais que beaucoup pourrait dire ‘laisse tomber’, mais je ne peux pas. C’est ça la pression ». « Il y a tant de choses –des changements récents‐ je trouve que c’est difficile de se maintenir à niveau en prenant de l’âge (rires). En ce moment, une grande partie de mon temps est détourné d’un approfondissement de l’art. Détourné par l’organisation des choses, je veux dire que j’en suis las. Je n’aime pas faire cela. Mais pas question d’abandonner. Je dois le faire. C’est quelque chose que je n’aime pas vraiment faire mais je me force à le faire. Je sens réellement que c’est difficile d’être à la hauteur. Les choses continuent de changer ». Mon but, si j’en ai le temps, si je peux bâtir un standard d’entrainement pour le futur, alors je pourrai dire que j’ai fait quelque chose. Aujourd’hui le style Yang a tant d’histoires, mais en même temps c’est très compliqué. Dans le passé, il n’y avait pas de système – aucune chance de garder les styles proche les uns des autres. C’est vraiment un défi. Beaucoup de gens se disent de style Yang mais ils pratiquent tous différemment. Ca peut être un problème, pour le futur qu’il y ait trop de manières différentes. Mon but, si j’en ai le temps, si je peux construire un système avec tous ceux qui veulent se rejoindre, nous bâtissons un standard pour le futur style Yang. Nous disons que Yang Chengfu est celui qui a fixé la forme du style Yang, notre model de style Yang. Nous ne devons pas nous éloigner de lui. Nous devons rester dans son registre ». « Taijiquan s’étend avec beaucoup de professeurs. Nous devons avoir une bonne démarche pour garder de bons professeurs. Former les professeurs est un aspect. Mais aussi le côté éducatif est important ». Nous nous concentrons principalement sur une forme unique: Yang Chengfu forme longue. Nous n’avons qu’une seule forme à mains nues. Nous avons une arme longue et deux armes courtes. L’arme longue est le bâton. Pour les courts, nous avons le sabre (dao) et l’épée (jian). Le bâton est long de 8 à 10 pieds. (2,45m à 3m). 7 Le rôle du Taijiquan aux temps modernes Toutes les vénérables traditions martiales de nos jours font face aux mêmes défis – comment rester fondamental et pertinent pour les générations d’aujourd’hui. Le Taijiquan s’est retranché lui même dans un domaine croissant et bien gardé, la communauté du bien‐
être. A t’il compromit son intégrité martiale ? La forme traditionnelle est elle trop longue pour ce monde pressé d’aujourd’hui ? Maître Yang répond, « J’ai souvent des questions de personnes qui viennent dans mon école et me demandent ‘ En combien de temps pourrai‐je finir l’apprentissage ?’ Je ne sais pas comment leur répondre. Pour les gens qui n’ont aucune idée du Taijiquan, je leur demande toujours ‘Quel est votre but ? Voyons si le Taijiquan peut correspondre à vos souhaits. Si vous cherchez dans le Taijiquan des exercices calmes pour votre santé, un moyen de culture physique, alors le Taijiquan peut être bon pour vous. Si vous êtes intéressé par une recherche d’explications de la philosophie du Taijiquan, comment l’utiliser dans l’intériorité de votre corps, nous pouvons en parler dans ce sens. Je pense que ça peut marcher. Si vous êtes intéressé par le côté technique de l’art martial, alors nous pouvons aborder ce sujet. Le Taijiquan d’aujourd’hui est vraiment un exercice multifonction. Comment exercez vous votre corps ? Comment utiliser les stratégies du Taichi ? –Les amis, les collègues, la famille sont unis. Le Tai chi parle de l’union de tout, alors utilisez ces principes en tout. Facile à dire, mais difficile à apprendre. En premier, les gens ne font pas cette recherche. Mais quand vous le comprenez, vous pouvez vous contrôler vous‐même, ça prend beaucoup de temps de pratique de votre art, alors à ce moment là vous savez ce que vous devez faire. N’en soyez pas excité. Le Tai chi est vraiment intéressant pour moi car si simple – le côté philosophie – mais il couvre de si grands champs ». Extrait de KUNGFU TAICHI Mai/juin 2015 Par Gene Ching avec Gigi Oh Traduit de l’anglais par Ph. Rault © 2015 KungFu Magazine – May/June issue – Allowed reproduction
8 
Téléchargement