
Réseau Granted
Référentiel Grenoblois pour la prise en charge du lymphoedème des membres supérieurs et inférieurs
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3. Diagnostic et bilan
Le diagnostic du lymphoedème est essentiellement clinique (interrogatoire et examen physique
avec recherche du signe de Stemmer). Un lymphoedème du membre supérieur se définit par une
différence de périmétrie d’au moins 2 cm par rapport au côté sain, à un endroit quelconque du
bras (2).
L’indication d’une lymphoscintigraphie est exceptionnelle dans la phase de diagnostic et est
réalisée en cas de doute. L’IRM peut être demandée en cas de diagnostic différentiel entre
lipoedème et lymphoedème.
La recherche d’une insuffisance cardiaque, rénale ou hépatique ainsi que l’élimination d’une hypo
albuminémie peuvent parfois être nécessaire et font appel à la biologie.
L’échographie Doppler des membres inférieurs évaluera le l’état artériel (artériopathie oblitérante
pouvant contre-indiquer une compression forte et l’état veineux (insuffisance veineuse associée
aggravant le lymphoedème, pathologie thrombotique veineuse) et apporte des informations
tissulaires (épaississements, lacs liquidiens, fibrose).
Actuellement la quantification de l’œdème est mesurée par son volume.
Le gold standard de la mesure du volume est la méthode de déplacement d’eau mais elle n’est
pas applicable en routine.
A défaut, la centimétrie étagée des périmètres des membres permet d’évaluer le volume par
reconstruction parfois complétés par la photographie.
Le lymphoedème est classé en 5 stades :
- Stade 0 : infra clinique mais les lésions lymphatiques existent.
- Stade 1 : œdème débutant, disparaissant à l’élévation du membre.
- Stade 2 : œdème patent, mou, mais ne disparaissant pas complètement à l’élévation du
membre. Stade 3 : œdème avec fibrose.
- Stade 4 : œdème induré avec troubles trophiques et engraissement.
La sévérité est précisée en : légère (moins de 20% de volume en excès), modérée (20-40%) et
sévère (> 40%), mais elle tient aussi compte de l’état cutané, de la fréquence des complications
infectieuses et des aspects psycho-sociaux.
Tout patient avec un lymphoedème des membres inférieurs doit avoir une évaluation artérielle.
Chez tout patient avec un lymphoedème les éléments suivants doivent être évalués : la douleur
(qui affecte 50% des patients porteurs de lymphoedème), l’index de masse corporelle (l’obésité
est un facteur de risque de développement d’un lymphoedème après traitement pour cancer du
sein), le retentissement psycho-social, la mobilité articulaire (de l’articulation à la mobilité
générale), la fonction du membre et le retentissement dans les activités quotidiennes.
Tout lymphoedème doit être revu périodiquement et réévalué par un médecin spécialiste.
4. Décisions sur la stratégie de traitement
Tout patient atteint d’un lymphoedème doit recevoir une prise en charge de soins coordonnés et
une information appropriée à ses besoins.
L’implication dans le soin au cours de l’histoire de la maladie doit être la plus précoce possible de
la part du soignant et du patient.
Les objectifs majeurs de cette prise en charge coordonnée sont la réduction du volume puis sa
stabilisation (drainages, compression, exercices), l’amélioration de la fonction du membre, la
prévention des risques de complications (soins de peau), l’éducation et le soutien psycho-social.