Revue de Presse Internationale sur la caravane
Thomas Sankara et les événements relatifs à la
Commémoration du XXème anniversaire de sa
mort.
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Septembre 2007
Célébration nationale des dates historiques : Burkinabè de tout le pays, ressaisissez-vous !
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Célébration nationale des dates historiques :
Burkinabè de tout le pays, ressaisissez-vous !
jeudi 18 octobre 2007.
La polémique née de la célébration en rangs dispersés de l’anniversaire du 15-Octobre a inspiré
l’auteur de l’écrit suivant. Il invite les Burkinabè à dépasser leurs divergences en commémorant
désormais de façon unitaire cette date historique de notre pays.
La célébration du XXe anniversaire du 15 octobre 1987 sur toute l’étendue du territoire par des
forces politiques d’obédiences diverses et de la société civile vient nous rappeler, une fois de
plus, l’attachement des hommes intègres au souvenir de cette date désormais historique au
Burkina Faso.
La grande mobilisation constatée nous permet d’affirmer, sans le moindre risque de nous
tromper, que le 15 octobre 1987 a été marquée au fer rouge dans la mémoire collective de tous
les Burkinabè. Elle fut une tragédie, au vrai sens du mot, qui a fait perdre la vie à des
compatriotes politiquement engagés pour la cause de leur pays. Vingt ans après, avec le recul
du temps et au-delà de toutes considérations, nous devons d’une part faire preuve de courage
et de maturité politique en acceptant, bien sûr dans la douleur, que la fusillade entre frères
d’armes qui assuraient la sécurité des leaders de la révolution d’août relève d’un simple
instinct de survie à mettre au profit d’une légitime défense militaire. Une situation qui a été
occasionnée, on le sait, par une lourde atmosphère de méfiance réciproque qui s’était emparée
de la troupe.
Et de reconnaître d’autre part que devant ce fait accompli, il s’en est suivi spontanément un
sursaut patriotique et une prise de conscience majeure des compagnons du président du Conseil
national de la révolution, Thomas Sankara, fauché par les balles de la mutinerie avec d’autres
camarades, pour sauvegarder l’unité nationale et assurer la continuité de l’Etat. A notre
humble avis, pour ce triste anniversaire, il convient de saluer le sens élevé de responsabilité et
de patriotisme de ceux qui, au nom de l’intérêt supérieur de la nation, ont assumé les
conséquences de cette barbarie militaire en dépit des injures graves, des accusations gratuites
et des malédictions de toutes sortes proférées à leur encontre pendant des années.
Une guerre inutile
Autrement dit, ce drame intervenu au cœur même du pouvoir révolutionnaire le 15 octobre
1987 aurait pu embraser tout le territoire national et conduire le pays vers la partition. Déjà au
lendemain du drame, la rébellion du Bataillon d’intervention aéroportée (BIA) de Boukari
Kaboré dit "le Lion" réduite le 27 octobre 1987 à Koudougou avait ouvert la voie pour une
guerre fratricide sans merci. Si cette résistance armée n’avait pas été étouffée dans l’œuf,
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Célébration nationale des dates historiques : Burkinabè de tout le pays, ressaisissez-vous !
nous ne serions pas là aujourd’hui ni à célébrer la renaissance démocratique ni à revisiter
l’histoire de la révolution burkinabè. Au contraire, l’heure serait plutôt à dresser le bilan d’une
guerre sauvagement inutile qui aurait endeuillé des milliers de familles.
A en croire ce récit de François Sondo, résidant à Koudougou au moment des faits et paru dans
un quotidien de la place le 16 octobre 2007, "...Le 27 octobre 1987 a été désolant à Koudougou,
j’ai été tellement déçu et je ne pouvais pas comprendre que pour un problème donné, les
Burkinabè ne puissent pas s’asseoir, discuter et se comprendre. A l’époque, on a pris la ville en
otage, on tirait de partout, on a affolé la population. C’était vraiment désolant, les gens ont fui
à pied pour aller à Réo, certains à Goundi, d’autres à Tiogo. Des enfants se sont égarés dans la
nature (...) des soldats ont été tués et brûlés soit la nuit ou dans la journée...". Heureusement
que ces événements malheureux des 15 et 27 octobre 1987 ne représentent qu’un lointain
souvenir. Les ancêtres et les mânes du Pays des hommes intègres ont préservé notre pays des
démons de la partition avec son cortège de malheurs et de pauvreté.
Pour une célébration unitaire du 15-Octobre
C’est pourquoi nous pensions qu’après cette commémoration bicéphale de la date du 15
octobre en 2007, il est temps que les Burkinabè de tout le pays épris de paix se ressaisissent, la
main dans la main, pour aller vers une synergie d’actions pour une célébration unitaire de cette
date symbolique du peuple burkinabè. Il faut l’avouer, le 15-Octobre représente un repère
historique pour tous les Burkinabè sans distinction aucune. Pour l’honneur et l’amour de la
patrie, gardons-nous alors des accusations grossières sur fond de colère et d’intolérance au
prétexte idéaliste et idéologique. Comme l’a averti un penseur politique contemporain, "nous
aurions souvent honte de nos plus belles actions si le monde voyait tous les motifs qui les
produisent".
Entendons-nous bien, nous ne roulons pour personne, sauf pour nos propres convictions. Au
regard du contexte social actuel, nous avons tous le devoir de laisser en héritage aux
générations futures un environnement politique sain, débarrassé de toute rancœur d’ordre
familial ou ethnique. Telle est la raison primordiale de notre démarche à travers ce point de
vue, qui invite à une commémoration désormais unitaire de chaque 15-Octobre. Il est
simplement une contribution citoyenne au débat démocratique dans notre pays.
Salifou Ouédraogo ([email protected])
L’Observateur Paalga
Lire aussi :
15 octobre 1987- 15 octobre 2007 : le Burkina Faso, 20 ans plus tard
http://www.lefaso.net/spip.php?page=impression&id_article=24051 (2 sur 2)07.11.2007 16:41:18
Vingt ans, vingt fois vingt ans plus tard - Hebdomadaire d'information ... http://www.journalbendre.net/spip.php?article1919&lang=fr
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Vingt ans, vingt fois vingt ans plus tard
dimanche 21 octobre 2007, par Bendré
Maudit soit le jeudi 15 octobre ! Maudit soit cet après-midi du jeudi 15 octobre
de l’année 1987. Maudit ! Qu’il soit maudit !
Oui nous le savions. Nous nous y attendions. Tu serais un jour assassiné.
Assassiné comme Lumumba. Comme Cabral. Comme Biko. Comme Machel.
Comme… Comme.. Nous le savions. Tu le savais. Mais nous espérions chaque
jour qu’un jour encore, qu’un mois encore, qu’une année encore, tu serais là. Là
avec nous. Là à parler pour nous. Là à élever la voix pour nous. Nous, les oubliés
du Monde. Puis il y a eu ce jeudi 15 octobre. Nous n’avons pas honte de le dire.
Nous avons pleuré. Beaucoup pleuré. De Dakar à Bujumbura, d’Alger à Soweto,
de Paris à New York. Même Harlem a pleuré. Bahia aussi. Les larmes ont coulé
de nos cœurs comme les eaux du Congo.
Non, Thomas, ne me parle pas de sentimentalisme. Oui, bien sûr, je me
souviens de tes paroles à la mort de Samora Machel : " Il ne s’agit pas pour
nous de pleurer face à cette situation tragique que provoque la disparition de
Samora Machel. Nous ne devons pas pleurer pour ne pas tomber dans le
sentimentalisme. Le sentimentalisme ne sait pas interpréter la mort. Il se
confond ave la vision messianique du monde, qui attendant d’un seul homme la
transformation de l’univers, provoque lamentation, découragement et
abattement dès lors que cet homme vient à disparaître ". Oui je n’ai pas honte,
nous n’avons pas honte de le dire nos cœurs ont pleuré et ils pleurent encore.
Maudit ! Maudit soit cet après-midi du jeudi 15 octobre de l’année 1987.
Cher Thomas,
Permets-moi aujourd’hui de m’adresser à toi, non pas comme à un dieu
au-dessus des hommes, mais " comme à un frère qui vous parle et à qui on peut
également parler ".
Vingt ans ont passé depuis ce maudit 15 octobre. Vingt ans déjà. Vingt ans de
malheur. Guerre. Guerre. Guerre. L’Angola a saigné, longtemps saigné les veines
tailladées par celui que tu appelais " le bandit aux mains tachées de sang ",
Jonas Savimbi. Brazzaville a brûlé. " Ninjas " contre " Cobras ". Bujumbura a été
meurtri. " Sans échec " contre " Sans défaite ". La Somalie n’est plus.
Mogadiscio, Baidoa. Chaque clan a sa milice, chaque clan a sa capitale. La Côte
d’Ivoire est divisée. Nègres contre Nègres au nom de l’Ivoirité ! Monrovia et
Freetown ont été raccourcis. Manches courtes. Manches longues. Bras coupés et
découpés pour quelques pierres. Diamants du sang. Taylor, Sankoh, Mosquito,
roitelets du malheur, mons-tres des profondeurs.
Vingt ans, vingt fois vingt ans plus tard - Hebdomadaire d'information ... http://www.journalbendre.net/spip.php?article1919&lang=fr
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Au cimetière populaire de Dagnoen,
un Baobab veillait sur les tombes
de Thomas Sankara et de ses
compagnons.
Et puis il y a eu 1994 au Rwanda. Le Mal
absolu. La barbarie. L’enfer. 1994, un
millions de morts. 1994, génocide. 1994,
un millions de morts. Morts au vu et su
de tous. Morts dans l’indifférence du
monde. Et les Nations Unies ? Ces honorables excellences membres du Conseil
de sécurité, mutismes rassemblés, étaient occupées à voter résolution sur
résolution. Et pendant ce temps les bouchers de Kigali accomplissaient leur sale
besogne.
Oh, Thomas, si tu avais été là. Toi tu aurais parlé. Toi tu serais levé. Toi tu
n’aurais pas été complice de l’indicible ! Toi tu aurais dit quelque chose, tu aurais
fait quelque chose. L’histoire n’aurait pas été exactement la même. Les
Rwandais ne seraient pas morts barbelés de toute la solitude du monde. Je ne
sais pas quoi mais toi tu aurais fait quelque chose. Tu n’aurais pas été de la
multitude silencieuse au regard drapé d’indifférence. Tu nous a beaucoup
manqué au Rwanda. Tu nous manques aujourd’hui au Darfour.
Oui c’est vrai. Je suis d’accord avec toi. Ne l’oublions pas. Tu as raison. Nous
avons eu aussi des victoires. Et quelles victoires ! Grandioses. Elégantes. Le 11
février 1990 Mandela est sorti des geôles, le poing levé. Célébration ! Toute
l’Afrique a célébré. Le monde entier a célébré. Nelson Mandela libre ! L’apartheid
ce système barbare, rétrograde, anachronique, à terre. Détruit. Mandela
Président. Tambours et conguero, tourbillonnant et dansant rumba et mbakanga,
merengue-si, merengue Son, le monde entier a célébré. Mandela Président.
Mandela a régné avec élégance, le coeur tendu de pardon. Rendre la haine pour
la haine multiplie la haine, l’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité.
Oui, nous avons eu des moments de victoire. Moussa déchu. Mobutu, le frère qui
tua le frère, chassé du trône comme un vulgaire voleur. Nujoma Président de la
Namibie libre et indépendante. Konaré à Addis-Abeba, portant haut le flambeau
de l’Osagyefo. Les Etats-Unis d’Afrique. Oh ! le chemin à parcourir reste encore
long mais le premier pas, celui qui compte a été posé. Ah, si tu avais été là. Je
te vois déjà du haut de la tribune de l’Union africaine interpellant, secouant,
bousculant tes pairs : " Les vieilles formes de souveraineté sont mortes.Les
projets politiques et de développement au niveau l’Etat nation sont obsolètes !
Les Etats Unis d’Afrique tout de suite. " Avec une seule monnaie, un seul
gouvernement, une constitution, une seule armée, un marché unique.
Cher Thomas,
Démocratie ! Nous avons conquis la démocratie. Mais que vaut cette démocratie,
dis-tu ? Que vaut cette démocratie confisquée souvent par des gangsters à
coups d’élections frauduleuses et de distribution de billets CFA ? Mascarade !
Mascarade ! Corruption politique ! Les mêmes qui succèdent aux mêmes ! Je te
vois déjà en colère. " Le bulletin de vote et un appareil électoral ne signifient pas
par eux-mêmes, qu’il existe une démocratie. Ceux qui organisent des élections
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