Alexandrine Millet-Babassud
été reçus ; ces résultats s’approchent de la moyenne académique de 2002 qui
s’élève à 76 %.
Pour tenter d’enrayer cet échec scolaire, l’établissement a défini une poli-
tique visant à « donner aux élèves l’envie et le plaisir d’écouter, de regarder,
de réfléchir et de lire » ; « d’apprendre, de dire, de découvrir, […] de créer et
d’entreprendre » afin qu’ils réussissent et qu’ils s’épanouissent ; et enfin « de
bâtir leur projet, d’innover, de communiquer, de se surpasser et de réussir
dans un lycée ouvert sur son environnement, la région, l’Europe et le monde,
favorisant leur insertion sociale » et professionnelle. Ces objectifs transcen-
dent toutes les matières et toutes les activités proposées aux élèves dans le
cadre de l’établissement.
Cette sensibilisation précoce m’incita à mener une réflexion sur les
moyens à mettre en pratique pour participer, à mon niveau, à la réalisation de
ces objectifs avec les deux secondes dont on m’a confié la responsabilité.
J’associais la réussite des élèves à leur motivation ; elle m’apparaissait indis-
pensable pour favoriser chez eux une attitude qui irait au-delà de la simple
curiosité de la découverte d’une nouvelle discipline : j’aspirais à ce qu’ils
s’impliquent réellement dans la vie de cette matière, pour qu’en découlent un
apprentissage et une maîtrise plus aisés des savoirs et savoir-faire propres aux
sciences économiques et sociales (SES). Dès lors, je voulus conduire une
pédagogie de la motivation, qui doit, selon Alain Beitone, non seulement
« créer les conditions qui vont donner à l’élève l’envie et la possibilité de
découvrir le savoir », mais aussi « susciter […] l’intérêt et le besoin » tout en
prenant en considération « ses besoins d’accomplissement, de réussite et de
bonne intégration au groupe » (Beitone et alii, 1995, p. 208).
Parallèlement, vouloir motiver les élèves de seconde en SES implique
aussi de mieux les connaître. Cette connaissance ne peut se limiter à leur
vécu en cours de SES et doit s’étendre à tout ce qui peut influencer leur mo-
tivation dans et en dehors du cadre scolaire. Une fois ce travail
d’investigation effectué, comprenant une formalisation de leurs attentes et de
leurs représentations, une adaptation des pratiques pédagogiques sera envisa-
gée. Elle permettra aux élèves de prendre du plaisir à travailler activement et
régulièrement en SES. Le but final de cette démarche est de faire en sorte que
les acquis des élèves dans cette discipline soient durables tant en matière de
savoirs et de savoir-faire que de formation à la citoyenneté, et ne soient pas
simplement une couche imperméable de savoirs qui ne permettrait pas la
transdisciplinarité et deviendrait obsolète si la filière économique et sociale
(ES) n’était pas choisie car – ne l’oublions pas ! – la seconde est une classe
de détermination où les SES demeurent une option.