L’impact de l’orientation régulatrice sur les décisions marketing
Introduction
Dans les organisations, le marketing est tenu d’explorer de nouveaux marchés tout en consolidant
les positions existantes (Moorman et Slotegraaf, 1999; He et Wong, 2004; Day, Howland et Parayre,
2009). Cependant, le marketing se doit d'atteindre des résultats qui se mesurent en termes
financiers, tout en pratiquant un reporting suffisamment exhaustif pour justifier son influence dans
l'organisation (Verhoef et Leeflang, 2009). Cette tension se retrouve notamment lorsqu'il convient
d'arbitrer entre effets à long terme (valorisation de la marque) ou effets à court terme (ventes). De
nombreux exemples de contextes décisionnels obligent le décideur marketing à gérer des objectifs
potentiellement incompatibles (Smith et Tushman, 2005) : opter pour une innovation radicale ou
pour une amélioration de produit, choisir un emballage inédit ou économique, changer entièrement
de style de communication ou reprendre un thème déjà maintes fois décliné. Malgré ces
particularités, les recherches s'intéressant au processus de décision managérial en marketing sont
encore relativement limitées (Wierenga, 2011). En conséquence, cette communication propose
d'enrichir la compréhension des mécanismes de décisions dans un contexte marketing.
Dans cette recherche, nous postulons donc que les caractéristiques personnelles du décideur
expliquent ses choix au même titre que les déterminants organisationnels (Child, 1972; Hambrick et
Mason, 1984). Ainsi, un décideur marketing interprète une situation en fonction de déterminants
psychologiques qui conditionnent ses choix stratégiques et les ressources qu’il décidera d’y
consacrer (White, Varadarajan et Dacin, 2003). Comme caractéristiques personnelles, nous nous
concentrerons plus particulièrement sur les facteurs de motivations en nous appuyant sur une
synthèse théorique récente de la motivation professionnelle (Meyer, Becker et Vanderberghe, 2004).
Nous faisons l’hypothèse qu'il existe un lien entre les aspirations personnelles des décideurs et le
choix de leurs objectifs managériaux. Meyer, Becker et Vanderberghe (2004) définissent la «