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Tableau 3. Résultats du don d’ovocytes :
comparaison J3 versus J5 (janvier 2008 - septembre 2010)
J3 J5
Nombre total de cycles 1,949 978
Nombre total de transferts (%) 1,842 (97,2) 891 (91,1)
Taux de grossesses cliniques/transfert 50,0 60,5
Taux de fausses couches spontanées 17,0 14,8
Taux de Grossesses gémellaire 30,3 32,7
Taux d’implantations 33,4 45,0
menée depuis 2008 auprès de 230 femmes a permis de
démontrer que le pourcentage de grossesses cliniques
par transfert est de 50,7 % dans le groupe SCBT (Single
Cocultured Blastocyst Transfer/Groupe Endocell®), signi-
ficativement supérieur comparé à 33,0 % dans le groupe
contrôle SET (Single Embryo Transfer/Group à J3) ; p
= 0,02.
L’autre méthodologie, concerne des cellules de don-
neuses qui seront utilisées essentiellement dans des
programmes de dons d’ovocytes en parallèle avec la ponc-
tion d’ovocytes et la culture ultérieure des embryons.
Brièvement, la biopsie endométriale de la donneuse récu-
pérée est finement découpée et soumise à une digestion
enzymatique à 37◦C, suivie d’une sédimentation par gra-
vité qui permettra une adhésion cellulaire et l’obtention
d’une fraction riche en cellules épithéliales qui seront
mises en culture et serviront dès le départ de la culture
jusqu’à l’obtention du blastocyste.
Le tableau 3 ci-dessus montre les résultats obtenus à
l’IVI (Valence-Espagne) où la co-culture est comparée à la
méthode classique de transfert à J2-J3 sur une population
dédiée au don d’ovocytes.
Sans conteste et de la même manière que pour la
méthode Endocell, la co-culture embryonnaire et le trans-
fert de blastocystes, permettent d’obtenir un taux de
grossesses supérieur et statistiquement significatif.
Les «préalables complémentaires »
de la culture prolongée
Afin d’optimiser les résultats en matière de culture pro-
longée, les challenges de la Biologie de la Reproduction
sont importants et concernent essentiellement une amélio-
ration de la méthode de la culture embryonnaire en faisant
appel par exemple aux baisses de tensions et consom-
mation en O2 (cf. différences de tension entre la trompe
et l’utérus), aux analyses de micro-fluides (indicateurs
métaboliques) qui pourraient permettre l’identification
de biomarqueurs fiables, à la capacité d’implantation
de l’embryon à transférer (aujourd’hui, nous disposons
uniquement des paramètres morphologiques), en faisant
appel à des sciences telles que la transcriptomique, la
protéomique, la métabolomique.
Il faut citer également des techniques récentes dans
les laboratoires de Biologie de la Reproduction, où la
culture prolongée fut validée, voire, améliorée en termes
d’efficacité, grâce à l’utilisation de l’Intracytoplasmic Mor-
phologically Selected Sperm Injection (IMSI). En effet,
cette technique [14] qui permet de choisir le gamète mâle
avec un très fort grossissement, trouve tout son intérêt
lorsque la culture prolongée y est ajoutée. Ainsi, certains
auteurs ont constaté un ratio blastocystes/embryons supé-
rieur lorsque l’IMSI est utilisé au lieu de l’ICSI. Par ailleurs,
leurs observations concluent à des résultats montrant un
taux de malformations néonatales inférieur vs ICSI [15-
18].
Toutes ces variables, inconnues pour la plupart d’entre
elles, semble-t-il, peuvent être réunies en faisant appel à
la co-culture embryonnaire. En effet, le blastocyste obtenu
à l’aide de cette méthode de culture, semble «mieux
équipé »pour la nidation.
Pour ce qui est des progrès cliniques permettant
d’optimiser la culture prolongée, il faut tout d’abord
s’intéresser à la stimulation ovarienne et à son éventuel
impact sur la qualité ovocytaire et ultérieurement sur la
qualité embryonnaire.
En effet, depuis quelques années, les progrès de la sti-
mulation ovarienne se sont portés sur l’amélioration de
la stimulation des patientes (adaptation plus précise des
doses de FSH au départ), le confort pendant ladite stimula-
tion (Mild stimulation, protocoles antagonistes, réduction
du risque d’hyperstimulation, etc.), et la fac¸on de contrôler
davantage le taux des grossesses multiples (modification
de la politique de transfert avec le SET, amélioration des
techniques de cryoconservation avec l’avènement de la
vitrification, etc.).
La question reste donc posée : quel est l’impact de la
stimulation ovarienne sur la qualité embryonnaire ?
Sur ce point, les cliniciens doivent rester modestes car
la qualité ovocytaire (modification de la structure de la
chromatine, empreinte parentale, phosphorylation cen-
trosomes, etc.) est prédéterminée avant le début de la
stimulation. Cependant, certaines questions sont encore
en suspens sur l’impact des produits utilisés au cours de
la stimulation et la manière de les utiliser, sur la qualité
ovocytaire et par conséquent embryonnaire.
L’équipe de B. Fauser [19] a démontré qu’une
stimulation «légère »comparée à une stimulation
conventionnelle permet d’obtenir un nombre propor-
tionnellement plus important d’embryons euploïdes. De
même, dans une étude récente [20], la diminution des
doses de FSH conduit à un nombre total plus élevé de blas-
tocystes présentant moins d’anomalies chromosomiques.
Même si les résultats en AMP sont quasi identiques
sur un grand nombre de patientes quelle que soit la FSH
mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 14, n◦4, octobre-novembre-décembre 2012 315
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