La culture prolongée : résultats de la co

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Journée SMR
mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie 2012 ; 14 (4) : 311-8
La culture prolongée :
résultats de la co-culture embryonnaire
sur des cellules endométriales humaines
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Résumé de la Journée thématique de la SMR sur le dialogue
blastocyste-endomètre
Prolonged culture: results for embryo co-culture on human endometrial cells
Juan Felipe Velez de la
Calle1
Nicolas Chevalier2
1 Laboratoire Glasgow, Unité de
Fécondation in vitro, Clinique Pasteur,
34, rue du moulin à Poudre, 29200 Brest,
France
<[email protected]>
2 Centre AMP Saint Roch, 43, rue du
Faubourg St-Jaumes, 34090 Montpellier,
France
Résumé. Les résultats de la fécondation in vitro en matière de taux de grossesses, restent encore
perfectibles. La culture prolongée jusqu’au stade du blastocyste, s’avère être une alternative très
intéressante pour améliorer lesdits résultats. En effet, le blastocyste, ultime stade cellulaire avant
la nidation, permet une meilleure sélection de l’embryon apte à la nidation. Par ailleurs, grâce
à l’obtention des blastocystes, nous pouvons mettre en pratique le transfert d’un seul embryon
(SET : Single Embryo Transfert) pour diminuer un effet péjoratif de l’assistance médicale à la
procréation (AMP) qui est celui de grossesses multiples. L’utilisation de la co-culture, en lieu
et place des milieux séquentiels, donne un bien meilleur rendement non seulement sur le
taux de grossesses exprimé en pourcentage de grossesses cliniques, mais sur leur évolutivité
et le nombre d’enfants nés à la maison. L’utilisation de cellules endométriales de la patiente
(étude Endocell) ou d’une donneuse pour constituer le support de cette culture, s’avère très
prometteuse.
Mots clés : blastocyste, culture prolongée, co-culture, cellule endométriale
Abstract. Results in IVF pregnancy rates are still perfectible. Prolonged culture to the blastocyst
stage proves to be a very interesting alternative to improve such results. Indeed, the blastocyst,
ultimate cell stage before implantation, allows us a better selection of embryos suitable for
nidation. In addition, by obtaining blastocysts, we can put into practice the transfer of a single
embryo (SET : Single Embryo Transfer) to reduce the not wished effect of AMP that is multiple
pregnancies. The use of Co-Culture, instead of sequential environments, gives us a much better
performance not only on the pregnancy rate expressed as a percentage of clinical pregnancies, but their scalability and the baby take home rate. The use of endometrial cells from the
patient (Endocell trial from Genevrier Labs) or from a donor as a support of this culture is very
promising.
Key words: blastocyst, prolonged culture, co-culture, endometrial cell
D
doi:10.1684/mte.2012.0436
médecine thérapeutique
Médecine
de la Reproduction
Gynécologie
Endocrinologie
Tirés à part : J.F. Velez de la Calle
epuis des nombreuses années,
plusieurs auteurs [1, 2] ont
démontré en fécondation in vitro
(FIV), la supériorité en termes de
taux d’implantation et taux de grossesses de la culture prolongée. Cette
technique permet l’obtention d’un ou
plusieurs blastocystes, comparée au
transfert effectué le plus fréquemment
à J2 ou J3 (13 à 17 % de transfert de
blastocystes vs 85 % de transfert à J2
ou J3 : rapport activité AMP 2010 de
l’ABM).
Ces études, comme le tableau 1
ci-dessous les résume [3], cherchent
à déterminer le moment idéal du
transfert et du type d’embryon à transférer en vue d’obtenir une grossesse.
Comme on peut l’apprécier, ces travaux sont -pour la plupart- de nature
prospective et randomisée. La majorité d’entre eux concluent à une
différence statistique significative en
faveur de la culture prolongée. Sans
vouloir rentrer dans des débats, ceux
dont les résultats ne vont pas dans le
même sens, montrent des chiffres en
termes de taux de grossesses très bas
par rapport aux moyennes observées
en routine dans les centres de FIV,
Pour citer cet article : Velez de la Calle JF, Chevalier N. La culture prolongée : résultats de la co-culture embryonnaire sur des cellules endométriales humaines.
mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie 2012 ; 14 (4) : 311-8 doi:10.1684/mte.2012.0436
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Tableau 1. Études propectives comparant les taux de grossesses observés entre les transferts à J2-3 vs J5.
312
Auteur
Étude
D2/3 vs D5/6
p
Gardner DK, 1998
Prospectif, randomisé
30,1 % – 50,5 %
< 0,01
Patton PE, 1999
Prospective – don d’ovocyte
22 % – 52 %
< 0,05
Coskun S, 2000
Prospective Randomized
21 % – 25 %
NS
Huisman GJ, 2000
Prospective
14,4 % – 15,5 %
NS
Milki AA, 2000
Rétrospectif
20 % – 47 %
< 0,001
Balaban B, 2001
Prospective
5,9 % – 15 %
< 0,001
Langley MT, 2001
Retrospective – Oocyte donation
40,4 % – 54,1 %
< 0,05
Karaki RZ, 2002
Prospective Randomized
13 %–26 %
< 0,01
Levron J, 2002
Prospective Randomized
38.7 % – 20.2 %
NS
Rienzi L, 2002
Prospective Randomized
35 % – 38 %
NS
Utsunomiya T, 2002
Prospective Randomized
11,7 % – 9,2 %
NS
Van der Auwera I, 2002
Prospective Randomized
29 % – 46 %
< 0,05
Wilson M, 2002
Retrospective
27 % – 43 %
< 0,005
Emiliani S, 2003
Prospective Randomized
31,4 % – 29,4 %
NS
Estes SJ, 2003
Retrospective
21 % – 23 %
NS
Frattarelli JL, 2003
Prospective Randomized
26,1 % – 43,4 %
< 0,05
Hreinsson J, 2004
Prospective Randomized
20.9 % – 21,1 %
NS
Levitas E, 2004
Prospective Randomized
6 % – 21,2 %
< 0,01
Papanikolaou EG, 2005
Prospective Randomized
20,6 % – 37,3 %
< 0,001
Guerif F, 2009
Prospective
29,6 % – 43,6 %
< 0,01
traduisant probablement une culture embryonnaire et/ou
une méthodologie insuffisante.
Ces résultats, globalement très encourageants,
impliquent quelques éléments « pratiques » de l’assistance
médicale à la procréation (AMP) dans le cadre de la FIV.
En effet, le transfert au stade blastocyste nous permet
d’effectuer une assez fine et bien meilleure évaluation
de la qualité embryonnaire, évaluation qui reste jusqu’à
maintenant essentiellement morphologique. D’autant
plus que, si la culture prolongée est « poussée » un jour
de plus (J6), on peut assister à l’éclosion du blastocyste et
ainsi choisir sur les critères les plus fiables, l’embryon à
transférer.
Par ailleurs, le replacement de l’embryon dans l’utérus
à ce stade, peut être considéré comme étant encore plus
« physiologique » avec un environnement plus approprié
pour sa nidation car, à ce stade, l’embryon se trouve au
niveau de la muqueuse utérine, contrairement à l’embryon
de J2 ou J3 qui normalement est en transit au niveau de
la trompe. Or, nous savons que les conditions physicochimiques dans ces différents organes, ne sont pas les
mêmes – taux d’oxygène dans les trompes de 8 % vs 2 %
dans l’utérus [4].
Par ailleurs, l’imprégnation en progestérone étant plus
importante (à distance de la ponction ovocytaire), elle
permet une contractilité utérine moindre et diminue les
éventuelles contractions post-transfert qui ont déjà été suspectées comme étant délétères pour l’implantation car
l’embryon peut être rejeté par un simple effet mécanique
[5]. De plus, le transfert ayant lieu à distance de ladite
ponction d’ovocytes, les effets péjoratifs du phénomène
inflammatoire sous-jacent à la stimulation ovarienne sont
également diminués en favorisant par la même occasion
l’implantation [6-8].
L’autre avantage de la culture prolongée -et pas des
moindres-, est la probabilité de la mise en place du Single
Embryo Transfert (SET). En effet, à partir du moment où
nous disposons d’embryons avec un très bon potentiel
implantatoire, nous pouvons envisager le transfert d’un
seul embryon pour éviter les grossesses multiples qui
constituent un risque majeur et indésirable de l’AMP.
Par ailleurs, bien que nos méthodes de stimulation ovarienne s’améliorent sans cesse, que les indications soit
de mieux en mieux posées et que la culture embryonnaire ainsi que toutes les techniques du laboratoire se
portent pour le mieux, on pourrait penser que les taux de
mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 14, n◦ 4, octobre-novembre-décembre 2012
Taux de grossesses triples
Taux de grossesses multiples/1000 accouchements
180
40
N°/100 000 accouchements
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160
35
140
120
30
100
25
80
20
60
40
15
20
10
0
1986-1990
1991-1995
Angleterre et pays de Galles
1996-2000
Etats-Unis
2001-2005
5
Finlande
0
19701979
Figure 1.
19801989
19901999
20002008
Décennies
grossesses multiples iraient en diminuant comme le
montre la figure 1 [9] pour les grossesses triples. Cependant, au lieu de diminuer, les grossesses gémellaires
augmentent dans des pays comme les Etats-Unis et restent
assez élevées dans d’autres pays [9b] (figure 2). Compte
tenu des effets délétères de ce type de grossesse (grande
prématurité, complications obstétricales, etc.), des pays
comme la Belgique et la Suède se sont dotés d’une législation où le SET est obligatoire. Aujourd’hui en France,
l’arrêté sur le guide des bonnes pratiques prône de chercher à diminuer le nombre d’embryons transférés (1 à 2).
Finalement, l’utilisation du SET permet aussi d’avoir
un taux de congélation embryonnaire plus élevé avec, par
conséquent, un meilleur taux de grossesses en cumulé.
Il faut citer finalement une meilleure cryoconservation
(congélation lente ou par vitrification), dans le contexte
des blastocystes comparé à celle des embryons de J2 ou
J3.
La culture prolongée
Avant la mise en place des milieux séquentiels censés apporter les différents « nutriments » à l’embryon pour
combler ses besoins métaboliques au jour le jour, on utilisait entre autres (tableau 2) [3], des co-cultures faisant
appel aux cellules dites « Vero » en provenance de reins
de singes [10]. Pour des raisons évidentes concernant le
principe de précaution, elles ne furent plus du tout utilisées et toutes les équipes se sont cantonnées à l’utilisation
des milieux séquentiels. A signaler, l’arrivée sur le marché
d’un milieu de culture prolongée dit total, le Global [11]
et d’un autre tout récent, le CSCM [12] qui peuvent être
Angleterre et pays de Galles
Etats-Unis
République tchèque
Finlande
Australie
Figure 2.
employés dès la fécondation jusqu’au stade blastocyste,
donc, de manière non séquentielle.
Depuis, des progrès notoires ont été accomplis en
matière d’utilisation des cellules endométriales en tant
que support « idéal » pour nous permettre d’obtenir des
blastocystes avec un très haut potentiel implantatoire [13].
Dans le cadre des journées thématiques de notre
société, nous nous sommes intéressés à la culture prolongée sous forme de co-cultures, lesquelles semblent
aujourd’hui déterminantes pour la réussite de la FIV avec
l’obtention d’un très bon taux de grossesses. Ainsi, avec le
support des laboratoires Genévrier, nous avons organisé
fin 2010, un colloque sur la culture prolongée. Lors dudit
colloque, nous avons cherché à intégrer et à analyser, tous
les paramètres pouvant avoir une influence sur le résultat
final : « le blastocyste ». Dans cet article, nous voulons faire
le point sur cette journée thématique en apportant également les différents progrès observés en la matière depuis
deux ans.
Les types de co-culture prolongée
Au moment de la réalisation de cette journée thématique, deux méthodes de co-cultures existent actuellement
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Journée SMR
Tableau 2. Différents types de supports employés dans le cadre des co-cultures embryonnaires.
Origine cellulaire
Auteur,
Années
Contrôles
%B
Saito, 1994
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Cumulus
314
Quinn, 1996
%G
Co-cultures
%I
%B
15,0
%G
%I
33,0
31,0
Carrell, 1999
39,4
20,6
49,2
29,9
Fibroblastes
Wetzels, 1998
30,0
18,0
27,0
17,0
Granulosa
Plachot, 1993
3,0
6,3
Trompe bovine
Wiemer, 1993
29,3
33,0
Yeung,1992
46,0
Trompe humaine
Trompe-endomètre
Endomètre
5,9
58,5
55,0
18,0
51,0
Bongso, 1992
21,4
10,4
37,0
31,0
Yeung, 1996
12,8
3,1
19,3
9,5
Weichselbaum, 2002
24,0
56,6
Bongso, 1994
41,0
63,0
Desai, 1994
29,0
69,0
Jayot, 1995
Liu, 1999
8,0
21,0
18,2
Barmat, 1999
Cellules Vero
11,0
30,0
51,8
25,0
13,0
29,0
Menezo, 1990
3,0
61,0
Van Blerkom, 1993
38,5
45,6
Schillaci, 1994
10,0
19,0
Magli, 1995
37,5
19,0
Turner, 1996
46,0
D’Estaing, 2001
41,6
Cellules hépatiques de rat
Hu, 1997
Cancer de l’ovaire
Ben-Chetrir, 1996
7,0
68,0
50,0
38,0
18,0
10,0
38,6
15,1
77,0
39,5
23,7
31,6
28,0
23,0
en France qui font appel au même support cellulaire, celui
des cellules endométriales.
L’un d’entre eux, fait appel aux cellules de la même
patiente (étude Endocell), qui seront prélevées et congelées lors d’un cycle précédant la ponction ovocytaire et
le transfert d’embryon, puis décongelées pour servir de
support à la culture embryonnaire dès J3. En résumé, une
biopsie endométriale est effectuée au préalable (≥ 1 mois).
Un système de transport des cellules endométriales est
adressé au laboratoire qui se chargera de la vérification
de la qualité du prélèvement et procédera à la congélation de la biopsie. Lorsque la patiente aura son cycle
de stimulation suivant, le laboratoire du centre « mère »
(Genévrier) procède à leur décongélation lors du déclenchement de l’ovulation pour l’isolement et la culture des
15,0
33,0
34,0
39,0
cellules endométriales qui permettront la production d’un
tapis cellulaire en monocouches. Ce tapis sera transporté
au laboratoire d’AMP où la co-culture embryonnaire aura
lieu dès J2.
Pour valider cette méthode, il a été mis en place une
étude prospective randomisée entre co-culture autologue
endomètre-embryon avec un transfert à J5 comparée à une
culture traditionnelle avec un transfert à J3. Les objectifs
de l’étude étaient de comparer la technique Endocell® à la
technique de référence la plus utilisée en France (milieux
séquentiels), de promouvoir la culture de blastocystes
grâce la co-culture embryon–endomètre Endocell® et de
fournir des données scientifiques à J5 avec Endocell® .
Cette étude devait inclure 720 patientes et montrait une
différence de 15 % entre les 2 bras. Cette étude clinique
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Tableau 3. Résultats du don d’ovocytes :
comparaison J3 versus J5 (janvier 2008 - septembre 2010)
J3
J5
Nombre total de cycles
1,949
978
Nombre total de transferts (%)
1,842 (97,2)
891 (91,1)
Taux de grossesses cliniques/transfert
50,0
60,5
Taux de fausses couches spontanées
17,0
14,8
Taux de Grossesses gémellaire
30,3
32,7
Taux d’implantations
33,4
45,0
menée depuis 2008 auprès de 230 femmes a permis de
démontrer que le pourcentage de grossesses cliniques
par transfert est de 50,7 % dans le groupe SCBT (Single
Cocultured Blastocyst Transfer/Groupe Endocell® ), significativement supérieur comparé à 33,0 % dans le groupe
contrôle SET (Single Embryo Transfer/Group à J3) ; p
= 0,02.
L’autre méthodologie, concerne des cellules de donneuses qui seront utilisées essentiellement dans des
programmes de dons d’ovocytes en parallèle avec la ponction d’ovocytes et la culture ultérieure des embryons.
Brièvement, la biopsie endométriale de la donneuse récupérée est finement découpée et soumise à une digestion
enzymatique à 37◦ C, suivie d’une sédimentation par gravité qui permettra une adhésion cellulaire et l’obtention
d’une fraction riche en cellules épithéliales qui seront
mises en culture et serviront dès le départ de la culture
jusqu’à l’obtention du blastocyste.
Le tableau 3 ci-dessus montre les résultats obtenus à
l’IVI (Valence-Espagne) où la co-culture est comparée à la
méthode classique de transfert à J2-J3 sur une population
dédiée au don d’ovocytes.
Sans conteste et de la même manière que pour la
méthode Endocell, la co-culture embryonnaire et le transfert de blastocystes, permettent d’obtenir un taux de
grossesses supérieur et statistiquement significatif.
Les « préalables complémentaires »
de la culture prolongée
Afin d’optimiser les résultats en matière de culture prolongée, les challenges de la Biologie de la Reproduction
sont importants et concernent essentiellement une amélioration de la méthode de la culture embryonnaire en faisant
appel par exemple aux baisses de tensions et consommation en O2 (cf. différences de tension entre la trompe
et l’utérus), aux analyses de micro-fluides (indicateurs
métaboliques) qui pourraient permettre l’identification
de biomarqueurs fiables, à la capacité d’implantation
de l’embryon à transférer (aujourd’hui, nous disposons
uniquement des paramètres morphologiques), en faisant
appel à des sciences telles que la transcriptomique, la
protéomique, la métabolomique.
Il faut citer également des techniques récentes dans
les laboratoires de Biologie de la Reproduction, où la
culture prolongée fut validée, voire, améliorée en termes
d’efficacité, grâce à l’utilisation de l’Intracytoplasmic Morphologically Selected Sperm Injection (IMSI). En effet,
cette technique [14] qui permet de choisir le gamète mâle
avec un très fort grossissement, trouve tout son intérêt
lorsque la culture prolongée y est ajoutée. Ainsi, certains
auteurs ont constaté un ratio blastocystes/embryons supérieur lorsque l’IMSI est utilisé au lieu de l’ICSI. Par ailleurs,
leurs observations concluent à des résultats montrant un
taux de malformations néonatales inférieur vs ICSI [1518].
Toutes ces variables, inconnues pour la plupart d’entre
elles, semble-t-il, peuvent être réunies en faisant appel à
la co-culture embryonnaire. En effet, le blastocyste obtenu
à l’aide de cette méthode de culture, semble « mieux
équipé » pour la nidation.
Pour ce qui est des progrès cliniques permettant
d’optimiser la culture prolongée, il faut tout d’abord
s’intéresser à la stimulation ovarienne et à son éventuel
impact sur la qualité ovocytaire et ultérieurement sur la
qualité embryonnaire.
En effet, depuis quelques années, les progrès de la stimulation ovarienne se sont portés sur l’amélioration de
la stimulation des patientes (adaptation plus précise des
doses de FSH au départ), le confort pendant ladite stimulation (Mild stimulation, protocoles antagonistes, réduction
du risque d’hyperstimulation, etc.), et la façon de contrôler
davantage le taux des grossesses multiples (modification
de la politique de transfert avec le SET, amélioration des
techniques de cryoconservation avec l’avènement de la
vitrification, etc.).
La question reste donc posée : quel est l’impact de la
stimulation ovarienne sur la qualité embryonnaire ?
Sur ce point, les cliniciens doivent rester modestes car
la qualité ovocytaire (modification de la structure de la
chromatine, empreinte parentale, phosphorylation centrosomes, etc.) est prédéterminée avant le début de la
stimulation. Cependant, certaines questions sont encore
en suspens sur l’impact des produits utilisés au cours de
la stimulation et la manière de les utiliser, sur la qualité
ovocytaire et par conséquent embryonnaire.
L’équipe de B. Fauser [19] a démontré qu’une
stimulation « légère » comparée à une stimulation
conventionnelle permet d’obtenir un nombre proportionnellement plus important d’embryons euploïdes. De
même, dans une étude récente [20], la diminution des
doses de FSH conduit à un nombre total plus élevé de blastocystes présentant moins d’anomalies chromosomiques.
Même si les résultats en AMP sont quasi identiques
sur un grand nombre de patientes quelle que soit la FSH
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utilisée (urinaire ou recombinante), il semblerait que
chaque patiente, analysée au cas par cas, présente une
sensibilité différente aux diverses formes de FSH, peutêtre en lien avec leurs différentes isoformes et leur profil,
des plus acides au plus basiques. Dans son étude, Selman
[21] met en évidence l’intérêt d’associer deux FSH différentes (urinaire en première partie de la stimulation puis,
recombinante en fin de phase folliculaire) pour recueillir
un plus grand nombre d’ovocytes matures, et ainsi donner plus d’embryons de meilleure qualité et pouvoir ainsi
augmenter le taux de grossesses et d’implantations.
Enfin, certaines thérapies adjuvantes à la FSH en cours
de stimulation pourraient avoir un intérêt sur les résultats de la FIV, non pas pour toutes les patientes infertiles,
mais dans certaines indications. L’ajout de LH pour les
patientes âgées et les mauvaises répondeuses [22], la
testostérone ou DHEA chez les mauvaises répondeuses
[23, 24], l’hormone de croissance pour les patientes d’âge
avancé [25] ont déjà été étudiées avec des résultats plus
ou moins cohérents.
D’un autre côté, il faut se poser la question de
l’influence de la stimulation ovarienne sur la qualité de
l’endomètre et de sa réceptivité à l’implantation. En effet,
ces facteurs ne peuvent pas être analysés individuellement puisqu’ils constituent un tout pour établir le dialogue
embryon-endomètre.
Dans ce contexte de dialogue endomètre-embryon, le
monitorage échographique de l’endomètre, au cours de
la stimulation ovarienne, reste très controversé. De nombreuses études ont débattu sur les valeurs seuils inférieures
ou supérieures de son épaisseur, sur sa structure ou sur
son homogénéité et jusqu’à quel point elles peuvent être
propices à l’implantation. Toutes ces études pourraient
être remises en question par le modèle du don d’ovocyte,
avec des taux de grossesses identiques quels que soient
la taille ou l’aspect de l’endomètre (O. Coll, données
non publiées). En effet, dans ce modèle, l’imprégnation
hormonale fait abstraction du fonctionnement ovarien et
de son statut (réserve ovarienne) car elle est apportée de
manière artificielle en cycle dit « substitué » sous forme
d’œstrogènes (comprimés ou patchs) qui seront donnés
après avoir « court-circuité » l’ovaire grâce à une désensibilisation obtenue par l’administration d’un analogue du
GnRH en phase lutéale. Lorsque la date du transfert est
fixée (en parallèle de la ponction ovarienne de la donneuse), le rajout de la progestérone permettra le soutien
de la phase lutéale. Dans ces circonstances, l’épaisseur
de l’endomètre n’a aucune importance, du moins, en
ce qui concerne l’épaisseur « idéale » in vivo ou bien
dans un contexte de FIV avec ovocytes de la patiente
(>7 mm et < à 13 mm). En effet, les observations du groupe
EUGIN ne montrent aucune différence en termes de taux
d’implantation et de grossesses cliniques ou évolutives,
avec des épaisseurs supérieures à 5 mm seulement.
Cependant, et selon les derniers travaux de Carlos
Simon à l’IVI (cf. présentation de A. Pellicer), la réceptivité endométriale est corrélée de manière très étroite
avec l’expression de certains gènes qui seront déterminants pour établir une fenêtre implantatoire adéquate
en dehors de laquelle, y compris dans le cadre du
don d’ovocytes, l’implantation n’aura pas lieu. Ainsi, ces
auteurs conseillent de faire une datation personnalisée de
l’endomètre des patientes ayant déjà effectué plusieurs
cycles avec transfert d’embryons et sans obtention de grossesse (méthode ERA).
Dans les travaux de N. Lédée [6], le G-CSF (Granulocyte Colony Stimulating Factor) permettrait de distinguer
les embryons qui conduiraient à l’accouchement de
façon certaine par rapport à ceux qui mènent à l’échec
d’implantation. Dans un travail plus récent [7], la même
équipe démontre que l’expression de ce même facteur,
associé ou non à l’expression d’interleukine 15 au niveau
de l’endomètre, serait encore plus prédictive des chances
de grossesses et d’accouchement. Ainsi, un score correspondant au potentiel implantatoire pour chaque embryon
peut être établi. Ce score ne semble pas corrélé à la
morphologie embryonnaire actuellement utilisée pour
déterminer la politique de transfert.
En effet, l’implantation et la gestation ultérieure
résultent d’un dialogue immunitaire précoce, complexe
et évolutif. L’objectif de nombreuses équipes depuis plusieurs années est d’explorer justement cet environnement
pré-implantatoire.
Dans le futur, les équipes d’AMP pourront améliorer l’information donnée aux couples avant un transfert,
sur les probabilités d’implantation pour chaque embryon
grâce aux progrès de la génomique et la protéomique.
L’implantation reste donc une étape clé dans le processus reproductif. Ce processus est mal documenté dans
la mesure où seulement 10 à 15 % d’embryons transférés vont se nider. Il reste aussi le résultat d’une cascade
très complexe d’événements moléculaires. L’utilisation
de ces deux sciences constitue une approche permettant
l’évaluation holistique de l’expression des gènes (et de
leurs fonctions) impliqués dans le dialogue blastocysteendomètre.
Dans son intervention, Charles Pineau a évoqué certaines approches protéomiques ciblées sur des protéines
candidates telles que le Platelet Activating Factor (PAF)
qui est sécrété par l’embryon, et qui favorise sa survie
[26]. D’un autre côté, il faut aussi citer la leptine qui
présente une sécrétion corrélée à l’aptitude de l’embryon
à atteindre le stade blastocyste [27]. Elle est également
impliquée dans le dialogue blastocyste-endomètre [28].
Enfin, il faut aussi citer l’acrogranine qui favorise
le développement du blastocyste chez la souris [29] et
l’Human Leucocyte Antigen G soluble qui favoriserait
l’implantation [30].
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Bien que ces marqueurs semblent très prometteurs,
il faut avouer cependant qu’aujourd’hui, nous sommes
dans l’impossibilité de corréler l’expression de ces protéines avec la capacité d’un embryon à se développer et à
s’implanter.
Pour ce faire et grâce au secrétome embryonnaire, on
peut envisager des approches protéomiques de type « Profiling », tels les « antibody arrays » qui comprennent les
cytokines, les chemokines et les facteurs de croissance
[31]. Ou bien, les profils de sécrétion associés à la capacité de développement au stade blastocyste [32] et avec
le statut euploïde ou aneuploïde de l’embryon [33].
Finalement, il faut citer les travaux sur l’ubiquitine qui
est un biomarqueur potentiel de développement au stade
blastocyste [34].
Nous devons avouer néanmoins la difficulté à caractériser les protéines d’intérêt d’où la nécessité de valider
ces profils sur de larges cohortes d’échantillons, ce qui
est difficilement envisageable en matière de FIV humaine.
Raison de plus pour faire un appel à nos autorités de tutelle
pour encourager et autoriser la recherche sur l’embryon
humain.
Pour l’instant, il faut donc chercher à travailler sur
d’autres pistes telle la métabolomique, grâce à laquelle
une corrélation a déjà été établie entre la consommation
d’oxygène et la capacité d’implantation chez les bovins
[35] ainsi que chez l’homme [36, 37]. Par ailleurs et dans
cette même optique, on peut d’une manière relativement
simple, caractériser l’utilisation et/ou le renouvellement
de certains acides aminés (N, G, L) dans l’embryon à J2 et
les corréler avec les chances d’implantation après transfert
ou à la reprise de développement après décongélation.
Au total, avec l’utilisation de la métabolomique, on
pourrait envisager un calcul d’un « index de viabilité »
pouvant être confronté avec différentes situations cliniques et dans tous les cas, cet index constituerait un plus,
différent du « score » morphologique employé jusqu’à
maintenant [38] pour juger de la bonne capacité implantatoire de l’embryon.
Conclusions
Après l’analyse de toutes les données qui ont été présentées par les différents orateurs lors de cette journée
thématique, l’hypothèse sur laquelle repose cette technique peut être résumée comme il suit :
– le rationnel de la co-culture trouve toute sa justification car elle permet de cultiver les embryons sur une
mono-couche cellulaire jusqu’au stade de blastocyste ;
– l’origine de cette mono-couche cellulaire est le
tissu embryonnaire qui pourra apporter un effet autocrine
et le tissu du tractus génital féminin qui apportera lui, un
effet paracrine ;
– ainsi, les mécanismes d’action majeurs concerneront la sécrétion de facteurs embryotrophiques, permettant
par la même occasion une action détoxifiante ;
– l’épithélium endométrial humain est un bon support pour la co-culture d’embryons humains car il est le
premier tissu avec lequel l’embryon entre en contact ;
– son obtention est facile et rapide ;
– sa disponibilité existe en continu ;
– ce support est aussi efficace lorsque nous
l’obtenons sur des cellules endométriales congelées ou
« fraîches » ;
– la co-culture avec des cellules endométriales
(« autologues » ou de donneuses) évite la zoonose (Cf.
cellules Vero) ;
– des nouvelles études s’imposent pour mieux
connaître et différencier l’embryon « parfait », permettant
d’obtenir une grossesse dans tous les cas.
Conflits d’intérêts : les auteurs remercient les laboratoires Genévrier
pour leur soutien lors de l’organisation de cette journée thématique de notre société. Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits
d’intérêts concernant les laboratoires pharmaceutiques et/ou les
centres d’AMP cités.
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