étape indispensable à la nidation, parfois responsable
d’échecs dans les cas de zone pellucide épaisse, assez
fréquents chez la femme de plus de 37 ans.
Le transfert des blastocystes est actuellement proposé
aussi, pour diminuer le taux de grossesses multiples. En
effet, la faible efficacité du transfert à J2-J3, incite souvent
les praticiens à proposer des transferts avec plusieurs
embryons. Sans avoir une réelle amélioration des résul-
tats, cette politique de transfert augmente de manière non
négligeable les risques de grossesse multiple. Ayant par
définition une meilleure efficacité avec les blastocystes,
on peut se permettre de proposer donc un seul embryon
au moment du transfert.
Lors de notre étude, nous nous sommes intéressés au
blocage embryonnaire pendant la culture prolongée. Ce
blocage embryonnaire est souvent associé à la période de
compaction, c’est-à-dire au stade morula. En effet, ce
stade est particulièrement délicat puisque pendant celui-
ci, se produisent des changements lipidiques à l’origine
des membranes. Durant cette période de compaction,
l’embryon est très thermolabile et fragile.
Dans notre exposé et bien que pratiquant la culture
prolongée depuis 1996, nous allons présenter les résultats
de notre centre entre 2000 et 2005. En effet, on peut
considérer que ces dernières cinq années correspondent
pour nous, à une amélioration notable en la matière.
Matériel et méthodes
Nous donnons ci-dessus l’évolution de notre techni-
que de culture lors de ces 6 dernières années, dans la
mesure où nous pensons qu’elle a une incidence sur les
résultats observés.
Année 2000 : 2 incubateurs à mélange CO2-air et un
incubateur de paillasse (3 gaz). Niveau de C02 à 5 %.
Utilisation du milieu Ferticult (FC) pour la fécondation (J0)
et C20 (Scandinavian) à partir de J2. Culture intégrale en
microgouttes sous huile (boites 1006 flacon). Pas d’obser-
vation ni de changement d’embryons à J4. Patientes (cul-
ture prolongée) ayant eu plus de deux échecs de grossesse,
représentant 14,5 % de notre activité ayant montré un
clivage (80 ponctions/560).
Année 2001 : Idem pour le nombre d’incubateurs et le
taux de CO2. Culture en boîtes Nunc (4 puits) sans huile et
pas d’observation ni changement à J4. Milieux idem avec
deux périodes de milieu pour blastocyste (Irvine). Pour-
centage de patientes concernées de 16,2 % (81/500).
Année 2002 : 3 incubateurs à mélange CO2-air et un
incubateur de paillasse, avec l’arrivée d’une tour Coda.
Mêmes conditions de culture sauf séquence « maison »
FC-C20 et deux mois avec milieux séquentiels Cook.
22,2 % de nos patientes (128/565).
Année 2003 : idem nombre d’incubateurs, boîtes de
culture et tour Coda. Passage à 6 % de CO2 et en fin
d’année, filtres coda pour gaz. Changement des embryons
à J4. 24,3 % de nos patientes (120/493). Milieux :
FC+CCM30 ; séquence Cook et “Global”.
Année 2004 : 4 incubateurs à mélange CO2-air et
incubateur de paillasse protégés par un onduleur de
grande capacité. Milieu : FC+CCM30 et deux mois Glo-
bal. 26,8 % de la population (proposition à toutes les
patientes ayant plus de 3 embryons de grade I), soit 135
cycles/503.
Année 2005 : Décision praticiens pour la culture pro-
longée avec 3 embryons ou plus de grade I. Conditions
identiques de travail avec cependant, habits opérateurs
type bloc chirurgical. 33,6 % de nos patientes (161/563*).
Culture avec milieu FC+CCM30 sauf 1 mois avec milieu
global.
* Jusqu’au 15 décembre 2005
Résultats
Effectifs
Cette étude concerne 5 318 ovocytes inséminés en FIV
et 2 110 injectés (MII) observés sur 705 ponctions avec
culture prolongée. Les taux de fécondation ont été respec-
tivement de 66,5 % (3 534 embryons) et de 83,5 % (1 761
embryons). Les embryons de gradeIàJ2représentaient
61 % (2 158) et 64,1 % (1 129) de la cohorte. 97 % des
blastocystes ont été obtenus à J5 (J0 = ponction). Les blas-
tocystes uniquement observés à J6, dans nos conditions de
culture et avec notre milieu de référence (FC+CCM30),
sauf pour les milieux Cook, n’ont jamais donné de gros-
sesse clinique.
La figure 1 montre l’évolution de notre activité en
matière de blocage embryonnaire (BE), du ratio
blastocyste/embryon (B/E) ; du taux de grossesses clini-
ques par ponction ayant bénéficié d’un transfert de blas-
tocystes (G/P) et du taux de grossesses cliniques à trois
mois (G/P > 3 m). Toutes les valeurs observées en 2005
sont significativement différentes (P < 0,001) par rapport à
celles de l’année 2000.
Discussion
En 2000, nous avions repris la culture prolongée après
l’avoir interrompue en 1999 à cause du nombre important
de cycles présentant des blocages embryonnaires (> 30%)
et du risque de grossesses monozygotes-dyzygotes (12 %
dans notre série) que nous avions signalé comme étant le
fruit de l’utilisation du milieu S2 [4].
Depuis cette année de « transition », nous avons ob-
tenu des résultats plus consistants en matière de grosses-
ses, en accord avec la littérature, voire bien supérieurs
(2005).
Ne connaissant pas l’importance du taux de blocage
embryonnaire spontané in vivo dans l’espèce humaine,
mt médecine de la reproduction, vol. 8, n° 1, janvier-février 2006 47
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