tes, représentant 28 espèces ligneuses
sont étudiés dans quatre formations végé-
tales (tableau 1) et sur 12 stations. Le
choix des essences se justifie par leur
importance dans le peuplement et leur rôle
présupposé dans l’alimentation de la
faune. Les relevés sont réalisés tous les
15 jours du début à la fin de la saison des
pluies et tous les mois en saison sèche. Le
nombre d’individus suivis par espèce est
fonction de la densité des arbres et arbus-
tes dans les communautés végétales mais
avoisine 12 par site. À chaque relevé, la
présence des feuilles, fleurs et fruits est
notée sur des fiches préétablies. Les échel-
les utilisées dérivent de celles qui sont
connues dans la littérature [1].
Spectre phénologique global
Pour l’ensemble des espèces, les stades
phénologiques varient suivant les saisons
(figure 2). Le développement foliaire
débute en avril-mai, juste avant les premiè-
res pluies, et est maximal en juillet, août et
septembre. La chute des feuilles s’amorce
en octobre et la défeuillaison est maximale
en février et mars.
Des fleurs sont observées toute l’année,
mais la floraison est maximale en avril,
mai et juin. Quant à la fructification, elle
est prépondérante en mai, juin et juillet.
Suivant la densité des feuilles, les espèces
sont classées en trois groupes phénologi-
ques principaux :
1. Espèces caducifoliées, subdivisées en
deux sous-groupes :
–espèces caducifoliées à fructification
brève : Lannea acida A. Rich., L. micro-
carpa Engl. et K. Krauze, Xeroderris stuhl-
mannii (Taub.) Mend ;
–espèces caducifoliées à fructification
prolongée : Adansonia digitata L., Daniel-
lia oliveri (Rolf.) Hutch. et Dalz., Strychnos
spinosa Lam. et Vitellaria paradoxa
C. F.Gaertn. L’initiation du développe-
ment foliaire et floral chez ces essences
démarre en mai-juin avec l’augmentation
de l’humidité atmosphérique et se pro-
longe pendant une grande partie de la
saison des pluies. Ces espèces se caracté-
risent par la formation précoce de bour-
geons floraux en avril-mai à la suite de
l’augmentation de la teneur en eau de l’air
qui avoisine 43 % en mai et 55 % en juin.
2. Espèces semi-caducifoliées, qui sont
défeuillées une partie de l’année seule-
ment : Combretum aculeatum Vent.,
C. micranthum G.Don., C. nigricans var
elliotii (Engl. ex Diels) Aubrev., Crossopte-
ryx febrifuga (G.Don.) Benth., Acacia
macrostachya Reich. ex Benth., Anogeis-
sus leiocarpus (DC.) Guill. et Perr. et Dich-
rostachys cinerea (L.) Wight et Arn. Ces
espèces se caractérisent par une chute
plus tardive des feuilles comparativement
aux deux premiers groupes. L’initiation
foliaire et florale a lieu en fin de saison
sèche et début de saison des pluies en juin.
3. Espèces sempervirentes, qui gardent
leurs feuilles toute l’année : Combretum
glutinosum Perr. ex DC., C. collinum,
Guiera senegalensis J.G. Gmel., Boscia
senegalensis (Pers.) Lam. Ex Poir., Diospy-
ros mespiliformis Hochst. ex. A. DC., Cola
laurifolia Mast., Kigelia africana (Lam.)
Benth., Isoberlinia doka Craib. et Stapf. et
Terminalia avicennioides Guill. et Perr.
Ces espèces continuent à puiser l’eau des
nappes phréatiques en saison sèche. En
plus, B. senegalensis et G. senegalensis
développent un système racinaire profond
pouvant atteindre 20 à 30 m leur permet-
tant de prospecter les couches profondes
du sol [2]. Les feuilles sont également très
sclérifiées afin de réduire les pertes en eau
par transpiration. Pour ces essences, la
défoliation est graduelle dans le temps.
Différence interstations
Dans l’écosystème du parc du W, on
observe un décalage de la mise en place
de phases phénologiques des individus
d’une même espèce sur des sites présen-
tant des différences de texture de sol. Les
individus de A. leiocarpus de la station 8
sur sol argileux présentent un retard dans
le débourrement des feuilles par rapport à
ceux de la station 2 sur sol limono-
sableux. Ce décalage est de l’ordre de
3 semaines. À l’inverse, en fin de saison
des pluies, les populations de A. leiocar-
pus ont tendance à garder plus longtemps
leurs feuilles sur la station argileuse. Les
sols à texture fine présentent une bonne
réserve en eau utile mais un point de
fanaison permanente plus élevé.
Variation interannuelle
Sur le site d’étude, la variation inter-
annuelle de la phénologie est déterminée
d’une part par la variation du degré
d’hygrométrie, en fin de saison sèche et de
saison des pluies, et d’autre part par le
régime des précipitations. Le déficit pluvio-
métrique entraîne un retard et une diminu-
tion du taux de réalisation des différentes
phases phénologiques. L’impact des préci-
pitations sur la croissance et le développe-
ment de la végétation au Sahel a été décrit
par Hiernaux et al. [3]. Cette variation
1390000
1380000
1370000
1360000
1350000
1340000
1330000
Placettes et formations
Altitude
(m)
150
200
250
300
350
400
Légende
400000 410000 420000 430000 440000 450000 460000 470000 480000
400000 410000 420000 430000 440000 450000 460000
NIGER
BURKINA FASO
BENIN
N
S
WE
Tapoa
27
UTM WGS 84
MNT: SRTM
Piste carrossable
Fourrés arbustifs
Forêt claire
Galerie forestière
Savane arbustive
Frontière d'État
Cours d’eau
Route nationale
Figure 1
.
Localisation des stations suivies dans le parc du « W ».
Sécheresse vol. 18, n° 4, octobre-novembre-décembre 2007 355
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