Débourrement printanier (1) Senescence (2) Longueur de la saison de croissance (3) Modifications futures des périodes de débourrement printanier (1), de coloration des feuilles à l’automne (2) et longueur de la saison de croissance (3) dans les forêts de feuillus pour la période 2071-2100 (Lebourgeois et al., 2010) SAISONS DE CROISSANCE ALLONGÉES = STOCKAGE ACCRU DU CO2? Bien que le nombre de jours où les plantes ont des feuilles s’accroit chaque année, il est encore incertain d’affirmer que cela entrainera une plus forte absorption du dioxyde de carbone (CO2), dont l’augmentation des concentrations dans l’atmosphère est responsable au premier chef du réchauffement climatique. Avec l’arrivée plus précoce du printemps, les écosystèmes absorberont plus de CO2 durant la photosynthèse, mais la hausse des températures peut aussi conduire à une augmentation des pertes de CO2 par respiration des micro-organismes du sol LA PHÉNOLOGIE : INDICATEUR DU CHANGEMENT CLIMATIQUE Changement climatique : stratégies d’observation ©Inra - février 2015 - Mission Communication INRA Bordeaux-Aquitaine - contacts scientifiques : Lisa Wingate (Umr ISPA) - ©crédit photo : INRA 4 LES RYTHMES SAISONNIERS DU MONDE VIVANT MODIFIÉS PAR LE CLIMAT La phénologie - ou le calendrier des évènements saisonniers des animaux et des plantes - constitue un indicateur simple de l’impact du changement climatique sur l’écologie des espèces animales et végétales. Observer la phénologie des plantes, c’est documenter les dates d’éclosion des bourgeons, d’apparition des feuilles, de floraison, de fructification, de décoloration puis de chute des feuilles. Les dates d’apparition des feuilles, des fleurs et des fruits sont notées depuis de nombreuses années par des observateurs partout dans le monde. Quand de tels enregistrements sont maintenus de façon cohérente pendant plusieurs années, ils peuvent nous révéler comment les plantes répondent au changement climatique. Les données montrent que, par rapport à il y a 30 ans, l’apparition des jeunes feuilles est plus précoce et leur chute est aussi parfois retardée de sorte que la durée de la «saison de végétation» devient aussi plus longue, de 2,3 à 5,2 jours par décennie (IPCC, 2007). Actuellement, on ne sait pas si cette tendance va se poursuivre dans les décennies à venir, ni à quel rythme. 4 et des plantes. Il est essentiel de surveiller de manière simultanée les évènements phénologiques et l’absorption de CO2 par les écosystèmes de l’échelle locale à l’échelle continentale. GARDER UN ŒIL SUR LE BILAN CARBONE Les scientifiques de toute l’Europe ont établi des dispositifs de mesures de précision des événements phénologiques s’appuyant sur des caméras numériques en réseau («phenocams») installées sur divers écosystèmes comme ceux étudiés par l’Inra au travers du réseau d’observation ICOS. Ce réseau de «phenocams», baptisé Europhen (http://european-webcam-network.net), est coordonné par l’Inra. Chaque jour, les images numériques collectées par les caméras fournissent un enregistrement visuel de l’apparition et de la disparition des feuilles dans la canopée. Ces images peuvent être utilisées pour dater les évènements phénologiques quand elles sont collectées régulièrement et dans la durée. La composition en Rouge, Vert et Bleu (RGB) de portions d’images contenant de la végétation, peut aussi être analysée et fournit davantage d’informations sur la structure et la physiologie de la canopée. L’étude conjointe de la phénologie des écosystèmes et Traitement des images numériques issues de caméras fixées au-dessus de la canopée de leur capacité à séquestrer le CO2 atmosphérique permettra de mieux comprendre comment l’absorption de carbone par les écosystèmes répond à un allongement de la saison de croissance. Elle permettra également d’anticiper comment nos écosystèmes sont susceptibles de répondre au changement climatique futur. LA PHÉNOLOGIE : INDICATEUR DU CHANGEMENT CLIMATIQUE Changement climatique : stratégies d’observation