Les arbres au cours des saisons Guide à l’observation phénologique Remerciements Les auteurs Avant propos Sommaire Index des espèces Préface (par Bernard Seguin ?) 1. La phénologie 1.1. Définitions et concepts Le mot « phénologie » vient du grec "phenomenon", phénomène, et "logos", discours, science, et l'on pourrait le traduire par "qui traite de ce qui frappe la vue". La définition la plus classique, qui va d'ailleurs être utilisée jusqu'au milieu du XXe siècle est donnée par Linné (1751) : La phénologie est l'art d'observer l'apparition des activités ou événements cycliques chez les plantes ou les animaux tout au long de l'année. Cette définition a évolué au cours du XXe siècle. En 1972, le "U. S. International Biosphere Programm Phenology Committee" donne une définition beaucoup plus précise : La phénologie est l'étude de l'apparition dans le temps d'événements biologiques en relation avec des variations saisonnières du climat. Cette définition ne satisfait pourtant pas toute la communauté scientifique car des événements sont, chez certaines espèces, très faiblement influencés par le climat. Ainsi pour satisfaire l'ensemble de la communauté scientifique, une définition plus générale de la phénologie a été donnée par Liethe (1974) : La phénologie est l'étude de l'apparition dans le temps d'événements biologiques, des causes biotiques et abiotiques du moment de ces apparitions et des relations entre les différents événements chez une même espèce ou différentes espèces. Ces événements sont appelés événements phénologiques. Ce sont par exemple la floraison d’un arbre ou la coloration de ses feuilles, l’arrivée d’un oiseau migrateur, la ponte d’un oiseau, l’apparition des cigales, etc. La phénologie s’attache à enregistrer les dates auxquels ces différents événements ont lieu dans une localité donnée et une année donnée, et à les expliquer. 1.2. Petite histoire de la phénologie : de Salomon (974 av. J.- C.) à nos jours Les premiers écrits portant sur la phénologie datent de 974 av. J. -C. : Car Voici l'hiver est passé, La pluie a cessé, elle s'en est allée. Les fleurs paraissent sur la terre, Le temps des chants est arrivé, Et la voix de la tourterelle se fait Entendre dans nos campagnes. Le figuier embaume de ses fruits Et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Cantique des Cantiques Chapitre 2, versets 11, 12, 13 Il est vraisemblable que l’homme ait toujours eu un attrait pour cette science, tant elle lui était précieuse pour vivre en harmonie avec la nature, façonnant également ses traditions et rites religieux. Cet attrait s’est sans doute étiolé tout au fil des civilisations qui se sont progressivement coupées de dame Nature. De nombreux écrits grecs et latins relatent des observations phénologiques, principalement liés à l'agriculture. Les progrès dans la connaissance du globe, entre le XVe et le XIXe siècle, à la suite des explorations, ont permis d'attribuer à ces observations une deuxième référence, de lieu, sous la forme de coordonnées géographiques. Ainsi, ces phénomènes consignés avec exactitude, pouvaient alors conduire à des comparaisons et acquéraient un intérêt scientifique. Nous devons la première publication scientifique sur la phénologie en 1735à RenéAntoine Ferchault de Réaumur, physicien et naturaliste français, a qui nous devons notamment le premier thermomètre à alcool et l’échelle de température portant son nom. Il est le premier à avoir suggéré, en comparant l'évolution des températures dans plusieurs sites et l'apparition d'événements phénologiques, que la température devait être une des variables impliquées dans le déterminisme de la phénologie. Cependant, les tout premiers travaux sur la phénologie ont été réalisés au XVIe siècle par un exploitant normand (Sire Gilles de Couberville et du Mesnil Anvar) sur des variétés de pommiers, et seulement publiés en 1880. Plusieurs études de phénologie ont été réalisées au XIXe siècle et début du XXe siècle, en France, puis en Grande Bretagne et aux Etats Unis principalement. La plupart de ces relevés phénologiques sont malheureusement publiés dans des rapports ou des revues à faible diffusion et sont difficilement accessibles. Pourtant, ce n’est qu’en 1849, que le terme « Phénologie » est né, dans la conférence à l’Académie de Bruxelles donnée par Charles Morren, botaniste belge. 1.3. Pourquoi l’étudier ? Depuis les années soixante-dix, la phénologie connaît un nouvel intérêt du fait du changement climatique. De récentes études ont montré que les dates d’apparition des événements phénologiques avaient changé chez une très grande majorité d’espèces, animales et végétales. Ces changements décrivent des avancements des évènements de printemps tels que la floraison, l’apparition des feuilles, de l’ordre de 2 à 3 jours par décennies en moyenne sur l’ensemble des espèces, et en revanche des retards des événements d’automne tels que la fructification et la coloration des feuilles, de l’ordre de 1 jour par décennie. Ces changements phénologiques ont d’importantes conséquences sur les chaînes trophiques, la dynamique des communautés animales et végétales, le fonctionnement des écosystèmes, et même la répartition géographique des espèces. Ainsi, de nombreuses études tentent de modéliser la phénologie de la végétation et des espèces animales afin de pouvoir estimer les conséquences que le changement climatique aura sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes. Modéliser un système nécessite de bien le connaître. C’est pourquoi de nombreux programmes de recherche et observatoires sur la phénologie ont vu le jour ces dix dernières années. 1.4. Ce que vous ne pouvez voir (morphogénèse et organogénèse des bourgeons) 1.5. Quels facteurs influencent le développement des bourgeons ? 1.6. Vous voulez rejoindre une communauté d’observateurs ? (L’Observatoire Des Saisons, à quoi servent les observations) 2. Comment faire des relevés phénologiques ? 2.1.Comment utiliser ce guide ? 2.2.Protocole d’observation 2.3.Recommandations 3. Description des espèces et leur stades phénologiques 3.1.Arbres forestiers 3.2.Arbres cultivés 3.3.Plantes herbacées Bibliographie Glossaire