S ÉMINAIRE N. B OURBAKI H ENRI C ARTAN Les travaux de Koszul, I Séminaire N. Bourbaki, 1948-1951, exp. no 1, p. 7-12 <http://www.numdam.org/item?id=SB_1948-1951__1__7_0> © Association des collaborateurs de Nicolas Bourbaki, 1948-1951, tous droits réservés. L’accès aux archives du séminaire Bourbaki (http://www.bourbaki. ens.fr/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ Séminaire BOURBAKI (Décembre 1948) LES TRAVAUX DE I. KOSZUL, par Henri CARTAN. L’homologie et la cohomologie l’algèbre tement sur theory of Lie groups and Lie En opérant ainsi, d’un groupe de Lie de Lie du groupe algebras, peut étudier (af. compact peuvent s’étudier direc- CHEVALIEY et EIIENBERG.- Cohomology Soc., 63, 1948, p. 85-124). un corps quelconque (le Trans. Amer. Math. algèbres de Lie sur plus souvent, de caractéristique nulle) ;3 les hypothèses de compacité sont alors remplacées par des hypothèses de semi-simplicité. La présente conférence a pour but d’exposer quelques outils algébriques utiles à cette étude, et de démontrer lea premiers résultats obtenus, notamment le théorème sur le troisième nombre de Betti. Dans une conférence ultérieure, on introduira les notions relatives à une sous-algèbre d’une algèbre de Lie, et à l’"espace homogène" correspondant. 1. Notations on des générales. opérateur dans un ensemble A (c’est-à-dire une transformation A ) étant désigné par une lettre quelconque telle que T ~ on notera formé de x ~, A par T , et TU le composé des opérateurs T et U TU.x = T.(U.x) . Un 2. Rappel de Chap. III). E : notions. relatives à espace vectoriel l’algèbre extérieure (cf. BOURBAKI.- A de T.x dans le trans- : Algèbre, (ou même, module unitaire sur commutatif). A(E) : algèbre extérieure de E , somme directe des ( .~C (E ) _ K , ~1.I (E ) ~ E) . Notation : minuscules latines pour les éléments de E ~ grecques pour ceux de A(E) . Notation pour le produit ; en particulier (produit d’éléments de degré un) sur un corps commutatif K un anneau ... La forme bilinéaire définissant la dualité entre x , x’ ) . Le produit intérieur d’un de .hp"1 (E ) , noté oc, Lx’ , défini ° E et par son un dual E’ x’‘ E E’ est notée est un élément par , (le chapeau ^ sur xi indique que le facteur x. teur de A(E) : c( -~ Lx’ est noté i(x’) ; on i(~’) pour A(E’) par: = 7 i(x.) doit être supprimé). L’opérai(x’) i(x’) 0 . On défini t = ... i(xp . On écrit H. CARTAN i (oc) . a’ se note 03B1 03B1’ . On et de L A(E’) . et On ce’ scalaire" "produit re : ce rents, ~cx , a et exprime second sont que sur t~’ si =0 et ce ... /1 dualité entre A(E) sont homogènes de degrés diffé- ce’ x~ ~ ) . ^ extérieure A multipli- aux endomorphismes d’algèbres général. en ce l’ automorphisme qui, à endomorphisme à (de la struc- ce --3 Un le antidérivation si Si e est antidérivation, antidérivations, 8~ é-2 + 8z e~ une "crochet" ~ ~1 , 9 e2 - e 2 6 le crochet de el ~ est est une A est engendrée par (resp. antidérivation) qui quement nulle. Si .~ x’ ~ E’ ) est une est est éléments de s’annule l’algèbre extérieure une sur .~. {E) 8I et 8z sont el une degrés e2 et une étant par définition dérivation, le crochet antidérivation. 0 et les éléments de 1~ degrés toute dérivation 0 et 1 est identi- d’un espace vectoriel antidérivation. Pour toute dérivation 0 de E , i(x’ ) (pour A (E) , e (x) e antidérivation. Rappel Pour les si dérivation. deux dérivations est d’une dérivation et d’une antidérivation est Si dérivation ;3 une opérateurs deux Le 4. la et d’algèbre graduée A . On note alors ce homogène de degré un n, associe (-1)n4~ . ture vectorielle) est une dérivation si des e(a’) et ce’ .La relation -~. Notion une composantes scalaires cette composante scalai- i(~) sont transposés (le premi.er opère sur .~ (E) , .~ (E’ ) ) .De même , e (~’ ) et i ( ~’ ) sont transposés. e (~) 3. Notions relatives et A(E’) ; dans et définit la ~x , x’ > prolonge ... cation extérieure i(03B1 ^ 03B2) = i(03B2) i(03B1) . égales ; on note ~c~ , ~,~~ Les a ~xi ~ e (f) la multiplication Soit i (a) qui opère . On définit de même i (a’ ) , cx pour relatif aux simplifier, variétés différentiables. on se les "fonctions" seront bornera supposées variétés indéfiniment différentiables. Toutes indéfiniment différentiables. aux LES TRAVAUX DE KOSZUL, I chaque point M de la variété V, on a dualité entre l’espace E (M) des vecteurs tangents (en M ) et l’espace É’ (M) des différentielles de fonctions numériques au point M. Ce sont des espaces vectoriels de dimension n sur le corps réel R (n = dimension de V ). Un "champ de vec teurs" X est une fonction qui, à chaque point M de V , associe un vecteur tangent en M ; les champs de En vecteurs forment module un E (sur e s t le module de s f orme s différentielles de due~l E’ numériques) dont degré un . Notation l’anneau des fonctions le pour la forme bilinéaire définissant cette dualité. La différentielle df d’une fonction numérique f est une forme différentielle (élément de E’ ). L’algèbre des "formes différentielles extérieures" s’identifie à l’algèbre exté- ~X ~ ~ j A(E’) (où E’ est considéré comme module sur l’anneau de s fonctions numériques) ; l’opérateur d ("différentiation extérieure") est caractérisé par les 3 propriétés : 1°) pour une f onction f (élément de .I~ C (E’ ) ) , df est la différentielle de f ; 2o) dd = 0 ; 3°) d est une antidérivation. rieure Chaque champ do vecteurs X définit une transformation infinitésimale, que nous A(E) et (E’) . On définit d’ abord sur ~1 C (E ) - .11, C (E’ j en posant 8(X).f C X , df ~ . Alors il exis te un noyau de groupe d’automorphismes de V , dépendant d’un paramètre réel additif t, soit noterons 03B8(X) , qui opère et sur = ~ c~ (M , t), M --3~ opère Ce groupe t = 0 , tes on (qui 6(X) ne tel que, pour toute f onction sur obtient A(E) et .il (E’ ) , et, l’opérateur 8 (X ) , Il se f, en dérivant par rapport à commute d avec (E’ ) ) ; (sur rieur, intérieur ou scalaire), d’un produit ;3 en particulier, on sur pour applique A(E) prendre 03B8 {X ) sur pour suivan- d’automorphismes): la formule et règles calculs à l’ aide des nécessitent pas la recherche du groupe t A d’un produit (exté- classique donnant (E t ) ~ a {X ) est la dérivée une déri- vation. Si on applique 6(X) aux champs de vecteurs, on obtient 6 {X ) .Y ;$ on a la formule fondamentale qui conduit à noter l’identité de Jacobi. ~X ~ Y] le champ de vecteurs 6(X).Y . Alors (1 ) donne H. CARI’AN Enfin, la "f ormule fondamentale du calcul des variations" : on a différentielles extérieures, (Démonstration : les 2 membres égales sur les fonctions). 5. n° 2 , comme au sont des dérivations le qui commutent produit intérieur. avec d et sont Lie. Groupes de V i(X) désigne, où désignant la variété d’un groupe de Lie G, on ex le sous-espace de notera formé des champs de vecteurs invariants par les translations à gauche du groupe G ; on notera 4~’ le sous-espace de E’ formé des formes différentielles (de degré un) invariantes à gauche. a: et (X.’ sont deux espaces vectoriel* de dimension n sur le corps des réels R , et sont en dualité. L’algèbre extérieure E ~(a’) s’identifie à la sous-algèbre les extérieures invariantes à à l’opérateur et est stable pour gauche (.~C{Q’ ) rentiation extérieure. des formes différentiel- A(E’) formée de d de diffé- constantes, identifié est le corps des fonctions R ). Si X e 0: , le groupe d’automorphismes de V (cf . n° 4 ) est le sous-groupe de G ; trajectoi- défini par X groupe des translations à droite par les éléments du re de l’élément neutre. Donc A (a) et A ( Of’) sont stables pour .En X E. éléments particulier, sur si lesquels 6(X) X et Y s’annule sont dans quel CC, que soit [X , Y] 8(X ) , est dans si et Les . sont les éléments X ~ 03B1 invariants à la fois par les translations à gauche et par les translations à droite. On les appellera éléments invariants (tout court). Comme Autrement 8(X) dit, est nul 8 (X ) sur sur les scalaires les formes est (fonctions constantes), transposé de - e(X) on a : sur les champs, de vecteurs. L’espace vectoriel a , (X , Y ) .~ ~ X , Y ~ de muni de la structure définie par dans est l’algèbre l’application de Lie du groupe G. .~ 6. Algèbres de Lie. part d’une algèbre de Lie abstraite Û (définition classique), prise sur un corps K provisoirement quelconque. Soit n la dimension de l’espace vectoriel sur K . On va tout construire à partir de la structure de a , en prenant ~ comme définitions les relations établies plus haut dans le cas du corps R . On LES TRAVAUX DE KOSZUL, I On notera désormais. x, y , ~.. les G~~ l’espace vectoriel dual les éléments de J1. (et) ; éléments a’ ; (~ , ~ , ; x’ , y’ ceux de : ceux de .~ ( a’ ) . On définit A (x) , pour x E ~C ~ , ~g’ ,, Soit ... ... étant défini sur a et e(x) a’ , sur transposé de de h ( Oc’ ) ) , sur c’est une est à définit, commute est nul une (resp;. s’appellent forment un sous-algèbre J . , endomorphisme ~ sur les a ;3 il commute ~. (a’) , de nul sur les dans les 8(x) , et satisfait à , 8(x) , on a avec caractérisée par I~ ~(~j , l’endomorphisme sur avec unique, antidérivation, ~ applique ~.p ~ OC’) On de conduit à définir opérateur à ~~_0; x A (a) tel que scalaires, tel (2) tout 0(x) qui opère éléments de A( Oi’) sur bi-invariants. Les éléments invariants de sous-algèbre J , ceux La relation un ou Les et à prolonge 8(x) soit une - 0(x) opérant sur .~.(Oc’) . lesquels 0 (x ) s’annule pour éléments invariants une le dérivation. Le par la condition que est on 0, ô ô transposé dans applique /1,~~’(aj , enfin d’où par récurrence la f ormule explicite L’opérateur d ("algèbre cohomologie, notée H(a’) . L’opérateur définit un groupe d’homologie noté H(a) cation dans H(~) et parce et que a en dualité, d’un groupe compact connexe, l’espace (topologique) donc cochaînes"), â, ; il sur n’est pas sont naturellement sont des ont en définit algèbre de chaînes") .A (à) ("algèbre n’y a pas, en général, de multipli- une une des antidérivation. dualité ; pour chaque degré p, méme dimension. Si Oc est l’algèbre de Lie H(C’) s’identifie à l’algèbre de c ohomologie de d’après le théorème de de Rham. Ceci prouve que du groupe, H. CARTAN deux groupes et connexes, localement compacta Dans tous les cas, la dimension commune de p-ième nombre de Betti de l’algèbre de Lie isomorphes, ont même nombre de Betti. s’appellera et Oc le . développement. - Expressions de S et à à l’aide d’une base de la base duale (xk) de ( K de caractéristique 1: 2) ; Sommaire du de X et C( unimodulaire : "ad j ointe" ) , la chaîne l4) a une de 03B8(x) , considéré trace nulle, quel degré n est Si a est unimodulaire : ceci sur un correspond endomorphisme de 03B1 (représentation soit x 6 ù ;3 condition équivalente : comme que cycle 3 condition équivalente : 03C9 L oc. définit ce au (xk) un isomorphisme de est invariante. ït~(~) "théorème de dualité" de Poincaré. pour les nom- bres de Betti d’une variété. d’algèbre de Lie semi-simple. - Algèbre sans radical -- algèbre dont toutes les représentations sont complètement réductibles (au moins si K de carac( C : centre de a ) est semi-simple, on a un isomortéristique 0). Si phisme canonique de H ( a’ ) sur $ ’ , de H (Ot) sur 3 (d’où : structure multiplicative de H(tt) dans ce cas). Notion Si a est sions 1 et 2 semi-simple, son sont nuls, le 3e vectoriel des f orme s est une f (x, y ) égal nul, les nombres de Betti pour les dimen- nombre de Betti est quadrati que s invariante s (une égal à la dimension de forme quadratique l’espace invariante bilinéaire telle que COROLLAIRE. - Si Betti est centre est K est quasi-réel maximale à 1 . 12 et 03B1 simple, le 3e nombre de