Géométrie différentielle : exercices
Séance 8
Exercice 1.
1. Vérifier que R2muni du crochet [,]défini par
[ae1+be2, ce1+de2]=(ad −bc)e2
est une algèbre de Lie de dimension 2, non-abélienne.
2. Montrer que toute une algèbre de Lie non-abélienne de dimension 2est isomorphe à
l’algèbre introduite ci-dessus.
3. Si deux algèbres de Lie abéliennes ont même dimension, sont-elles isomorphes ?
Correction.
1. Il faut vérifier que ce crochet est bien défini (c’est le cas, par unicité des composantes
dans une base), qu’il est antisymétrique (c’est clair), et qu’il satisfait à l’identité de
Jacobi (c’est un calcul immédiat ; on peut également remarquer qu’en dimension 2,
l’identité de Jacobi est impliquée par l’antisymétrie).
2. Soit {e, f }une base d’une algèbre de Lie non-abélienne quelconque (réelle, tout de
même). On peut exprimer le crochet de deux éléments quelconques de cette algèbre :
[ae +bf , ce +df ]=(ad −bc)[e, f ]
(grâce à la bilinéarité et l’antisymétrie). Ceci nous incite à définir y= [e, f ], qui un
élément de l’algèbre et donc s’écrit y=αe +βf pour certains coefficients αet β.
On cherche maintenant un élément xtel que {x , y }soit une base de notre algèbre,
et [x , y ] = y. Lorsque α6= 0, on peut prendre x=−f
α; et si α= 0 on prendra
x=e
β.
L’existence de cette base {x , y }termine l’exercice, car il suffit de prendre l’unique
isomorphisme linéaire qui envoie xsur e1et ysur e2pour obtenir en fait un isomor-
phisme d’algèbre de Lie sur l’algèbre définie au point précédent.
3. Oui, car deux espaces vectoriels de même dimension sont isomorphes, et que tout
isomorphisme d’espaces vectoriels est un isomorphisme d’algèbre de Lie lorsque le
crochet est nul.
Exercice 2. Si X, Y ∈X(M)et f∈C∞(M,R), calculer [f X, Y ].
Correction. Par définition, pour toute fonction g∈C∞(M,R), on a
[f X, Y ]g= (f X ◦Y)(g)−(Y◦f X)(g)
=f X(Y(g)) −Y(f X(g))
=f XY (g)−Y(f)X(g)−f Y X(g)
=f[X, Y ]g−Y(f)X(g)=(f[X, Y ]−Y(f)X) (g)
donc [f X, Y ] = f[X, Y ]−Y(f)X6=f[X, Y ]!