Correction
Première partie (25 points)
Corrigé des Questions (15 points)
I. Une scène décisive
1. Relevez précisément dans le début du texte les éléments qui indiquent où et quand se déroule la scène. (1
point)
La scène se déroule "dans un coin de la cour","une après-midi, à la récréation de quatre heures".
2. « Je me souviens encore du singulier effet que me produisit cette menace. »
a) Identifiez le temps de chacun des verbes (0,5 point)
Le premier verbe, "souviens", est au présent (de l'indicatif).
Le second, "produisit", est au passé simple.
b) Donnez-en la valeur. (1 point)
Pour le premier verbe, "souviens", il s'agit d'un présent d'énonciation.
Le passé simple du second, "produisit", exprime un fait unique du passé, envisagé dans sa globalité : l'instant
où le narrateur a éprouvé ce "courage énorme".
c) A quelles époques de la vie du narrateur renvoient-ils ? (1 point)
Le premier verbe, "souviens", renvoie au présent du narrateur, au moment où il se remémore ces événements,
probablement à l'âge adulte.
Le second, "produisit", renvoie au passé du narrateur, à son enfance.
3. « Il m'initia d'un ton un peu rude, comme un conscrit dans l'énergie duquel on a une médiocre confiance. »
a) Dans le contexte de la phrase, expliquez le sens du verbe « initier ». (0,5 point)
"Initier" signifie ici "informer", "mettre dans la confidence". Le grand Michu révèle son projet secret au
narrateur.
b) Quelle figure de style est utilisée dans cette phrase ? (0,5 point)
C'est une comparaison.
c) Expliquez le rapport qu’elle établit entre les deux personnages. (0,5 point)
Cette comparaison établit un rapport hiérarchique et militaire entre les deux protagonistes : l'instructeur "au
ton rude" et le "conscrit".
II. Le grand Michu et le narrateur
1. Dans l’ensemble du texte, relevez quatre mots ou expressions qui permettent de dresser un portrait physique
de Michu. (1 point)
Michu est un "grand [...] gaillard aux poings énormes" et aux "yeux gris" qui parle d'une "voix grasse de
paysan à peine dégrossi".
2. « Il avait un air grave qui me frappa d'une certaine crainte; car le grand Michu était un gaillard, aux poings
énormes, que, pour rien au monde, je n'aurais voulu avoir pour ennemi. »
Relevez les deux propositions subordonnées. Précisez leur classe grammaticale. (1,5 point)
Cette phrase contient deux propositions subordonnées relatives :
1
- "qui me frappa d'une certaine crainte"
- "que, pour rien au monde, je n'aurais voulu avoir pour ennemi."
3. D’après vos réponses aux questions 1 et 2, précisez le sentiment que Michu inspire au narrateur. (0,5 point)
Michu inspire de la crainte au narrateur.
4. Quel autre effet Michu produit-il sur le narrateur ?
Relevez, dans la suite du texte, deux mots ou expressions qui justifient votre réponse. (1,5 point)
Le narrateur éprouve également de l'admiration pour ce personnage (il est "en admiration", "flatté d'être de
quelque chose avec lui").
5. « Je me souviens encore du singulier effet que me produisit cette menace. Elle me donna un courage
énorme. »
a) Donnez le sens de « singulier » dans le contexte de la phrase. (0,5 point)
"Singulier" signifie ici "unique", "particulier", "paradoxal".
b) En quoi cet adjectif est-il approprié pour évoquer la réaction du narrateur ? (0,5 point)
La menace proférée par Michu devrait intimider le narrateur, lui faire peur, or c'est tout le contraire, elle lui
donne "un courage énorme". C'est paradoxal, "singulier".
III. Un sujet bien mystérieux
1. « Écoute, me dit-il de sa voix grasse de paysan à peine dégrossi, écoute, veux-tu en être ? »
a) Quelle est la classe grammaticale de « en » ? (0,5 point)
« En » est un pronom.
b) Que représente ce mot ? (0,5 point)
Ce pronom représente le "complot" et les élèves qui le préparent. La question peut-être reformulée ainsi :
"Veux-tu participer à ce complot ?"
2. Dans l’ensemble du texte, citez quatre indices qui soulignent le caractère mystérieux du projet de Michu. (1
point)
Le projet de Michu n'est pas tout de suite nommé (un simple pronom dans la première réplique), ce qui lui
donne un caractère mystérieux encore accentué par le lexique utilisé par le narrateur ("secret", "confidence")
et enfin par l'attitude de Michu qui s'exprime "à voix basse" d'un "air grave".
3. « Bast ! me disais-je, ils peuvent bien me donner deux mille vers ; du diable si je trahis Michu ! »
a) Comment les paroles sont-elles rapportées ? (0,5 point)
Les paroles sont rapportées au discours direct.
b) Que révèlent-elles sur l’état d’esprit du narrateur ? (0,5 point)
L'interjection ("Bast !"), les exclamations et le dénigrement du risque ("ils peuvent bien me donner deux mille
vers") montrent la détermination du narrateur.
4. D’après l’ensemble des questions et votre lecture du texte, dites en quoi cet épisode a été déterminant dans
la vie du narrateur. (1,5 point)
Pour prouver son courage, sa valeur et sa fidélité en amitié, le narrateur s'apprête à transgresser les règles,
peut-être pour la première fois. Cet épisode semble avoir forgé son caractère en éveillant en lui le sens de
l'honneur et de la camaraderie.
2
Corrigé de la réécriture (4 points)
« Aussi, pendant que le grand Michu parlait, étais-je en admiration devant lui. Il m'initia d'un ton un peu rude,
comme un conscrit dans l'énergie duquel on a une médiocre confiance. Cependant, le frémissement d'aise, l'air
d'extase enthousiaste que je devais avoir en l'écoutant, finirent par lui donner une meilleure opinion de moi. »
Réécrivez ce paragraphe en mettant les verbes au présent de l’indicatif, et en remplaçant « le Grand Michu »
par « Les deux garçons ».
« Aussi, pendant que les deux garçons parlent, suis-je en admiration devant eux. Ils m'initient d'un ton un peu
rude, comme un conscrit dans l'énergie duquel on a une médiocre confiance. Cependant, le frémissement
d'aise, l'air d'extase enthousiaste que je dois avoir en les écoutant, finissent par leur donner une meilleure
opinion de moi. »
Corrigé de la dictée (6 points)
Ce jour là, ils traînaient le long des chemins et leurs pas semblaient alourdis de toute la mélancolie du temps,
de la saison et du paysage.
Quelques-uns cependant, les grands, étaient déjà dans la cour de l'école et discutaient avec animation. Le père
Simon, le maître, sa calotte en arrière et ses lunettes sur le front, dominant les yeux, était installé devant la
porte qui donnait sur la rue. Il surveillait l'entrée, gourmandait les traînards, et, au fur et à mesure de leur
arrivée, les petits garçons, soulevant leur casquette, passaient devant lui, traversaient le couloir et se
répandaient dans la cour.
Louis PERGAUD - La Guerre des boutons
Deuxième partie (15 points)
Corrigé de la rédaction :
La révolte a lieu. Le narrateur est puni. Il écrit à sa mère pour raconter les faits et justifier sa participation au
complot.
Rédigez cette lettre, qui comportera une partie narrative et développera les arguments avancés par le narrateur
pour expliquer son adhésion au projet de Michu.
Critères de réussite :
- respect des codes de la lettre
- respect de la situation d’énonciation
- cohérence par rapport au texte de départ.
- Utilisation des discours narratif et argumentatif (présence de plusieurs arguments).
- Correction de la langue : respect de la construction des phrases, précision du vocabulaire, respect de
l’orthographe.
" Internat de Nanterre Le 2 octobre 1852
Salle d'étude
Ma chère maman chérie,
Je t'écris depuis l'étude où je travaille depuis déjà deux heures. Il faut que je te l'avoue : j'ai été puni... Non, ma
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petite maman, ne t'énerve pas contre moi, ne pleure pas, ne t'en fais pas, ce n'est pas bien grave ! Je n'ai plus
qu'à recopier cinquante-quatre fois : "Je ne dois pas lancer de petits pois au réfectoire avec ma petite cuillère",
et je serai libre de quitter l'étude !
Maintenant, laisse-moi te raconter comment ça c'est passé. Quand Michu s'est présenté devant moi, qu'il m'a
conduit dans un coin de la cour pour me demander si je souhaitais participer, je n'ai pas pu refuser. Tu sais,
Michu, il est très costaud, ses poings sont énormes, il est très grand, c'est un véritable gaillard... Il est
beaucoup plus fort que moi tu sais. Non pas qu'il m'aurait battu mais il m'aurait traité de traître et plus
personne ne m'aurait plus parlé à l'école.
J'avais vraiment envie de participer, c'est un privilège, tu sais, de faire partie de la bande à Michu. Tu ne peux
pas savoir ce que j'ai ressenti lorsqu'il m'a dit : "Tu es des nôtres." D'un seul coup, je me suis senti intégré
dans une vraie fratrie. Je me suis senti enfin un homme.
Nous n'avons pas fait beaucoup de dégâts, et puis c'était trop rigolo ! Tu aurais dû voir le sol de la cantine
jonché de petits pois et d'épluchures de bananes ! C'était fantastique ! Toute la bande s'y est mise en même
temps, un vrai raffut.
En plus, on a déjà tout remis en ordre : après les cours hier, nous avons dû retourner au réfectoire pour tout
laver. Le carrelage n'a jamais autant brillé !
Tu sais maman, je fais maintenant partie de la bande à Michu, je suis un homme, je ne suis plus un petit
garçon. J'ai déjà été bien puni alors attends-moi avec un grand sourire !
Je t'embrasse de tout mon cœur,
Ton fils,
Gaspard "
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