essentiellement de femelles (vaches, brebis, chèvres, etc) ;
les chasseurs qui traquent et tuent les animaux dont ils
consomment avec leurs familles la chair tout en récupé-
rant les peaux et les os. Ces deux mondes ont fini par
s’influencer l’un l’autre sans se confondre.
A Brauron, ils sont présents, peu à peu mêlés :
➵Artémis est une femme, mais chasseresse.
➵les animaux sauvages sont présents mais ce sont des
petites femelles.
➵l’eau nécessaire à tous et indispensable aux cultivateurs.
➵le feu pour chauffer la nourriture & griller la viande.
Artémis est ainsi plus qu’une divinité plus ou moins mêlée
aux querelles des dieux de l’Olympe, et ceux qui l’hono-
rent sentent que sous son nom, il est question de tout ce
qui rend la vie possible.
A Brauron, on a continué à prier Dieu, une petite chapelle
byzantine est construite sur les ruines du temple d’Artémis.
MARATHON
➥Même si l’on sait peu de choses de l’histoire grecque, on
connaît le nom de Marathon, ne serait-ce que par le nom
d’une course à pied de 40 km environ, temps fort des Jeux
Olympiques, épreuve à la mode dans un nombre croissant
de villes du monde.
➥C’est une bataille qui eut lieu pendant l’été 490 av JC entre
les Athéniens et leurs alliés d’un côté, les Perses et les
leurs, les Barbares, de l’autre.
➵9000 Grecs peut-être contre 20.000 adversaires (Héro-
dote estime leur nombre à plus de 100.000).
➵La tactique d’enveloppement par les ailes du général Mil-
tiade est un classique du genre ; elle coûta la vie à 200
Grecs dont les restes calcinés et mêlés à ceux d’animaux
sacrifiés sont déposés dans deux tumulus aménagés sur
le champ de bataille lui-même.
➵Un messager envoyé par Miltiade courut annoncer la
nouvelle à Athènes et mourut d’épuisement, sa mission
accomplie.
➥La victoire d’Athènes, renouvelée dix ans plus tard à Sala-
mine et à Platées, donna à l’esprit grec un prestige
immense qui traverse les siècles.
SOUNION
➥Le lieu
Un cap entre mer Egée et golfe Saronique à 68 km du port
d’Athènes, Le Pirée.
Par la terre on peut l’atteindre par une route littorale qui
traverse des stations balnéaires. La pression immobilière
est forte avec la menace d’un ruban continu de construc-
tions comme, par exemple, sur la Côte d’Azur.
Une autre route traverse la Mésogée (“du milieu des
terres”), c’est la route antique qui contourne l’Hymette
par Brauron et Laurion
➥Un site utilitaire
Le cap a fonctionné à la fois comme un poste d’observa-
tion et un poste de signalisation, dans un temps où la mer
Egée était redoutée par les marins à bord de leurs
modestes embarcations. Doubler Sounion rassurait défini-
tivement ceux qui naviguaient vers le Pirée et ceux qui s’en
éloignaient se retournaient sans doute plusieurs fois.
Les Athéniens aménagèrent le cap : un temple pour Poséi-
don, un autre pour Athéna, une petite garnison, des instal-
lations pour l’entretien de quelques navires, une bourgade.
➥Le temple de Poséidon
Sous le marbre blanc, les fondations en calcaire brun rouge
d’un premier temple détruit par les Perses en 480 av JC.
Ce marbre blanc et lumineux a beaucoup fait pour sa
réputation. Les architectes ont soigné leur travail, limitant
par exemple le nombre des cannelures par colonne (16 au
lieu de 20) pour tenir compte de l’exposition au vent
marin, renonçant ici au galbe pour des colonnes de taille
modeste, etc.
Texte : MM. Dominique LARDET & Bernard VALETTE -
Conception et réalisation : Michèle GOZARD - Edition 2002
LA TACTIQUE DES HOPLITES À MARATHON
" Les hommes avaient pris leurs positions, les sacrifices
étaient favorables; alors les
Athéniens, lâchés contre les Bar-
bares les chargèrent en courant.
Huit stades au moins (environ
1500m) séparaient les deux armées.
Quand les Perses les
virent arriver au pas
de course, ils se pré-
parèrent à soutenir le
choc, mais ils les pre-
naient pour des fous
courant à leur perte,
ces hommes si peu
nombreux qui
attaquaient en courant, sans cavalerie et sans
archers. Ce fut leur première impression;
mais les Athéniens les assaillirent bien
groupés et combattirent avec une bravoure
admirable. Ils furent, à notre connaissance,
les premiers Grecs à charger l’ennemi à la
course, les premiers aussi à soutenir la vue du
costume mède"
Hérodote VI,112 (traduction A. Bargnet)
RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES,
DÉCOUVERTES ARTISTIQUES …
• L’autel de Poséidon - c’est toujours l’un des premiers élé-
ments d’un enclos sacré (
téménos
). En avant du temple, au
sud-est, un rectangle de roc aplani en constitue peut-être
l’emplacement.
• Deux grandes statues archaïques (découvertes enfouies,
côté Est, en 1906), des kouroï (peut-être Castor et Pollux,
divinités tutélaires des marins) sans doute érigés, côté sud,
sur la partie la plus élevée du promontoire, pour être aperçus
de loin. Elles sont visibles au musée national d’Athènes.
• Stèles votives, ex-voto, décrets présents partout dans le
sanctuaire. Songeons surtout à la sereine gravité du relief
votif de l’
Autostéphanoumenos
, jeune athlète vainqueur "se
couronnant lui-même".
• La décoration sculptée du temple : frise dorique en marbre
de Paros représentant probablement la Gigantomachie, la
Centauromachie, les exploits de Thésée (thèmes athéniens
par excellence). Quelques-unes de ces métopes, très détéri-
orées, sont visibles le long du mur d’enceinte avant d’arriver
sur le devant du temple.
• Une belle grille métallique fermant l’opisthodome pour pro-
téger les offrandes et surtout “l’argent de Poséidon", dîme des
revenus des proches mines de Laurion (exploitées à partir de
484).