GRECE SANCTUAIRES DE L’ATTIQUE Scala Oropos Amphiareion ••• UN ENSEMBLE COHÉRENT Rhamnonte ••• ➥ Lieux de culte ou de pouvoir? Grammatico Mt Par nès Noter qu’ils sont périphériques, qu’ils assurent la surveillance de la côte : Sounion, Brauron, Amphiareion, Rhamnonte. Au large, des voies navigables très fréquentées par les marchands, les pêcheurs et, à l’occasion, par des agr esseurs. Marathon Mt Pentélique MER ÉGÉE ➥ Ils témoignent tous d’un rapport intime avec la nature ren- voyant à des temps où l’homme ne prétend pas la dominer. Les grands éléments présents à peu près partout : le vent, l’eau, la végétation, les animaux, certains “interfaces” privilégiés comme les sources au coeur de Brauron, d’Amphiaréion, etc . ➥ Des points communs entre tous ces sites : des données natu- relles, une intervention de la mythologie pour donner un sens à cette conscience et rapidement une dimension économique antérieure ou postérieure à la “découverte” du site. Impossible de séparer le moindre aspect de la vie quotidienne de ces temps d’une dimension spirituelle ou religieuse. Cas particulier : Marathon AMPHIAREION ➥ Au fond d’un vallon calme et frais, une source. Ses eaux ont une ancienne et solide réputation de vertu curative. On y vient autant en pèlerin qu’en malade pour consulter Amphiaraos, héros, guérisseur et devin ; son histoire a ses racines à Thèbes où il participe aux tragiques querelles des enfants d’Oedipe. ➥ La consultation implique un certain nombre de gestes dont une nuit de sommeil dans un dortoir ou abaton. Les songes ont un sens, du sens, et le consultant-patient s’en remet, plutôt confiant, aux prêtres pour que sa visite lui soit profitable. ➥ Les principaux monuments : le temple d’Amphiaraos, l’abaton et un théâtre ; on y met en scène des épisodes de la vie du héros pour rafraîchir les souvenirs et la confiance des spectateurs qui la manifestent par leurs offrandes. Le flot des visiteurs pendant des siècles encore confirme que cette confiance n’était pas mal placée. Restitution du site d'Amphiaréion. Notez le long portique d'incubation (abaton) où les malades s'allongeaient dans l'attente de la visite de la divinité pendant leur sommeil. Athènes Le Pirée Mt Hymette Brauron ••• Glyphada Vouliagméni GOLFE Laurion SARONIQUE ••• Cap Sounion BRAURON Un sanctuaire particulièrement vénéré, même s’il est difficile à “lire” pour les passants d’aujourd’hui. ➥ Le site Dans une petite plaine à proximité de la mer un rocher. Au pied de ce rocher, une source. La plaine pour les paysans et leurs cultures, la montagne pour les bûcherons, les chasseurs et les troupeaux! ➥ Le culte On y honore Artémis Brauronia, pour, dit la légende, apaiser sa colère causée par la mise à mort d’une ourse qui avait tué une jeune fille du coin. Artémis exige, en outre, qu’on lui consacre un certain nombre de fillettes ou “ourses” jusqu’à la célébration, tous les cinq ans, de sa fête . On y honore aussi Iphigénie dont on dit qu’elle vient y mourir au terme d’un destin peu ordinaire. La jeune fille va être sacrifiée pour calmer l'irritation d'Artémis et permettre ainsi le départ de l'expédition contre Troie que commande son père, le roi Agamemnon : à l’instant fatal, la déesse remplace la princesse par une biche tandis qu'Iphigénie s’exile en Tauride (la Crimée d’aujourd’hui). ➥ Qu’est-ce que tout cela signifie? Dans les temps les plus anciens deux manières de vivre ont fonctionné, parfois en s’ignorant, parfois en s’affrontant. Les paysans qui cultivent et récoltent, gardent les troupeaux composés LA TACTIQUE DES HOPLITES À MARATHON " Les hommes avaient pris leurs positions, les sacrifices étaient favorables; alors les Athéniens, lâchés contre les Barbares les chargèrent en courant. Huit stades au moins (environ 1500m) séparaient les deux armées. Quand les Perses les virent arriver au pas de course, ils se préparèrent à soutenir le choc, mais ils les prenaient pour des fous courant à leur perte, ces hommes si peu nombreux qui attaquaient en courant, sans cavalerie et sans archers. Ce fut leur première impression; mais les Athéniens les assaillirent bien groupés et combattirent avec une bravoure admirable. Ils furent, à notre connaissance, les premiers Grecs à charger l’ennemi à la course, les premiers aussi à soutenir la vue du costume mède" Hérodote VI,112 (traduction A. Bargnet) essentiellement de femelles (vaches, brebis, chèvres, etc) ; les chasseurs qui traquent et tuent les animaux dont ils consomment avec leurs familles la chair tout en récupérant les peaux et les os. Ces deux mondes ont fini par s’influencer l’un l’autre sans se confondre. A Brauron, ils sont présents, peu à peu mêlés : ➵ Artémis est une femme, mais chasseresse. ➵ les animaux sauvages sont présents mais ce sont des petites femelles. ➵ l’eau nécessaire à tous et indispensable aux cultivateurs. ➵ le feu pour chauffer la nourriture & griller la viande. Artémis est ainsi plus qu’une divinité plus ou moins mêlée aux querelles des dieux de l’Olympe, et ceux qui l’honorent sentent que sous son nom, il est question de tout ce qui rend la vie possible. A Brauron, on a continué à prier Dieu, une petite chapelle byzantine est construite sur les ruines du temple d’Artémis. MARATHON ➥ Même si l’on sait peu de choses de l’histoire grecque, on connaît le nom de Marathon, ne serait-ce que par le nom d’une course à pied de 40 km environ, temps fort des Jeux Olympiques, épreuve à la mode dans un nombre croissant de villes du monde. ➥ C’est une bataille qui eut lieu pendant l’été 490 av JC entre les Athéniens et leurs alliés d’un côté, les Perses et les leurs, les Barbares, de l’autre. ➵ 9000 Grecs peut-être contre 20.000 adversaires (Hérodote estime leur nombre à plus de 100.000). ➵ La tactique d’enveloppement par les ailes du général Miltiade est un classique du genre ; elle coûta la vie à 200 Grecs dont les restes calcinés et mêlés à ceux d’animaux sacrifiés sont déposés dans deux tumulus aménagés sur le champ de bataille lui-même. Texte : MM. Dominique LARDET & Bernard VALETTE Conception et réalisation : Michèle GOZARD - Edition 2002 ➵ Un messager envoyé par Miltiade courut annoncer la nouvelle à Athènes et mourut d’épuisement, sa mission accomplie. ➥ La victoire d’Athènes, renouvelée dix ans plus tard à Salamine et à Platées, donna à l’esprit grec un prestige immense qui traverse les siècles. SOUNION ➥ Le lieu Un cap entre mer Egée et golfe Saronique à 68 km du port d’Athènes, Le Pirée . Par la terre on peut l’atteindre par une route littorale qui traverse des stations balnéaires. La pression immobilière est forte avec la menace d’un ruban continu de constructions comme, par exemple, sur la Côte d’Azur. Une autre route traverse la Mésogée (“du milieu des terres”), c’est la route antique qui contourne l’Hymette par Brauron et Laurion ➥ Un site utilitaire Le cap a fonctionné à la fois comme un poste d’observation et un poste de signalisation, dans un temps où la mer Egée était redoutée par les marins à bord de leurs modestes embarcations. Doubler Sounion rassurait définitivement ceux qui naviguaient vers le Pirée et ceux qui s’en éloignaient se retournaient sans doute plusieurs fois. Les Athéniens aménagèrent le cap : un temple pour Poséidon, un autre pour Athéna, une petite garnison, des installations pour l’entretien de quelques navires, une bourgade . ➥ Le temple de Poséidon Sous le marbre blanc, les fondations en calcaire brun rouge d’un premier temple détruit par les Perses en 480 av JC. Ce marbre blanc et lumineux a beaucoup fait pour sa réputation. Les architectes ont soigné leur travail, limitant par exemple le nombre des cannelures par colonne (16 au lieu de 20) pour tenir compte de l’exposition au vent marin, renonçant ici au galbe pour des colonnes de taille modeste, etc . RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, DÉCOUVERTES ARTISTIQUES … • L’autel de Poséidon - c’est toujours l’un des premiers éléments d’un enclos sacré (téménos). En avant du temple, au sud-est, un rectangle de roc aplani en constitue peut-être l’emplacement. • Deux grandes statues archaïques (découvertes enfouies, côté Est, en 1906), des kouroï (peut-être Castor et Pollux, divinités tutélaires des marins) sans doute érigés, côté sud, sur la partie la plus élevée du promontoire, pour être aperçus de loin. Elles sont visibles au musée national d’Athènes. • Stèles votives, ex-voto, décrets présents partout dans le sanctuaire. Songeons surtout à la sereine gravité du relief votif de l’Autostéphanoumenos, jeune athlète vainqueur "se couronnant lui-même". • La décoration sculptée du temple : frise dorique en marbre de Paros représentant probablement la Gigantomachie, la Centauromachie, les exploits de Thésée (thèmes athéniens par excellence). Quelques-unes de ces métopes, très détériorées, sont visibles le long du mur d’enceinte avant d’arriver sur le devant du temple. • Une belle grille métallique fermant l’opisthodome pour protéger les offrandes et surtout “l’argent de Poséidon", dîme des revenus des proches mines de Laurion (exploitées à partir de 484).