GRECE
SANCTUAIRES DE
L’ATTIQUE
BRAURON
Un sanctuaire particulièrement vénéré, même s’il
est difficile à “lire” pour les passants d’aujourd’hui.
Le site
Dans une petite plaine à proximité de la mer un
rocher. Au pied de ce rocher, une source. La
plaine pour les paysans et leurs cultures, la mon-
tagne pour les bûcherons, les chasseurs et les
troupeaux!
Le culte
On y honore Artémis Brauronia, pour, dit la
légende, apaiser sa colère causée par la mise à
mort d’une ourse qui avait tué une jeune fille du
coin.
Artémis exige, en outre, qu’on lui consacre un
certain nombre de fillettes ou “ourses” jusqu’à
la célébration, tous les cinq ans, de sa fête .
On y honore aussi Iphigénie dont on dit qu’elle
vient y mourir au terme d’un destin peu ordi-
naire. La jeune fille va être sacrifiée pour calmer
l'irritation d'Artémis et permettre ainsi le
départ de l'expédition contre Troie que com-
mande son père, le roi Agamemnon : à l’instant
fatal, la déesse remplace la princesse par une
biche tandis qu'Iphigénie s’exile en Tauride (la
Crimée d’aujourd’hui).
Qu’est-ce que tout cela signifie?
Dans les temps les plus anciens deux manières
de vivre ont fonctionné, parfois en s’ignorant,
parfois en s’affrontant. Les paysans qui cultivent
et récoltent, gardent les troupeaux composés
MER
ÉGÉE
GOLFE
SARONIQUE
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Cap Sounion
Athènes
Le Pirée
Glyphada
Vouliagméni
Scala
Oropos
Grammatico
Marathon
Laurion
Amphiareion
Rhamnonte
Brauron
Mt Hymette
Mt Parnès
Mt Pentélique
UN ENSEMBLE COHÉRENT
Lieux de culte ou de pouvoir?
Noter qu’ils sont périphériques, qu’ils assurent la surveillance de la
côte : Sounion, Brauron, Amphiareion, Rhamnonte. Au large, des
voies navigables très fréquentées par les marchands, les pêcheurs
et, à l’occasion, par des agresseurs.
Ils témoignent tous d’un rapport intime avec la natureren-
voyant à des temps l’homme ne prétend pas la dominer. Les
grands éléments présents à peu près partout : le vent, l’eau, la
végétation, les animaux, certains “interfaces” privilégiés comme les
sources au coeur de Brauron, d’Amphiaréion, etc .
Des points communs entre tous ces sites : des données natu-
relles, une intervention de la mythologie pour donner un sens à
cette conscience et rapidement une dimension économique anté-
rieure ou postérieure à la “découverte” du site. Impossible de
séparer le moindre aspect de la vie quotidienne de ces temps d’une
dimension spirituelle ou religieuse.
Cas particulier : Marathon
AMPHIAREION
Au fond d’un vallon calme et frais, une source. Ses eaux ont une
ancienne et solide réputation de vertu curative.
On y vient autant en pèlerin qu’en malade pour consulter Amphia-
raos, héros, guérisseur et devin ; son histoire a ses racines à
Thèbes il participe aux tragiques querelles des enfants
d’Oedipe.
La consultation implique un certain nombre de gestes dont une
nuit de sommeil dans un dortoir ou abaton. Les songes ont un
sens, du sens, et le consultant-patient s’en remet, plutôt confiant,
aux prêtres pour que sa visite lui soit profitable.
Les principaux monuments : le temple d’Amphiaraos, l’abaton et un
théâtre ; on y met en scène des épisodes de la vie du héros pour
rafraîchir les souvenirs et la confiance des spectateurs qui la mani-
festent par leurs offrandes. Le flot des visiteurs pendant des siècles
encore confirme que cette confiance n’était pas mal placée.
Restitution du site d'Amphiaréion. Notez le long portique d'incubation (abaton)
les malades s'allongeaient dans l'attente de la visite de la divinité pendant
leur sommeil.
essentiellement de femelles (vaches, brebis, chèvres, etc) ;
les chasseurs qui traquent et tuent les animaux dont ils
consomment avec leurs familles la chair tout en récupé-
rant les peaux et les os. Ces deux mondes ont fini par
s’influencer l’un l’autre sans se confondre.
A Brauron, ils sont présents, peu à peu mêlés :
Artémis est une femme, mais chasseresse.
les animaux sauvages sont présents mais ce sont des
petites femelles.
l’eau nécessaire à tous et indispensable aux cultivateurs.
le feu pour chauffer la nourriture & griller la viande.
Artémis est ainsi plus qu’une divinité plus ou moins mêlée
aux querelles des dieux de l’Olympe, et ceux qui l’hono-
rent sentent que sous son nom, il est question de tout ce
qui rend la vie possible.
A Brauron, on a continué à prier Dieu, une petite chapelle
byzantine est construite sur les ruines du temple d’Artémis.
MARATHON
Même si l’on sait peu de choses de l’histoire grecque, on
connaît le nom de Marathon, ne serait-ce que par le nom
d’une course à pied de 40 km environ, temps fort des Jeux
Olympiques, épreuve à la mode dans un nombre croissant
de villes du monde.
C’est une bataille qui eut lieu pendant l’été 490 av JC entre
les Athéniens et leurs alliés d’un côté, les Perses et les
leurs, les Barbares, de l’autre.
9000 Grecs peut-être contre 20.000 adversaires (Héro-
dote estime leur nombre à plus de 100.000).
La tactique d’enveloppement par les ailes du général Mil-
tiade est un classique du genre ; elle coûta la vie à 200
Grecs dont les restes calcinés et mêlés à ceux d’animaux
sacrifiés sont déposés dans deux tumulus aménagés sur
le champ de bataille lui-même.
Un messager envopar Miltiade courut annoncer la
nouvelle à Athènes et mourut d’épuisement, sa mission
accomplie.
La victoire d’Athènes, renouvelée dix ans plus tard à Sala-
mine et à Platées, donna à l’esprit grec un prestige
immense qui traverse les siècles.
SOUNION
Le lieu
Un cap entre mer Egée et golfe Saronique à 68 km du port
d’Athènes, Le Pirée.
Par la terre on peut l’atteindre par une route littorale qui
traverse des stations balnéaires. La pression immobilière
est forte avec la menace d’un ruban continu de construc-
tions comme, par exemple, sur la Côte d’Azur.
Une autre route traverse la Mésogée (“du milieu des
terres”), c’est la route antique qui contourne l’Hymette
par Brauron et Laurion
Un site utilitaire
Le cap a fonctionné à la fois comme un poste d’observa-
tion et un poste de signalisation, dans un temps la mer
Egée était redoutée par les marins à bord de leurs
modestes embarcations. Doubler Sounion rassurait défini-
tivement ceux qui naviguaient vers le Pirée et ceux qui s’en
éloignaient se retournaient sans doute plusieurs fois.
Les Athéniens aménagèrent le cap : un temple pour Poséi-
don, un autre pour Athéna, une petite garnison, des instal-
lations pour l’entretien de quelques navires, une bourgade.
Le temple de Poséidon
Sous le marbre blanc, les fondations en calcaire brun rouge
d’un premier temple détruit par les Perses en 480 av JC.
Ce marbre blanc et lumineux a beaucoup fait pour sa
réputation. Les architectes ont soigné leur travail, limitant
par exemple le nombre des cannelures par colonne (16 au
lieu de 20) pour tenir compte de l’exposition au vent
marin, renonçant ici au galbe pour des colonnes de taille
modeste, etc.
Texte : MM. Dominique LARDET & Bernard VALETTE -
Conception et réalisation : Michèle GOZARD - Edition 2002
LA TACTIQUE DES HOPLITES À MARATHON
" Les hommes avaient pris leurs positions, les sacrifices
étaient favorables; alors les
Athéniens, lâchés contre les Bar-
bares les chargèrent en courant.
Huit stades au moins (environ
1500m) séparaient les deux armées.
Quand les Perses les
virent arriver au pas
de course, ils se pré-
parèrent à soutenir le
choc, mais ils les pre-
naient pour des fous
courant à leur perte,
ces hommes si peu
nombreux qui
attaquaient en courant, sans cavalerie et sans
archers. Ce fut leur première impression;
mais les Athéniens les assaillirent bien
groupés et combattirent avec une bravoure
admirable. Ils furent, à notre connaissance,
les premiers Grecs à charger l’ennemi à la
course, les premiers aussi à soutenir la vue du
costume mède"
Hérodote VI,112 (traduction A. Bargnet)
RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES,
DÉCOUVERTES ARTISTIQUES …
L’autel de Poséidon - c’est toujours l’un des premiers élé-
ments d’un enclos sacré (
téménos
). En avant du temple, au
sud-est, un rectangle de roc aplani en constitue peut-être
l’emplacement.
Deux grandes statues archaïques (découvertes enfouies,
côté Est, en 1906), des kouroï (peut-être Castor et Pollux,
divinités tutélaires des marins) sans doute érigés, côté sud,
sur la partie la plus élevée du promontoire, pour être aperçus
de loin. Elles sont visibles au musée national d’Athènes.
Stèles votives, ex-voto, décrets présents partout dans le
sanctuaire. Songeons surtout à la sereine gravité du relief
votif de l’
Autostéphanoumenos
, jeune athlète vainqueur "se
couronnant lui-même".
La décoration sculptée du temple : frise dorique en marbre
de Paros représentant probablement la Gigantomachie, la
Centauromachie, les exploits de Thésée (thèmes athéniens
par excellence). Quelques-unes de ces métopes, très détéri-
orées, sont visibles le long du mur d’enceinte avant d’arriver
sur le devant du temple.
• Une belle grille métallique fermant l’opisthodome pour pro-
téger les offrandes et surtout “l’argent de Poséidon", dîme des
revenus des proches mines de Laurion (exploitées à partir de
484).
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