Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes

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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
Dossier pédagogique réalisé par Laurence Lissoir
Service pédagogique du Théâtre le Public :
Grégory Bergez [email protected] 02/724.24.23
Anne Mazzacavallo [email protected] 02/724.24.33
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
Les deux gentilshommes de Vérone de William Shakespeare
Comédie épique
Du 16/03/2013 au 27/04/2013 – Grande Salle
UNE CRÉATION ET COPRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC ET DE LA COMPAGNIE DU
PASSAGE. AVEC LE SOUTIEN DU DÉPARTEMENT DES AFFAIRES CULTURELLES DU
CANTON ET DE LA VILLE DE NEUCHÂTEL, DU SYNDICAT INTERCOMMUNAL DU
THÉÂTRE RÉGIONAL DE NEUCHÂTEL ET DE LA LOTERIE ROMANDE
Avec : Baptiste Blampain, Alexis Julemont, Jeanne Kacenelenbogen, Sherine Seyad, Réal
Siellez, Aurélie Trivillin, Philippe Vuilleumier, …
Mise en scène : Robert Bouvier
Créateur Lumière : Jonas Bülher
Synopsis :
Proteus, le cœur déchiré, doit quitter la belle Julia pour courir le monde avec son ami
Valentin (la belle excuse, entre nous). En cours de voyage, Valentin tombe amoureux de
Silvia, la douce et magnifique fille du Duc de Milan. Mais Proteus aussi est séduit par les
charmes de Silvia ! Tout est bon alors pour obtenir l’assentiment du père et l’amour de la
demoiselle : tromperies, fugues, travestissements, enlèvements,... Autour de nos
gaillards, gravitent encore de multiples personnages savoureux: Thurio, le rival imbécile,
Lucette, l'impertinente servante, le dévoué Sire Eglamour, tout droit sorti d'un roman de
chevalerie, ou encore Crabe, un chien bien incapable de se tenir en société. Les deux
gentilshommes divinisent leurs belles et exaltent l'amitié virile, mais où se cache le vrai
visage de l’amour ? Dans la forêt mystérieuse où toutes les rencontres et les
rebondissements sont possibles ?
Une des premières et des plus fraîches comédies de Shakespeare autour des thèmes
de l’amitié et de la fidélité. Une œuvre de jeunesse où l'on sent un William tout feu tout
flammes, épris de liberté, de fantaisie, et de romanesque, s'amusant des métamorphoses
qu'opère l'amour et jetant ses protagonistes passionnés dans un tourbillon de tromperies,
coups de théâtre, et folles tribulations.
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
I. Le metteur en scène : Robert Bouvier
Formé à l’école supérieure du théâtre
nationale de Strasbourg, Robert Bouvier
a joué dans une trentaine de spectacles
(mis en scène par Matthias Langhoff,
Jean-Louis Hourdin, Irina Brook, Adel
Hakim, Charles Tordjman, Marion
Bierry,…) et une vingtaine de films
(réalisés par Alain Tanner, Denis Amar,
Alain Resnais, Jean-Blaise Junod, Claude
Champion,…).
Il a réalisé trois courts métrages et un
moyen métrage et écrit plusieurs
adaptations de textes pour la scène ainsi
que des scénarios. Il a signé les mises en
scène de Peepshow dans les alpes, Saint don Juan, Cronopes et fameux, Artemisia, Roi de
rien et, avec la Compagnie du Passage, de Une lune pour les déshérités, Cinq hommes, Les
gloutons et Les estivants. Collaborant étroitement avec la metteuse en scène Anne-Cécile
Moser, il a également conçu et interprété le premier spectacle de La Compagnie du
Passage, Lorenzaccio.
Robert Bouvier a en outre mis en scène cinq opéras: La damnation de Faust, Le mariage
secret, Mefistofele, Don Giovanni et Don Carlo. Directeur du Théâtre du Passage depuis
2000, il est le directeur artistique de la Compagnie du Passage depuis sa création en 2003.
Vocabulaire théâtral : Le metteur en scène
Le metteur en scène est celui qui a pour première tâche de coordonner un spectacle. Il fut
nommé meneur de jeu, régisseur ou encore animateur. Au XIXème siècle, c’était le directeur
de théâtre ou bien l’auteur de la pièce qui en faisait office. Dans le cas d’un théâtre issu du
répertoire (ensemble des pièces jouées régulièrement dans un théâtre, nécessite une
troupe), c’était l’acteur principal qui, ayant mémorisé les placements des spectacles
précédents, réglait la mise en scène. Le mot « metteur en scène » date de 1874. L’histoire du
théâtre français donne André Antoine (1858-1943) comme étant le premier metteur en
scène. Mais c’est l’auteur dramatique Victorien Sardou (1831-1908), mettant lui-même en
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
scène ses pièces, qui avait donné le ton de la profession, entre caprices et colères. Quoi qu’il
en soit, le metteur en scène occupe une position de maitrise. Non seulement, il a le contrôle
du texte et de ses interprétations, mais il est également un directeur d’acteurs. Il sert le
texte et doit faire ressortir le meilleur de ses interprètes.
L’avènement du metteur en scène correspond à la disparition du souffleur (employé(e) qui
envoyait la réplique en cas de défaillance mémorielle.). En effet, même si cela nous semble
étrange, le comédien, jusque dans les années 1930, entre sur scène sans vraiment savoir son
texte. La mise en avant de l’intériorité a eu pour conséquence première la mémorisation du
texte.
Le metteur en scène possède également la maîtrise de l’espace.
Souvent, le metteur en scène sert de regard. Ce dernier est présent à chaque représentation
afin de soutenir les comédiens.
Mais le metteur en scène joue un rôle de plus en plus politique, c’est lui à qui il incombe
d’établir et d’entretenir des contacts avec la ville et l’Etat ; ce qui pèse sur son activité
artistique.
Etablissez une fiche synthèse sur le vocabulaire théâtral : metteur en scène, souffleur,
répertoire, comédiens.
II.
Avant la représentation : préparation des étudiants
II.1. Le théâtre
Généralités
Monstre de l’art, le théâtre concilie à la fois la littérature et le spectacle. Malgré cette
richesse, le théâtre reste un art que beaucoup d’élèves estiment poussiéreux par rapport
aux nouveaux médias qui les entourent : la télévision ou encore le cinéma. Cependant, cet
art de la représentation montre les conventions du monde dans lesquelles évoluent avec des
acteurs se travestissant, se modifiant pour donner vie à des personnages grâce à un travail
de voix et de mise en place gestuelle. Cette illusion théâtrale est le fruit d’un long labeur qui
demande la participation d’une équipe visible : les acteurs, le dramaturge mais également
des travailleurs de l’ombre : le metteur en scène, le costumier, le régisseur lumières, le
scénographe, le créateur lumière…
L’école du spectateur doit mettre en lumières tous ces métiers afin que étudiants soient
conscients du travail fourni et puissent le respecter lors de la représentation.
Conventions
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
Art de la représentation à part, le théâtre se dénote par rapport au cinéma et ou à la
télévision qui sont le quotidien de nos futurs amoureux du théâtre. Ainsi, à la différence du
cinéma ou de la télévision, la représentation est immédiate, il n’y a aucune barrière entre le
public et les spectateurs. C’est pourquoi, le spectateur en devenir doit être familiarisé avec
ces conventions : éteindre les téléphones portables, ne pas manger durant la
représentation, ne pas boire et surtout de garder ses judicieuses remarques pour la fin du
spectacle. La pièce de théâtre débute dès que les lumières sont interrompues ou encore
lorsque qu’un ou plusieurs comédiens arrivent sur la scène. Précédemment, c’étaient les
trois coups frappés avec un brigadier sur le plancher de la scène qui annonçaient le début de
la représentation. Cette dernière se termine lors de la sortie de tous les acteurs de la scène.
En fonction des applaudissements, les acteurs reviennent saluer le public et le travail de
l’équipe technique puis s’en vont en coulisses.
III.
Les Deux gentilshommes de Vérone de William Shakespeare
III.1. La comédie
La comédie, quelle que soit son origine ou son époque, présente une structure persistante et
des types de personnages qui traverseront les siècles sans peu de changement.
Deux types de société y coexistent :
1. Un premier groupe de personnages qui représente l’autorité, le pouvoir. Il s’agit
de personnages âgés, souvent des usurpateurs, des personnages obstacles.
2. Un deuxième groupe de personnages qui représente la jeunesse et qui se
retrouve au cœur même de la comédie, il s’agit là des réels héros de la comédie.
L’intrigue de la comédie est construite autour de l’opposition d’un personnage du premier
groupe à la satisfaction des désirs des héros du deuxième groupe.
Le dénouement de la comédie est toujours positif, le héros est reconnu dans une nouvelle
société, accepté, etc.
Les scènes de reconnaissance sont ritualisées par des festivités comme le banquet, le
mariage, le ballet, …)
Finalement, la société devient contrôlée par la jeunesse, elle est plus libre. Elle inclut un
maximum de personnages et le personnage-obstacle n’est pas rejeté trop sévèrement, sans
quoi la comédie se rapproche du drame.
Activité d’analyse :
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
Confrontez avec vos élèves la présentation des personnages de la pièce originale de
Shakespeare et relevez les caractéristiques qui rapprochent cette pièce d’une comédie.
Le duc de Milan, père de Silvia
Valentin et Protée, gentilshommes de Vérone
Antonio, père de Protée
Thurio, rival grotesque de Valentin.
Eglamou, compagnon de Silvia dans sa fuite.
Diligence, page bouffon de Valentin.
Lance, page de Protée.
Panthéon, intendant d’Antonio.
Un hôtelier, chez lequel Julia loge à Milan.
Bandits.
Julia, dame de Vérone, amoureuse de Protée.
Silvia, amoureuse de Valentin.
Lucette, suivante de Julia.
Valets et musiciens.
III.1.1. Caractéristiques de la comédie
Traditionnellement, la comédie se définit par trois critères qui l’opposent à la tragédie
- les personnages de condition modeste
- le dénouement heureux
- la finalité du rire
Etant une « imitation d’homme de qualité morale inférieure » selon Aristote, la comédie n’a
pas à puiser dans un fond historique ou mythologique (comme pour la tragédie) ; elle se
consacre à la réalité quotidienne et prosaïque des petites gens : d’où sa faculté d’adaptation
à toutes les sociétés, la diversité infinie de ses manifestations et la difficulté d’en déduire
une théorie cohérente. Quant au dénouement, non seulement il ne saurait laisser de
cadavres ou de victimes désenchantées, mais il débouche presque toujours sur une
conclusion optimiste (mariage, réconciliation, reconnaissance). Le rire du spectateur est
tantôt de complicité, tantôt de supériorité. Le public se sent protégé par la bêtise ou
l’infirmité du personnage comique : il réagit par un sentiment de supériorité aux
mécanismes d‘exagération, de contraste ou de surprise.
Apparue en même temps que la tragédie, la comédie grecque, et à sa suite toute pièce
comique, est le double de l’antidote du mécanisme tragique, car, elles possèdent le même
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
conflit : Œdipe. La tragédie joue de nos angoisses profondes et la comédie de nos
mécanismes de défense contre elles.
Les structures de la tragédie jouent sur une suite de motifs qui mènent les personnages vers
la catastrophe sans que le public puisse décrocher.
Les structures de la comédie, quant à elles, jouent sur l’idée soudaine, des changements de
rythme, du hasard et de l’invention scénique.
Mais la comédie ne bafoue pas pour autant l’ordre et les valeurs de la société. En fait, si
l’ordre est menacé par le travers comique du héros, la conclusion se charge de rappeler ce
dernier à l’ordre, parfois avec amertume, et de le réintégrer à la norme sociale dominante.
Comment parvenir au rire ?
Au théâtre, plusieurs formes de comique sont distinguées :
Le comique de caractère ou de personnage : le comique réside dans la personnalité,
les manières, le phrasé, les défauts et les manies des personnages.
Le comique de situation : le comique réside dans la situation incongrue ou
paradoxale. Il repose sur des quiproquos, des malentendus, ou des conjonctions
d'événements.
Le comique de mots ou de phrases : le comique réside dans les jeux de mots, les
défauts de prononciation, mais aussi d'images amusantes, de double sens,...
Le comique de gestes : le comique réside dans les coups, les chutes, les grimaces, les
mimiques.
Le comique de mœurs : le comique consiste à souligner les tendances d'une époque.
Après votre vision de la pièce, reprenez les différents types de comique et voyez par quel type
de personnages, ils sont portés.
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III.2. L’auteur : William Shakespeare
Activité de réécriture :
Travaillez avec vos étudiants l’activité résumante. Demandez-leur de ressortir les éléments
clés de la vie de Shakespeare ainsi que les dates de ses grandes œuvres.
William Shakespeare (né le 23 avril 1564, baptisé le 26 avril 1564, décédé le 23 avril 1616.)
naquit à Stratford Upon Avon, dans le Warwickshire, en Angleterre. Son père était un
marchand de cuir, qui était parvenu à entrer dans la bourgeoisie en épousant Mary Arden,
issue d'une famille respectable.
Alors qu'il était enfant, Shakespeare reçut une bonne éducation, suivant des cours
d'Histoire, de langue, de latin et de rhétorique.
Le 28 novembre 1582, Shakespeare épousa en hâte Anne Hathaway, alors que cette
dernière était déjà enceinte de plusieurs mois.
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
Nous perdons ensuite la trace de Shakespeare pendant près de dix ans. L'on ne sait rien de
ce qu'il fit au cours de cette période, mais l'on sait qu'il quitta Stratford pour rejoindre
Londres (sans doute vers 1587 ?), et que sa femme accoucha de plusieurs enfants : Susanna,
en mai 1583 ; ainsi que des jumeaux, Hamnet et Judith, en février 1585 (néanmoins, Hamnet
mourut jeune, en août 1596.).
Shakespeare, alors acteur et dramaturge, reparaît en 1592, vertement critiqué par le
pamphlétaire anglais Robert Greene, pour sa pièce Henri VI.
Peu après, en 1594, Shakespeare rentra en collaboration avec une compagnie théâtrale, le
Lord Chamberlain's Men (du nom de Lord Chamberlain, ministre responsable des
divertissement royaux, qui finançait alors la compagnie.).
Au fil du temps, Shakespeare finit par ne plus écrire que pour le Lord Chamberlain's Men, ne
dédaignant pas de monter sur la scène pour incarner l'un de ses personnages.
Suite à la mort d'Elizabeth I° et à l'avènement de Jacques I°, le roi, attiré par la popularité de
la troupe, rachète la compagnie qui fut renommé le King's Men. Shakespeare et ses
collaborateurs s'installèrent alors au théâtre du Globe[1].
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
Quelques documents du début du XVII° siècle attestent que Shakespeare avait amassé une
petite fortune, s'achetant une résidence dans les quartiers sud de Londres, ainsi qu'une
autre à Stratford.
La fin de vie de Shakespeare fut un peu agitée. Il fut assigné en justice pour avoir clôturé ses
terres, privant de revenus de nombreux paysans. En outre, son futur gendre fut accusé
d'avoir eu des relations sexuelles avec une autre personne que Judith, sa fiancée.
Shakespeare mourut le 23 avril 1616, à l'âge de 52 ans. Ses deux filles lui survécurent, mais
n'eurent pas d'enfants. De ce fait, il n'existe pas de descendants de cet auteur aujourd'hui.
L'oeuvre de William Shakespeare est considérable. En effet, ce dernier écrivit de
nombreuses pièces de théâtre (classées aujourd'hui en trois catégories : comédies,
tragédies, pièces historiques.).
Parmi les comédies les plus connues, nous pouvons citer Le songe d'une nuit d'été (1594.), La
mégère apprivoisée (1594.), Beaucoup de bruit pour rien (1598.), etc.
Pour les tragédies, citons Roméo et Juliette (1591.), Hamlet (1594.), Jules César (1599.),
Troïlus et Cressida (1602.), Othello (1604.), Le roi Lear (1605.), Macbeth (1606.), Coriolan
(1608.), Antoine et Cléopâtre (1607.).
Enfin, parmi les pièces historiques les plus renommées de cet auteur, citons Richard III
(1593.) et Le roi Jean (1596.).
Les dernières pièces de Shakespeare, écrites à partir de 1608, sont nommées les romances
tardives, et sont souvent considérées comme des pièces à problème (en effet, ces dernières
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
mêlent aspects comiques et tragiques.).
Shakespeare écrivit aussi des sonnets et des poèmes.
Signalons aussi que Shakespeare écrivit parfois certaines de ses pièces en collaboration avec
d'autres auteurs.
Notons que deux oeuvres de cet auteur ne sont pas parvenues jusqu'à nous : Peines d'amour
et peines gagnées (mais il s'agit peut être d'un autre nom de la pièce Beaucoup de bruit pour
rien.), et Cardenio, une pièce composée en collaboration avec un autre auteur.
Enfin, il existe des textes, écrits au XVII° siècles, dont Shakespeare fut peut être l'auteur,
mais nous n'en avons aucune preuve.
[1] Le théâtre du Globe était appelé ainsi car il était de forme ovale. Construit en 1598, il fut détruit
lors d'un incendie en 1613, puis reconstruit l'année d'après. Fermé en 1642, il fut détruit en 1644
pour faire place à des logements. En 1997, il fut construit une réplique quasiment exacte du théâtre
du Globe, située à une dizaine de mètre de l'emplacement historique.
III.3. Les deux gentilshommes de Vérone
Les Deux Gentilshommes de Vérone (The Two Gentlemen of Verona) est une comédie de
William Shakespeare qui date du début de sa carrière. Elle présente la liste de personnages
la plus réduite de tout le canon shakespearien et c'est dans cette pièce que Shakespeare met
pour la première fois en scène une jeune fille se déguisant en garçon. La pièce aborde les
thèmes de l'amitié et de la fidélité, mais elle doit une grande partie de sa saveur comique au
personnage du clown Lancelot, serviteur du changeant Proteus, et à son chien Crab « le plus
bel exemple de cabotinage de tout le théâtre shakespearien » selon un critique.
La date à laquelle fut créée la pièce est inconnue. Elle est mentionnée pour la première fois
dans une liste des pièces de Shakespeare établiée par Francis Mere dans un opuscule intitulé
Palladis Tamia qui paraît en 1598, mais de nombreux auteurs pensent qu'elle date du début
des années 1590. Une certaine « maladresse technique suggérant l'inexpérience » laisse à
penser qu'il s'agit peut-être de la toute première pièce du poète2. La dernière scène, dans
laquelle l'amant constant fait brutalement cadeau de la femme aimée à celui qui a essayé de
la violer en gage de réconciliation est souvent présentée comme preuve de l'inexpérience de
l'auteur par ceux qui défendent la thèse d'une œuvre de jeunesse3. La plus ancienne édition
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
de la pièce date de 1623 lorsqu'elle paraît dans la première anthologie de l'œuvre de
Shakespeare.
Source :
L'intrigue est inspirée de « L'Histoire de Felix et de Felismena » parue dans Diana, recueil
d'histoires de l'auteur portugais Jorge de Montemayor. Shakespeare pourrait en avoir lu une
traduction mais on sait qu'une pièce (aujourd'hui disparue) basée sur cette même histoire a
été jouée à Londres par la troupe de la reine (The Queen's Men) en 1585, ainsi Les Deux
Gentilshommes de Vérone peuvent n'être simplement qu'une adaptation de cette pièce.
Histoire :
Valentin et Proteus sont amis. Valentin veut voyager et voir le monde, Proteus, amoureux de
Julia, refuse d'abord de l’accompagner. Mais le père de Proteus, qui souhaite que son fils
acquière de l'expérience, l'envoie rejoindre Valentin à Milan. Julia et Proteus se font des
adieux déchirants.
À Milan Valentin est tombé amoureux de Silvia. Par un étonnant revirement Proteus oublie
Julia et tombe amoureux d'elle au point de calomnier son ami auprès du duc de Milan, le
père de Silvia, qui bannit le malheureux. Valentin erre dans la forêt où il rencontre une
troupe de gentilshommes bannis comme lui et devenus hors-la-loi. Ils lui proposent soit de
mourir soit de devenir leur chef.
Julia, sans nouvelles de Proteus et inquiète, prend l'habit de garçon et se rend à Milan. Là
elle découvre son infortune et entre au service de Proteus comme page. En remettant une
lettre à Silvia, elle apprend que celle-ci méprise Proteus et pleure la mort de Valentin
(nouveau mensonge de Proteus). Julia est perplexe. Elle ne peut ni haïr l'homme qu'elle
aime ni sa rivale innocente.
Exaspéré par son dédain, Proteus essaie de violer Silvia dans la forêt mais Valentin intervient
à point pour la sauver. Il se fâche puis se réconcilie avec Proteus, allant jusqu'à lui offrir Silvia
en gage d'amitié. La malheureuse Julia en perd connaissance ; son identité est révélée et
cette découverte rallume soudain la flamme de Proteus. Chacun retrouve sa chacune, les
hors-la-loi sont graciés et tout le monde retourne joyeusement à Milan.
Critique :
Cette pièce, une des moins remarquables de Shakespeare, ressemble à beaucoup d'égards à
un roman dialogué : cette idée se fortifie quand on lit, dans la Diane de Montemayor, la
nouvelle où le poète a sans doute puisé sa comédie : soit que la Diane lui eût été connue
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
dans une traduction, soit qu'un romancier anglais l'eût imitée ou refondue dans un autre
ouvrage.
Dans l'épisode de la Diane, nous voyons une bergère-amazone sauver trois
nymphes de la violence de trois hommes sauvages, et leur raconter ensuite, sur la rive d'une
onde au doux murmure, comment elle a été la victime des persécutions de Vénus, à qui sa
mère, dans une discussion mythologique, avait eu l'indiscrétion de préférer Pallas.
La belle
Félismena reçoit un billet de don Félix, qu'elle lit après avoir bien grondé sa suivante, qui a
eu l'audace de le lui remettre.
Elle aime don Félix et se hâte de lui en faire l'aveu ; mais le
père du jeune homme s'oppose à leur mariage et envoie son fils dans une cour étrangère,
pour lui faire oublier l'engagement qu'il n'approuve pas. Félismena ne peut vivre en son
absence ; elle se procure des habits de page et va retrouver son amant ; mais déjà don Félix
en aime une autre, et Félismena, qui passe à son service à la faveur de son déguisement,
devient le porteur de ses billets doux.
Célie, sa rivale, se prend tout à coup d'une tendre passion pour le page prétendu, et don
Félix ne reçoit plus de réponses favorables de sa belle que quand Félismena est son
messager. Cependant ce cavalier se désole des rigueurs de Célie : son désespoir devient si
grand que Félismena, craignant pour la vie de celui qu'elle aime, se jette aux genoux de sa
rivale, qui croit que le page va l'implorer pour lui-même. Furieuse de l'entendre solliciter
pour son maître, elle ne peut supporter la vie et meurt de douleur.
Don Félix, à cette
nouvelle, part sans dire à personne où il va, et la fidèle Félismena court le monde à sa
recherche.
Voilà une partie des circonstances que Shakespeare a évidemment empruntées
pour les deux Véronais, mais il a su en ajouter d'autres ; et le personnage comique de
Launce est une idée originale qui n'appartient qu'à lui. Chaque fois que Launce paraît avec
son chien, on est d'abord forcé de rire, quitte à blâmer ensuite la trivialité de quelques
plaisanteries. Ces scènes sentent un peu la farce, mais elles sont marquées au coin de
l'originalité. Speed, l'autre valet, est totalement éclipsé par Launce ; cependant il prouve à
son maître, d'une manière piquante, qu'il est amoureux.
La coquetterie de Julie, quand elle
reçoit la lettre de Protéo, est aussi une idée des plus gracieuses ; mais, en général, comme
Jonson le fait observer, on trouve dans cette pièce un singulier mélange d'art et de
négligence qui a fait douter qu'elle fût réellement de Shakespeare.
On doit peu s'arrêter à la critique de l'unité de lieu, qui n'a jamais été aussi ouvertement
violée par le poète ; mais l'inconséquence du caractère de Protéo est bien plus
impardonnable que toutes les fautes contre la géographie et les lois d'Aristote. La
versification des Deux Gentilshommes de Vérone est presque toujours excellente, et on y
trouve une foule de détails qu'embellit la poésie la plus riche.
Malone place la composition
de cette pièce dans l'année 1596. Elle appartient visiblement à la jeunesse de l'auteur.
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
IV.
Analyse du texte Les deux gentilshommes de Vérone
IV.1. Les personnages
Le duc de Milan, père de Silvia ;
Valentin, jeune gentilhomme ;
Proteus, ami de Valentin ;
Silvia, amante de Valentin ;
Julia, amante de Proteus ;
Lucetta, suivante de Julia ;
Antonio, père de Proteus ;
Thurio, rival ridicule de Valentin ;
Eglamour, aide Silvia à s’enfuir ;
Speed, valet burlesque de Valentin ;
Lancelot, serviteur burlesque de Proteus ;
Panthino, serviteur d’Antonio
L'aubergiste qui accueille Julia à Milan ;
Une bande de hors-la-loi réfugiés dans la forêt ;
Divers serviteurs, musiciens etc.
En fonction de la fiche signalétique des personnages et du synopsis, travaillez avec vos
étudiants l’écriture de la scène d’exposition.
Confrontez les productions des étudiants avec la scène d’exposition originale
IV. 2. Analyse de la scène d’exposition
Définition : Scène fournissant les éléments nécessaires à la compréhension de la situation
initiale. Il s’agit souvent de la première scène mais elle peut s’étaler sur plusieurs scènes.
La scène d’exposition correspond à l’incipit dans un roman. Elle doit présenter l’intrigue, le
contexte, les personnages et leurs liens. Cette scène doit être courte et intriguée le
spectateur. Dans les comédies de Molière, la scène d’exposition nous renseigne sur les
caractères de la comédie : la misanthropie, l’hypocondrie, l’avarice, etc.
Acte I, scène 1
En quoi cette scène correspond à une scène d’exposition ?
Que nous apprend cette scène d’exposition ?
Sur les personnages?
Sur les problèmes qu’ils rencontrent ?
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
Comparez cette scène d’exposition avec celle de Phèdre de Racine :
ACTE premier
Scène première
Hippolyte, Théramène
HIPPOLYTE
Le dessein en est pris : je pars, cher
Théramène,
Et quitte le séjour de l’aimable
Trézène.
Dans le doute mortel dont je suis
agité,
Je commence à rougir de mon
oisiveté.
Depuis plus de six mois éloigné de
mon père,
J’ignore le destin d’une tête si
chère ;
J’ignore jusqu’aux lieux qui le
peuvent cacher.
THÉRAMÈNE
Et dans quels lieux, seigneur,
l’allez-vous donc chercher ?
Déjà pour satisfaire à votre juste
crainte,
J’ai couru les deux mers que sépare
Corinthe ;
J’ai demandé Thésée aux peuples
de ces bords
Où l’on voit l’Achéron se perdre
chez les morts ;
J’ai visité l’Élide, et, laissant le
Ténare,
Passé jusqu’à la mer qui vit tomber
Icare :
Sur quel espoir nouveau, dans
quels heureux climats
Croyez-vous découvrir la trace de
ses pas ?
Qui sait même, qui sait si le roi
votre père
Veut que de son absence on sache
le mystère ?
Et si, lorsqu’avec vous nous
tremblons pour ses jours,
Tranquille, et nous cachant de
nouvelles amours,
Ce héros n’attend point qu’une
amante abusée...
HIPPOLYTE
Cher Théramène, arrête, et
respecte Thésée.
De ses jeunes erreurs désormais
revenu,
Par un indigne obstacle il n’est
point retenu ;
Et fixant de ses vœux l’inconstance
fatale,
Phèdre depuis longtemps ne craint
plus de rivale.
Enfin, en le cherchant, je suivrai
mon devoir,
Et je fuirai ces lieux, que je n’ose
plus voir.
THÉRAMÈNE
Eh ! depuis quand, seigneur,
craignez-vous la présence
De ces paisibles lieux si chers à
votre enfance,
Et dont je vous ai vu préférer le
séjour
Au tumulte pompeux d’Athènes et
de la cour ?
Quel péril, ou plutôt quel chagrin
vous en chasse ?
HIPPOLYTE
Cet heureux temps n’est plus. Tout
a changé de face,
Depuis que sur ces bords les dieux
ont envoyé
La fille de Minos et de Pasiphaé.
THÉRAMÈNE
J’entends : de vos douleurs la
cause m’est connue.
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
Phèdre ici vous chagrine, et blesse
votre vue.
Dangereuse marâtre, à peine elle
vous vit,
Que votre exil d’abord signala son
crédit.
Mais sa haine, sur vous autrefois
attachée,
Ou s’est évanouie, ou s’est bien
relâchée.
Et d’ailleurs quels périls vous peut
faire courir
Une femme mourante, et qui
cherche à mourir ?
Phèdre, atteinte d’un mal qu’elle
s’obstine à taire,
Lasse enfin d’elle-même et du jour
qui l’éclaire,
Peut-elle contre vous former
quelques desseins ?
HIPPOLYTE
Sa vaine inimitié n’est pas ce que je
crains.
Hippolyte en partant fuit une autre
ennemie ;
Je fuis, je l’avouerai, cette jeune
Aricie,
Reste d’un sang fatal conjuré
contre nous.
THÉRAMÈNE
Quoi ! vous-même, seigneur, la
persécutez-vous ?
Jamais l’aimable sœur des cruels
Pallantides
Trempa-t-elle aux complots de ses
frères perfides ?
Et devez-vous haïr ses innocents
appas ?
HIPPOLYTE
Si je la haïssais, je ne la fuirais pas.
THÉRAMÈNE
Seigneur, m’est-il permis
d’expliquer votre fuite ?
Pourriez-vous n’être plus ce
superbe Hippolyte
Implacable ennemi des
amoureuses lois,
Et d’un joug que Thésée a subi tant
de fois ?
Vénus, par votre orgueil si
longtemps méprisée,
Voudrait-elle à la fin justifier
Thésée ?
Et, vous mettant au rang du reste
des mortels,
Vous a-t-elle forcé d’encenser ses
autels ?
Aimeriez-vous, seigneur ?
HIPPOLYTE
Ami, qu’oses-tu dire ?
Toi qui connais mon cœur depuis
que je respire,
Des sentiments d’un cœur si fier, si
dédaigneux,
Peux-tu me demander le désaveu
honteux ?
C’est peu qu’avec son lait une
mère amazone
M’a fait sucer encor cet orgueil qui
t’étonne ;
Dans un âge plus mûr moi-même
parvenu,
Je me suis applaudi quand je me
suis connu.
Attaché près de moi par un zèle
sincère,
Tu me contais alors l’histoire de
mon père.
Tu sais combien mon âme,
attentive à ta voix,
S’échauffait aux récits de ses
nobles exploits,
Quand tu me dépeignais ce héros
intrépide
Consolant les mortels de l’absence
d’Alcide,
Les monstres étouffés, et les
brigands punis,
Procruste, Cercyon, et Sciron, et
Sinis,
16
Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
Et les os dispersés du géant
d’Épidaure,
Et la Crête fumant du sang du
Minotaure.
Mais, quand tu récitais des faits
moins glorieux,
Sa foi partout offerte, et reçue en
cent lieux ;
Hélène à ses parents dans Sparte
dérobée ;
Salamine témoin des pleurs de
Péribée ;
Tant d’autres, dont les noms lui
sont même échappés,
Trop crédules esprits que sa
flamme a trompés !
Ariane aux rochers contant ses
injustices ;
Phèdre enlevée enfin sous de
meilleurs auspices ;
Tu sais comme, à regret écoutant
ce discours,
Je te pressais souvent d’en abréger
le cours.
Heureux si j’avais pu ravir à la
mémoire
Cette indigne moitié d’une si belle
histoire !
Et moi-même, à mon tour, je me
verrais lié !
Et les dieux jusque-là m’auraient
humilié !
Dans mes lâches soupirs d’autant
plus méprisable,
Qu’un long amas d’honneurs rend
Thésée excusable,
Qu’aucuns monstres par moi
domptés jusqu’aujourd’hui,
Ne m’ont acquis le droit de faillir
comme lui !
Quand même ma fierté pourrait
s’être adoucie,
Aurais-je pour vainqueur dû choisir
Aricie ?
Ne souviendrait-il plus à mes sens
égarés
De l’obstacle éternel qui nous a
séparés ?
Mon père la réprouve, et par des
lois sévères,
Il défend de donner des neveux à
ses frères :
D’une tige coupable il craint un
rejeton ;
Il veut avec la sœur ensevelir leur
nom ;
Et que, jusqu’au tombeau soumise
à sa tutelle,
Jamais les feux d’hymen ne
s’allument pour elle.
Dois-je épouser ses droits contre
un père irrité ?
Donnerai-je l’exemple à la
témérité ?
Et dans un fol amour ma jeunesse
embarquée...
THÉRAMÈNE
Ah, seigneur ! si votre heure est
une fois marquée,
Le ciel de nos raisons ne sait point
s’informer.
Thésée ouvre vos yeux, en voulant
les fermer ;
Et sa haine irritant une flamme
rebelle,
Prête à son ennemi une grâce
nouvelle.
Enfin d’un chaste amour pourquoi
vous effrayer ?
S’il a quelque douceur, n’osez-vous
l’essayer ?
En croirez-vous toujours un
farouche scrupule ?
Craint-on de s’égarer sur les traces
d’Hercule ?
Quels courages Vénus n’a-t-elle
pas domptés ?
Vous-même, où seriez-vous, vous
qui la combattez,
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
Si toujours Antiope à ses lois
opposée
D’une pudique ardeur n’eût brûlé
pour Thésée ?
Mais que sert d’affecter un
superbe discours ?
Avouez-le, tout change ; et depuis
quelques jours,
On vous voit moins souvent,
orgueilleux et sauvage,
Tantôt faire voler un char sur le
rivage,
Tantôt, savant dans l’art par
Neptune inventé,
Rendre docile au frein un coursier
indompté ;
Les forêts de nos cris moins
souvent retentissent ;
Chargés d’un feu secret, vos yeux
s’appesantissent ;
Il n’en faut point douter, vous
aimez, vous brûlez ;
Vous périssez d’un mal que vous
dissimulez :
La charmante Aricie a-t-elle su
vous plaire ?
HIPPOLYTE
Théramène, je pars, et vais
chercher mon père.
THÉRAMÈNE
Ne verrez-vous point Phèdre avant
que de partir,
Seigneur ?
HIPPOLYTE
C’est mon dessein : tu peux l’en
avertir.
Voyons-la, puisque ainsi mon
devoir me l’ordonne.
Mais quel nouveau malheur
trouble sa chère Œnone ?
Profitez de la comparaison entre les deux scènes d’exposition pour rappeler les différentes
fondamentales entre la comédie et la tragédie.
Ressort
Action
Personnages
Tonalité
Forme
Règles
Titre
Tragédie classique
Purgation des passions
Comédie
Correction des mœurs par
le rire
Extraordinaire éloignée dans Ordinaire contemporaine
le temps
(mythes & (argent, ambition sociale,
légendes)
mariage, tromperie)
Hors du commun
Familiers
Tragique, fatalité et mort.
Réalisme relatif, travers
Dénouement malheureux
humains. Fin heureuse
En alexandrins, 5 actes
En prose ou en vers. 1,3 ou
5 actes.
3
unités
+ Souplesse
vraisemblance+bienséance
Noms propres
Noms
communs
ou
personnages collectifs.
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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de VéroneWilliam Shakespeare
Le courant du romantisme du début du XIXe siècle va prendre position contre le
classicisme et affirmer son parti pris pour l’esthétique de Shakespeare comme l’atteste le
texte de Stendhal Racine et Shakespeare préférant le théâtre en prose au théâtre en vers.
V.
Après le spectacle
Brainstorming : Quels sont les mots qui viennent à l’esprit de vos élèves après la
représentation ?
Reclassez par thèmes et interrogez vos élèves par rapport à ces derniers.
Interrogez-les sur leur ressenti vis-à-vis du jeu des acteurs. Ont-ils trouvé cela juste,
exagéré?
Activité 1: Travail sur le décor et la mise en scène.
Décrivez le décor.
Déterminez en quoi le décor était un support pour le texte et argumentez.
Activité 2: Les deux gentilshommes de Vérone est une œuvre de jeunesse de Shakespeare,
faites rédiger un commentaire littéraire critique de cette œuvre.
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