A. GAUDRY. — PIECES SOLIDES
autres; ils sont si fragiles qu'un simple attouchement suffit pour les
briser. »
En 1733, parut le grand ouvrage de Linck
:
De
stellis
marinis.
Bien
qu'il traite plus spécialement de la classification, on peut y trouver
quelques notions sur la disposition des pièces solides
: «
Le corps est
entouré par un squelette ayant la forme d'un treillage. Sur la partie
ventrale, ce treillage est composé d'un nombre incalculable de pièces
osseuses. Sur le dos, est une verrue caractéristique et toujours très dis-
cernable. Le nombre des rayons a une grande fixité dans une même
espèce
: Commumissima radiorum affectio est numerus quo species stellarum
plures conveniunt.»
C'est par suite de sa confiance dans ce principe que
Linck
a
classé les
Stellérides
d'après le nombre de leurs rayons. «Les pi-
quants sont
rigides,
subtiles,
aigus
;
ceuxquienlourent
la
bouche sont plus
mobiles, plus allongés que les autres
;
ils sont même semblables à des
dents
:
ainsi leur but ne saurait être douteux. »
Cet ouvrage est suivi d'une notice intitulée :
Anatome stellœ marinoe
Holsaticœ,
Davidis Kade. Dans l'astérie soumise à
son
observation,
Kade
a indiqué les pièces suivantes : sur la face ventrale, des osquadrangu-
laires qui environnent la bouche et forment autour d'elle un anneau
solide; des vertèbres placées derrière
les os
quadrangulaires et occupant
la partie médiane des rayons. Ces vertèbres s'infléchissent, se courbent
de manière
à
laisser
des
intervalles pour le
passage des papilles ou
cornes.
Des ossiculcs très distincts des vertèbres composent le treillage dont le
corps est entouré. Sur le dos se voit un tubercule semblable à une
verrue:
tuberculum
verrucœ
simile (c'est le tubercule madréporique) ;
enfin les diverses parties du corps sont recouvertes d'aiguillons
:
aculei,
de différentes natures.
Linné, qui composait son
Systema naturœ
vers l'époque où Linck ter-
minait son ouvrage, ne s'occupa des Stellérides que
sous
le point de vue
de la classification.
A l'exemple de Linné, Cuvier dans son
Règne animal
(1816;, et de
Lamarck dans ses
Animaux sans vertèbres
(de 1815 à 1822), se sont plus
attachés à la classification qu'àl'organisation
des
Stellérides.
Nous
avons
pourtant noté dans de Lamarck deux observations sur lesquelles nous
aurons plus tard à revenir : 1" La bouche offre quelquefois cinq osselets
fourchus.
2e
Les
épines ne sont point articulées sur des tubercules solides
et immobiles comme chez les Echinides
;
mais parmi les Stellérides, les
animaux qui sont pourvus d'épines les portent sur des mamelons
mobiles.
Pendant que Cuvier et de Lamarck établissaient en France la classifi-
cation des étoiles de mer, Tiedemann en Allemagne publiait son grand
ouvrage sur leur organisation :
Anatomie
der
Rohren
Holoturie,
der