Une étude américaine révèle des obstacles à la prescription du TAR

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Des bulletins de nouvelles concis en matière de VIH et d’hépatite C de CATIE.
Une étude américaine révèle des obstacles à la prescription du TAR
14 février 2017
De nombreuses études ont permis de constater que, en l’espace de plusieurs mois suivant l’amorce d’un traitement
contre le VIH (TAR), la quanti de virus dans le sang chute habituellement jusqu’à un niveau tellement faible qu’il
n’est plus possible de la mesurer de façon fiable avec les tests de laboratoire de routine. On dit couramment que
cette quanti minime de virus est « indétectable ». L’atteinte et le maintien d’une charge virale indétectable
contribuent à une alioration durable de la san. De plus, les études ont montré que les personnes qui atteignent
et maintiennent une charge virale indétectable ne transmettent pas le virus à leurs partenaires sexuels.
Le double effet du TAR, c’est-à-dire l’amélioration de la santé des personnes atteintes du VIH et le ralentissement de
la propagation du virus, est tellement puissant que le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida
(ONUSIDA) axé des objectifs que les villes, les régions et les pays devraient aspirer à atteindre d’ici 2020. Ces
objectifs sont regroupés sous l’abréviation 90-90-90, qui veut dire :
90 % de toutes les personnes vivant avec le VIH seront au courant de leur statut
90 % de toutes les personnes diagnostiquées séropositives recevront un traitement antirétroviral continu
90 % de toutes les personnes sous traitement antitroviral auront bécié d’une suppression virale
Il faudra franchir plusieurs étapes pour s’assurer que les gens atteignent chaque cible et objectif de la stragie 90-
90-90. Ces étapes sont regroupées sous le terme « cascade des soins du VIH ». Les chercheurs étudient ces
étapes pourterminer si des lacunes existent et les moyens à adopter pour les combler.
Des chercheurs des Centres for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis et d’ailleurs ont analysé les
résultats d’un sondage me auprès de plus de 1 000 professionnels de la santé an de comprendre pourquoi ils
n’auraient pas prescrit le TAR à certains de leurs patients. Depuis 2012, les principales lignes directrices américaines
sur le traitement du VIH stipulent que lesdecins devraient proposer le TAR à toutes les personnes séropositives,
quel que soit leur compte de cellules CD4+. Réalisé entre juin 2013 et janvier 2014, ce sondage acouvert plusieurs
obstacles qui expliquent pourquoi certains patients ne se font pas prescrire de TAR. Les raisons courantesvoilées
par les médecins incluaient les suivantes : le refus du patient; la présence dependances et/ou de problèmes de
santé mentale; et des enjeux d’ordre social comme l’itirance. Les chercheurs des CDC ont souligné qu’il était
possible de surmonter ces obstacles an de pouvoir améliorer la san des personnes séropositives et de réduire la
propagation du VIH.
tails de l’étude
L’équipe de recherche a conçu un sondage qu’il a envoyé ensuite à plus de 1 000 professionnels de la santé
travaillant dans plus de 500 cliniques etpitaux situés dans 16 états et un territoire des États-Unis. La majori
(75 %) des professionnels de la san étaient desdecins (principalement des scialistes des maladies
infectieuses ou desdecins de famille), et tous les autres étaient des infirmières ou des adjoints auxdecins. Le
sondage consistait en 61 questions et prenait à peu près 30 minutes à remplir.
Résultats : facteurs liés aux professionnels de la san
La plupart des professionnels de la san (71 %) ont dévoilé qu’ils prescrivaient le TAR peu importe le compte de
CD4+ de leurs patients. Quant aux 29 % qui restaient, ils limitaient l’amorce du TAR en fonction des facteurs
suivants et du compte de cellules CD4+ des patients, selon les chercheurs :
le fait de compter 20 patients séropositifs ou moins dans sa pratique
le fait de travailler dans une clinique ou un hôpital qui ne recevait pas de fonds féraux du programme Ryan
White sur le VIH/sida
le fait que les programmes d’aide aux patients des compagnies pharmaceutiques « ne fournissaient pas assez
dedicaments pour répondre aux besoins de leurs patients »
Explorer les raisons du report du TAR
Lorsque l’équipe de recherche a demandé aux professionnels de la san pourquoi ils reportaient le TAR pour leurs
patients, les principales réponses ont é les suivantes :
refus du patent
préoccupations concernant la capaci du patient de prendre le TAR tous les jours en suivant les prescriptions
et consignes à la lettre à cause de « problèmes de consommation de substances ou de santé mentale ou
encore en raison de problèmes sociaux comme l’itirance »
Orientations futures
Selon les chercheurs des CDC, des sondages anrieurs avaient également rélé que les professionnels de la san
qui suivaient un nombre relativement faible de patients atteints du VIH avaient tendance à ne pas se conformer aux
lignes directrices sur le traitement du VIH. Pour corriger cette situation, les chercheurs des CDC ont laissé entendre
que les autoris de la san pourraient faciliter le soutien et la formation des professionnels de la santé. Selon une
suggestion avancée par les CDC, on pourrait jumeler les professionnels ayant peu de patients séropositifs à des
« professionnels de grande expérience ». Ce genre de service est offert par les associations médicales scialisées.
L’équipe des CDC a également souligné que le volet de formation du programme Ryan White comptait « un réseau
national d’experts en VIH orant des services d’éducation, de consultation clinique et d’assistance technique ».
Accent sur les patients
Les chercheurs des CDC ont trouvé que la raison la plus fréquente pour laquelle les professionnels de la santé ne
prescrivaient pas le TAR était le refus des patients de le commencer.
Dans le cadre d’une étude mee parallèlement au sondage desdecins, l’équipe des CDC a interro des patients
séropositifs au sujet du TAR. Selon les chercheurs, les patients ont donné une raison commune pour laquelle ils
n’ont pas commencé le traitement : ils ont suivi les conseils de leurdecin.
Quand on les compare, ces rapports provenant des professionnels de la santé et des patients semblent
contradictoires. Cependant, l’équipe des CDC a évoqué les résultats d’une autre étude lors de laquelle des paires de
médecins et de patients séropositifs avaient é interroes séparément au sujet du TAR. Les chercheurs ont
souligné les points suivants à propos de cette étude :
« De nombreux patients ne suivaient pas de TAR parce qu’ils avaient intériorisé les messages de leur
professionnel de la santé au fil du temps. »
Les professionnels qui « adraient à l’approche de soins centrée sur le patient [omettaient] souvent l’offre du
TAR, parfois involontairement ».
« Les patients ont rappor que leur professionnel de la santé ne leur avait pas conseillé fortement de prendre
le TAR même si, selon plusieurs, une telle recommandation claire serait nécessaire [pour les inciter] à
commencer le TAR. »
Pour faire face aux enjeux soulevés par les patients interros, les chercheurs des CDC ont ar ceci : « Les
lignes directrices futures sur le traitement du VIH devraient recommander que les professionnels de la santé
conseillent vivement à tous leurs patients d’amorcer le TAR, à moins qu’il existe [des raisonsdicales pour ne pas
le faire] ou [d’autres barrières] ».
pendances et sanmentale
Selon l’équipe des CDC, « les préoccupations concernant les eets de l’abus de substances et des troubles de la
santé mentale sur [la capaci des patients de prendre le TAR tous les jours] étaient la deuxième raison la plus
courante pour laquelle lesdecinscidaient de reporter la prescription du TAR ».
Bien que lespendances et les problèmes de santé mentale constituent potentiellement des obstacles à
l’observance thérapeutique, les chercheurs ont insis sur le fait que ces problèmes pouvaient être trais et gérés
et leur impact sur l’observance minimisé.
Itinérance
Même si les professionnels de la san ne peuvent résoudre le problème de l’itirance, d’autres études ont rélé
que les sans-abri pouvaient maintenir des taux d’observance semblables à ceux des personnes non itirantes, a
souligné l’équipe des CDC.
Points à retenir
1. Le sondage des CDC auprès des professionnels de la santé a é réalisé avant la publication des résultats
concluants de létude START au milieu de 2015. Lors de celle-ci, les chercheurs avaient réparti au hasard les
participants séropositifs en deux groupes, soit pour commencer imdiatement le TAR (peu importe leur compte de
CD4+), soit pour reporter le traitement en attendant que leur sysme immunitaire se riore. L’analyse des
résultats de l’étude START a rélé que l’amorce imdiate du TAR était associée à l’alioration des mesures de la
santé et à la réduction des risques d’infections et de cancer. À l’avenir, au fur et à mesure que les résultats de
l’étude START se répandront au sein des réseaux de professionnels de la santé, il est possible qu’un plus grand
nombre d’entre eux soient incis à encourager vivement leurs patients à commencer le TAR dès que possible.
2. L’étude des CDC était fondée sur l’auto-déclaration des comportements par les professionnels de la santé.
Comme les chercheurs n’ont pas é en mesure derier les dossiersdicaux ou d’interroger les patients des
professionnels sondés, il est possible que certains d’entre eux aient donné de l’information contradictoire ou
inexacte.
Peu importe cesmols possibles, les chercheurs des CDC ont bel et bien découvert des obstacles à l’utilisation plus
répandue du TAR qui existaient au moment du sondage. Il est peu probable que tous ces obstacles aient
complètement disparu. Dans la tentative d’atteindre les cibles 90-90-90, il faudra prêter plus d’attention aux lacunes
de la cascade des soins du VIH.
Ressources
Pourquoi certaines personnes séropositivessitent à commencer le TAR
TraitementActualités
210
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Point de mire sur la
prévention
La cascade de la participation aux soins
Vision positive
Résumé : Mesurer le progrès réalisés par le Canada en ce qui concerne les cibles 90-90-90 pour le VIH – ASPC
90-90-90 : Une cible ambitieuse de traitement pour aider à mettren à l’épimie du sida – ONUSIDA
—Sean R. Hosein
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