
: la stabilité monétaire. Le relèvement économique dont cette réforme était la
condition s'est poursuivi pendant deux ans à un rythme remarquablement rapide,
dans le cadre d'une politique économique libérable dont le Professeur Erhart s'est
fait le champion et dont il a été le grand maître.
Malgré un succès indéniable sur le plan strictement économique (stabilité
monétaire et progrès remarquables de la production), cette réforme monétaire et la
politique économique qui a suivi ont fait et font encore l'objet des controverses les
plus vives, en raison de leurs répercussions dans le domaine social : Les syndicats
et les partis de gauche ont fait valoir que, faute d'une loi assurant la péréquation des
charges au moment même de la réforme, celle-ci s'est faite au détriment des rentiers
et des épargnants dont les économies n'étaient pas investies en valeurs réelles. Ils
se sont indignés des bénéfices réalisés sur les stocks et de l'augmentation des
profits cependant que diminuait la part relative des salaires et des traitements dans
la masse du-revenu national, etc... Mais c'est dans le développement, depuis la
réforme monétaire, d'un chômage massif, qu'ils ont trouvé leur argument essentiel
contre "l'économie libre" du Professeur Erhart.
À la veille de la réforme monétaire, à la fin de mai Œ948, l'Allemagne occidentale
ne comptait que 447
000
chômeurs,
un an plus tard elle en comptait déjà Œ œ57 000
et le Œ5 février Œ950, le nombre des chômeurs dépassait les deux millions (œ 0Œ8
000) ; l'hiver dernier le chômage atteignait encore un chiffre analogue avec Œ 9ŒŒ
000 chômeurs. La persistance de ce chômage constitue ainsi l'un des points faibles,
sinon de la réforme elle-même, du moins de l'expérience économique qui se poursuit
depuis lors. C'est à l'étude de ce problème qu'est consacrée la présente étude.
Elle nous a amené à consacrer d'assez longs développements à l'évolution
générale de la situation économique et à la réforme monétaire elle-même, bien que
ce ne soit pas là notre sujet. Il nous a semblé impossible de traiter des problèmes de
l'emploi et du chômage sans les replacer dans une étude d'ensemble de la vie
économique. C'est donc le comportement réel d'une économie que nous nous
sommes donné pour tâche d'étudier, sous l'angle des problèmes de la main
d'uvre.