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L
'
ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
Le verbe présente une seule conjugaison proprement verbale
attestant la désinence de personnes (lé
"
personne, 2
ème
personne,
Sème
personne), deux
.
participes de sens passifs invariables et
trois conjugaisons 'de sens actif ayant un caractère nominal.
Deux de ces conjugaisons sont issues des participes de sens
passif, elles sont marquées par l'un des suffixes animés de classe
représentant. un locutif, un allocutif ou un délocutif. La
troisième, construite sur la base verbale, se réduit au délocutif.
Les différentes formes du verbe indiquent seulement deux
aspects, l'accompli et 'l
'
inaccompli-duratif. La conjugaison
verbale se dote au cours de l
'
époque méso-élamite d'un suffixe
marquant l'antériorité. Le prédicat verbal ou nominal est
normalement situé à la fin de la proposition.
Si l'énoncé de la période ancienne ou paléo-élainite, hélas !
peu documenté, juxtapose les propositions ou les coordonne, en
revanche l'énoncé - méso-élamite est plus complexe. Aux
propositions . coordonnées viennent 's'ajouter les propositions
relatives qualificatives et déterminatives qui se pourvoient peu à
peu d'un pronom relatif, puis les propositions subordonnées à
valeur circonstancielle. Enfin, aux propositions subordonnées
viennent s'adjoindre des sous-subordonnées. L'ordre des
diverses propositions, est le suivant : la proposition principale est
normalement placée en fin de phrase, la proposition
subordonnée, précédée ou non de sa sous-subordonnée, est
placée devant elle. Le verbe qui clôt la proposition subordonnée
est suivi par l'enclitique de subordination -a.
L'évolution de 'la langue conduisit à la simplification, voire à
la disparition, de l'ancienne structure nominale. La syntaxe de
position des pronoms de rappel renvoyant à un animé ou à un
inanimé se perdit, les suffixes nominaux classificateurs tendirent
vers une uniformisation, le mécanisme des groupes nominaux à
« valeur adverbiale » ou de « relation » dont la formation n'était
plus réellement comprise, se réduisirent et se figèrent. La langue
élamite se laissa influencer,,à l'époque achéménide, par le vieux
perse. Et,. elle développa alors de nouveaux outils grammati-
caux, comme les postpositions, les adverbes et les conjonctions.
II - GRAPHIE
On suppose sans pouvoir le démontrer jusqu'à ce jour que
l'écriture proto-élamite qui comprit dès la fin du IVè millémaire
des notations numériques puis des pictogrammes et sans doute
des syllabogrammes'nota la langue élamite, mais ce système est
encore indéchiffrée au plan linguistique, 'La langue élamite
actuellement déchiffrable a été transmise par la graphie
cunéiforme 'akkadienne d'origine mésopotamienne qui - fut
vraisemblablement adoptée au 23
ème
siècle avant notre ère, voire
peu après l'invasion de l'Elam par Sargon d'Akkad
(24
èrne
siècle
avant notre ère). Cette graphie qui eut cours jusqu'à la fin du
4ème
siècle avant notre ère, fut éclipsée durant une courte période '
par l'écriture syllabique élamite dite « linéaire » élaborée
semble-t-il à partir d'un choix de signes du système proto-
élamite et cè, au 22
ème
siècle avant notre ère.
La graphie akkadienne des textes élamites anciens est celle
du syllabaire paléo-babylonien. Mais rapidement, elle amorça sa
propre évolution en s'éloignant quelque peu de son modèle.
Cette évolution du syllabaire tend à une certaine simplification.
La graphie cunéiforme élamite atteste l'usage d'un petit
nombre de logogrammes suméro-akkadiens et de quelques
pseudo-logogrammes élamites. Elle fait usage de déterminatifs
pour préciser la catégorie dans laquelle entrent certains mots.
Ainsi, DINGIR (représenté par d.) précède les noms divins,
DIS(= v.) et BAD (= w.) à l'époque tardive sont placés devant
les noms d'hommes, MUNUS (= f.) précède les noms de
femmes, AS (= h.) marque les noms de lieux et les ethniques à
l'époque tardive, GIS précède les noms d'arbres ou d'objets en
bois, MES (= 1g) signale que le mot qui le précède est un
logogramme, GAM marque un début de ligne à la période
tardive ; il paraît aussi séparer les différentes parties d'un texte.
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