l`élamite - ElamIT.net

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FRANÇOISE
GRILLOT SUSINI
L'ÉLAMITE
ÉLÉMENTS .DE GRAMMAIRE
GEUTHNEK
MANUELS
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ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE .
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AVANT-PROPOS
Couverture :
Statuette d ' or sur socle de bronze
Acropole de Suse, fin du II' millénaire Av. J.-C.
Louvre, Sb 2758.
Élam, Pierre Amiet, 1966, Archée Editeur.
L'élamite peut être considéré comme étant un 'isola
linguistique et son rattachement au groupe des langues
dravidiennes, - plus précisément à une langue ancienne d'origine
commune : le proto-élamo-dravidien, ainsi que le propose D.W.
Mc ALPIN, - manque encore d'éléments probants. Oralement,
l' élamite a sans doute disparu depuis longtemps et les derniers
textes écrits en cette langue ont été gravés il y a vingt-quatre
siècles environ.
Le corpus des textes élamites, plus important que celui 'des
textes vieux-perses, est dans son ensemble fort réduit par rapport
aux données mésopotamiennes.
© 2008, ' S.N. LIBRAIRIE
ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER S.A.
16 RUE DE LA GRANDE CHAUMIÈRE - 75006 PARIS
ISBN :
97 8-2-7053-3797-0
Tous droits réservés
Composition de la couverture :
Vincent Castevert
En dehors- d'un nombre relativement 'important d'unités
lexicales dont la valeur est donnée par les les • versïons
akkadiennes et vieux perses des inscriptions des rois achéménides, il n'existe qu'un texte bilingue (élamite-akkadien)
d'époque méso-élamite qui permet d'établir ou de confirmer le
sens d'une douzaine de mots seulement. Par conséquent, la
situation documentaire et linguistique de la langue élamite rend
son étude difficile, et les interprétations fondées sur le contexte
du corpus méso- et néo-élamite et obtenues par recoupement ou
rapprochement ne peuvent être à l'évidence qu'approximatives.
De plus, la langue élamite comporte des différences dialectales, sa graphie est instable et les structures grammaticales
présentes dans les textes sont en constante évolution.
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
Aussi, la contribution que nous apportons ici, qui en fait
représente la version actualisée de la publication « Éléments de
Grammaire Elamite » parue en 1987, ne prétend pas résoudre les
nombreuses difficultés d'interprétation que pose la langue
élamite, elle risque même de soulever de nouvaux problèmes.
Il convient de rendre hommage à René LABAT dont
l'enseignement a permis la mise en oeuvre de nouvelles recherches sur la langue élamite.
De 1967 à 1973, René LABAT donna, au Collège de France,
une série de leçons consacrées .à la langue élamite. Ces leçons
portèrent notamment sur les inscriptions royales achéménides de
Darius, Xerxès et Artaxerxès II. Une étude minutieuse de ces
inscriptions pour la plupart trilingues et dont il avait travaillé les
versions akkadienne et vieux-perse, lui avaient permis d'améliorer les traductions plus anciennes. Le temps lui étant compté,
il ne put faire qu'une étude partielle des textes méso-élamites.
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
I - GÉNÉRALITÉS SUR LA LANGUE ÉLAMITE
La langue élamite appartient au type que l'on appelait
agglutinant et sa morphologie est suffixale..
La structure nominale qui la caractérisait se simplifia au cours
du temps et tendit à disparaître, tandis que l'organisation de
l'énoncé s'orientait progressivement vers le verbe. De ce fait, de
nombreuses formations nominales se sont réduites et/ou figées,.
donnant lieu finalement à de nouvelles catégories grammaticales
comme celles des adjectifs, des adverbes, . des postposi =
tions. Cette étude tentera de suivre leur évolution parfois jusqu'à
l'époque achéménide.
Le nom est marqué par l'opposition animé / inanimé qui sont
appelés «genres ». A ces genres correspondent des suffixes de
classe ou classificateurs qui marquent un locutif, un allocutif ou
un délocutif. Ces suffixes servent à la formation des dérivés
nominaux et, dans l'énoncé; ils relient le nom à ses expansions
qui lui sont généralement postposées.
La langue atteste une syntaxe de position des compléments de
circonstance placés en début de phrase et dès pronoms de rappel
placés devant la forme verbale qui indiquent grâce à leur
position respective la fonction des éléments nominaux qu'ils
représentent.
Elle utilise plusieurs groupes .nominaux introduits par un
pronom anaphorique:
le groupe nominal à « valeur adverbiale » qui comprend un
complément de circonstance et qui précise- le sens d'un élément
nominal en indiquant la manière, le lieu, le temps ; les deux
groupes nominaux dits de « relation » qui. mettent en rapport de
subordination un élément nominal à un autre, tout en indiquant
la nature spatiale ou temporelle du rapport subordination.
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FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
Le verbe présente une seule conjugaison proprement verbale
attestant la désinence de personnes (lé" personne, 2ème personne,
Sème
personne), deux. participes de sens passifs invariables et
trois conjugaisons 'de sens actif ayant un caractère nominal.
Deux de ces conjugaisons sont issues des participes de sens
passif, elles sont marquées par l'un des suffixes animés de classe
représentant. un locutif, un allocutif ou un délocutif. La
troisième, construite sur la base verbale, se réduit au délocutif.
Les différentes formes du verbe indiquent seulement deux
aspects, l'accompli et 'l ' inaccompli-duratif. La conjugaison
verbale se dote au cours de l ' époque méso-élamite d'un suffixe
marquant l'antériorité. Le prédicat verbal ou nominal est
normalement situé à la fin de la proposition.
Si l'énoncé de la période ancienne ou paléo-élainite, hélas !
peu documenté, juxtapose les propositions ou les coordonne, en
revanche l'énoncé - méso-élamite est plus complexe. Aux
propositions . coordonnées viennent 's'ajouter les propositions
relatives qualificatives et déterminatives qui se pourvoient peu à
peu d'un pronom relatif, puis les propositions subordonnées à
valeur circonstancielle. Enfin, aux propositions subordonnées
viennent s'adjoindre des sous-subordonnées. L'ordre des
diverses propositions, est le suivant : la proposition principale est
normalement placée en fin de phrase, la proposition
subordonnée, précédée ou non de sa sous-subordonnée, est
placée devant elle. Le verbe qui clôt la proposition subordonnée
est suivi par l'enclitique de subordination -a.
L'évolution de 'la langue conduisit à la simplification, voire à
la disparition, de l'ancienne structure nominale. La syntaxe de
position des pronoms de rappel renvoyant à un animé ou à un
inanimé se perdit, les suffixes nominaux classificateurs tendirent
vers une uniformisation, le mécanisme des groupes nominaux à
« valeur adverbiale » ou de « relation » dont la formation n'était
plus réellement comprise, se réduisirent et se figèrent. La langue
élamite se laissa influencer,,à l'époque achéménide, par le vieux
perse. Et,. elle développa alors de nouveaux outils grammaticaux, comme les postpositions, les adverbes et les conjonctions.
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L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
II - GRAPHIE
On suppose sans pouvoir le démontrer jusqu'à ce jour que
l'écriture proto-élamite qui comprit dès la fin du IVè millémaire
des notations numériques puis des pictogrammes et sans doute
des syllabogrammes'nota la langue élamite, mais ce système est
encore indéchiffrée au plan linguistique, 'La langue élamite
actuellement déchiffrable a été transmise par la graphie
cunéiforme 'akkadienne d'origine mésopotamienne qui - fut
vraisemblablement adoptée au 23 ème siècle avant notre ère, voire
peu après l'invasion de l'Elam par Sargon d'Akkad (24 èrne siècle
avant notre ère). Cette graphie qui eut cours jusqu'à la fin du
4ème siècle avant notre ère, fut éclipsée durant une courte période '
par l'écriture syllabique élamite dite « linéaire » élaborée
semble-t-il à partir d'un choix de signes du système protoélamite et cè, au 22 ème siècle avant notre ère.
La graphie akkadienne des textes élamites anciens est celle
du syllabaire paléo-babylonien. Mais rapidement, elle amorça sa
propre évolution en s'éloignant quelque peu de son modèle.
Cette évolution du syllabaire tend à une certaine simplification.
La graphie cunéiforme élamite atteste l'usage d'un petit
nombre de logogrammes suméro-akkadiens et de quelques
pseudo-logogrammes élamites. Elle fait usage de déterminatifs
pour préciser la catégorie dans laquelle entrent certains mots.
Ainsi, DINGIR (représenté par d.) précède les noms divins,
DIS(= v.) et BAD (= w.) à l'époque tardive sont placés devant
les noms d'hommes, MUNUS (= f.) précède les noms de
femmes, AS (= h.) marque les noms de lieux et les ethniques à
l'époque tardive, GIS précède les noms d'arbres ou d'objets en
bois, MES (= 1g) signale que le mot qui le précède est un
logogramme, GAM marque un début de ligne à la période
tardive ; il paraît aussi séparer les différentes parties d'un texte.
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
Le système d'écriture syllabique akkadien n'est pas adapté à
la phonologie de la langue élamite ; elle ne 'permet pas
l'établissement rigoureux des formes lexicales et grammaticales
élamites.. Cette inadaptation est pour partie à l'origine des
variations graphiques : ainsi le mot mussi/mazzi est écrit ma-assi, ma-az-zi, nids-zi (notons que F.-W. Konig rend, le signe
syllabique CVC nuis' par mas dans EKI).
Les syllabogrammes élamites CVC n'attestent pas de voyelle e
en position centrale. De plus, la voyelle centrale qu'ils indiquent
peut prendre un timbre différent.
Les graphies rompues de voyelles (CV 1 V2 C, par exemple :
'pi-el, mi-ul, pourraient rendre des sonorités proprement
élamites, préciser le timbre de la première voyelle par la
seconde, voire noter des diphtongues.
Par ailleurs, les , consonnes géminées peuvent apparaître en
graphie défective, représentées par une simple consonne, tandis
qu'inversement la gémination graphique de consonnes n'est pas
forcément significative au niveau de la langue. L'adjonction
d'un suffixe vocalique, quel qu'il soit, à ,un monosyllabe CVC
peut provoquer le. redoublement de la consonne finale, par
exemple : hal-i > halli, kik-i > kikki, tah-i/a > tahhi/tahha.
Ces divers éléments montrent bien la difficulté à distinguer
les problèmes d'écriture de ceux que pose la langue élamite ellemême.
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
III - PHONOLOGIE
Les textes élamites dans leur ensemble sont le reflet d'une
langue transmise par une graphie mal adaptée à sa phonologie.
De plus, ils montrent que cette langue évolua au cours du. temps
et comporta des différences dialectales. ' Il-est donc très difficile
de définir les phonèmes de l'élamite.
On proposera donc pour le méso-élamite la liste des
phonèmes suivants, liste qui ressortit de l'écriture de la langue -et '.
non d'une analyse liguistique
- les voyelles, a, u, i, e ; ces deux dernières voyelles. pouvant être
graphiques ou linguistiquement significatives.
- les consonnes p, b, t, d, k; g, 1, r, m, n; s, s, z, h ; cette dernière
consonne tendit à s'amuïr à la période tardive, aussi bien à la
finale qu' à l'initiale et parfois même en position intervocalique,
par exemple : huttah > hutta, hiyan > iyan, duhin > duin.
L'existence d'autres phonèmes proprement élamites n'est pas' à
exclure.
Certains auteurs ont pensé que l'opposition sourde / sonore
n'avait pas systématiquement de réalité" en élamite. En effet,
certaines racines montrent une indifférenciation des couples
p/b, t/d, k/g (pah/bah, ta/da, tu/du, kiti/giti). Pourtànt une
opposition. apparat bel et bien dans le lexique car certaines
racines s'écrivent toujours avec la sourde (puhu « enfant », te
« faveur », kiri « déesse »), d'autres, plus' rares, avec la. sonore
(bali « homme, mâle »; duhi « personne », igi « frère ». Mis à
part quelques exceptions qui peuvent être d'ordre graphique; les
morphèmes grammaticaux attestent la consonne sourde.
On observe dans les textes. médio-élamites certaines
transformations phonétiques
l'absorption de i paru et a, par exemple ni+a > na,
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FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
l ' assimilation régressive de n devant certaines consonnes, par
exemple.: in li-na > il-li-na, Mine >'imme, in dune > id-du-ni-is
(époque achéménide),
- le traitement régressif de n en m devant p/b, par exemple : in pi
> inï-pi, tahhanpi > tahhampi,
- les alternances m/p (temt(i)/tept(i)), es (silha/silha, kusi/kusi,
pepsi/pepsi), z/s (zunkir/sunkir, zit/sit, zukka/sukka,
zuhmutu/suhm'utu), w/m (siwe/sime, suhterwe/suhterme) ;
. certaines alternances pourraient être graphiques ou rendre des
différences dialectales.
- la chute possible de m, par exemple : tumpa > tupa, Humban >
Huban ; de 1, par exemple : Haltamti > .Hatamti ; et de n, par
exemple : zunkir/sunkir > zukir/sukir, in/i (pronom de rappel).
Développement d'une voyelle d'appui i quelque fois e, cf. X,
Enfin signalons quelques emplois de la consonne h pour rendre
le suffixe nominal du locutif -k à l'époque néo-élamite, cf. X.
L'alternance entre .1 et r, relevée à propos de nom divin
Lakamal/Lakamar, provient du passage au monde élamite de
l'ancien dieu, akkadien ' « Lâgamâl » ; la même ' alternance se
constate; mais de façon inverse, à propos du nom divin élamite
« Ruhuratir » qui devient Lahuratil dans la langue akkadienne.
Enfin, l'alternance entre 's et 1 reposant sur un cas isolé (nus
ki/nulki) ne peut être,prise en considération.
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L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIaE
première consonne géminée peut être remplacé par =h, par
sahs i/i, ou par
exemple : muea/i >, muhsa/i ; sassai >
' voyelle,
l'élargissement de la première voyelle par une seconde
par exemple : marri > tnauri.
La graphie donne encore à penser que l'élamite connut un
accent tonique sur la première syllabe, que l'on aperçoit dans la
syncope affectant la voyelle de la seconde syllabe dans des
unités trisyllabiques, par exemple gilihuna > gilhuna, hapuhu
> haphu, kutika > kutka, pahasi > pahsi, puluhu > pulhu. '
Enfin, l'élamite connut, outre l'agglutination, une sorte de
sandhi. Ces phénomènes affectent surtout les pronoms de rappel
groupés devant la forme verbale ; ainsi :
i+i>l, i+in>in, i + i r > ir, i + ip > ip, u+in>un, u+
u + in >
ip > up, u + ir > ur, num +u + in > nu-mu-un, ap +
a-pu-un.
Ajoutons que le syntagme li-na suivi des pronoms ap + u +in
est écrit li-na-pu-un et que ce même syntagme précédé des
pronoms u + in est écrit ul-li; na.
Par ailleurs, on constate le passage de i à u pour la finale de
mots dissyllabiques dont la première syllabe est vocalisée en u,
par exemple : muhti/u, purki/u, ulhi/u, passage du sans doute au
phénomène d'harmonie vocalique. En revanche, la voyelle
finale u d'unités dissyllabiques tend à prendre le timbre i, cet
affaiblissement pourra affecter plus tard la première syllabes
vocalisées en u, par exemple : puktü > pukti > pikti, turu >
tari > tiri. Enfin, on peut observer un certain flottement de la
voyelle finale des bases verbales dissyllabiques , à l'époque
tardive.
. Il est possible que les voyelles aient connu une opposition
dans la 'langue parlée. Dans certaines graphies, la consonne
géminée de mots dissyllabiques CVCCV semble témoigner
d'une première voyelle longue. En effet, le redoublement de la
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FRANÇOISE
GRILLOT-SUSINI
L'ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
1. Les racines
IV LES MOTS RACINES, LES BASES ET
LES DÉRIVÉS
Les unités lexicales ont le plus souvent pour composants soit
une racine, soit une base munie d ' un suffixe formateur, plus
rarement une base nue.
La racine est irréductible. Elle est'nominale, verbale ou nominoverbale, c'est-à-dire commune au nom et au verbe.
Le nom-racine à voyelle finale peut produire une base mais le
nom-racine à consonne finale doit être suivi d'un élargissement
vocalique pour servir de base.
La base est un thème vocalique qui sert à la formation de
dérivés'. Elle est nominale, nomino-verbale ou verbale. Cette
classification repose sur la nature des suffixes qui marquent la
base.
1.1. Les noms-racines
Un grand nombre de noms appartenant au genre animé et
inanimé ainsi que des pronoms, notamment ' ceux de personnes,
sont des racines. Ces noms-racines sont 'généralement employés
à la forme nue, sans marque, de classe.
Exemples d'animés :
nap « dieu, divinité », pak «fille. », par « progéniture », ruh
« homme », sak « fils », igi « frère », amura « mère », . atta/adda
puhu z< enfant », ritu/rutu/riti
kiri « déesse »,
père »,
« épouse », sutu « soeur », zana « dame .» .
Les racines et les bases sont monosyllabiques ou .
dissyllabiques (VC, CV, CVC et VCV, VCCV, CVCV,
CVCCV, CVCVC) ; seuls les éléments corhposés sont
trisyllabiques. ,
L'importante publication de W. HINZ et H. KOCH,
« Elamischés Wor-terbuch » permettrait de faire une étude
approfondie du lexique élamite. Mais cette étude, qui
rapprocherait les diverses formes nominales et/ou verbales
issues d'une même racine ou d'une même base, tout en tenant
compte de l ' instabilité graphique et des différences dialectales,
reste à faire. Aussi, le sens attribué, ici, ' à certains éléments du
lexique n ' est pas assuré et ce d'autant plus qu'il repose souvent
sur l'interprétation des textes royaux ét administratifs. élamites
de l'époque aciaéménide, alors que les textes méso-élamites
leur sont antérieurs de près de, mille ans. Le propos de ce
chapitre est de mettre en évidence les divers procédés qui ont
contribué à la formation du lexique élamite ; cette étude ne
concerne pas les nombreux mots empuntés au vieux-perse à
l ' époque achéménide.
Exemples d' inanimés
el « oeil, regard, ouverture, attaque », ir «parties, division,
tranche », ki « un, seul, unique », me « arrière, derrière, suite »,
si « avant devant, face », te « faveur, bienveillance,. grâce », hal
« pays », hih « force(s), puissance(s), pouvoir », -his « nom »,
(h)un « juste, égal, pareil, même, équivalent, équitable, justice,
égalité, équivalence, équité », hit « troupe, armée », hut
« matériel, ouvrage, matériaux, éléments, denrées », kan
« proximité, près, proche », ühi «pierre »,.kap « trésor », kat
« siège, trône », kik « ciel », kur « main, poignée », giri
« gratitude, hommage », lins « flamme; flambeau, lumière »,
luk « feu, brasier », men « couronne », mer « sceptre », p/bat
« pied, bas », pet combat », sah « bronzé, pointe de flèche;
trait », sap « copie », z/sir « contrepartie,' poids, valeur,
reconnaissance, dédommagement, représailles », z/sit «bien
être, bonheur, bien-fait, avantage », sam. « lien, cordon »,
tiya/daà « étranger, autre », tuk/tik . « forme, . aspect, plan,
projet, dessein, intention, volonté », tur « durée, continuité,
éternité », zap « tribut », zak « prix, valeur i>, zul «éclair, éclat,
rayonnement », ' hiyan « base, fondement, estrade, terrasse »,
hiel « grande porte », husa « bois, bosquet », hisi «brillance,
splendeur », lani « argent », siri « oreille, vrai, vérité », sali.
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« pal », suru/ suri/ siri « salut, fortune, chance »,
ukku « tête,
haut », kassu « corne », upat.« brique, briquetage ».
Certains pronoms sont des racines :
u « moi », ni/nu « toi », nuku/nika « nous », nom « vous »,
ap/api «eux », i « ce, ceci », akka « qui », appa « que ».
1.2. Les racines verbales :
Les racines, verbales - sont des thèmes vocaliques. Elles
. servent de bases auxquelles s'ajoutent directement les flexions
et les morphèmes verbaux qui leur sont propres. Certaines bases
verbales dissyllabiques classées ici comme étant des racines,
donc irréductibles, pourraient dériver d'un nom-racine à
consonne finale non encore identifié (VC, CVC) que suit un
élargissement. vocalique. Cette remarque concerne notamment
les bases. qui présentent un ' redoublement de la seconde
consonne, l'élargissement provoquant souvent le redoublement
de la dernière consonne du nom-racine, cf. IV.3.
Exemples ;
hi- « obtenir, acquérir, connaître », ki- suivre, la- « envoyer,
faire aller, (a)cheminer, faire route », na- « dire », n'i- exister,
être, naître », pe- « créer, susciter », ma- « déclarer, décréter,
pretendre,_decider, arrêter, vouloir », pu- « coupeir, découper,
trancher, taillader », ru- « fendre, casser, rompre, briser », sa(écrit sec) « se. trouver, être », ta/da- «placer, mettre », tu/du« prendre, recevoir », uri- « croire, prendre pour vrai », z/siya« voir »,. Bali- « élaborer, mettre en oeuvre, peiner, exécuter,
concrétiser »;
hani- « aimer, désirer », hapi- « presser,
pressurer », hapu- « écouter, entendre, prêter attention,
comprendre », huma- « enlever »,
hupa- « accompagner,
suivre, poursuivre, , continuer », hotu- « briser, détériorer »,
katu- « vivre », kiti- « équilibrer, régulariser, établir
fermement/durablement, perpétuer »,• kutu/kuti- « porter, garder,
préserver,. conserver, transporter, conduire, guider », la(k)ki«passer, passer outre, traverser, transférer », lilu- « s'écarter,
s'éloigner, quitter », lipu/lupu- « arriver, parvenir, atteindre,
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L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
entrer », ma(r)ri- « saisir, (re)tenir, bloquer, arrêter, capturer »,
mite- « partir, aller », pa(k)ka/bakka- « extraire, arracher »,
pari- « se diriger, arriver, se rendre à, entrer, », pela- « dresser,
ériger, instaurer », pera- « lire », pili- « conserver, préserver,
épargner, sauvegarder », pitu/i/e- « égarer, perdre, oter, retirer,
chasser », pulu- « casser, fraèasser, briser, mettre en pièces »,
sari- « détruire », sira- « fixer, sceller, accrocher, pendre,
suspendre, figer, immobiliser », suku- « effacer, gratter,
supprimer, oblitérer, annuler », suda- « demander, implorer,
solliciter, réclamer, estimer, évaluer », sara- « trancher,
partager, distribuer, attributer », sera « ordonner », luta« fauter, pécher, s'égarer », danu/dani- « écouter, obéir », tela« adresser, vouer », tipu/tipi- « façonner, mouler », du(h)ha« prélever, arracher », tuni/duni/tunu/dunu- « donner, offrir »,
turu/turi/tiri- « parler, demander, faire savoir, . annoncer,
indiquer, informer, divulger, diffuser », nuskï/nusgi- « couvrir,
protéger, préserver », sinki- « cacher, dissimuler », tingi« apporter,( porter, transporter, envoyer », turna- « connaître,
savoir », ipsi- « craindre », melka/milka « endommager,
dégrader, détériorer », pitte- « placer à l'intérieur/au centre,
introduire, incorporer, inclure, enclore, enfermer », putta- « fuir,
s ' enfuir, abandonner », surru- « remplacer, restituer, réparer »,
uzzu/uzzi/izzu//izzi- « aller, cheminer, aller son chemin, zippi« lier, enchaîner ».
2. La base et ses dérivés.
La base qu'elle soit nominale, nonüno-verbale, verbale, est
un thème vocalique. Selon son caractère, elle est marquée par un
suffixe nominal classificateur qui sert à la formation de dérivés
nominaux, par les flexions de la conjugaison verbale èt par lés
morphèmes participiaux. Le suffixe nominal classificateur
s'ajoute à la base nominale ou nomino-verbale pour former un
nom. Il peut cependant être omis lorsque cela ne nuit pas à la
compréhension de l'énoncé, ainsi les dérivés inanimés de la
classe -me en sont souvent dépourvus.
La base verbale peut être employée nue.
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L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
Si la racine verbale correspond toujours à une base verbale,
en revanche, le nom-racine terminé par une voyelle et le nomracine à consonne finale suivie d'un élargissement vocalique
peuvent servir de base nominale, nomino-verbale et/ou verbale.
Des dérivés issus d'une même base, mentionnés dans les
exemples des paragraphes suivants, ont été choisis pour illustrer
le système de dérivation de la langue élamite, leur représentation
n'est pas nécessairement exhaustive.
2.1. Noms-racines servant de basés nominales et
nomino-verbales
Bases nominales :
Par exemple :
- akti «émail » > aktip (akti-p animé délocutif pluriel)
«émaillés, brillants, éclatants, prestigieux »,
hie «'spendeur, magnificence;» > hisip (hisi-p animé délocutif
pluriel) «resplendissants, magnifiques »,
- anima « mère » > ammame (amura-me inanimé classe -me)
« qualité de mère »,
puhu « enfant » > puhulpuhcwne (puhu(-me) inanimé classe -me)
« descendance ».
L'adjonction d'un suffixe classificateur animé du délocutif
singulier ou pluriel à un toponyme , forme des noms ethniques,
par exemple , hatamti-p (animé délocutif pluriel) « Élamites » <
hatamti «Élam », babili-r (animé délocutif singulier)
« Babylonien » < babili « Babylone ».Bases nomino-verbales
Par exemple :
- ki « un » > kir. (ki-r animé délocutif singulier) « unique, seul »,
ki- « unir, (rejoindre, accompagner ;
me. « arrière, derrière, suite » > mer (me-r animé délocutif
singulier) « successeur », me- « suivre, succéder, continuer » ;
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si « avant, devant, face » > sir (si-r animé délocutif singulier)
« aïeul », Si- « précéder » ;
- duhu/i «' personne, personnel, propre » > duhir (duhi-r, animé
délocutif singulier) « possesseur, propriétaire », '. duhu/i(me)
(duhu/i(-me) inanimé classe -me) « possession, , bien,
propriété », duin (du(h)i-n inanimé classe -n) pronom réfléchi
neutre, duhu- « posséder, acquérir, recevoir, conserver » ;
- giri « gratitude, ferveur » > girip (giri-p animé délocutif
pluriel) « laudateurs,. dévots,. fervents dévoués » et > giri« louer, rendre grâce à, faire l'éloge de, féliciter »
hati/(h)ati/u « intérieur, aire, place, enclos; milieu, coeur,
préférence, conseil » > hatir/p (hati-r/p délocutif
singulier/pluriel) « conseilleur(s), protecteur(s) », hati- « préférer, choisir, désigner, conseiller »
- husu « vigueur, prospérité » > husûp (husu-p animé délocutif
heu- « rendre
pluriel) « vigoureux, prospères »,
vigoureux/prospère, accroître »
?ste « faveur, bienveillance, grâce » > ter (te-r délocutif
singùlier) « favorable, bienveillant », te « accorder la faveur/la
bienveillance, bien-faire, favoriser, prêter attention à ».
-
2.2. Racines élargies servant de bases nominales,
nomino-verbales et verbales
La base peut être formée d'un mot-racine à consonne finale et
d'un élargissement' vocalique ; l'élargissement de la syllabe
fermée entraîne parfois le redoublement de la consonne finale.
L'élargissement vocalique de là -racine en -i produit des
bases nominales et des bases nomino-verbales, l'élargissement
de la racine en -u ou -a produit des bases verbales.
Ainsi, une rr'ême racine peut être élargie en -i pour produire une
base nominale et être élargie en -u/-a pour produire une;base
verbale ; l'élargissement vocalique en -i peut être soumis au
phénomène d ' harmonie vocalique.
19
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
Parmi les bases nominales est généralement classé z/sunki->
sunkik « sunki-k anrné locutif singulier) « roi », sunkir (sunki-r
animé délocutif singulier) « roi »," sunkip
(sunkip animé
délocutif pluriel) « rois », sunkzme (sunki-me inanimé classe me) «royauté ». Cette base pourrait dériver de sunk,
nom racine
non encore attesté.
(base nomino-verbale) : ma(z)zir (ma(z)zi-r animé délocutif
singulier) « tailleur » et ma(z)zi/ma(s)si- « couper, trancher,
tailler, entailler, transpercer » ;
- mer « sceptre ». > me(r)ri- (base nomino-verbale) :' me(r)rik
« pasteur, conducteur,
(me(r)ri-k animé locutif singulier)
prendre
soin,
veiller sur, garantir,
me(r)rihni(r)ri«
maître » et
assurer
- mis/mus « mal, tort, mauvais, dommage, désastre » > misi(base nomino-verbale) : misir (misi-r animé délocutif singulier)
« démolisseur, destructeur », minime (min-me inanimé classe me) « ruines, vestiges, restes » et min- « démolir, détériorer,
détruire, endommager, ruiner » ;
- pet « rébellion, combat » > peti- (base nomino-verbale) :
petir/p (peti-r/p animé délocutif singulier/pluriel) « rebelle(s),
ennemi(s) » et peti- « soulever, rendre ennemi » ;
- sat « part, portion » > sati- (base nomino-verbale) : satin (satin inanimé classe -n) « partage » et sati- « partager » ;
- ruh « homme » > ruhi/u- (base' nomino-verbale soumise au
phénomène d'harmonie vocalique) : ruhu/ruhur (ruhu(-r) animé
délocutif singulier) « rejeton » ruhu/ruhume (ruhu(-me) inanimé
classe -me) «progéniture » et ruhi/u- « procréer, engendrer» ;
- zak « prix, valeur, paie » > za(k)ki- (base nomino-verbale) :
«payeurs» et
za(k)kip (za(k)ki-p (animé délocutif pluriel)
za(k)ki- « évaluer, payer, dépenser, délivrer »..
Bases . nomino-verbales issues d'un mot-racine avec
élargissement en -i
Bases nominales et verbales issues d'un même. mot-racine
avec élargissement respectif en -i et u/--a
Par exemple
kan «proximité, près, proche, » > ka(n)ni(base nominoverbale) ka(n)nir (ka(n)ni-r (animé délocutif singulier) « ami »,
et ka(n)ni- « accompagner, (s')approcher, fréquenter, soutenir,
approuver, admettre » ;
- gil « ordre » > gili (base nomino-verbale) : gilir (gili-r
animé
délocutif singulier) « gouverneur, dirigeant (dirigeur),
commandant (commandeur) » et gili- « ordonner, diriger,
commander, gouverner » ;
- maz/mas (nom non encore identifié en tant que racine et
pouvant désigner une arme ou un outil) > ma(z)zi/ma(s)si
Par exemple :
- zit/sit « bien-être, bonheur, bénéfice » > siti- (base nominale) :
sitin (siti-n inanimé classe -n) « contentement » et > situ- (base
verbale) « rendre heureux, satisfaire » ;
- kaz (mot-racine non encore attesté pouvant désigner un outil) >
ka(z)zi- (base nominale) : ka(z)zir (ka(z)zi-r délocutif singulier)
« forgeron » et > ka(z)za- (base verbale) « marteler, forger,
souder, rendre solide, consolider » ;
- p/bah « garde, protection » > p/bahi, (base nominale) p/bahir
(p/bahi-r animé délocutif singulier) « gardien, protecteur » et >
p/baha- (base verbale) « garder, protéger » ;
20
21
Bases nominales issues d'un mot-racine avec élargissement
en -i
Par exemple
kik « ciel » > kiki- (base nominale) : kikip (kiki-p animé
délocutif pluriel) « célestes »
--p/bat « bas, pied » > p/bati (base nominale) : p/batip (p/bati-p
animé délocutif pluriel) « inférieurs, serviteurs »
- hun « égal, pareil, équivalent » > huni- (base nominale) : hunir
(huni-r animé délocutif singulier) « image, figuration »
- men « couronne » > meni (base nominale) : menir (meni-r
animé délocutif singulier) « souverain, magnifique », menin
(meni-n inanimé classe -n) « souveraineté, magnificence » ;
- mur « lieu, sol, terre » > muri/u- (base nominale soumise au
phénomène d'harmonie vocalique) murip (muri-p animé
délocutif pluriel) . « souterrains, terrestres, murun (muru-n
inanimé classe -n) « terre ».
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
tik/tuk, « forme, aspect, plan, projet, dessein, intention, volonté
» > ti(k)ki-/tu(k)ki- (base nominale) : tu(k)kir (tu(k)ki-r délocutif
singulier) « façonneur, dresseur/éleveur (animaux) » et >
'ti(k)ka-/tu(k)ka- (base verbale) « façonner, former, avoie en
dessein, dresser/éduquer (animaux), vouloir, désirer » ;
- tah «pacte, accord » > ta(h)hi- (base nominale) : ta(h)hir
(ta(h)hi-r animé délocutif singulier) « partenaire, allié »,
tahhi(-me) «traité » et > ta(h)ha- (base verbale) « accorder,
garantir, consentir, conseiller » ;
- z/suk/zik «place, siège, emplacement » > z/sukki-/zikki- (base
nominale) : z/sukkir/zikkir '(z/sukki-r/zikki-r animé délocutif
singulier) « établisseur, régisseur, régent, gouverneur,
mandataire » et > z/sukka-/zikka- (base verbale) «mettre en
place, poser, établir, fixer, assurer, assigner ».
Remarque :
Il n'est pas aisé de reconnaître l'élargissement vocalique des
bases verbales dissyllabiques, notamment en ce qui concerne
l'élargissement en -u, d'une part, la voyelle finale des mots
dissyllabiques tendant à s'affaiblir au cours du temps,
l'élargissement vocalique -u peut être remplacé par le timbre -i,
d'autre part, la syllabe finale fermée des formes. verbales
dissyllabiques peut être indiquée par un signe CVC dont la
voyelle manque de coloration. Il est donc possible que les bases
verbales élargies Satu- « officier, exercer la fonction de prêtre »,
ta(l)lu- « écrire, inscrire, graver », titu-, « mentir » puissent
correspondre de façon respective aux bases nominales élargies
en -i, cati-, ta(l)li-, titi/e.
2.3. Bases verbales issues d'un nom-racine "avec
élargissements en -i/-u/-a
Exemples
kuk «protection» > kuki-« protéger » ;
kus .« conception, production,. construction » > kusi« concevoir, produire, construire » ;
sap « copie, reproduction, figure » > sapi/e «copier,
reproduire »;
22
zul « éclair, éclat, rayonnement », > zulu- « faire rayonner,
rendre éblouissant » ;
- kur « main » > ku(r)ra- « tenir, retenir, disposer, déposer »
- kap « trésor » > kappa- « (r)assembler, (ré)grouper,
enfermer» ;
- lim « flamme, flambeau, lumière » > li(m)ma- « embraser,
brûler, consumer » ;
- rap « chaîne, lien » > rappa- « enchaîner, lier, enserrer,
attacher, réunir, entasser »
- car « image, représentation, restitution »' > carra « représenter, faire semblable, restituer, reconstituer ».
-
Certains de ces noms-racines ont pu produire une base nominale
élargie en -i non encore identifiée.
3. Les dérivés issus du nom
Pris isolément, le complément déterminatif marqué par un,
suffixe du délocutif animé singulier ou pluriel a une valeur de
mot, cf. X.
Par exemple
- kat-ri (délocutif singulier) « du-trône » > « potentat » ;
- lin-ra (délocutif singulier) « du-don » > donateur » ;
- tur-pe (délocutif pluriel) « de-continuité ;» « prolongements,
lignage » ;
- tiya-ra (délocutif singulier) « de l'étranger » > « étranger ».
Exemples de l'époque achéménide :
-v.istuk-ra (délocutif singulier) « (celui) de (la,chose) affaiblie »
> « faible » ;
- v. ippak-ra/i(p)pik-ra (délocutif singulier) « (celui) de (la
« puissant, fort,»
chose) élévée » >
«(celui) de (la chose) mentie »
(délocutif
singulier)
v.tituk-ra
> « menteur » ;
- v.dayauis-pe (délocutif pluriel) « des-pays » > «peuples » ;
- un-ra (délocutif singulier) « d' égalité/équité, en égalité/
équité » > « chacun, tous ».
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L ' ÉLAMITE :, ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
4. Les noms verbaux
Par exemple :
- lin (li-n) « présent, don » < li- « délivrer, donner '» ;
- mosan (musa-n) .« compte, décompte, comptabilisation » <
musa- « compter, enregistrer, comptabiliser » ;
- murtan (mairta-n) « mise 'en place, installation » < murta« mettre en place, installer ».
La base verbale ainsi que les deux participes de sens passif,
d'aspect accompli ou inaccompli, peuvent prendre la valeur d'un
substantif. Les noms verbaux appartenant au méso-élamite
représentent des inanimés de la classe -me.
Base verbale employée substantivement
Par exemple ;
- hutta « exécution, réalisation » < hutta- faire, exécuter,
réaliser » ;
- kula «prière » < kula- « prier » ;
- putta « fuite, perte » < putta- « fuir, s'enfuir, se perdre » ;
- ti(k)ka/tu(k)ka « intention, désir, cause, raison » < ti(k)ka/tu(k)ka- « façonner, former,avoir en dessein, dresser/éduquer
(animaux), vouloir, désirer » ;
- tumpa « dispositions . » < tumpa- « disposer, déposer, établir,
aménager » ;
- gili « commandement » < gili- «< ordonner, commander,
diriger, gouverner ».
Participes de sens passif, d'aspect accompli, employé
substantivement
Par exemple :
- hutlak (hutla-k) « messager » < hutla- « transmettre,
dépêcher » , ;
kullak (kulla-k) « supplique, requête » < kulla- « solliciter,
supplier, faire un requête » ;
- talluk (tallu-k) «. écrit, inscription » < tallu/i- écrire » ;
- turuk (turc-k) « parole, . demande » < turu- « parler,
demander »:
Remarque :
Étant donné que la base verbale radicale peut être prise
substantivement et qu'inversement le nom-racine à voyelle
finale peut produire une base verbale, il est parfois difficile de
savoir lequel de ces deux termes dérive de l'autre. On peut donc
douter parfois de l'existence d'une borne entre la racine
nominale et la racine verbale.
Par exemple :
« présent, don » et li- « présenter, donner, livrer,
ç
céder » ;
- sa/sa-, sa « marche » et sa- « marcher, faire mouvement, : se
déplacer » ;
- ta/da-, ta/da « place, (em)placement » et ta/da- « placer,
mettre » ;
hisafhisa , bisa « abandon » et hisa- « abandonner ».
5. Les mots composés
Le vocabulaire élamite conïporte non seulement des dérivés
mais aussi des composés. Il existe en effet des noms composés
de formations diverses et des bases verbales composées. '
5.1. Composés nominaux
Participes de sens passif, d'aspect inaccompli, employé
substantivement :
Si le sens des composés nominaux copulatifs et appositifs
peut être rendu de façon approximative, 'l'interprétation des '
composés nominaux par subordination, dont les formes sont
asyntaxiques, reste conjecturale.
Par ailleurs, pour classer un nom dissyllabique parmi les mots
composés, il importe que ses deux composants soient attestés
24
25
'
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L ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
séparément. Aussi nombre de composés ne peuvent pas être
reconnus comme tels.
hun-pu « pareil-tailler » •>
> « périmètre, parvis »,
« reproduction (bas-relief, sculpture) », ni-hupa « êtretuk-duhi formWaspectcontinuer » > « effigie, orant »,
personne » > « représentation humaine '», kun-tik «animalforme/aspect » > « représentation animale », ah(a)/aa-pe « làcréer/susciter .» > « manifestation, conception, création, origine,
nature », his-ah(a)/aa-pe « nom-origine » > « titulature », ukku
rap. « dessus-lien » > « ceinturon» , ukku=lakki « dessuspasser » > « manteau », huttak-halik « fait-travaillé » > « oeuvre,
ouvrage ».
Composés animés
Par exemple :
amena-sutu « mère-soeur » > « femmes », ruhu-pak « rejetonfille » > « descendante légitime », ruhu-sak « rejeton-fils » >
« ' descendant légitime », rutu-sutu « épouse-soeur », tukli-huttip
(hutti-p délocutif pluriel) « 'vêtements-faiseurs » > « tailleurs,
confectionneurs ».
5.2. Composés verbaux
Un grand nombre de noms de métier figurant dans les textes
administratifs de l'époque achéménide sont des composés.
Par exemple :
kap-nuskir (nuski-r délocutif singulier) « trésor-gardien » >
« gardien 'du trésor, trésorier », roussin-huttir. (hutti-r délocutif
singulier) ' « comptes-accomplisseur » > « agent comptable »,
roussin-zikkir (zikki-r délocutif singulier) « comptes-régisseur »>
« teneur de comptes, comptable », UR.lg-v.tukkir (tukki-r
délocutif singulier) « chien-formeur » > « dresseur , de chien »,
KÙ.GI.lg-ka(z)zir (ka(z)zi-r délocutif, singulier) « or-forgeron »
>' «orfèvre », h.HAR.Ig-mazzip (mazzi-p délocutif pluriel)
« pierre-tailleur » > « tailleur de pierre », GIS.MA.lg-gi(l)lir
(gi(l)li-r délocutif singulier) «bateau-dirigeant/commandant»
> « commandant de bateau ».
Composés inanimés
Par exemple :
si-nie « devant-derrière » > « voûte céleste », kik-inurun « cielterre > monde,univers », GIS. kat-niurti « trône-emplacement »
> « piédestal », tiui-tahhi « langùe-traité » > « serment », nziultahhi « rupture-traité » > « désordre, troubles », tunipa-sutur
« dispositions-loi » > « décrets, ordonnances »,
tur-hih
« continuité-pouvoir » > « règne », tur-z/Sahri « continuitépetits.» > « lignée », puhu-ruhu « descendance-progéniture
« descendance légitime », men-pu « couronne-découper/tailler »
26
Exemples
kuk-ta- «protection-placer » > « protéger, préserver », kuk-tiri« protection-parler » > « parler pour la protection de, intervenir,
« regard-décider/déterminer »
intercéder , »,. et-nia
« considérer, penser », hal-sa- « pays-marcher » > « déplacer,
déporter », hun-hi- « pareil-obtenir » > «' obtenir pareillement/de
même », (h)un-sa- « égal-marcher» > «troquer, remplacer,
' < transmettre,
matériel-(a)cheminer
échanger »,
«
s'installer,
se fixer,
dépêcher, envoyer», «aha-ni- «là-être
«
accès/entrées'approprier, profiter de, consommer », lûpu-rucasser » > « donner accès, aménager l' entrée », kur-ma- (maindécider) > « confier" », mur-ta/da- « lieu-placer » > « établir,
asseoir, fixer», ta/da-nia- « emplacement-décider/déterminer »>
« attribuer, affecter, expedier », ukku=ta- « dessus-placer » >
« déposer », tippe-ta- « devant-placer » « avancer, présenter,
envoyer », ikki-hutta- «vers-exécuter » > « ajouter », papa « protection forger/consolider » > « rendre
kazzaindestructible/invulnérable/permanent », sari-paha « destruction
protéger » > « sauvegarder », zukka/z czka-ta- , «mise en place
placer » > « installer » ; pour les trois derniers exemples, " cf.
XXI.10.
27
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
V - LE NOM.
Les suffixes de l'inanimé qui. différencient trois classes sont :
-t
-n
-me.
Le nom qu'il soit un mot-racine ou un dérivé appartient au
genre animé ou au genre inanimé. À ces genres correspondent
des suffixes dits «de classe » ou classificateurs.
Le nom ne possède aucune marque de cas et aucun indice
pouvant indiquer sa fonction dans la phrase qu'il soit
sujet/agent, complément d'objet direct ou complément indirect
. indiquant l'attribution, la destination. Cependant, ses fonctions
peuvent être indiquées par des pronoms de rappel' placés devant
la forme verbale. En effet, ces pronoms indiquent par leur
position respective la fonction des noms auxquels ils renvoient.
Par ailleurs, les éléments nominaux indiquant une circonstance
et exprimant notamment la cause, l'instrument, le but, sont
placés en début de phrase. Le nom est toujours suivi par les
expansions qui le complètent ou le précisent, que celles-ci soient
nominales, pronominales ou propositionelles.
1. Les suffixes nominaux classificateurs
Ces suffixes classificateurs distinguent deux genres : l'animé
et l'inanimé. Au genre animé les suffixes différencient la
personne -grammaticale et le nombre (singulier, pluriel)
uniquement pour le. délocutif. Les manifestations divines, les
choses sacrées et les représentations divines ou humaines
appartiennent au genre animé.
Le genre inanimé qui comporte trois suffixes de classe n'a pas
de marque spécifique pour indiquer le pluriel.
Les suffixes de l'animé 'sont :
-k marque un locutif (1 ère personne)
-t marque un allocutif (2 ème personne)
-r marque un délocutif singulier (3 ème personne du singulier)
-p marque un délocutif pluriel (3 ème personne du pluriel).
28
Les inanimés appartenant aux classes anciennes ou
dialectales -t et -n, sont attestés dans la documentation de
l'époque paléo-élamite, leur présence se raréfie dans les textes
méso-élamites actuellement connus pour faire place aux
inanimés de la classe -me.
Le suffixe de la classe -t marque une catégorie d'inanimés à
laquelle appartiennent certains inanimés qui semblent
représenter une totalité composée de plùsieurs unités. Parmi les
inanimés de la classe -n se trouvent des noms de lieu et
vraisemblablement des inanimés du genre neutre. En effet, , le
suffixe -n remplace progressivement le suffixe -me dans son
rôle syntaxique et à l'époque âchemenide, il relaye même les
suffixes de P animé.
Les inanimés de la classe -me représentent des noms de
chose, des abstraits, des collectifs animés et inanimés et les
dérivés qui désignent une qualité humaine ou une fonction.
Rôle des suffixes classificateurs
Les suffixes classificateurs sont formateurs, relationnels et ils
servent à marquer la détermination nominale.
En tant que morphèmes, ils s'attachent à la base nominale pour
former un nom.
Les morphèmes formateurs sont aussi des suffixes d'accord, ils
relient au• nom ou au pronom, les mots qui le qualifient ou le
déterminent de façon directe.
Ils marquent le complément déterminatif pour le mettre en
relation avec le mot dont il complète le sens.
Ils 's'ajoutent au nom pour "le définir et lui donner un sens
déterminé.
Ils nominalisent les propositions qualificatives/déterminatives.
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L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
FRANÇOISE GRILLOT-SUSÎNI
2. Les numéraux
VI -LES PRONOMS DE PERSONNES
Le seul numéral écrit syllabiquement dans le corpus actuel
des inscriptions de l'époque méso-élamite est ki « un, unique,
seul » > ki-me « unité ».
Les expressions' X (nombre) ir-ma. ki et X (nombre) kur-ina ki
largement employées dans les textes administratifs de l'époque
achéménide contiennent le numéral ki (passim dans PF). Ces
expressions ont pour rôle d' extraire une unité du nombre qui les
précède. Ainsi, 20 ir-ma ki qui représente 1/20 ème peut être
compris «dans 20 parts/divisions (mesures ?) 1 » (litt. « 20
parts (mesures ?)-dans 1 ». De même, 10 kur-ma ki qui
représente 1/10 ème pourrait signifier « dans 10 poignées 1 ».
Un autre numéral écrit syllabiquement est attesté à l'époque
achéménide époque : titi « trois ».
Comme tous les ' nominaux, les numéraux qualifient le nom
auquel ils sont postposés, cf. IX.
ET DE CHOSES
Ces pronoms représentent des, animés et. des inanimés. Seuls
les pronoms employés comme complément d'objet portent la
marque de leur fonction. Utilisés comme pronom de . rappel
devant la forme verbale, ils participent à la syntaxe de l'énoncé.
Les pronoms animés :
u
ni/nu
ir (i-r)
nika/üuku
num
ap(i)
«moi»
« toi »
« lui, elle »
«nous»
« vous »
« eux, elles» .
18re et de 2ème personne sont autoLes pronoms de
3ème. personne sousréférentiels, alors que les pronoms de
spécifiés . par nature se réfèrent à un nom.
Les pronoms inanimés
i (classe -me) « lui, elle, eux, elles'»
« lui, elle, eux, elles ».
in (classe -n)
Le pronom correspondant à la classe -t n'est pas connu.
Le pronom du délocutif singulier ir et les pronoms de
l'inanimé i et in sont dérivés du pronom démonstratif i dont la
forme est invariable et qui a une valeur neutre. Le pronom_ du
délocutif pluriel ap a produit le pronom démonstratif api, cf.
VII.
Lorsque le pronom du délocutif animé singulier ir (i-r) et le
pronom de l'inanimé in (i-n) sont employés comme complément
déterminatif leur forme se réduit au thème i.
30
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FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
Par ailleurs, le pronom du délocutif animé singulier ir et les
pronoms de l'inanimé i et, in sont à dissocier des pronoms
anaphoriques qui ont une forme identique mais dont la fonction
est différente, cf. XV.
À noter l'emploi, à l'époque achéménide, du pronom 'réfléchi
neutre duin (du(h)i-n). dérivé de duhu/i « personne, personnel,
propre ».
Par exemple ;
[...]-mar sillaka duin ncisgis « protège-tpi avec force [du
mensonge] ! », (DB III : 64).
^'.
Les pronoms complément' d'objet direct
Le suffixe -n marque` les pronoms animés et 'inanimés en
fonction de complément d'objet direct. Cependant, dans cette
fonction, le pronom de 3ëme personne ir (i-r) tend à garder son
caractère d'animé marqué par le suffixe -r. Quant au pronom
inanimé in (classe -n) il est déjà préassigné. Il est possible, en
effet, que le suffixe -n marquant les pronoms compléments
d'objet ne soit pas étranger au suffixe nominal delaclasse-n.
Une voyelle de liaison relie le suffixe -n au thème
pronominal çonsonnantique.
Ces pronoms. compléments d'objet correspondent à des formes
toniques, ils sont .donc, à traduire de même que les pronoms cidessus mentionnes. Ils se présentent sous les formes suivantes :
Les pronoms de personnes complément d'objet direct :
u-n
nu-ri
ir(i-r)/i-n '
nuku-n
numu-n
ap-(u/i)n
(1 8re personne singulier)
(2ème personne singulier)
(3 èm e personne singulier)
(1 ère personne pluriel)
(2eme
personne pluriel)
(3 è' personne pluriel).
Les pronoms inanimés complément d'objet direct :
2. Les pronoms
de' rappel
Utilisés comme pronoms de rappel devant la forme verbale,
les pronoms indiquent par leur position respective la fonction
des éléments de l'énoncé auxquels ils renvoient. Lorsque la
compréhension de l'énoncé ne nécessite pas leur présence, ils
peuvent être omis. Dans la graphie ces pronoms tendent non
seulement à s'agglutiner entre eux, mais aussi à se. souder à la
voyelle fmale ou initiale de l'élément qui les précède ou qui lei suit.
Devant lés formes verbales actives, est généralement placé en
tête le pronom qui représente le bénéficiaire (l'attribution, la
destination), celui qui représente le sujet/agent est en deuxième
position et le complément d'objet direct tient la troisième place
devant la forme verbale.
Exemples :
'
ulhi-i ... ap u i-n (écrit a-pu-un) dunih « cette demeure ... moi,
je la leur ai donnée », (litt. « cette demeure ... à-eux (les dieux)
moi elle j'ai donnée »), (EKI 9' III c8),
[d.insusinjak ... u ir turunra (écrit ur turunra) ... 1< (ainsi)
qu' [Insusin]ak ... me (le) demandait ... », (litt. « à-moi celui-ci
parlant/demandant »), (EKI 21 : 3).
i-n
(classe -me)
in
(classe -n).
Les formes des pronoms inanimés peuvent se réduire au
thème 'i lorsque cela ne nuit pas à la compréhension de , l'énoncé.
Devant les formes verbales passives, est placé en tête le
pronom qui représente le bénéficiaire (attribution ou
destination), celui qui représente l'agent est placé en deuxième
position et le sujet/patient tient la troisième place devant la
forme verbale.
32
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FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DEGRAMMAIRE
Exemples :
huttak-halik-u-me li-na ap u i-n telakni (écrit li-na-pu-un) « que
mon oeuvre, leur soit vouée en don pax moi ! », (litt. que mon
oeuvre (oeuvre de moi) en-don à-eux (les dieux) par-moi elle soit
vouée ! »), (EKI 10 B : 3),
hict[t]ak-ha[l]ik-u-nie (d.)napirisa (écrit DINGIR,GAL) ak
d.insusinak siyan-kuk-pa li-na num u i-n (écrit nu-m[u]-un)
telak-ni « qu'à vous, Napirisa (et) Insusinak du siyan-kuk, mon
oeuvre soit vouée en don par moi! », (litt. « mon oeuvre (oeuvre
de moi), Napirisa, Insusinak du siyan-kuk, en-don à-vous parmoi elle soit vouée ! »),, (EKI 15 : 8-11).
Exemples :
takkime kiffs-huhun=nikaane (inanimé classe -me) « vie de notre
famille (kid-huhun-nika) » (EKI 41 : 35-37),
his-e d.nahhunte lahas-ni « que Nahhunte fasse disparaître son
nom ! » (EKI 74 II : 22),
his-apie ... tatalluh « leur nom . , .. j'ai réécrit » (EKI 35 : 15-17),
PAP 20 siyan husa-me misirmak ak putta-e zukkana u v. silhakd. insusinak erientum-ia pepsih kusih « (au) total 20 « temples
du bosquet» s'étaient fait détériorer. Et, leur perte (perte-leur)
étant assurée, moi, Silhak-Insusinak en brique cuite j(e les) ai
construits en renouvellement (j'ai renouvelé j ' ai: construit) »
(EKI 48 : 273-278).
Cette syntaxe de position des pronoms disparaît peu à peu
pour finalement être remplacée par l'emploi de postpositions, cf.
xVIIi:
3. Les suffixes possessifs
Employés en suffixation d'un nom, les pronoms de personne
et de chose ont une valeur d'adjectif possessif. Ils représentent
les possesseurs des êtres ou des choses désignées par le mot
qu'ils suffixent. Leurs formes qui se réduisent au thème sont
parfois altérées et le suffixe -ni n'est attesté qu'à l'époque
achéménide.
Le rapport de possession est renforcé lorsque_ le suffixe
possessif accompagne le mot duit-Vu « personne, personnel,
propre » employé adjectivement.
Par exemple
« (celui)
akka ... his duhi-e aha ir (écrit a-ha-ai) tata[l]lunra
qui réécrirait là son propre nom ... » (EKI 45 VI : 6-7).
Suffixes animés attestés :
-ni
-e qqf. -i
-nika
-api(e)
« ton, ta, tes »
« son, sa, ses »
« nôtre, nos »
« leur(s) ».
Suffixe inanimé :
-e qqf. -i.
« son, sa, ses, leur(s) ».
Le suffixe =e qui garde la valeur neutre du pronom
démonstratif -i dont il est directement dérivé peut renvoyer à
plusieurs possesseurs.
34
35
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
VII LES PRONOMS
D
ÉMONSTRATIFS
Les pronoms démonstratifs sont i et api.
- Le pronom . démonstratif i est invariable et a
une valeur
neutre, il peut représenter un inanimé « ce, ceci » et un anime :
celui-ci, celle-ci ».
Ce pronom pourrait concurrencer le pronom de rappel inanimé
dans sa fonction de complément d'objet direct.
.
Exemple :
ak kassu.lg maki-ia halih ak aha dattah ak d.pinigir ki(k)k-i
(écrit ki-ik-ki) gili-(r)ra napir-u-ri i dunih « et (la) corne en
albâtre j'ai élaborée et là j'ai déposée et j'ai donné celle-ci (ceci)
à Pinigir ' (qui) dirigé ce ciel, ma divinité » (EKI,'71 A+B : 3-5),
à propos de gili-(r)ra, cf. XXI.5.
Du pronom démonstratif i sont dérivés le pronom de 3 ème
personne du singulier, les pronoms de l'inanimé et les pronoms
anaphoriques, cf. VI et XV.
Le pronom démonstratif api représente un animé pluriel
«ceux/ceux(-ci), celles/celles(-ci) ; il a vraisemblablement
produit le pronom de 3 ème personne du pluriel, cf. VI.
Exemple qui suit une citation de noms royaux :
ap[i] sunkip ur(i)p-u-p-pi (écrit ur-pu-up-pi) (animé délocutif
pluriel) , « ceux-ci, les rois mes prédécesseurs (antérieurs de
moi) » , (EKI 48a : 23) .
Remarque :
Le pronom i prend la forme hi dès l'époque néo-élamite. Il
s'oppose au nouveau démonstratif neutre huhpe.
En effet, ainsi "que le montrnt les textes de l'époque
àchéménide,le pronom hi correspond plus particulièrement à un
démonstratif prochain, tandis que le démonstratif lointain est
huhpe/hupe/hupi,
36
L' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
Le pronom huhpe/hupe/hupi est le seul à présenter des formes
différenciées: hupi-(r)ri (animé délocutif singulier), hupi-pe
(animé délocutif pluriel), hupe-ta (-ta suffixe généralisant écrit
parfois -ti/te) « tout cela ».
Exemples de l'époque achéménide :
hi appa u hutta ,,. « ceci que j'ai accompli ... » (DB I : 21-22),
hupe appa huttakka hupe marrita zaumin d.uramasda-na hutta
« cela que j'ai accompli, cela en totalité j (e 1)' ai. accompli par le
fait d'Ahuramazda » (DNa : 39),
hupipe halpis « tuez celles-là (les troupes)! » (DB Il 15),
hupete d. uramasda nuskis-ni « qu'Ahuramazda protège 'tout
cela '! » (XPc : 13-14).
Les suffixes démonstratifs
Postposé à un nom, le pronom démonstratif , à une valeur
d'adjectif démonstratif.
Exemples :
suhmutu.1g-i v.untas-d.napirisa (écrit v.untag-DINGIR.GAL)
h.siyan-kuk tanra ... « cette stèle qu'Untas-Napirisa plaça dans
le siyan-kuk... >», (EKI 21 2),
hut-halikpi-i akka pulunra ,.. « ces effigies (celui) , qui (les)
briserait ... » (EKI 44a : 25-27).
Lorsque le suffixe démonstratif s'ajoute à un nom terminé par
une consonne, celle-ci peut être redoublée, par exemple ha(l)l-i
« cette ville, ki(k)k-i « ce ciel ».
Exemple de l'époque achéménide :
d. uramasda .... akka h.murun-hi pesta akka cl.kik-hupe pesta ...
« Ahuramazda qui a créé cette terre-ci, qui a créé ce ciel-là ...»
(XE : 3-4).
37
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
L'enclitique -a
VIII LA CHAÎNE NOMINALE
Le (pro)nom est suivi par les différents éléments qui le
complètent ou le précisent. Les éléments qui font partie de la
sphère d'un nom (ou d'un pronom) s'insèrent dans sa classe
nominale. Ils sont :
le qualifiant/déterminant,
le complément déterminatif,
la proposition qualificative/déterminative nominalisée.
L' enclitique -a s'ajoute aux mots ou aux unités nominales qui
déterminent le nom. Dans leur acception la plus forte, certains
déterminants ainsi marqués équivalent à un prédicat, cf. VII. 13.
Cet enclitique dit « relativisante/subordonnante » qui renforce la
détermination nominnale deviendra la marque de subordination
des. propositions relatives qualificatives/déterminatives puis
circonstancielles, cf. XXI.1.3.
La copule agi/ak.
Les différents termes de la chaîne nominale peuvent, eux
aussi, être complétés ou précisés. Une chaîne nominale peut
donc contenir une chaîne nominale secondaire.
Le suffixe de classe dit « de définition » qui s'ajoute à un
nom pour, lui donner un sens déterminé peut aussi marquer son
expansion ; expansion qui peut être une proposition.
Les unités simples ou complexes faisant partie d'une chaîne
nominale peuvent être reliées par la copule ak « et, alors » dont
une graphie dialectale est agi. Dans une suite de plusieurs
unités, elle peut ne coordonner que les deux dernières. Cette
copule relie aussi les différentes chaînes nominales d'une même
phrase.
Le suffixe nominal classificateur « de définition »
Exemples
(d.)napirisæ (écrit DINGIR.GAL) ak d.insusinak siyan-kuk pa
«Napirisa et Insusinak du siyan-kuk» (passim dans EKI),
siyan d.damuzi ak d.pelilit-me kusih apun sarih apun ahan
murtah « (le) temple de Damuzi et de Pelilit j'ai construit, je les
ai façonnés, là, je les ai établis » (TZ 50 : 1-3),
(d.)napirisa (écrit DINGIR.GAL) d.insusinak ak d.kiririsa
siyan-kuk pa :« Napirisa, Insusinak et Kiririsa du siyan-kuk »
(EKI 9111 b :.7-8),
takkime-u-me takkime f d.nahhunte-utu rutu hanik-u-ri-me ak
takkime kus-huhun-nika-me « ma vie, (la) vie de Nahhunte-utu
mon épouse aimée (épouse aimée de moi) et (la) vie de notre'
.
famille » (passim dans EKI).
Un nom représentant un animé, qu'il soit un mot-racine ou un
dérivé, peut être suivi par son propre suffixe de classe. Ce
suffixe., dit, « de définition » lui donne un sens déterminé. Il est
rendu par un article défini.
Exemples :
puhu-r (animé délocutif singulier) « l'enfant » (puhu « enfant »),
(pâssir i dans EKI),
nap-(i)r (animé délocutif singulier) «le dieu » (nap « dieu »),
(passim dans EKI),
nappi-(i)p (animé délocutif pluriel) « les dieux » (nappi
« dieux »), (passim^,dans EKI).
Lorsque le nom est suivi d'une expansion nominale, ce suffixe
s'ajoute à celle-ci, cf. VIII.1. 2.
38
La, copule agi/ak, relie aussi les propositions d'une même
phrase et les phrases entre elles, cf. XXI.1..
39
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
IX - LES QUALIFIANTS/DÉTERMINANTS
quant au dérivé il s'intègre dans la classe du mot auquel il se
rapporte.
La langue ne possède pas d'adjectif proprement dit. Postposé
à un'élément nominal, le nom prend la valeur d'un adjectif. Il en
esf de même pour les deux participes de sens passif pris
substantivement.
Lprsque le nom postpose est un dérivé nominal son suffixe
formateur adopte la classe du mot auquel il se rapporte.
Exemples :
his duhi-e (inanimé classe -me) « son propre nom (litt. nom
personnel-son) » (EKI 45 VI : 6),
lipak hanik (animé locutif) « serviteur aimé (participe en -k) »
(passim dans EKI),
sunkir peti-r (animé délocutif singulier) «roi ennemi» (TZ 2 : 6),
temti rira-r (animé délocutif singulier) « seigneur grand » (EKI
44a : 2-3),
nappi kiki-p ak mari p (animé délocutif pluriel) « dieux célestes
et souterrains/terrestres » (EKI 73C : 1).
Ajoutés au nom les numéraux ont eux-aussi une valeur
d'adjectif.
Exemples de l'époque achéménide :
v.ruh ki-r (animé délocutif singulier) « un homme » (DB I : 60),
v.parsir ki-r (animé délocutif singulier) « un Perse » (DB II :
13),
piel ki (inanimé classe -me) « une année » (DB III : 66).
1. Le nom apposé
Le nom . peut compléter un autre nom ou un pronom en le
postposant tout en gardant son statut de substantif, il peut luimême être suivi d'un ou plusieurs éléments qui complètent son
sens. Le mot-racine mis ainsi en apposition garde sa forme nue,
40
Exemples :
fhuhin rutu- sutu (animé délocutif singulier) «Huhin épousesceûr » (EKI 76 : 7),
u ... lipak (locutif) hanik (participe en -k) « moi, ... serviteur
aimé », (passim dans EKI),
f d.nahhunte-utu rutu hanik-u-ri (animé délocutif singulier)
« Nahhunte-utu mon épouse aimée (épouse aimée de moi) »
(EKI 45 II : 17-18),
e d.kiririsa rutu risar (animé délocutif singulier) ahpi tur-na « ô
Kiririsa, grande épouse (épouse grande); manifestation éternelle
(d'éternité) » (Prière à Kiririsa.: 1-2).
2. L'adjonction de suffixes
2.1. L'adjonction du suffixe nominal « de définition »
Le nom ou l'unité nominale marquée par le suffixe nominal
dit « de définition » prend un sens déterminé.
nap(i)-r « le dieu » (passim dans EKI),
nappi-p « les dieux » (passim dans EKI),
zana risar-r(i) (animé délocutif singulier) « la dame grande »
(zana risar « dame grande »), (EKI 65 : 1),
d.nap bahap-p(i) (animé délocutif pluriel) «les dieux.
protecteur» (d.nap bahap « dieùx protecteurs »), (EKI 54: 10, 11),
(locutif) « le serviteur
lipak ... d.insusinak-ki-(i)k
« serviteur
d' Insusinak » (lipak ... d. insusinak-ki
d'Insug inak»), (passim dans EKI),
u v. silhak-d.insusinak sak v. Sutruk-d.nahhunte-ki-(i)k (locutif)
« moi Silhak-Insusinak, le fils de Sutruk-Nahhunte » (passim
dans EKI), (même titulature sans suffixe référentiel: u v. silhakd.insusinak sak v.sutruk-d.nahhunte-ki « moi Silhak-Ingusinak;
fils de Sutruk-Nahhunte »), (passim dans EKI),
e d.manzat zana risar-r(i) (animé délocutif singulier) « ô
Manzat, la grande dame (la dame grande), (EKI 65 : 1),
41
FRANÇOISE GRILLOT-SÛSINI
ap[i ] sunki-p ur(i)p-u-p-pi (écrit ur-pu-up-pi) (animé délocutif
pluriel) « ceux-ci, les rois mes prédécesseurs (antérieurs de
moi) », (EKI 48a : 23),
e d.nap bahap-pi aktip nappi-p-pi (animé délocutif pluriel) «ô
les dieux protecteurs, les brillants de (tous) les dieux » (EKI 54
I : 10-11).
2.2. L'adjonction de l'enclitique -a
L' unité nominale marquée par l'enclitique -a correspond dans
son acception la . plus forte à une proposition
qualificative/déterminative ayant pour prédicat un nominal.
Exemples :
d.kiririsa rutu risar-r-a (animé, délocutif singulier) «Kiririsa,
(qui est) la grande épouse » (EKI 45 VII : 17-18),
d.beltia nap-(i)r risar-r-a (animé, délocutif singulier) « Beltia,
(qui est) la grande divinité » (EKI 16 : 11-12),
v. sutrùru ragipal-u-ri gilir-r-a (animé, délocutif singulier)
fiutruru, mon ministre (ministre de moi), (qui est) le
gouverneur » (EKI 76 : 12).
3. A propos des formes anciennes
Postposé à un autre nom, le nom qui à l'époque méso-élamite
a une valeur d'adjectif déterminatif peut semble-t-il équivaloir à
un complément déterminatif dans les. textes de l'époque paléoélamite.
Exemples :
halat naurut (inanimé classe -t) « argile,du sol » (Simaski 1: 45),
si-men kikin (inanimé classe -n) «voûte du ciel » (ibid., : 1-2).
Cette construction„ survit encore dans les textes de l'époque
méso-élamite.
Par exemple :
zul mûrun lini 'likun (inanimé classe -n) « éclat de la terre,
lumière du royaume » (EKI 28A : 28),
siyan limin (inanimé classe -me) « temple de lumière » (TZ 9 : 4).
42
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
X LE COMPLÉMENT DÉTERMINATIF
Les divers compléments qui déterminent un élément nominal
ou pronominal s'insèrent normalement dans le-système nominal
propre à la langue élamite, ils sont suivis par le suffixe de'classe
de l'élément déterminé. Ce suffixe classificateur s'attache
directement au complément déterminatif, qu ' il soit un motracine ou un dérivé muni de son propre suffixe de classe. Dans
cet emploi, le suffixe classificateur est normalement suivi par la.
voyelle d'appui i, écrite quelque fois e. Cette voyelle d'appui
peut être omise, notamment à la , fin de groupes nominaux
complexes. L'enclitique -a qui renforce la détermination
nominale tient lieu de voyelle d'appui.
La relation existant entre le déterminé et son complément
déterminatif est de nature variée. Elle peut rendre l'appartenance .
et ce, plus particulièrement, lorsque le complément déterminatif
est un pronom de personne ou de chose. .^,,
Exemples :
u v. sutruk-d.nahhunte sak 'v.hallutus-d.insusinak-ki-k lipak
hanik d. insusinak-ki-k (locutif) « moi Sutruk-d.Nahhùnte, le fils
de Hallutus-Insusinak, le serviteur aimé d' ng usinak » (EKI 20 :
.
1-2),
d.insusinak :... pahir sunkip-ri (animé délocutif singulier)
« Insusinak.... protecteur des rois » (EKI 45 : 8-9),
e d.kiririsa ... anima nappi-pi-r(i) (animé délocutif singulier) «ô
Kiririsa ... mère de (tous) les dieux » (EKI 54 : 3-4),
siyan upat hussip-me (inanimé classe -me) « (le) temple en
brique cuite » (passim dans EKI),
husa-me (inanimé classe , -nie)
d. insusnak=me
siyan
« (le) temple d'Insusinak du bosquet » (passim dans EKI 48),
nap-(i)r-u-ri (animé délocutif singulier) « (le) dieu de moi » ou
« mon dieu » (passim dans EKI),
takkime-u-me (inanimé classe -nie) « (la) vie de moi » ou ma
vie » (passim dans EKI),
43
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
r[it]e-ni-ri (animé; délocutif singulier) (époque paléo-élamite)
« (1')épouse de toi » ou « ton épouse » (EKI 2 : VI : 13),
d.insusinak
napir-u-ri sunkir-u-ri ak pahir-u-ri (animé
déloeutif singulier) «' Insusinak, le dieu de moi, roi de moi et
protecteur de moi ». ou. , « Insusinak mon dieu, mon roi et mon
protecteur » (EKI 66 : 9-11) ,
men-pu ... siyan-i-me (inanimé classe -me) kuksih huhun-i-me
(inanimé classe -me) hulpah
« (le) « périmètre sacré » ...
es temples (temples de lui) j'ai construit, ses enceintes
(enceintes de lui) j'ai érigé » ou «j'ai construit ses temples, j'ai
érigé ses enceintes » (TZ 22 : 3-4).
Dans certains textes de l'époque néo-élamite, Le suffixe
classificateur du locutif -k qui marque le complément
déterminatif est remplacé par -h.
Par exemple :
u atta-hamiti-d. insusnak sak hutran-tepti-h+a « moi Attahamiti-Insusinâk fils de Hutran-tepti » EKI, 87 : 1-4.
Remarque :
Bien qu'exprimant l'appartenance, le pronom marqué par le
suffixe de classe du mot qu'il détermine ne représente pas un
pronom possessif.' Ainsi dans le groupe hiyan ap-me
« fondement d'eux » c'est-à-dire « leur fondement », (EKI 47 :
15-16), la possession est exprimée de . façon indirecte par le
complément déterminatif ap. Alors que dans le groupe hiyanapie « leur fondement », (EKI 33 : 4), la possession est
exprimée de façon directe par le pronom de personne employé
en suffixation.
Pris isolément le complément déterminatif peut représenter
un nom, cf. IV.4.
De plus, le groupe formé d'un nom et de son complément
déterminatif peut servir de nom propre et de nom composé.
Par exemple :
f kiri-r-ci-me (animé délocutif singulier) « ma déesse (la déesse
de moi) » (ElO, 20, 57),
44
L' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
«Bonheur juste • (bonheur
zit-hun-te (inanimé classe -t)
d'équité) », (MDP X, 1 : 3 et rev. : 1),
d.nah-hun-te < nan-hun-te (inanimé classe -t) «Paroled'équité/de-justice » (nom du dieu Nahhunte).
Ce goupe petit aussi correspondre à un mot composé.
Par exemple :
nahhante/i < nan-han-te (inanimé classe -t) «parole
d' affection » ou « exhortation, encouragement, conseil » (EKI
76 : 32),
irkinti < ir-kin-ti (inanimé classe -t) « part de providence » . OU
« sauvegarde, continuité, avenir» (passim dans EKI),
t/dusarama < t/du-Sara-ma (inanimé classe -me) «enlèvement
de dessous » > « excavations, tranchées» (DSf : 21, DSz 24).
' L'adjonction de l'enclitique -a .
L'enclitique -a peut s'ajouter au suffixe nominal classificateur marquant le complément déterminatif. Elle renforce alors
l'état de subordination du complément déterminatif , qui, pris
dans son acception la plus forte, peut équivaloir au prédicat
d'une proposition qualificative/déterminative.
Exemples : takkime puhu-nika-me-na (ni+a) (inanimé classe -me) « (la) vie
de notre descendance (descendance de nous) » (EKI 47 14),
puhu-ruhu sugir karintag-r-ra-me ak ritip-e turpi-i-pi «.(la)
descendance légitime (qui est) du roi de Karintas, ses-épouses
(épouses-ses), son lignage (prolongements de lui) » (EKI 51 : 9-12),
u v.untas'-(d.)nap'irisa (écrit v.untas-DINGIR.GAL) sak
d.humbannumena-ki sunkik antan Susun-ka « moi UntasNapirisa fils de Humbannumena, (qui suis) roi d'Anzan et de
Suse » (passim dans EKI),
takkime-u-me takki-me f d.nahhunte-utu rutu' hanik-u-ri-me ak
takkime puhtii-nika-me-ma(me+a) kus-huhun-apie api-i-p (écrit
a-pi-ip) ... « pour ma-vie (vie de moi), (la) vie deNahhunte-utu
mon épouse aimée (épouse aimée-de-moi), (la) vie de notre
descendance (descendance de nous), leurs parents (famille),
ceux (les parents) de ceux-ci... » (EKI 47 : 12-14),
45
L' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
sunkir (écrit SUNKI) lahan ak puhu sunkir pé (écrit SUNKI-pe)
GIS.GU.ZAag atta (écrit adda) api-ri-na-ina(me+a) inurdampi
« (le) roi (est) disparu/mort alors (les) enfants du roi s'assoieront
((seront) s'installant) dans/sur (le) trône de leur père (du père
d'eux) », (Présages 2 : 2-3),
siyan d.insusinak-ni kizzum-na v.temti-agun kusis « (le) temple
d'Insusinak, (qui est) du'kizzum, Temti-agun a construit », (EKI
38b:6-10),
kukunnum d.insusinak-ni upat hussip-na agi upat aktip-na
(inanimé classe -me) pepsih kusih « (le) kukunnum d'Insusinak
(qui est) en briques cuites et en briques émaillées j'ai construit
en renouvellement (j'ai renouvelé j'ai construit) » (EGE n° 9 :
28-36).
1. Le complément déterminatif
lui-même déterminé Le complément déterminatif peut avoir son propre
complément déterminatif. Ce dernier s'emboîte alors entre le
complément déterminatif qu'il détermine et le suffixe
classificateur qui subordonne celui-ci au premier élément
déterminé.
Exemples
takkime igi-sutu-u-pe-me (unité inanimé classe -me) « (la) vie
de mes frères et soeurs (vie des frère(s)-soeurs) de moi » (EKI
65 : 7-8),
siyan d. insusinak nap-(i)r-u-ri-me aha kusih (unité inanimé
classe' me) «(le) temple d'Insusinak mon dieu (le dieu de moi),
là j'ai construit » (EKI 39 : 7-8).
d.hutran ruhu d.kiririsa (d.)napirisa (écrit DINGIR.GAL)-ri ir
sali-é-pe-ra massisni ! « que Hutran, rejeton de Kiririsa (et) de
Napirisa, (le), transperce parmi les empalés ! », (litt. « que
Hutran transperce celui-ci (qui est) de ceux de. son pal 1 »),
(EKI 45, VI , : 18).
Le complément déterminatif lui-même déterminé sert à la
formation du groupe nominal de relation à régime interne, cf.
XVI.2:2.
46
2.
L'emploi préférentiel du suffixe -n
Le suffixe inanimé de la classe -mé marquant le complément
déterminatif est peu à peu remplacé par le suffixe de la classe -n'
qui a une valeur neutre.
Exemples à comparer :
siyan d.humban-me upat hussip-me , kusih « (le) temple de
Humban j'ai construit en brique cuite » (EKI 12D : 4), et
siyan d. nsusnalc ni kumpum kidu-ia halat-ni kusik « (le) temple
d'Insusinak, (le) kumpum kiduya (chapelle èxtérieure),. a été
construit en argile » (EKI 47 : 9-10) ;
takkime-u-me ... takkime igi-sutu-u-pe-me « ma ' vie (vie de
moi) ... (la) vie de mes frères (et) soeurs (frères soeurs de' moi) »
(EKI 65:7-8) et
takkirze-u-me takkime igi-sutu-u pe-ni takkime ruhu4ak-u-pe-ni
takkime ruhu-pak-u-pe-ni -« ma vie, (la) vie de mes frères . (et)
soeurs, (la) vie de mes descendants-légitimes, (la) vie de mes
descendantes-légitimes » (litt. « vie de moi, vie , de(s) frère(s)soeurs) de moi, vie de(s) descendant(s)-légitime(s) de moi, vie
de(s) descendante(s) légitime(s) de moi ») (EKI 60 : 3-5).
3.
La « postposition génitive » -na
À l'époque achéménide, le suffixe neutre -n(i) marquant le
complément déterminatif tend' à remplacer' les suffixes
classificateurs de l'animé. Dans ce rôle syntaxique, il est suivi
par l'enclitique -a qui renforce le statut 'du complément
déterminatif et remplace la voyelle d'appui -i. Ainsi s' élabore la
forme figée du suffixe composite -na (n+a) communément dit
« postposition génitive ». Ce suffixe. peut prendre la forme
élargie -inna, cf. X.4.
Exemples
d.uramagda akka irsar-r-a d.nappi-p-na (animé délocutif
singulier) « Ahuramazda qui est le grand de (tous) les dieux »,
47
' FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
d.nappi p-na remplace ici la forme d.nappi-p-ra qui est présente
dans XV : 2, (XE : 2-3),
v.u v.dariyamauis ... v.sunkir (écrit v.SUNKI) v.dayauispe-na
« moi,, Darius ... roi des peuples », (DPf : 1-3)
v.dariyamauis .... sunkir sunkip-na (écrit v.SUNKI v.SUNKI-ipna) « Darius ... (le) roi des rois », (DPh : 1).
Par ailleurs, le' complément déterminatif marqué par la
suffixation -na est souvent introduit à l'époque achéménide
par un pronom relatif qui souligne sa valeur de prédicat.
Par exemple
zaumin d. uramazda-na v. tassup appa V. unina v. tassup appa
petip-na irsekki halpis « par le fait d'Ahuramazda, (les) troupes
qui (sont) les miennes tuèrent en grand nombre (grandement)
(les) troupes qui (sont celles) des ennemis » (passim dans DB). ,
4.
Les formes « adjectives » dérivées du
complément déterminatif
Certaines formes nominales correspondent à des formes
élargies du complément déterminatif dont l'aspect semble s'être
figé. Ces formes qui ont la valeur d'un adjectif déterminatif
sont largement attestées au délocutif animé singulier et pluriel et
à l'inanimé avec les suffixes suivants :
-irra (animé délocutif singulier)
-ippa (animé délocutif pluriel)
-imma (inanimé classe -me)
-inni (inanimé classe -n), écrit parfois -i-ni.
Exemples
d.Peldla lansitirra (lansiti-irra) ir krih « (la déesse) Pelala en
or je l'ai façonnée » (EKI 10b : 3-4),
d.his;nitik ak d.ruhuratir lansitippa (lansiti-ippa) apun ahan
murtah «(les dieux) Hismitik et Ruhuratir en or je les ai
déposéès là.» (EKI 7 IIb : 3),
siyan d. insusinak-me upatimma (upat-imma) kusik « (le) temple
d'Insusinak a/avait été construit en brique » (EKI 35 : 4-5),
48
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE'GRAMMAIRE
v.d.hubanumena siyan d.kiririsa ... halatimma (halat-imma)
kusis «Hubanumena a/avait construit en argile (le) temple de
Kiririga ... » (EKI 31 ': 2-3),
suhmutu malsinni (malsi-inni) huttah «j'ai fait (une) 'stèle en
albâtre (EKI 47 : 66-67), '
hinap uhinni (uhi-inni) huttah« « j'ai fait (une) crapaudine en
pierre » (EKI 65 : 8),
sunkime kittimma (kitti-imma) teimma '(te-imma) tur-hih sitiimma u in (écrit un) dunis « (une) royauté longue (de longueur),
favorable (de faveur), (un) règne heureux (de bonheur).il
(Insusinak) me les a donnés » (EKI 13 : 5-6).
5. Le suffixe
-ia
Le suffixe invariable -ia marque les compléments
déterminatifs qui indiquent la matière dont une chose est faite.
Les compléments déterminatifs ainsi marqués expriment aussi
un état physique ou moral.
Exemples :
kukunnum , lansiti-ia aha kusih « (le) kukunnum en or là j.' ai
construit », (EKI 13 B : 2),
siyan d.insusinàk-ni erientum-ia pepsih kusih «(le) temple
d' Insusinak en brique cuite j'ai construit en renouvellement (j'ai
renouvelé j'ai construit) » (EKI 38 : 24-27),
hisi-e (his-e) erientum pepsi-ia-ma tallith « j'ai écrit son nom
dans/sur la brique cuite neuve (en'renouvellement) » (EKI 39 : 5-6),
tenum nappi-ia damakra ... « (qui) a dispensé (la) loi divine (en
divinité) » (EKI 73 C : 3).
La forme marquée par le suffixe -ia tend à disparaître au
profit des autres constructions déterminatives avec lesquelles
elle alterne encore dans les textes de l'époque méso-élamite.
Exemples « colonne en or » :
tetin lansiti-ia, (EKI 48 :1.14-115),
tetin lansiti-inni, (EKI 47 : 19-20),
tetin lansitimma, ( EKI 35 : 8).
49
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
Exemples «j'ai construit en brique cuite » :
erienturn-ia kusih, (EKI 29 : 3-4),
erientûm-ma kusih, (EKI 32 : 3-4),
erienturn-na kusih, (EKI 45 V : 14-15).
6. Le complément déterminatif inversé
La construction déterminative peut être rendue par un schéma
particulier, peu employé, qui inverse la suite habituelle des
éléments « déterminé - complément déterminatif » en un nouvel
ordre « complément déterminatif - déterminé. » Dans ce schéma,
le, déterminé est suivi par un suffixe, possessif qui renvoi au
complément déterminatif qui lui est préposé.
En d'autres termes, cette construction est composée d'un nom
représentant le possesseur et de l ' élément possédé qui est suivi
par un suffixe possessif renvoyant au possesseur:
Exemples
fd.nahhunte-utu par-e « (la) semence/lignée de Nahhunte-utu
(Nahhunte-utu semence/lignée-sa) » (EKI 54 : 62),.
d.fïsusinak d.masti ak d.tepti sit-e «(le) bien-être d'InSuSinak,
de Mati et de Tepti (Insusinak Mati et Tepti bien-êtreleur)'» , (Deylam : 2-3).
ak irkinti nikamema sip huti-e d. insusinak napir-u-ri aha
kusih « . , . et pour notre avenir, là j'ai construit l'appareillage
de la porte pour Insusinak mon dieu.», (litt. « ... et pour notre
avenir (avenir le nôtre) ' (1')appareillage de la porte (porte
appareillage-son) pour Insusinak mon dieu,: là j'ai construit »),
(EKI 40:, 17-19).
50
L' ÉLAMITE :'ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
XI - LE PRONOM POSSESSIF
Le pronom possessif se résoud en un complément
déterminatif représenté par un pronom de personne ou de chose
et en un suffixe nominal de définition: Le suffixe nominal
classificateur marquant le complément. déterminatif et le suffixe
nominal de définition sont de la classe du mot déterminé, Par
exemple : uane-mi qui renvoie à un déterminé inanimé de la
classe -me (u-me « de moi » + mi « le/la/les ») signifie « le
mien/la mienne/les mien(ne)s. Le suffixe de définition peut être
remplacé par le suffixe de caractère neutre ai, par exemple : ume-ni, il peut aussi être marqué par l'enclitique -a, par exemple :
nika-ine-mana. À l'époque, achéménidé le suffixe nominale
classificateur -n marque 'aussi le . pronom complément
déterminatif, par exemple : v.u-ni-ni/a.
Exemples
takkime umeni (u-me-ni, inanimé classe -nie) « la mienne vie) »
(passim dans EKI),
zalmu umeni (u-me-ni, inanimé classe -me) « la mienne statue »
(EKI76 3),
irkinti nikamema/üikamena (nika-me-m,a/nd, inanimé classe
me) « le nôtre avenir » (passim dans EKI),
puhu nikmnema/puhu nikamena (nika-me.-mana, inanimé
classe -me) la nôtre descendance » (passim dans EKI),
his untas-napirisa-me sukusa ak imeni (i-me-ni, inanimé classe
-me) aha ir (écrit a-ha-ar) taira ... «_ (celui qui), a effacé le nom
d'Untas-Napirisa et y placerait le sien (et le sien là celui-ci
(serait) plaçant) ... » (TZ 2 : 7).
51
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
XII. - LA PROPOSITION
QUALIFICATIVE/DÉTERMINATIVE
.
De même; que le suffixe nominal classificateur dit « de
définition » s' ajoute aux . expansions nominales du nom, il
marque la proposition qualificative/déterminative qui précise ou
complète' le sens' d' un nom. Ce suffixe de classe est suivi par la
voyelle d'appui'i.
Exemples
murti d.takmidirsu=me halat-ni kusik-ni u erientum-ia pepsih
kusih « (la) chapelle de Tasmidirsu qui avait été construite en
argile, moi en brique cuite j (e 1)' ai construite en renouvellement
(j'ai renouvelé, j'ai construit) » (EKI 33 : 5),
u v. silhak- d.insusnak
melku tukik nappip ' hatamti<p>.ki
likame d. insu[sn]ak ir h[a]nis-ri « moi, Silhak-Jnsusinak ,
prince choisi des dieux élamites, lui qu' Insusinak aime pour
(son) royaume » (EKI 541: 18),
siyan d.insusinak d.masti ak d.tepti sit-e-me muhduh-nie
kusih « j'ai construit (le) temple du bien-être d'Ingusinak, de
Masti et de Napir que j'ai consacré (par le sacrifice) » (Deylam: 2-3),
e d.nap kikip nappi-p hatamti[p] ak nappe p h. su en-pi zuluh
lahluh-[pi] ... « ô dieux célestes, les dieux élamité[s] et les
dieux de Suse que j'ai rendus rayonnants (j'ai fait rayonner j'ai
changés) ... » .(EKI 54 I : 11-.12) .
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
Exemples :
kukunnun sunkip urip-u-pi imme kusihs-a u [kusih] « (le)
kukunnum que (les) 'rois mes prédécesseurs (antérieurs de moi)
n'ont pas construit, moi j(e l)'ai construit » (EKI 13 A :3).
Cette nouvelle construction se dotera bientôt d'un pronom relatif
introducteur
Par ailleurs, l'enclitique relativisante/subordonnante -a est
parfois ajoutée au suffixe de classe qui' nominalisait la
proposition, d'où la concomitance des deux éléments
subordonnants.
Exemples :
siyan d.upurkupak-me sunkip urip-u-pi h. susun imme kusihsima (me+a) u alimelu kusih « (le) temple d'Upurkupak que (les)
rois mes prédécesseurs (antérieurs de moi) n'ont pas construit à
Suse, moi j(e l)'ai construit dans (la) Ville-Haute », (litt. « (le)
temple d'Upurkupak que (les) rois mes prédécesseurs
(antérieurs de moi) à Suse n'ont pas construit, moi (dans .la)
«' Ville-Haute » j'ai construit »), (EKI 14 : 2-3),
zunkip urip-u-pi siyan (d.)napirisa (écrit DINGIR.GAL)-<me>
imme kusihsi-ma (me+a) u kusih « moi j'ai construit (le) temple
de Napirisa que (les) roi mes prédécesseurs (antérieurs de moi)
n'ont pas construit », (litt. « (les) rois mes prédécesseurs
(antérieurs de moi), (le) temple de Napirisa qu'ils n'ont pas
construit, moi j'ai construit »), (TZ 56 : 4-7).
. L'adjonction de l'enclitique -a
L'enclitique relativisante/subordonnante -a tend à marquer le
verbe de la proposition qualificative/déterminative et à
remplacer le ,suffixe classificateur dit « de définition » qui
nominalise. la proposition.
52
53
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
XIII - LES PRONOMS RELATIFS
Les deux pronoms relatifs akka (animé) et appa (inanimé)
apparaissent au cours de l'époque méso-élamite. Ils
introduisent la proposition relative qui auparavant était
seulement nominalisée et/ou marquée par l'enclitique
relativisante/subordonnante -a.
Exemples :
suhmutu-i ... sunkir akka tasta (tas-ti-a) irone turnah «je ne
connais pas (le) roi qui avait placé cette stèle » (EKI 20 : 5-7),
akka salmu-u-me humanra (humanri-a) akka hutunra (hutunria) akka tuppime 'inelkanra (nielkanri-a) akka his-u-me sukunra
(sukunri-a) ...«< (celui) qui enlèverait ma statue, qui (la)
briserait, qui endommagerait (l')inscription, qui mon nom
effaceràit ... » (EKI 16 : 4-7),
akka •ulhi-i melkanra (inelkanri-a)` ak upatip-e lani-e pakanra
(pakanri-a) ... « (celui) qui endommagerait cette demeure et
arracherait (1')argent de ses briques (briques-ses argent-son)
»(TZ4A`6),
[...]akka hutunra (hütunri-a) akka humas ak hal=i tiyara
temnzenra ` (temmenri-a)... « [nia statue:..] (celui) qui (la)
briserait, (celui) qui (1')ayant enlevée (qui a enlevée) et, étranger
à ce pays, l'emmènerait ... » (EKI 50 : 5-6),
sunkip ur(i)p-u-p-pa (écrit ur-up-up-pa) siyan ... akka kuksifta
(kuksis-ti-.a) imme tur[nah] « (parmi) les rois (qui ont été) mes
prédécesseurs je ne conn[ais] pas (celui) qui avait reconstruit le
temple ... », (lita.. « les rois (qui ont été) les antérieurs de moi,
(le) temple ... (celui) qui (P)avait 'reconstruit (ceci) je ne
con[nais] pas »), (EKI' 34 : 3-4),
sunkip akka appup [... ] « (les) rois qui (ont été) mes ancêtres
[. J » (EKI 89 : 112),
ha(l)l-i appa kusiha (kusih-a) luppuruh « j'ai donné accès à
cette ville que j'ai construite '» (TZ 32 A : 6);
tetin-i his umeni ak his appa aha talluha (talluh-a) akka
melkar.(ra) ak sukunra (sukunri-a) ak his duhi-e aha ir tallunra
54
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
(tallunri-a) d. insusinak ir si-ra ani uzzun « le mien nom et les
noms que j'ai écrits sur cette colonne, (celui) qui (les) abimerait
et (les) effacerait et son propre nom là écrirait, qu'il n'aille pas
devant Ingusinak ! » (EKI 45 VI : 1-9).
Au cours de la période néo-élamite le pronom animé akka se
dotera de la forme de pluriel akka-p(e).
Le large emploi des pronoms relatifs à l ' époque achéménide
affaiblit le rôle de l'enclitique -a.
Exemples :
v.nu v. akka messin h.tuppi-hi pepranti appa v.hutJta hi appa'
h.tuppi-hi-ma tallik huhpe uris « toi qui plus tard' reliras cette
inscription, (ce) qu[e j'ai] fait, ceci qui est écrit dans cette
inscription, crois cela ! » (DB III : 66-67),
v.tassup v.madape akkape v.ûnina inni ti.rinnaüpi hupipe halpis
« (les) trôupes mèdes qui ne, se proclamënt pas les miennes,
tuez-les (celles-là) ! » (DB II : 14-15).
.
v.tassup irsekki halpis akkàpe sassa v.birtiya ir turnas-ti «il tua
en grand nombre (les) troupes qui auparavant avaient connu
Birtiya », (litt. « (les) troupes en grand nombre (grandement) il
tua, (celles) qui auparavant Birtiya l'avaient connu »), (DB I : 39).
55
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
XIV- LES PRONOMS INDÉFINIS
Le pronom indéfini akkari/a
Le thème akka a donné le dérivé akka-ra/i, pronom indéfini
animé singulier qui signifie « quelqu'un, quiconque ».
Il est attesté à l'époque méso-élamite sous la forme akkara avec
la négation préverbale qui -porte sur lui. Il est alors à traduire par
« aucun ne », « personne ne ».
Exemple
sunkip ur(i)p-u-p-pa (écrit ur-pu-up-pa) akkara upat aktippa
inr. i huhtanra u huhtah «j'ai fait des briques émaillées (ce)
qu'aucun des rois (qui ont été) mes prédécesseurs, ne faisait »,
(litt. «les) rois mes prédécesseurs (les antérieurs de moi)
aucun ne faisant des briques émaillées, moi j'ai fait »), (EKI 17 :
1-3).
Le pronom indéfini unra
Le pronom indéfini un-ra (animé délocutif singulier)
«chacun », « tous », qui- est largement attesté dans les textes
économiques de l'époque achéménide, représente un
complément déterminatif pris. isolément. Il peut se résoudre en
- (h)un suivit du suffixe classificateur du délocutif singulier -ra
(-ri+a) marquani le complément déterminatif d'un animé et
avoir pour . sens d'origine , «d'égalité/équité » ou « en
égalité/équité ».
L' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
(Deylam 4-5) dont la forme ancienne écrite sude-t 'sade-t
(inanimé classe -t), (EKI 2 : 10), pourrait être traduite par « nuit
(et) jour », c'est-à-dire «l'ensemble des nuits et des jours ».
Cette expression , rendrait solidaires les notions ' d'unité,
d'ensemble, dé totalité.
Quant au mot aski, écrit âs-ki, attesté à l'époque achéménide,
il pourrait se résoudre en as (inanimé) « partie/portion
soustraite, retrait », suivi du numéral ki « un, unique seul ». Cet
ensemble figé signifierait alors « une partie, un peu, peu de
chose ». Construit avec la négation préverbale, il peut , alors être
rendu à cette époque par le pronom indéfini « rien ».
Exemples
meni tassup appa unina as-ki inni hutte « alors (les) troupes
qui (étaient) les miennes ne firent rien » (DB II : 19-2121),
akkari as-ki v.gammatta v.makus-tupaka inni lilmak ,« par
quiconque rien ne fut témoigné/manifesté envers Gammatta,
(le) mage » ((DB I : 40-41). Dans cet exemple, la négation inni
qui précède une forme verbale passive porte dur le sujet as ki 'et
non sur akkari.
Bien qu'étant de graphie et de forme différentes, aski pourrait
être rapproché du mot as/az-kit (groupe inanimé classe -t) attesté
dans les textes méso-élamites et qui peut se résoudre en « retrait
un/seul ». Construit avec la négation préverbale, ce groupe
pourrait être rendu par « aucun retrait », (litt. « ne pas un
retrait »).
Par exemple :
az-kit tur-sahri husu-ia ingi (= inki) hinka ... «pour) que je ne
connaisse aucun retrait (litt. pas un retrait) à une lignée
prospère ...» (passim dans EKI).
'.
Exemple : .
10 v.puhu un-ra 1 QA dus « 10 enfants ont reçu chacun 1QA
(de farine) .», (PF 1263 : 6-7.
Le numéral ki « un, unique, seul » semble avoir la valeur
d'un adjectif indéfini : « chaque », dans l'expression sut-ki-me
§at-ki-me (inanimé classe -me) « chaque nuit, chaque jour »
56
57
FRANÇOISE GRILLOT-SÙSINI
L' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
XV - LES PRONOMS ANAPHORIQUES
XVI - LES GROUPES NOMINAUX
Les pronoms anaphoriques sont des pronoms dérivés du
pronom démonstratif i. Ils représentent un nom antécédent avec
lequel ils s' accordent.
Ces pronoms qui appartiennent au délocutif sont :
1. Le groupe nominal de circonstance
ir (i-r' animé singulier) « celui(-ci), celle(-ci »
ip (i -p animé pluriel) « ceux(-ci), celles(-ci) »
i (inanimé classe -me) «, ce(ci) »
in (i-n inanimé classe -n) « ce(ci) ».
Les pronoms anaphoriques servent à la formation de
syntagmes nominaux. Outre leur présence dans -les formes des
deux conjugaisons nominales du verbe construites au délocutif,
cf. XXI.3., ils introduisent notamment les groupes nominaux de
circonstance, les groupes nominaux de relation à régime externe
et interne, cf. XVI.1., 2.1., 2.2.
Le groupe nominal de circonstance détermine un antécédent
par l'intermédiaire d'un pronom anaphorique en indiquant une
circonstance.
Il est formé d'un pronom anaphorique introducteur et d'un
complément déterminatif qui exprime la manière, le lieu 'ou le
temps. Les mots indiquant la valeur spatiale ou temporelle sont
identiques à ceux employés dans les groupes nominaux de
relation, cf. XVI.2.
Cette construction qui tend à se rapprocher du verbe prend
progressivement une forme neutre en s'insérant dans la classe
nominale -n.
Par exemple (formation du groupe) :
suhmutu (inanimé classe -me) ... i giri-ma(me+a) « stèle ...
celle-ci (ceci) en- gratitude »,
i si-mâ(ine+a) « stèle ...cellesuhmutu (inanimé classe -me)
ci (ceci) en avant/devant »,
huttak=halik-uane (inanimé classe -me) .:. in.li-na(ni+a) « mon
oeuvre ..: celle-ci (ceci) en-don ».
Exemples
[suhmutu] ... huttah-ni ak na[ppipj (nappi-p).. giri-ma tah-ni
« j'ai assurément fait [(la) stèle] ... et aux di[eux] ... `je l'ai
assurément placée en gratitude », huttah-ni ét tah-ni sont dés
formes optatives ayant ici valeur d'assertif, (EKI 54 IV : 5),
suhmutu v.naram-d.sin-irra hurrah d.insusinak napir.'u-ri i
si-ma tah «j'ai enlevé (la) stèle de Naram-Sîn ... à Insusinak
mon dieu je l'ai offerte », (lits. « à Insusinak mon dieu celle-ci
devant j'ai placée »), (EKI 22 : 5-6),
huttak-halik-u-me d. insusinak napir-u-ri in ai-na telak-ni .« que
mon oeuvre à Insusinak mon dieu soit adressée en don ! », (lita.
«celle-ci en-don qu'elle soit adressée ! »), (EKI 18 : 5).
58
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FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
L ' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
huttak-halik-u-me d.Nahhunte siyan-kuk-ra u in li-na (écrit un
li-na) telak-ni « que mon oeuvre' à Nahhunte du siyan-kuk par
moi soit adressée en don ! », (litt. « par moi celle-ci en-don
qu'elle soit adressée! »), (EKI 10 : 4-5).
appuka « anciennement, auparavant; autrefois » ( < . appu« éloigner, être ancien »). Certains adverbes sont marqués par le
suffixe généralisateur -ta, par exemple : marri-ta « en'totalité,
totalement, entièrement » d'où la traduction « tout, tous,
toutes » (< marri- « (re)tenir, bloquer ») ; autres exemples :
am-ta, sassa-ta, appuka-ta. Ce suffixe édit parfois -te n'est
peut-être pas étranger au suffixe nominal de l'inanimé -t.
À côté de ces nouveaux adverbes subsistent les formes réduites
et parfois altérées d'anciens groupes nominaux de circonstance,
par exemple : menti ( < me-ma) « derrière, après, ensuite»,
hati/u(-ma) (< hati-ma qui équivaut à §À-ma) « à l'intérieur, au
milieu >), sir(-na) (< sir-ma/sir-na) « en valeur, en équivalence,
en considération/estimation, en estime/reconnaissance », .
Le groupe, dont la construction n'est plus réellement
cômprise, fait l'économie du pronom anaphorique introducteur.
Prenant peu à peu la valeur d'un adverbe, il tend à perdre son
caractère nominal pour finalement se réduire au mot indiquant la
circonstance.
Exemples :
e d.insusinak napir-u-ri huttak-halik-u-me li-ma nu telak-ni
« ô Insusinak mon dieu que mon oeuvre te soit adressée en
don ! » (EKI 30 : 4-5),
huttak-halik-u=nie (d,)napirisa (écrit DINGIR.GAL) ak
d. insüsinak siyan-kukpa li-na telak-ni « que mon oeuvre soit
adressée en don à Napirisa et Insusinak du siyan-kuk » (passim
dans EKI),
zalmu-u-me tippa tak kitenuh inni peranmanka Sara tak kitenuh
« j'administre (les) interdits (kitenuh) à ma statue (qui est)
placée devant, j'administre les interdits (kitenuh) à ce que je ne
veux pas qui soit lu (qui est) placé en dessous » (EKÏ 76 : 5-6):
2. Les groupes nominaux de relation
Les ' groupes nominaux de relation subordonnent à un
pronom anaphorique introducteur 'un nom ou un pronom en
indiquant la nature du rapport de subordination qui est spatial ou
temporel.
La nature du rapport de subordination est exprimée par des mots
tels que : ukku « sur », zur « haut », Sara « sous, dessous », pat
« bas », Si « avant, devant, face », me « arrière », hati/SÀ
« intérieur, milieu », kan « proche, près ».
1.1. Les adverbes
2.1. Le groupe nominal de relation à régime externe
A l'époque achéménide apparaît un grand nombre de
nouveaux adverbes de formations variées, qui s'ajoutent à ceux
déjà en usage à l'époque neo-elamite. L'origine et la formation
de ces nouveaux adverbes n'apparaissent pas toujours
clairement.
Par exemple : am « maintenant, à présent », meni « alors »,
hamer « à l'époque; à ce moment là, en ce temps là », sassa
« autrefois» , messin « après, plus tard, zila « ainsi », hi zila
'« comme ceci, ainsi » ; d'autres sont dérivés de participes
passifs' d.' aspect accompli, par exemple : kappaka « ensemble »
( < kappa- « (r)assembler, (re)grouper »), sillaka « fortement,
avec' force, beaucoup » ( < cilla- « renforcer, rendre fort »),
60
Ce groupe nominal subordonne au pronom anaphorique qui
l'introduit un nom qui lui est directement préposé. Il est formé
d'un pronom anaphorique et de son complément déterminatif
qui exprime la nature du rapport de subordination.
Par exemple (formation du groupe) :
d. insicsinak ir si-ra « (le destructeur) . Insusinak celui-ci
en-avant/face de » ou « (le destructeur) ... devant Ing usinak »,
d.nahhunte ir sara-rtl « (le destructeur) ... Nahhunte celui-ci
en-dessous de » ou « (le destructeur) ... sous Nahhunte »,
61
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI'
kitin .:. zalmu-u-me in ukku-na (écrit nu-uk-ku-na) « kiten
..:celui-ci au-dessus de ma statue » ou « le kiten sur ma statue ».
Exemples :
d.insusinak ir si=ra ani izzun «,(le destructeur) ... puisse-t-il
ne pas aller devant Insusinak ! », (litt. « que celui-ci en-avant
d'Insusinak n'aille pas ! »), (EKI, 45 V : 8-9) »,
kitin ..., zalmu-u-me in ukku-na (écrit nu-uk-ku-na) tak-ni « que
le kiten (interdit protecteur)... soit placé sur ma statue ! », (lift.
« que (le) kiten ... celui-ci au-dessus de ma statue soit placé ! »),
(EKI 75:21),
,
... d.nahhunte ir gara-ra par ani kutun « (le destructeur) , , ,
que sous Nahhunte (= Soleil), sa semence ne soit pas
préservée !», (litt. « que celui-ci sous Nahhunte (la) semence ne
soit pas' préservée ! »), (EKI 9 III b : 9).
De même que le groupe nominal de circonstance, les groupes
nominaux de relation tendent à faire l'économie du pronom
anaphorique introducteur et à perdre leur caractère nominal.
Par exemple :
sa-e d.sîn ak d.UTU (= Soleil/Nahhunte) sara-ma înassik-ni
« que sa marche soit interrompue sous Sîn (=Luné) et Nahhunte
(=Soleil) », (litt. « que sa marche (celle-ci) en-dessous de Sîn et
dé Nahhunte soit tranchée/interrompue ! »), (EKI 76 : 36).
Les groupes nominaux de relation à régime externe qui
parfois sont réduits au mot indiquant la nature de la relation,
vont s'ajouter aux nouvelles postpositions utilisées à l'époque
achéménide, cf. XVII.
Exemples
meni h.tuppime amminnu v.dayauis. marrita hati-ma v.u
tingiya v. tasguppe sapin « alors les gens copièrent cette
inscription-là que j'ai envoyée dans tous les pays » (litt. « alors
cette incription-là qu'à l'intérieur (hati-ma) des pays en totalité,
moi, j'ai envoyé, les gens (la) copièrent » (DB IV : 8-9),
6 marris GESTIN.lg ... 2 d.ITU.lg hati-ana « 6 marris dé vin ...
pour deux mois (à l'intérieur de deux mois), (PF, 810: 1-6),
62
L' ÉLAMITE : ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
[dattam appa v.u]nina v:dayauis-hi hati kuktak «[(la) loi qui
(est) la m]ienne a été préservée dans (à l'intérieur de) ces paysci » (DB i :18-19),
v.sunkir (écrit v.SUNKI) h.murun-hi ukku-ra/ickku «roi sur cette
terre-ci », (passim dans les textes de l'époque achéménide),
h.siut-hupe ukku h:ulhi.lg zikkak « (le) palais a été établi sur ce
gravier-là » (DSf : 23).
2.2. Le groupe nominal de relation à régime interne
Ce groupe nominal subordonne un prdnom au pronom,
anaphorique introducteur qui est directement suivi d'un
complément déterminatif à valeur spatiale ou temporelle
indiquant la nature de la subordination.
Alors que le groupe nominal de relation à régime externe est
précédé du nom qu'il subordonne, le pronom que subordonne le
groupe nominal de relation à régime interne se trouve à
l'intérieur même du groupe nominal.
En d'autres termes, le groupe nominal de relation à régime
interne comporte une première unité nominale composée d'un
pronom anaphorique et de son complément déterminatif. Et,
cette unité nominale est elle-même déterminée par le pronom
qu'elle subordonne. Le pronom subordonné peut être un pronom
de personne ou un pronom représentant un inanimé.
Par exemple (formation du groupe) :
petir-u-ri (animé délocutif singulier) ir pat=ri=u-r(i) (écrit ir paat-ru-ur) « : mon ennemi (ennemi de moi) celui-ci en-bas-demoi » ou « mon ennemi sous moi »,
hat (animé délocutif singulier) ... ir ukku-ri-i-r(i) (écrit ri-uk-kuri-ir) « (la) terreur ... celle-ci au-dessus-de-lui » ou («la)
terreur ... sur lui »,
hih (animé délocutif pluriel) ....ip ukku-pi-i-p(i) (écrit pi-uk-kupi-ip) « (les) puissances ... celles-ci au-dessus de lui » ou
« (les) puissances .... sur lui ».
Exemples :
petir-u-ri ir pat-ri-u-r (écrit ir pa-at-ru-ur) tat-ni« place mon
ennemi sous moi ! », (litt. « mon ennemi celui-ci en-bas-de-moi
que tu places ! » ), (EKI 45 IV : 9),
63
FRANÇOISE GRILLOT-SUSINI
L ' ÉLAMITE :ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE
li`at (animé-délocutif singulier) (d.)napirisa (écrit DINGIR.GAL)
d.insusinak .... ir ukku-ri-i-r (écrit ri-ukku-ri-ir) tak-ni « que la
XVII - LA POSTPOSITION
terreur de Napirisa (et) d'Insusinak soit placée sur lui ! », (lift.
« (la) terreur ..: celle-ci au-dessus-de-lui qu'elle soit placée ! »),
(EKI 9 III c : 6),
hih (animé délocutif pluriel) d.Beltiya ... ip ukku-pi-i-p (écritpiuk-ku-pi-ip) met(i)k-ni (écrit mg-it-ki-ni) « que (les) puissances
de Beltiya ... aillent sur lui ! », (litt. « (les) puissances ...celles
ci,au-dessus de lui qu'elles aillent ! »), (EKI 16 : 11-13).
Ce groupe nominal fera lui-aussi l'économie de son pronom
anaphorique introducteur.
Par exemple :
hal happatis ...v.untas-(d.)napirisa (écrit DINGIR.GAL) ukkuriz-r murtan « Untas-Napirisa s'est établi sur (le) pay de Haptis
», (litt. « (le) pays de Haptis ... Untas-Napirisa au-dessus de
lui s'est établi »), (EKI 7 III : 3).
Le groupe de relation à régime, interne est encore employé
dans les textes de l'époque achéménide.
Par exemple
[meni v.jmi[mana v.tassup]-itaka me-ri-i-r (écrit me-ri-ir) taka
sak « [alors] Mi[mana] (qui) s'était placé derrière lui (Misdatta)
avec (les) [troupes], marcha », (litt. « [alors] Mi[mana] (qui)
avec (les) [troupes] en-arrière de lui (Misdatta) s'était placé,
marcha »), (DB III . : 32).
Les postpositions sont des mots invariables qui introduisent
un élément en le subordonnant par tel ou tel rapport à. un autre
élément de l'énoncé. Elles sont directement placées après le mot
.
qu'elles subordonnent.
La seule postposition attestée dans-les textes méso-élamites est -ma
« dans, sur, au cours de »..
Exemples :
ak sunkip ... his-apie erientum pepsi-ia-ma tatalluh «et, j ' ai
réécrit dans la brique cuite neuve le nom des rois », (litt. et
(les) rois ... leur nom dans la brique cuite en renouvellement j'ai
réécrit » (EKI 35 : 14-17),
ak hinap uhinni huttah ak siyan d.manzat-me ak d.simutta
d.hatamtir-me=ma tattah « et j'ai fait' (une) crapaudine en pierre
et dans (le) temple de Manzat et de Simut (l')Élamite j(e 1)' ai
déposée » (EKI 65 : 8-12).
Les noms indiquant. une localisation ne sont pas
nécessairement suivis par cette postposition.
Par exemple :
siyan d.upurkupak-me ... u alimelu kusih « (le) temple
d'Upurkupak ... moi (dans la) Ville-Haute j'ai construit » (EKI
14 : 2-3).
La destructuration des groupes nominaux de relation fayorise
l'emploi de postpositions dès l'époque néo-élamite.
Par exemple :
d.masti zana h.tarrisa-ra-ikki hahpuhu « vers/en direction de
Marti, dame de Tarrisa, nous prêtons attention » (EKI 76 : 7-8).
L'emploi des postpositions se généralise à l'époque
achéménide. La postposition -ikki/ikka y est largement
représentée. Elle indique la direction, l'attribution, le
64
65
FRANWISE GRILLOT-SUSINI
rapprochement et s'attache surtout ä des animes et ä des noms
de mois personnalises. Elle exprime aussi la destination et la
localisation notamment lorsqu'elle fait pendant ä-ikkimar/
ikkamar (-ikki/a+mar), postposition qui indique la provenance,
l'origine, 1'eloignement, l'opposition et marque l'agent des
formes passives .du verbe ; cette dernire postposition peut etre
simplement representee par -mar. Ces deux postpositions, - ikki/
ikka et; ikkinxa7/ikkamar, eclipsent les pronoms de rappel places
devant la forme verbale, qui indiquaient le beneficiaire et
1' agent:
Exemples :
v.hassiiza hupirri marrika rappaka v.ü-ikki tingik meni hupirri
halpi « Hassina, celui-ci qui avait ete pris (et) enchaine, me (litt.
vers-moi) fut envoye. Alors je tuais celui-ci » (DB I: 64-65),
appa anka v.u=ikkimar ap tirikka huhpe hut[tas] «quoi qu'ils
leur a ete dit par moi, cela il (le) font », (litt. «(ce) que si parmoi ä-eux a ete dit, il font cela »), (DB I: 19).
Un grand nombre de postpositions utilisees ä 1'epoque
achemenide sont issues de participes passifs d'aspect accompli.
Par exemple : -.lak(i)ka ( < la(k)ki-) « au/par-delä, », -pirka
(< pari-) « ä 1' arrivee, lors de », « -tupaka (< tu(p)pa-)
« envers, •ä 1' egard de », -idaka ( < i d/ta-) « avec ».
Parmi ces nouveaux outils grammaticaux se trouvent des
postpositions qui ne sont que les formes reduites d'anciens
groupes nominaux de relation ä regime externe dont le
mecanisme n'est plus compris.
Par exemple :-hati/u(->na) (< hati/ic-ma; equivaut ä SA-nia) « ä
'
1'interieür de, au milieu de, parmi ».
66
L ' ELAMITE : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
XVIII - LA NEGATION
La negation se composait'ä 1' origine de l'e1ement de negation
in- et d'un suffixe nominal classificateur correspondant ä la
classe du nom ou du pronom qu'elle concernait.
Pour les animes :
locutif
allocutif
delocutif singulier
delocutif pluriel
in-ki
*in-ti (non atteste)
in-ri
im=pi ( < in-pi)
Pour les inanimes :
classe -t
classe -n classe -me
*in-ti (non attest6)
in-ni
im-me. (. < in-me)
Exemples :
akka zalmu v.sutruk-d.nahhunte-na in-ki dununku mar ak
turunra :.. « (celui) qui declarerait (mar « (serait) declareur »)
que la statue de Sutrük-Nahhunte je ne l'ai pas offerte et (le)
ferait savoir... » (EKI 74 II : 18-19),
sunkip ur(i)p-u p pa (6crit ur-pu-up-pa) äkkarci upat aktippa inri huhtanra u huhtah . « j ' ai fait des briques mailles (ce)
qu'aucun des rois qui etaient mes predecesseürs ne faisait »,
(litt. «les rois (qui' etaient) mes predecesseürs (les' anterieurs de
moi) aucun ne faisant des briques email1ees, moi j ' ai fait »),.
(EKI 17 : 1-3).
akka ... his-aci (P)p e aha tak-ni lahhis in-ni kitinri... «(celui) qui....
la titulature qui est placee lä (P)ayant changee ne (la) perpetuerait
pas , . . »; (litt: « (celui) qui . . . (la) titulature qui est placee lä a
changee, ne (la) perpetüerait pas .::»), (EGE n° 9 : 54-57).
'
Au cours de la periode meso-elainite lä fornie üeutre iri-üi
tend ä remplacer la forme im-me representant la classe -'nie de
1'inanime, puis les diverses formes de 1' anime: Devenue figee, la
forme neutre inni est comprise cdmme un adverbe de negation.
Elle se maintiendra ä 1'epöque achemenide.
67
FRANGOISE GRILLOT-SUSINI
L ' $LAMITE : irI,EMENTS DEGRAMMAIRE
^IX - LA LOCALISATION
XX- DITTOLOGIE DES SUFFIXES
De meme que la negation, le mot aha indiquant le lieu
« ici/lä » presentait ä l'origine un caractere nominal differencie.
Il etä.it suivi du suffixe nominal classificateur de l'element
auquel il se rapportait. Ce suffixe nominal representait soit un
0elocutif anime singulier ou pluriel, soit un inanime.
Pour les animes :
delocutif singulier
delocutif pluriel
aha-r
aha-p
Pour les inanimes :
classe -t
classe -n
classe -me
aha-t
aha-n
aha
Exemples :
d.nabu lansiti-ra ir aha-r murtah « (le dieu) Nabu en or celui-ci
lä j' ai etabli »(EKI'7. Ia :3-4),
suhterwe lansitüni (=lansitinni) haltit-e (haltit inanime classe -t)
lanüni (laninni) lan[si]ti[ini](=lansitinni) aha-t sirah mirrih
«(1a) porte (vantaux) en argent (et) en or du suhter d'or
(suhter ,,. sa•porte ..:) lä j'ai assure (le) scellement (j'ai scelle
j'ai assure) » (EGE n°9 ; 37-46):
D'es 1'epöque meso-elamite le mot aha qui tend ä prendre un
caractere indifferencie ou neutre, apparait soit sous la forme nue
aha, soit sous la neutre fige ahan. A 1'epoque neo-elamite il
devient ah et prend ,une valeur adverbiale. Son emploi se rarefie
dans les textes de 1'epoque achemenide.
Remarque ;
Les nom's indiquant un lieu peuvent etre dispenses de tout indice
indiquant une localisation.
68
Certaines desinences consonantiques finales sont redoubles
dans la graphie. sans raison grammaticale apparente; et ce,
notamment ä 1'epoque tardive. Ce redoublement affecte plus
particulierement les suffixes nominaux classificateurs et les
morphemes participiaux. Le redoublement suffixal peut parfois
etre confondu avec le suffixe nominal classificateur « de
definition ».
Exemples des poques meso- et neo-elamites :
suhmutu v.naram-d.sin-irra humah « j'ai enleve (la) stäle de
N aram- S in »(EKI 22 : 5-6),
u v.silhak-d.insusinak sak v.sutruk-d.nahhunte-ki-ikki «moi
Silhak-Insusinak, le fils de Sutruk-Nahhunte »(EKT 56 :1-3),
[u v.s]utur`d.nizhhunte sak v.d.hicbanimena-ki-ikki sunkik-ki
h.anzan h.susun-ka « [moi S]utur-Nahhunte, le fils
d'Hubanimena, le roi d'Anzan (et) de Suse » (EKI 71 A+B-: 1),
u d.tepti-d.hu [ban-d.insusinak §ak silh]ak-d.insusinak-ikka
« moi Tepti-Hu[ban-Inslasinak (qui suis) le fils de silh]akInsusinak » (EKI 83 : 1-2),
sunkir kitin ir sara-irra « roi (qui est) sous (le) kiten (interdit
protecteur) » (EKI 75 : 7),
PAP hw.sunkir-ter (ecrit SUNKI-ter) hw.madris hw.rakap(e)ippa duhs (ecrit duhis") «(le)•total Sunkir-ter (et) Madris, les
Rakkaeens, (1')ont re^u » (MDP IX 93 rev. : 5-6).
Exemples de 1' poque achemenide :
v.dariyamauis ... v.sunkir sunkip-irra (ecrit v.SUNKI v.SUNKI=
ip-ir-ra) « Darius ... (le) roi des rois », (DNa : 7),
v.dariyamauis ... v.sunkir sunkip-inna (ecrit v.SUNKI v.
SUNKI-ip-in-na) « Darius ... (le) roi des rois. »,(DB I: 1),
d.uramazda ... akka irsara d.nappi-inna « Ahuramazda ... qui
(est le) grand des dieux »,(DPh : 6),
69
L ' $LAMITE : LL$MENTS DE GRAMMAIRE
FRANGOISE GRILLOT-SUSINI
meni v.datursis sak sap v.hanninuiap-ikki ir parikka ... «alors
Daturgis fit mouvement ; lorsqu'il fut arrive chez les Arminiens
», (DB II : 23-24),
[me]ni v.hatamtip v.u-ikkimar peptippa v.hassina hupirri-ikka
paris « alors les Elamites qui s'etaient souleves contre moi se
rallierent ä(litt. se dirigerent vers) ce Hassina-lä »,(DB 1: 5859),
hi appa h.tuppi-hi-ma tallik huhpe uris anu titkimTne (inanime
classe -me) el[man]ti « ceci qui est ecrit dans cette inscriptionci, crois cela, puisses-tu ne pas pe[n]ser ä un mensonge »,(DB
III : 67-68),
(v.has]sina his-e v.hatamtirra (ecrit v.ha-tam-tar-ra) hupirri
v.hatanitip appin pept[as] « (un) du nom de [Has]sina (qui etait)
Elamite, celui-lä, les Elamites, il les souleva », (DB III : 50-51).
s
XXI - LE VERBE
Les formes du verbe n'expriment aucune valeur teinporelle.
Elles indiquent un aspect qui est soit accompli soit inaccompliduratif. L'opposition de ces deux aspects permet d'introduire un
rapport temporel entre deux propositions juxtaposes ou
coordonnees, cf. XXII.1.1: L' optatif se construit avec des
formes verbales d'aspect accompli suivies par la particule -ni
qui peut prendre des valeurs diferentes,' et le prohibitif utilise des
formes verbales d'aspect inaccompli que precede la .particule
ani/u: La notion d'imperatif, d'ordre, peut s'exprimer par des
formes verbales differentes.
Le verbe peut etre compose, cf. 1V.6.2: La base verbale est
alors precedee du terme qui forme avec elle une unite verbale ;
ce terme presente toujours une forme nue.
D'autre part, il existe des formes verbales corTiposees dans
lesquelles certains verbes sont utilises coinme_ verbes auxiliaires,
cf. XXI.1.2.
Etant normalement placees en fin de proposition, les formes
verbales portent les suffixes d'ordre syntaxique inherents ä
1'enonce : les suffixes de classe qui nominalisent les
propositions qualificatives/diterminatives et l'enclitique
relativisante/subordonnante -a qui. marque les predicats des
propositions , relatives et circonstantielles ; seul l'infinitif que
represente la forme nue du verbe echappe ä ces suffixations,
Ä 1'epoque achemenide, le verbe ne porte pas toujours la
marque de l'enclitique -a, celle-ci, etant concurencee par
l'emploi abondant de pronoms relatifs et de conjonctions.
La base verbale ä redoublement
La base verbale est soit une racine ä voyelle finale soit une
racine consonantique elargie en. -i , -u, -a ; l'elargissement
vocalique produit parfois le redoublement de la consonne finale.
70
71
L ' $LAMITE : $L$MENTS DE GRAMMAIRE
FRANfflISE GRILLOT-SUSINI
Les valeurs apportes par ces elargissements n'apparaissent pas
de fa9on claire, notamment .en ce qui concerne les morphemes
uniquement verbaux -u et -a.
La base verbale a la valeur d'un infinitif, par exemple : hutta(-)
« faire ».
° La base verbale monosyllabique peut etre redoublee.
S'agissant des bases dissyllabiques, ce redoublement se
manifeste par la duplication du debut de sa premiere syllabe et
plus couramment par la. simple duplication de la premiere
consonne de cette syllabe ; ce redoublement partiel a sans doute
pour origine le redoublement de la premiere syllabe.
Ces formes ä redoublement correspondent ä un intensif, un
iteratif, ou sont utilisees lorsque le complement d'objet direct est
un pluriel.
Pä.r exemple (forniation presumee du redoublement) :
li « donner » > lili !
ru- «feridre; casser, rompre, briser »> rurar✓itctllu- « ecrire » > tatallu- ( < taltallu),
hapu- « ecol,ter; entendre, preter . attention ä» > hahpu(<hahapu).
La base verbale presente differents suffixes : les flexions de
la conjugaison verbale auxquelles s'ajoutera le suffixe temporel
-ti/ta, les morphemes des- participes de sens passif, les suffixes
nominaüx• de personne des conjugaisons nominales qui
s' ajoutent aux participes et ä 1' infinitif pour former des noms
d'action utilises comme predicats.
Les participes et1'infintif peuvent produire des noms verbaux.
Le verbe hutta- ^s faire » a ete choisi pour servir de mod'ele
aux differen.tes formes du verbe prises en exemple dans les
paragraphes suivants ; ces formes issues de la base verbale
hutta- ne sont pas necessairement attestees.
72
1. La
conjugaison verbale
Le verbe ne possede qu'une conjugaison dötee de flexions.
Elle comporte l'expression du sujet et s'accorde avec lui. Ces
desinences qui representent 1'agent du proc.es exprime par le
1ere et de
verbe correspondent ä un sujet anime : les pronoms de
personne, et pour la 3eme personne, un nom divin, un nom
propre ou commun de personne, voire itn element susceptible
d' agir, de participer ä une action (par exemple :luk limmcis « feu
a brüle », voir aussi V.1:) ; le pronom de personne etant
sous-specifid par nature.
Cette conjugaison qui est active et transitive peut etre
intransitive notamment avec les verbes de mouvement. Elle
represente un aspect accompli :
1 e`e p1. hutta-hu
sg. hutta-h
hutta-ht
2`T1e
2' sg. hutta-t
hutta-hs.
me
sg. hütta-s
2n'e
l^re
pl.
3^me
3^
pl.
Ces formes verbales peuvent correspondrent ä un passe
simple ou compose.
Par exemple :
hutta-s « il/elle a fait, fit, avait fait ».
Exemples :
suhmutu malsinni hutta-h «(lä) stele en albätre j'ai fait », (EKI
47 : 66-67),
tus pitteka appa sunkip urip-u-pi imme huttahsa (hs+a) u küsi-h
« la demeure qui (est) enclose, que les r' ois mes predecesseurs
a: 2-3).
n'ont pas fait, moi je (1')ai faite »,(EKI
13
Les formes de la conjugaison verbale peuvent aussi etre
rendues par un present lorsqu'elles rapportent un fait vrai quel
que soit le moment de la duree, ou lorsque la notion
d'accomplissemment est inherente au sens du verbe, par
exemple : turna- « connaitre, savoir », elma- «considerer,
penser ».
73
FRANGOISE GRILLOT-SUSINI
Ä 1' epoque achemenide, . le phoneme h des flexions verbales
s'amuit.
Par exemple :
hi appa u hutta ... « ce(ci) que j' ai fait ...(DB III : 52),
appa u ap turrirahupe huttas «(ce) que je leur dis, ils font
cela >}, (litt. « (ce) que moi ä-eux (suis) diseur, cela ils font) >»;
(DNa : 30-31).
Le suffixe -ti/ta ä valeur temporelle.
Au cours de 1' epoque meso-elamite, apparait le suffixe -ti qui
s'attache aux formes de la conjugaison verbale pour preciser le
pässe eloigne. Ces formes ainsi suffixes qui generalement
regissent des propositions subor.donnees sont suivies par
l'enclitique relativisante/subordonnante -a, d'oü le suffixe -ta (ti+a).
Ces formes verbales, qui indiquent le plus. souvent une
anteriorite par rapport ä un fait accompli, sont rendues par un
plus-que-parfait.
Par exemple :
>
hutta-s-ti(+a) « il/elle avait fait ».
Par exemple :
ah sunkip ... siyan kusis-ta his-apie erieia.tuni pepsiya-ma
tätalluh « et, j'ai reecrit dans la brique:.cuite neuve le nom des
rois . .. (qui) avaient construit le temple », (litt. « et, (les) rois :. .
(qui) avaient construit le temple, leur nom sur (la) brique cuite
neuve (en renouvellement) j'ai reecrits »), (EKI, 35 : 14-17).
2. Les participes
L ' ELAMITE : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
Le participe en -k
Ce partieipe represente un passif d'aspect accompli (= temps
passe).
Par exemple :
hutta-k «(a ete, fut, avait ete) fait ».
Exemples :
'
siyan d: insusinak-me upatiTnnia kusi-k «(le) temple d'Insusinalc
avait ete construit en argile » (EKI 34 : 4),
mürun (ecrit KI.lg) ir ukku-ra (ecrit ru-uk-ku-ra) pitu-(k)ka
(k+a) d.UTU (=Soleil/Nahhunte) ir scira-ra anu izzu-n « (le
destructeur) ... ayant ete chasse sur terre, qu ' il ne cheinine pas
sous Nahhunte (le Soleil) ! » (litt. (le destructeur) . . . . (qui) sur
terre a ete chasse, qu'il ne chemine pas söüs Nahhunte »); (EKf
75. : 23-24).
A noter que la langue de l' epoque achemenide emploie
parall'element ä la forme participiale en =k, une forme plurielle
s
marquee par le morpheme p.
Par exemple :
hupirri; v.u-ikkimar peptukka :.. '« celui-lä (qui) s ' etait souleve
contre moi ... », (DB II : 58-59)
[me]ni v.hatarntip v.u-ikkiinar peptippa ... «älors (les) Elamites
qui s'etaient souleves contre moi ... » (DB I:.58-59).
Le participe en -n
Ce participe represente un passif d'aspect inaccompli-duratif
(= temps present, futur).
Par exemple :
hutta-n « (est, sera, etait) fait ».
11 peut aussi etre traduit par un conditionnel «(serait) fait ».
De la base verbale sont issus deux participes invariables
(singulier et pluriel) de sens passif. L'un est marque par le
suffixe -k, l'autre par le suffixe -n. Ces morphemes sont l'un et
1» autre employes sans acception de personne et de nombre. Leur
sens est passif pour les verbes transitifs, quant aux verbes
intransitifs, ils gardent leur valeur intransitive initiale. Ces deux
participes recouvrent le temps dans sa totalite.
Exemples :
zana menin-e (&rit me-en-ni-e) .sap sunkippe inni sape-na (n+a)
« dame dont la magnificence (est telle) qu'une copie/
74
75
FRANWISE GRILLOT-SCJSINI
L' ELAMITE : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
reproduction par les rois n'est pas reproductible (n'est päs
copide/reproduite) » (Priere ä Kiririsa : 4-5),
tah appa kutusta sit-e (ecrit si-it-ti) ani halin « que les avantages
des . accords (les accords ...avantages-leurs) qu'il avaient
preserves ne soient plus exdcutes » (EKI 45, 8: 15-17).
3. Les conjugaisons nominales issues'
des participes
Remarques :
Lorsque l'agent d'un participe passif n'est pas exprime, ni
,connu, le sujet/patient de ce participe peut etre aussi celui de qui
6mane 1' action.
Par exemple :
ruru-k « avait ete fissure » ou « s'etait fissure » (EKI 4 C 5),
ruri-n « est/etait fissure » ou « s'est/se sera/se serait fissure »
(EKI 9 IIZ b : 10).
Exemples :
siyan purki-me racruk .. « le temple d'antan s'etait fissur6 ....»
(EKI 4 C : 8),
hal
happatis
...v.Lantas-(d.)napirisa
(Ecrit
v.untasDINGIR.GÄL) ukkuri-i-r murtan « Untas-Napirisa s'est 6tabli
sur (le) pays de Haptis ... »(EKI 7 III : 3).
Par ailleurs, les deux participes de sens passif peuvent etre
emplöyes comme substantifs et prendre la valeur de ' qualificatifs
lorsqu'ils sont postposes ä un nom ou un pronom, cf. IV.4. et
IX.
Par exemple :
e d.masti .:. turuk-u-me . huttat-ni « 6 Mati .. . r6alise ma
demande ! » (EKI, 76 : 8-9),
u... lipak hani-k « moi ... serviteur aim6 »(passim dans EKI),
lin-ri seiri (ecrit sä-ri) lin kiten-i-na (ecrit ki-te-en-ni-na) «...
il est- (le) donateur du don de son kiten (interdit protecteur) »
(EKI, 75 : 2).
Les formes de ces deux. conjugaisons nominales presentent
un participe de sens passif en -k ou en -n marque par un suffixe
nominal animE. Elles peuvent etre comprises comme d'anciens
complements d6terminatifs de pronoms animes (pronom de
personne pour le locutif et l'allocutif, un pronom anaphorique
renvoyant ä un nom anime pour le de1ocutif). Dans leur fonction
de cornplement determinatif, ces deux participes de sens paSsif
devaient alors reprdsenter le probes que contrölait le pronom de
personne, determine. Ce participe passif portant la marque du
pronom de personne (agent) qui contrölait son procs aurait pu
s'individualiser et se separer du pronom de personne qu'il
determinait. Par leur nature meme, ces deux conjugaisons
nominales ont pour sujet un anime et elles representent sduvent
le predicat de propositions subordonnees.
La conjugaison nominale d'aspect accompli :
locutif (u, nika/nuku)
allocutif (ni/nu, num)
d61ocutif sg. (ir)
d61ocutif pl. (ip)
huttak-ki
huttak-ti
huttak-ri
huttak-pi
La conjugaison nominale d'aspect inaccompli :
locutif (u, nika/nuku)
allocutif (ni/nu, num)
ddlocutif sg. (ir)
d61ocutif pl. (ip)
huttan-ki
. huttan-ti
huttan-ri
huttan-pi
Les interpretations suivantes sont proposees pour des formes
construites au d61ocutif singulier.
Par exemple (formation des deux conjugaisons nominales) :
76
77
FRANgOISE GRILLOT-SUSINI
L ' ELAMITE : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
(ir) huttak-ri « (celui(-ci)/celle(-ci)) du fait accompli » ^
«(celui(-ci)/celle(-ci)) ayant fait » ou « (il/elle) a fait, fit, avait
fait»,
(ir) huttan-ri « (celui(-ci)/celle(-ci)) du fait inaccompli-duratif »
> « (celui(-ci)/celle(-ci)) faisant » ou « (il/elle) fait, faisait,
fera ».
Par exemple : .
sunkir (6crit SUNKI) lahan ak puhu sunkir-pe (6crit SUNKI-pe)
GIS.GU.ZA .Ig atta (6crit adda) api ri-na-nia(me+a)' murdampi
« (le) roi (est) disparu/mort alors (les) enfants du roi s'assöierönt
((seront) s'installant) sur/dans (le) tröne de leur pere (du pre
d'eux) » (Presages 2 : 2-3).
Exemples :
u'v.silhak-d.insusinak ... likanie risak-ki «moi Silhak-Insusinak
j'ai agrandi (le) royaume », (litt. «moi ... (le) royaume (suis)
ayant agrandi »), (passim dans EKI),
e d:insusinak ... nu u tenti «ö Insusinak, tu m'accordes la
bienveillance », (litt. « toi (es) m' accördant la bienveillance »);
(EKI 541: 42-43),
e(d.)Napirisa (6crit DING1R.GAL) d.kiririsa d.insusinak nuni u
ten-ti (6crit te-ini-ti) « ö Napirisa, Kiririsa, Insusinak, vous
m'accordez la bienveillance », ('litt. « . . . vous (etes)
m' accordant la bienveillance »), (EKI 47 : 68-69).
Ä 1' epoque achemnide, pour ' mieux exprimer le report de
1'action du verbe sur le sujet, la langue fait usage du pronom
reflechi neutre duin (du(h)i-n) qui est derive 'de duhu/i
« personne, personnel, propre », cf. VI.1.
: Les pronoms anaphoriques, qui relayent le nom determine,
se maintiennent parfois dans les 'textes de 1'epoque. mesoE1amite.
La forme dite « infinitive » que represente base verbale nue
est surtout atteste dans les formes verbales compose'es, cf.
XXI.11. Elle exprime un ordre g6n&al et impersonnel.
Par exemple :
tunzpa-sutur (d.)napirik (Ecrit DINGIR-GAL) ak d.insusinaknie ahan nima « (les) ordonnances de Napirisa et d' Insusinak
devront etre lä ! » (EKI 13 Aa : 4-5).
Par exemple :
d.insusinak napir-u-ri u ir tahhanra (6crit ur tah-ha-an-ra)
h.akkatu halpuh «(comme) Insusinak mon dieu me (F)accordait
(ä moi celui-ci (etant) accordant) j'ai massacre Akkad » (EKI
24 a : 4-5),
(d:).napirisa (ecrit DINGIR.GAL) ak d. insusinak (Ecrit
d.NINNI.LAM) u ip tahharnpa (6crit up tah-ha-am-pa) hal.lg
balahuteppe ak lallarippe ... sir-ma halpu-h «(comme)
Napirisa et Insusinak ine (l')accordaient (ä moi ceux-ci (etant)
accordant ) j'ai massacre en represailles le pays des Balahutep et
des Lallarip ... » (EKI 79 : 6-7).
Par exemple
v.nc v.sunkir (6crit SUNKI) v.akka messin sartikti titkinüme-mar
sillaka düin nusgis « toi qui plus tard deviendras roi, protge-toi
fortement du mensonge » (DB IIt : 63-65). ,
4. La forme «
Ä 1'epoque achemenide la forme nue de la base verbale est .
employee pour exprimer un ordre, elle equivaut ä un impiratif.
Par exemple :
hi zila hi tiri niite v.tassup v.appa v.petip v.unina inni tiriinanpi
hupipe halpis « j ' ai par16 ä celui-ci cqmme ceci: va ! (les)
troupes qui, ennemies, ne 'se pröclament pas les miennes, tuezles (celles-lä) ! », (DB II : 39).
Remarque :
Lorsque les formes de ces conjugaisons nominales ne presentent
pas de comp1ement direct, l'action peut se reporter sur le sujet
lui-meme.
78
infinitive »
79
FRAN(<OISE GRII.LOT-SUSINI
L' $LAMITE : $LEMENTS DE GRAMMAIRE
5.. La conjugaison nominale issue
Exemples :
(d)napirisa (ecrit DINGIR.GAL) d.kiririsa ak d.bahahutippe
dakkime kittimma u dicnihsi-ni sunkime tur-hih ,sitimma' u in
(dcrit un) sammehsi-ni « que Napirisa, Kiririsa les (dieux)
Bahahutep me donnent une vie longue ! une royaute, un regne
heureux, qu'ils me les attribuent! » (EKI 5 : 7-8),
e d.insusinak napir-u-ri huttak-halik-u-me li-ma telak-ni «6
Insusinak mon dieu que mon ceuvre te soit adresse en don !»
(EKI 30 : 4-5).
e d.insusinak ... petir-u-ri ir pat-ri-u-r (ecrit ir pa-at-ru-ur)
tat-ni « 6 Insusinak ... place mon ennemi sous moi f»(EKI 45
IV : 9),
e d.masti napir-u-ri kullak-u-me haput-ni turuk-u-me huttat-ni
« 6 Mati ma divinite 6coute mes requetes ! rdalise ma
demande ! », (EKI 76 : 8-9),
ulhi-i aha kusih ... sunkir hatamtir anka ... his v:untas=
(d)napirisa (ecrit v.untas-DINGIR.GAL)-nie aha tas-ni «lä, j'ai
construit cette demeure ... (le) roi elamite au cas ... puisse-t-il y
placer (le) nom d'Untas-Napirisa ! » (EKI 9 III b : 4-10).
de la bäse verbale
La base verbale marquee par l'un des deux suffixes nominaux
classificateurs du delocutif produit un nom d'agent de valeur
intemporelle. • Ce derive. issu de la base verbale est souvent
employe comme predicät de propositions subordonnees.
Pär exemple (forrnation de la conjugaison nominale) :
(delocutif singulier) hutta-r « (a etd, fut, est, &ait, sera)
faiseur »
(delocutif pluriel) hutta-p « (ont &6, furent, sont, etaient, seront)
faiseurs ».
Les noms d' agent, dont la traduction reste difficile,. sont
rendues ici par une forme, verbale.
Exemple :
e d.insusinak :.. tepti kizzum-use paha-(r)ra «6 Insusinak ...
seigneur (qui) protege (le) kizzum-icse », (litt. « kizzum-use (qui
est) protecteur »), (EKI 44 a 1),
d.pinigir ki(k)k-i gili-(r)ra « Pinigir (qui) dirige ce ciel », (litt.
« Pinigir ce ciel (qui est) dirigeuse »), EKI 71 A+B : 4).
Exemple de 1'dpoque achdmdnide :
appa ucip turrira hupe hicttas «(ce) que je leur dis, cela ils (le)
font », (litt. «. (ce) que moi ä-eux (suis) diseur, cela il (le)
-font »), (DNa : 30-31).
6. L'optatif
La particule -ni, dont la forme ancienne ou dialectale est
met' le verbe ä l'optatif. Elle s'ajoute ä des formes verbales
d'aspect accompli. Le verbe construit ä l'optatif exprime un
souhait, une priere, une exhortation, i1 rend aussi un assertif.
Par exemple :
huttas-ni «qu'il/elle fasse ! »,;« puisse-t-il/elle faire ! »,
huttak-ni « qu'il/elle soit fait(e) !», « puisse-t-il/elle etre
fait(e) ! ».
80
Exemples rendant un assertif :
erientum tipuh ak siyan d.pinigir napir-u-ri-na ah kusih-ni «j'ai
moule des briques cuites et, lä, j' ai effectivement construit le
temple de Pinigir ma divinitd »(EKI 80 : 3-4),
[suhmutu lik]un huttah-ni ak nap[pip hatamti]p nappip h.an'sanpi nappi[p h.susenpi] i giri-ma tah-ni «j'ai assur6ment fait (la)
stele du royaume et aux dieu[x, 61amite]s, aux dieux d'Ansam,
aux dieu[x de Suse], j(e 1)'ai effectivement place en gratitude »
(EKI 54 IV : 2-6),
(suhm]utu likun talluh ak nappi[p] [hatamti]p nappip h.ansanpi nappi[p] [h.s]usenpi giri-ma ap u(dcrit gi-riana-pu) tattah= .
ni-ma (me+a) akka ... « (la) stele du royaume que j'ai ecrite et
qu'aux dieux [61amite]s, aux dieux d'[An]san, aux dieux de
[S]use, j'ai effectivement insta116e en gratitude (celui) qui ... »
(EKI 54 IV: 11-13) ; le suffixe nominale -me et l'enclitique -a
concernent l'ensemble des deux propositions subordonn6es qui
determinent suhmutu likun (« stele du royaume ») bien que
suffixant seulement le verbe de la seconde subordonnde.
81
FRAN(rOISE GRILLÖT-SUSINI
Le verbe construit ä l'optatif est bien atteste ä l'epoque
achemenide.
Par exemple :
v.u d.uramasda v.un nusgis-ni n2usnuka-ikkarnar « moi,
qu'Ahumasda me protege loin de (ce) qui est mauvais !»
(DNa : 41-43),
v.hutlak hupirri-ikki tingiya nanki (ecrit nangi) Init(i)ki-ni (ecrit
mi-ut-kia2i) v.tassup appa v.petip v.unina inni tirimanpi hupipe
halpis-ni «au messager (que) j'ai envoye vers celui-lä, je dis :
qu'il aille ! (les) troupes qui, ennemies, ne se proclament pas les
miennes, celles-lä qu'il tue ! » (DB II : 8-82),
anka arak libnin hi tarti[n]ta v.tassup inni ap in tirinti
d.ürainazda nun halpis-ni «... si autrement, ayant cache ce
temoignage-ci aux troupes/gens tu ne leur en parles pas,
qu'Ahurarrlazda te tue !» DB 111 : 75-76),
[v.]u [in]ni kani appa v. istu[k]ra v. i(p)pikra [in tuk]kiine
surak-ni[rnaJk-ni ak [in]ni kani appa v.i(p)pikYa v.istukra [in
t]ukkinie surakni « moi, je n'admets [p]as pour [cette rai]son
que le faible puisse etre determine ä etre opprime par le fort, et,
je,n'adlnets [p]as pour [cette r]aison que le fort puisse etre
opprime par le faible » (DN b: 5-7).
La eonsequence.
L,a particule marquant l ' optatif peut etre suivie par
1'enclitique -a. Le verbe suivi par cette particule ecrite alors -na
(ni+a) donne ä la proposition une valeur consecutive en
exprimant une intention, un but ä atteindre. Cette proposition
suit la proposition dont elle depend, cf. )0(II.1.4.
Exemples :
e d. insusnak ... muhti nun kullah kul[la]k-u-[me] hapti turuk-itirne. h[u]tt[at] .:. f.d.nahhunte-utu par-e hal=naa kukit-na «6
Insususiüak te sollicite 'par (le) sacrifice, 6coute ma
requete ! realise ma demande !:.. de sorte que tu proteges la
semence/progeniture de Nahhunte-utu dans le pays !»(EKI
541: 56-59, 62-63).
u ak f.d.nahhauzte-utu guru-nikaane nappip liatamtip nappip
h.ansanpi nappip h.susenpi i huttak-na «... de sorte que notre, :.
82
L ' ELAMITE : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
salut soit realise pour moi et pour Nahhunte-utu par les dieux
elamites, les dieux d ' Ansan, les dieux de Suse !»(EKI 54 1:
91-93).
petip luk linzrna-s-pi tar[i]p sali siras-pi ... pat-p-u-p(i) (ecrit
pa-at-pu-up) rappak-na « de sorte que (les) ennemis que (le) feu
a brüles, (les) coalises/allies que le pal ä fixes , soient entasses
sous moi ! » (EKI 3 : 30-31).
7. Le prohibitif
Le prohibitif est indique par la particule ' ani/anu. Cette
particule precede des formes verbales d'aspect inaccompli. Le
prohibitif exprime la defense, la crainte:
Par exemple avec un sujet au singulier :,
ani huttan « qu'il/qu'elle ne soit pas fait(e) !»
ani huttanrj « qu'il/qu'elle ne (soit) pas faisant !» ou
« qu'il/qu'elle ne fasse pas ! ».
Exemples :
nahhunte ir gara-ra liis ani pilin par ani•»kutun « que sous
Nahhunte (= Soleil) le nom ne (lui) soit pas conserve ! que la
semence/lignee ne (lui) soit pas gardee !»(EKI 16 : 9-11),
pissi appa aha talluka d.insusiriak napir-u-ri ani un hisanti
« pour (la) dedicace qui, lä, a ete ecrite, Insnsinak, mon dieu,
puisses-tu ne pas m' abandonner ! » (EKI 45, V, 15-18),
d.nahhunte ir sara-ra ani uzzun ak kik-nzurun k.utir e-me (ecrit
ku !-ut-ri-me) ha[l]-ma his [ani] kutun « que sous Nahhunte
(= Soleil) il ne chemine pas ! et que dans (le) monde de son
gardien/guide (et) dans (le) pays (son) nom ne soit pas garde !»
(EKI 48 b : 66-69).
A 1'epoque achemenide la particule du prohibitif est anu.
Par exemple :
v.nu v.sunkir (ecrit SUNKI) v.akka messin sanikti v:ruhirra
(ecrit LÜ.lg-irra) titukra hupirri änu in kanninti «töi quz,plus
tard deviendras roi, l'homme qui est menteur, celui; Tä ne
l'approche pas ! » (DB III : 83).
83
FRtiN(<OISE GRILLOT-SUSINI
8. L'imperatyf
Le verbe representant un imperatif impose un ordre qui peut
rendre Je commandement, l'exhortation, la priere. 11 est ä la 2me
personne de la conjugaison verbale (aspect accompli) dans les
textes paleo- et meso-elamites.
Exemples :
e/d. insusnak .... muhti nun kullahu kullak-nika-me hapti
«6
Insusinak .., nous te sollicitons par le sacrifice, 6coute notre
requete ! » (EKI 54, I: 71):
e d.insusnak .... rnuhti nun kullahu kullak =nika-ine hapti turuk=
nika-me huttat «6 Insusinak ... par (le) sacrifice nous te
sollicitons, 6coute notre requete ! realise notre demande "! »
(EKI, 54 I ; 71-72) ,
Bien qü'attestees dans des contextes tres lacunaires, les
formes imperatives du verbe paraissent etre emplöyees sans
distinction de singulier ou de pluriel.
Par exemple :
hap[ti] «ecoutez !:.. » suivi d'une liste de dieux, (EKI 2: 1)
e (l)napirisa (ecrit DINGIR.GAL).d.kiriri[s]a d.i[ns]usn[a]k...
[muhtu] numun kull[a]h kullak-u-me ha[p]ti « ö Napirisa,
Kiriri[s]a, I[ns]usinak. ... je vous sollicite [par le sacrifice],
ecoutez ma requete !»(EKI 47 : 86-91).
L'exhortation ,peut aussi etre exprimee par les verbes de la ,
conjugaison yerbale (aspect accompli) construits ä l'optatif, cf.
XXI. 6.
Ä 1'.epoque ach6meriide, l'imp6ratif est exprime par la 3 eme
personne de la donjugaison verbale qui ne differencie pas le
singulier du pluriel.
Par exemple :
hi zila ap tiriya mites v.tassicp v.madape akkape v:unina inni
tirimanpi hupipe halpis « comme ceci je leur ai parle : allez !
84
L ' ELAMITE: : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
(les) troupes rnedes qui ne se proclament pas les miennes, tuezles (celles-1ä) ! », (DB II : 14-15),
v.nu v.siinkir (ecrit SUNKI) v.akka messin v.sanikti titkime-mar
sillaka duin nusgis .« toi qui plus tard deviendras roi, protege-toi
fortement du mensonge ! », (DB 1I1:63-64),
zila anka krak elmanta appä hamak v.dizyaias-hupe appa
v.dariyamaus v.sunkir (ecrit SUNKI) marrista nanta v.zalman
zig akkape GIS.kat kutmanpi hami turnanti ... « ainsi, si tu
penses autrement, tu (te) dis qu' excessifs (sont) ces pays-lä que
Darius, (le) roi, a pris, regarde les figures qui supportent le tröne
(= qui sont assujettis) ! lors tu sauras ... » (DNa : 31-35).
9. L'iriterpellatiön
La voyelle e « 6» est une interjection qui exprime une
interpellation, une invocation. Elle introduit un enonce qui se
termine par un souhait, une priere, une exhortation.
Exemples :
e d.insusinak napir-u-ri u v.silhak-d.insusinak ... az-kit tur=
zahri husu-ia ani hinki « 6 Insusinak mon dieu, moi SilhakInsusinak, ... , que je n'obtienne aucun retrait ä une lignee
prospere ! » (EKI 45 III : 17, IV : 1-7),
e d.masti ... nanhanti-ni (ecrit nah-ha-an-ti-ni) te-na u tiiruk-ni
« 6 Mati ... que tes conseils favorables (de faveur) me soient
indiques ! » (EKI 76 : 51).
e (d.)napirisa (ecrit DINGIR.GAL) d.kiriri[s]a d.i[ns]usn[a]k
[n]um u te[n]ti u v.silhak-d.[i]n[s]usnak [muhtu] numun
kull[a]h kullak-u-me ha[p]ti « 6 Napirisä, Kiririsa, Insusnalc,
vous, vous m'accordez la bienveillance, moi, Silhak-Insusnak,
je vous sollicite [par le sacrifice], dcoutez ma requete !»(EKI.
47 : 86-91).
10. Les verbes couples
Une meme proposition peut comporter deux verbes de forme
identique qui se suivent. Ils forment une sorte d'unit6 syntaxique
dans laquelle le premier verbe compl&e le sens du second.
85
FRANCOISE GRILLOT-SUSINI
L ' ELAMITE : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
Exemples :
pepsih kusih « j'ai renouvele j'ai construit »>« j'ai construit en
renouvellement », «j' ai construit ä. nouveau » ou « j'ai
reconstruit », (passim dans EKI),
sirah mirrih «j'ai scelle j ' ai veille sur/j'ai pris soin de/j'ai
assure »>« j'ai . assure (le) scellement » ou « j' ai pris soin de
sceller (la porte) », (EGE9 : 45-46),
zuluh lQhlüh « j'ai fait rayonner j'ai change » > « j'ai rendu
rayonnant », (EKI 5.4 I : 12),
huttah halih « j'ai fait j'ai peine »>« j'ai peine ä faire »,« j'ai
ceuvre » (TZ 54 : 12),
pepsi(h) huttah « j' ai renouvele j' ai fait »>« j' ai fait en
reiiouvellement » ou « j'ai refait », (EKI 38 : 11).
zukka/zuzka-tah « mise en place-j'ai place »>« j'ai installe »
(EKI 45 II : 14 ; 46 : 48).
Bien que l'ensemble verbal de ce dernier exemple, ecrit pepsi
huttah, presente une forme tronquee; il peut etre- classe dans les
verbes couples. Le meine phenomene: se retrouve dans hutdahalik (EKI 76 : 30), dont la forme pleine est huttak-halik « faittravaille »>« ceuvre, ouvrage »,(passim dans EKI). Cependant,
interpreter le groupe pepsi huttah comme etant un verbe
compöse dont le premier terme serait un nom verba1 n'est pas ä
exclure, voir IV.5.2.
Les formes verbales composees sont constituees d'une forme
nominale du verbe et d'un verbe, voire parfois de deux verbes,
ayant la fonction d' auxiliaire.
Les formes nominales du verbe construites avec un verbe
auxiliaire sont : 1' infinitif, la forme du delocutif singulier de la
conjugaison nominale issue de l'infinitif, les deux participes de
sens passif. Ces formes nominales du verbe ont ' un caractere
impersonnel.
L'ensemble verbal hudda tanna (DNa : 4) atteste ä 1' epoque
achemenide peut correspondre ä un verbe couple « j'ai fait j'ai
acheve »>« j'ai paracheve », il peut aussi etre compris «. j'ai
acheve1' execution »>« j'ai parachev6 ».
Le verbe le plus employe comme auxiliaire est le verbe
declaratif ma- « declarer, decider, determiner, pretendre,
vouloir ». 11 peut rendre une notion de futur. Au passif, il peut
signifier « etre decide/determine ä, devoir ».
Moins attestes comme verbes auxiliaires, sont le verbe ni« exister, etre, naitre » et le verbe . nu. Le verbe nä- semble
exprimer une action qui est envisagee, previsible, probable,
possible. 11 pourrait signifier : « envisager, avoir l'intention de;
souhaiter », et au passif « etre en conditiori/en. situation de/en
mesure de, pouvoir »..
.Par ailleurs, le premier verbe d'un couple verbal pouvant
avoir une forme tronquee, il serait donc possible de classer les
exemples cites ci-apres parmi les verbes couples. Cependant, ces
exemples semblent plutöt correspondre. ä des verbes composes
se resolvant en un nom verbal issu de la base verbale (inanime
classe -me) et un verbe.
Verbes presulnes composes :
paha-kazzah « protection-j'ai forge/consolide/ »>« j'ai rendu
indestructible/invulnerable » (EKI 54 I : 13),
sari-pahah « destruction-j'ai protege »>« j' ai sauvegarde »
(EK172 : 10),
86
Exemple :
e d.nap bahappi aktip nap[p]i-pi-ip e d.nap kikip nappi-p
hatamti[p] ak nappi-p h.susen-pi zuluh lahluh=[pi] nappi in
tur-na baha-kazzah-pi ... « ö les dieux protecteurs, les
resplendissants des dieux, 6 dieux celestes; les dieux elalnite[s]
et les dieux de Suse [que] j'ai rendus rayonnants, que j'ai rendus
indestrüctibles eternellement (in tur-na « ceci en duree ») !... »
(EKI 54 I : 10-13).
11. Les formes verbales composees
Essai d'interpretation des formes verbales composees de
1'epoque meso- et neo-elamite.
Par exemple :
ni-ma « ä etre-ä decider l »> doit/devra etre !»(EKI 13 Aa : 5),
87
FRAN(;OISE GRILLOT-SUSINI
misi-man(a) « (qui) ä detruire/demolir,(etait) decide » > « (qui)
devait etre detruit/demoli » öu «(qui) devait se demölir/se
ruiner » (EKI 9 III : 10),
(u) si•lha-manki « renforcer/consolider-declarant » > « je
declarais consolider » (EKI 72 : 13),
misit--mak « au destructeur/demolisseur-(avait ete) decide: »
« s' etait fait detruire/demolif »(EKI 42 : 9; 48 : 274),
misir-man(a) «(qui) au destructeur/demolisseur-(etait) decide »
>, «(qui) se faisait detruire/demolir » (passim dans EKI),
(u) balik/-manki ,« a ete elabore-,decidant »>« je decidais ce qui
a ete elabore » (EKI 72 : 12),
(u) inni peran-rriank(a) «(ce que) ne pas sera lu-voulant »>«(ce
que) je ne voulais pas qu'il soit lu »(EKI 76 : 6),
(nuku) hi-nLmk(a) « (que) avoir/obtenir-envisageant » > « (que)
nous envisageons d'avoir » (passim dans EK1),
tak-ni-ma « (a ete) place-ä etre=ä decider » > « devra-etre-avoir
ete place » ou « aura " ete place » (EKI 45 VI : 8-9):
L ' ELAMITE : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
hutti-manri « faire-voulant » > « il voulait faire/livrer
(bataille) » (passim dans DB),
inni tiri-manpi « ne pas ä annoncer-voulant » > « (les troupes
qui) ne veulent pas. s'annoncer » ou « (qui) ne se proclament
pas » (passim dans DB),
(nuku) tiri-ma-nti « ä annonce`r-ä decider-sommes en mesure
de » > « nous pouvons devoir etre annonces » ou « nous
potivons nous proclamer ». (DB I: 5-6), '
hutti-nun hupa « ä faire-(etait) envisage-ä suivre » > « il
s'ensuivait (qu'une bataille) pouvait etre faite » (DB II : 25 ; 29.;
45),
surak-ni-[m]ak-ni « (est)
opprime-ä etre-puisse
etre
deterrnine »>«(que le faible) puisse etre determine ä etre
opprime » (DNb : 6) ; le suffixe optatif -ni parait rendre ici une
eveiltualite.
Essai d'interpretation des formes verbales composes de
1' epoque achemenide. '
Par exemple :
(u) ni-man « ä etre-suis declare »>« je suis confirme » (DB II:
60),
(u) ni-manki « etre-declarant »>« je declare etre » (DB II ; 1011),
(nu) sa(ecrit sä)-nikti « a etre-ayant ete »>« deviendras (roi) »
(DB III : 64), •
Exemples :
v.nu v.sunkir (ecrit SUNKI) v.akka messin sanikti titkimme; mar
sillaka duin nusgis « toi qui plus tard deviendras roi, protege-toi
fortement du mensonge », (DB III : 63-65),
v.pirrumartis hupirri sinnuk akka nanri v.u v.sunkime (ecrit
v.SUNKI-me) v.madape-na hutta mara sapar'rakumn'ie
huttimanra meni saparrakumme huttahu «.. Phraorte, qui
disait :« j'exerce la royaute des Medes »,.celui-lä vint, il voulait
faire une bataille, alors nous avons livre bataille », (DB II :51.52),
hi zila ap tiriya mites v.tassup,v.madape akkape v.unina inni
tirimanpi. hupipe halpis « comme ceci je leur ai parle : allez i
(les) troupes medes qui ne se proclament pas (etre) les miennes,
tuez-les (celles-lä) ! », (DB II : 14-15).
PAP 3-pe-udda-na musin hu[t]tuk 92 w.irdumaum SE.BAR.1g
mazzis meni SE.BAR.lg hupe v.zizza his-e ...v.hupirri mazzis pir
tuka meni v,z[i]zza v.hupirri as inni kitis appa sut huddamanra
meni hi parimak 1 sirimassi 60-na 1 ME 60 w.saumarras « pour
un total de 3 (personnes) (le) compte a ete fait, ils ont retire 92
irtiba de .grain. Alors ce grain-1ä, le nomme Zizza ... celui-lä a
retire (1')ensemble preleve. Mais ce Zizza-lä n'a pas regularise
(le) disponible (la partie) qu'il prevoyait (voulait faire) en
depense. Alors ceci a dü etre rendu (en) 1 sirimassi (contenant)
88
89
Exemples :
siyan d.insusinak üpatimma kusik ak misirmana u erientutnimma
kusih «(le) temple d'Insusinak avait ete construit en brique crue,
et, (comme) il se faisait detruire, moi je l'ai construit en brique
cuite (EKI 35 : 4-6), '':
balikmanki ak imme turuh nu u silhamanki ak imme huhtah « je
decidais ce qui a ete elabqre mais je n'(en) ai pas parle ; pour
toi, moi, je declar.ä.i.s consolider (le temple) mais je ne (1') ai pas
fait » (EKI 72 : 12-13, variante).
inni peranmanka , gara tak « (ce) que je ne voulais pas qu'il soit
lu aete place en-dessous (de Masti) »(EKI 76 : 6).
1
FRANGOISE GRILLOT-SÜSINi
de 60 irtiba, 160 sau»2arras (contenants de 1/5 irtiba) », (PF
1980 : ,14-19).
hi h.zalnian harinna appa v.dariyaniauis v.sünkir (ecrit SUNKI)
serasta liuttamana h.muizra « ceci (est) (la) statue en pierre qui
devait: &re faite en Egypte, comme Darius, roi, (1')ava'it
ordonne », (DS ab : 1-2).
[v.]u [in]ni kani appa v.istu[k]ra v.ipikra [in tuk]kime surakni[nia]kaii ak [in]ni kani appa v.ipikra v.istukra [in t]ukkinze
sürak-ni « moi, je n'admets [p]as pour [cette. rai]son que le
faible puisse etre determine ä etre opprime par le fort, et je
n'admets [p]as pour, [cette r]aison que le fort puisse &re
opprime par le faible » (DN b: 5-7).
L ' $LAMITE : $LEMENTS DE GRAMMAIRE
XXII - LA SYNTAXE.
L'essai d'interpretation de la syntaxe e1amite propose ici, est
surtout base sur les textes royaux et sur les quelques textes
laisses par de grands dignitaires. L' enonce de ces textes debnte
par la mention du locuteur. Lorsque l'enorice comporte plusieurs
parties, cette mention initiale est generaleinent repetee: Au cours
de 1' epoque meso-elamite, la phrase s' eläsgit et 1' enonce relie. et
subordonne les propositions entre elles:
1. La phrase
La phrase est simple ou complexe. Elle peut comprendre une
seule proposition ou presenter un systeme 'de propositions. Les
propositions de la phrase complexe sont placees dans un ordre
hierarchique. L'elargissement de la phrase s'est effectue peu ä
peu et de fnon sporadique.
Les propositions de 1' enonce peuvent etre soit juxtaposes ou
cöördonnees par la copule agi/ak « et, alors », soit lices par un
rapport de dependance. Leur predicat qu ' il soit nominal ou
verbal est toujours place ä la fin la proposition. Quant aux
actants nominaux qui , sont generalement au nombre de deux
dans la proposition, aucun, ordre, ni morpheme, ni postposition
ne semble preciser leur fonction dans la proposition, seuls les
pronoms de rappel et la forme du verbe peuvent y contribuer.
1.1. Les propositions juxtapos6es et coor'dönnees
;
A cöte des propositions represeritant uz1e phrase simple,
1'enonce medio-elamite presente des propositions juxtapos&es
qui ont un lien entre elles et des propositions coordonnees:
Exemples :
u v.d.hubalznumena ...amina tur-na (d.)napirFsa ^(ecrit
DINGIR.GAL) un hanig un hahpus « moi, Hubannumena ...
comme une mere (litt. en «qualite de mere ») durablement
Napirisa m'aime, me comprend »(IRS 59, 21 : 3),
90
91
I'RANVOISE GRILLOT-SlJSdNI
d.pelala lansitirra ir sarih ir siyan-kuk-ra ir murtah « (la statue
de) Pelala en or je l'ai fnonnee, (en tant que) celle du siyan-kuk
je l'ai etablie » (EKI 10 b : 3-5),
u v.untas-(d.)ncipirisa (ecrit v.untas-DINGIR.GAL) sak
v.d.humbannumena-gi zunkik" anzan susun-ka siyan d.pinigir
upat hussip-me kusih d pinigir lansitira ir ahar murtah huttakhalik-u-rrte d.pinigir siyan-kuk-ra li-na telak-ni « moi, UntasNapirisa fils de Humbannumena, roi d'Anzan (et) de Suse, j'ai
construit (le) temple de Pinigir en brique cuite, (la statue de)
.Pinigir en or, 1ä, j(e 1)' ai etablie, que mon ceuvre soit adressee
en don ä Pinigir du siyan-kuk » (EKI, 7 y :1-4),
kumpum kiduya upat-ma kusik ak ... sarih ak erientum-ma
kusih ak insusinak napir-u-ri i si-ma tah « le kumpum, kiduya
(chapelle exterieure) avait ete construit en brique (crue) et ...
j(e 1)'ai detruit, et j(e1)'ai construit en brique cuite et j(e 1)'ai
offert (litt. celui-ci devant j'ai place) ä Insusinak mon dieu »
(EKI, 32 : 2-4),'
zalmu v,manisduzztc,rne humah ak hal-hatamti tengih « j'ai
enleve (la) statue de Manistuzu et j(e 1)'äi emportee en pays
d'Elam» (EKI 24a : 4-5).
siyan d.damuZi ak d.pelilit-me kusih apun sarih apun ahan
murtah « (le) temple de Damuzi et de Pelilit j'ai construit, je les
ai faconnes,lä, je les ai 6tablis » (TZ 50 : 1-3),
agi siyan upat hussip=me kusih d.kiririsa siyan-kaik-ra in
ticnih «... et j'ai construit (un) temple en brique cuite, ä Kiririsa
du siyan-kuk je l'ai donne » (EKI, 12 B : 3-5).
L' ELAMITE ELEMENTS DE GRAMMAIRE
Les pronoms de rappel s'inscrivent dans une syntaxe de
position. Ils indiquent par leur position respective la fonction
des elements qu'ils representent : beneficiaire (attribution,
destination), sujet/agent, complement d'objet direct. Rappelons
ici que les ele.ments nominaux indiquant une circonstance (par
exemple : la cause, l'instrument,' le but), sont places en debut de
phrase.
Exemples :
upat lansitippa tepuh ulhi-i aha kusih (d.)napirisa (ecrit
DINGIR.GAL) ak d.insusinak siyan-kuk-pa ap u(ecrit a-pu-u)
dunih «j'ai moule des briques d'or, cette demeure, lä, j(e 1)'ai
construite, ä Napirisa et Insusinak du siyan-kuk je leur ai
donne »,(litt. « ä-eux moi j'ai donnee »), (EKI 9 III b : 1-4),
ulhi i lani-ia kusih (d.)napirisa (ecrit D]NGIR.GÄL) ak
d. insusinak siyan-kuk-pa ap u in (ecrit a-pu-un) dunih «, j'ai
construit cette demeure en argent, ä Napirisa et Insusinak du
siyan-kuk moi je la leur ai donnee », (litt. « ä-eux moi elle j'ai
donnee »), (EKI 9 III c var. 8 : 2-3),
kukunnum zunkip urip-u-pi imme kusihsa u kusih (d.)napirisa
(6crit DINGIR.GAL) ak d.insusinak siyan-kuk-pa dunih hicttak;
halik.u.me li-na ap u in (ecrit li-na-pu-un) telak-ni «(1e)
kukunnum que le rois mes predecesseurs (anterieurs de moi)
n'avaient pas construit, moi j(e 1)'ai construit, ä Napirisa et
Insusinak du siyan-kuk j(e 1)' ai donne, que rnon ceuvre en don
elle leur soit vouee par moi !»,(litt. « que mon ceuvre en-don äeilx par-moi elle soit vouee !»),.(EKI, 13 B : 3-5).
Les sequences propositionnelles de ces enonces sont
relativement courtes et comportent un ou deux actants, alors que
1'enonce peut en comporter trois. Ces actants peuvent etre repris
au cours de 1' enonce par- un pronom qui rappelle leur fonction au
niveau du proces verbal. Ces pronoms qui relient ainsi les
seql.iences propositionnelles, apportent une cohesion ä 1'enonce
notamment lorsque, groupes devant la forme verbale qui clöt '
l'enonce; ils representent les trois actants mis en scene tout en
indiquant leur fonction.
Les pronoms de rappel sont normalement places devant la
forme verbale apres le groupe nominal indiquant la circonstance.
Cependant, celui-ci qui tend dejä ä prendre une valeur
adverbiale peut preceder directement le verbe.
Par exemple : '
huttak-halik-u-me ... u in li-na (6crit un li-na) telakni « que mon
ceuvre soit vouee en don par moi !»,(litt. « que mon ceuvre ...
par-moi elle en-don soit voue !»), (EKI, 9 IV a :4-5).
92
93
PRANWISE GRILLÖT-SUSINI
1.2. La subordination implicite
, Certaines propositions juxtaposees ou coordonnees peuvent
etre liees par un rapport de subordination. Ces propositions ont
alors un sujet commun et sont regies par des verbes d'aspects
differents, le verbe de la premiere proposition etant ä 1' aspect
accompli et le verbe de la seconde, ä 1' aspect inaccompli.
Par exemple :
kiten .:. akka ... humas ir lienra «(le) kiten (interdit protecteur)
(celizi) qui ... (P)ayant enleve (le) livrevrait », (litt. «.... a
enleve celui-ci (serait) livrant ») ,(EKI 74 recto 2: 17-18),
ka,ssu.lg ... akka ... humas ak lierzra «(la) corne ... (celui) qüi
(l')ayant enlevee (la) livrerait »,
(litt. « ...a enleve et
(serait) livrant »), (EKI 71 A+B : 5).
Cette succession d'aspects accompli et inaccompli place, la
premiere proposition, en apparence non-subordonnee, en rapport
de subordination avec la proposition suivante.
Exemples :
salmüi-ume ... akka hutunra akka humas ak hal-i tiyara
teininenra :.. « ma statue ... (celui) qui (la) briserait, (celui) qui
(P)ayant enlevee et, etranger ä ce pays, (1')emmenerait ... »,
(litt. k< ma statue.... (celui) qui (serait) brisant, (celui) qui a
enlevee et, «etant) etranger ä ce pays, (serait) emmenant .:. »);
(EKI 50 : 3-4),
ulhi-i aha kukih ... sunkir pitir ak tarir akka melkanra hattanra
ak lansiti-e dunra ak his v.untas-d.napirika (ecrit v.untasDINGIR.GAL) sukus ak imeni aha ir tanra ,.. «lä j'ai construit
cette demeure (le) roi ennemi ou coalise/allie qui
(P)endommagerait, (1') aneantirait et son or prendrait, et ayant
efface (le) nom d ' Untas-Napirisa alors le sien lä placerait (celuici (serait) pla9ant) . . . », (litt. « : : . et (le) nom d ' Untas-Napüisa i1
a efface et le sien läcelui (serait) plarant ... »), (EKI 9111 b : 7).
L ' $LAMITE : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
akka sabnu-u-me milkainanra. hig-u-me piptusci his duhi-e aras
pittemanra :.: «(celui) qui deciderait d'endommager ma statue,
(qui) ayant retire (a retire) mon nom, son propre nom deciderait
d'y introduire (celui-ci (serait) decidant d'y introduireG. ,»
(EKI 76 : 30-32).
1.3. Les propositions subordonn6es
Mises ä part les propositions indiquant la cons6quence, les
diverses propositions de la phrase sont - placees dans un ordre
hierarchique. La proposition principale qui normalement termine
la phrase est precedee par la proposition qu'elle subordonne,
celle-ci etant elle-meme precedee par la proposition qui lui est
subordonnee (ou proposition sous-subordonnee).
Les propositions subordonnees qui ont acquis une valeur
circonstantielle expriment souvent la cause. Leur verbe place en
fin de proposition est normalement marque par
relativisante/subordonnante -a.
Exemples
siyan d.insusinak-me upatimüna kusik ak müsirmana u
erientuminima kusih «le temple d'Iizsusi,Iiak avait 6t6 construit
en brique (crue) et (comme) il se faisait deteriorer, moi je (l')ai
construit en brique cuite »(EKI, 35 : 4-6),
suhniutu.lg-i v.untai-d:nap'irisa (ecrit v.untas-DINGIR.GAL)
h.siyan-kuk tanra u sutruk-d.nahhunte d.insusinak napir-u-ri u ir
(ecrit ur) turunra huinah ... « cette stele qu' iJntas-Napirisä avait
placee (litt. pla9ait) dans le siyan-kuk, moi, Sutiuk-Nälzlituite j(e 1) ' ai
enlevee comme Insusinak mon dieu me (le) demandait,» (EKI 21: 2),
PAP 20 siyan husa-me inisirniak ak putta-e zukkana u v.silhale ,
d. insusinak erieiatum-ia pepsih kusih « (au) total 20 « temples
du bosquet » s' etaient fait deteriorer, et, (comme) leur perte etait
etablie, moi, Silhak-Insüsinak ,- en brique cuite je (les) ai
construit(s) en renouvellement (j'ai renouvele j'ai construit) »
(EKI48:273-278); '
Dans l'exemple suivant l'enclitique relativisante/subordonnante
-a remplace la copule ak qui, dans les deux propositions
precedentes, reliaient les verbes d' aspect different (humas ak ...
teiizmenra et sukus ak ... ir tanra).
siyan d.insusinak-nie upatünma kusik ak niisirinmicc u
erientumimma kusih ak sip huti-e upat akti-ia-ma küsih ak tetin
larisitinirna-ma rarbah « (le) temple d' Insusinak avait ete
94
95
FRAKOISE GRILLOT-SUSINI
construit en brique crue et, (comme) il se faisait deteriorer, moi
j(e 1')ai construit en brique cuite, puis j'ai bäti (1')appareillage
de la por.te"(porte appareillage-son) en brique emai1lee (litt, en
brique en email) et j(e 1')ai enserre dans des colonnes d'or »
(EKI 35 : 2-4),
dnahhunte kullanka kula-a u--ir (&rit ur) tumpanra ak turunka
huftanra siyari-kuk siyan-i-me upat hussip-me kusih «(puisque)
sollicitant Nahhunte, il accomplit (litt. celui-ci (etant) accomplissant)
p9ur moi cette priere et (comme) il fait ce que je demande; j'ai
construit son temple du siyan-kuk en brique cuite » (EKI 10 a:2-3);
1.4. La proposition subordonne ä valeur
consecutive
La proposition qui implique une ide de but ou de finalit6
presente un verbe suivi du suffixe -na (-ni+a). Ce suffixe
compose de la particule de 1' optatif -ni suivie de 1' enclitique -a,
s'ajoute ä des formes verbales d'aspect accompli.
berogeant ä l'emplacement habituel des propositions
subordonnees, la proposition exprimänt le but ou la finalite se
place ä.pres la proposition principale dont elle depend,
Exemples :
sunkip urip-u pe imine huhtahsa kukunnum ikku tepta siyan-kukme dah d: insusinak i dunih sunkime kittimma teimma tur-hih
sidimma un (u. in) dunis sut m,e 'sat me kittin meluk-ma teimma
-giri-na, hcin-hih-na dans (le) kukunnum, j'ai place des ex-voto
(depöts) pour la preeminerice du siyan-kuk, (ce) que les rois,
mes predecessse.urs (anterieurs de moi) ne firent pas, j'ai donne
ceci ä Insuginak, une röyaute longue, favorable (et) un regne
heureux il me les a(dejä) donne, de sorte que (maintenant)
j'obtienne de meme (hun-hih) en gratitude des nuits (et) des
jours d'une etendue illimitee, favorables » (IRS, 31, 9 : 3-7) ;
e d.insukinak ... u v.Silhak-d.insusinak muhti nun kullah kullaku-me hapti ... f.d.nahhunte-utu par-e hal-ma kukit-na «ö
Insusinäk• .... moi, Silhak-Insusinak, je te sollicite ' par (le)
sacrifice, ecoute ma requete ! afin que tu proteges la
semence/progeniture de Nahhunte-utu dans le pays » (EKI 54 I: 71).
96
L ' ELAMITE : EL$MENTS DE GRAMMAIRE
2. Les conjonctions
La conjonction proprement dite n' apparait pas dans les textes
connus avant 1'epoque neo-e1amite. La particule de
coordination ak « et, alors » est une copule,dont une forme
dialectale est agi. Elle n'est pas atteste dans la documentation
de la periode ancienne oü les elements de l'enonce sont
juxtaposes. 11 est vrai que cette documentation est d'une grande
pauvrete.
Ä 1'epoque meso-elamite; la copule ak, qui relie des noms et des'
unites nominales, relie aussi les propositions d'une meme phrase
et les phrases entre elles, cf. VIII, XXII.1.
Par exemple :
zalmu v.manisduzzu-me humah ak hal-hatamti tengih «j'ai
enleve (1a) statue de Manistuzu alors j(e 1)'ai emporte en päys
d'Elam » (EKI 24a : 4-5).
Le terme anka est atteste dans un texte de 1'epoque meso- .
elamite, mais il n'a pas encore la valeur d'une conjonction qü'il
prendra ä 1'epoque neo-elamite, (Presages, R 2: 11). Plaee au
debu.t de 1'enonee, il pourrait signifier « au cas, dans le cas »(>
« Si » voire « lorsque »).
Par exemple :
sunkir hatamti[r] ank[a] rurina ak misimana surrus[ni ak] (ä:
lire sac !-ur ric is [ni akJ) his v.untas-(d.)napirisa (ecrit
DINGIR.GAL)-me aha tasni « (un) roi e1ämite, au cas qu'elle
(la demeure) se serait fissure et devrait se detruire, puisse-t-il
(la) remplacer ! et puisse-t-il y placer (le) nom d'UntasNapirisa !»(EKI 9 III b 9-10).
Les conjonctions proprement dites apparaissent d'es 1'epoque
neo-elamite avec anka (Presages, R 2: 11) et avec kui (Nin. 5:
33). Elles sont d'un emploi courant dans les textes de 1'epoque
achemenide mais leur traduction qui n'est pas toujours assure
d6pend souvent du contexte. Parmi les plus attestes citons :
kudda « et, puis, alors », anka/anqa « si, lorsque », kus « jusqu'ä,
pendant que, tandis que », sap « comme, ainsi que, lorsque, de
97
FRANCOISE GRILLOT-SUSINI
L ' ELAMITE ELEMENTS DE.GRAMMAIRE
sorte que ». Certaines conjonctions sont des composes dont le sens
reste imprecis, par exemple : sap appa, sap appa anka.
XXIII - LE DISCOURS
Exemples :
am v.nu uris appa v.u hutta hi zila v.tassuppe v.ap turus anu
tartinti ak anka, lilmin hi inni tartinti v.tassup ap in tirinti
d.uramazda v.nun kanisni «... maintenant, toi, crois ce que j'ai
fait ; comme ceci, aux troupes/gens, parle-leur l puisses-tu ne pas
(1e) cacher ! et si tu ne caches pas ce temoignage, aux troupes/gens
tu le fais savoir, qu'Ahumazda t'accompagne !»(DB III : 73-75),
ak dusara-ma h.murun maszik kus sillaka sap h.murun maszikka
tarmak rneni h.siut ha zikkak «.,. et, par excavations, la terre fut
entaillee jusqu' au « sol ferme »(jusqu' a ce qu' elle ait ete solide),
lorsque la terre ayant ete entaillee fut prete (achevee/terminee),
alors (les) galets ont ete mis en place »(DSf : 21-22).
A 1'epoque achemenide la langue a perdu sa structure
nominale ancienne et la syntaxe de position des pronoms de
rappel places devant la forme verbale tend 'a etre oubliee. Le role
de; l'enclitique -a s'affaiblit au profit des conjonctions qui
donnent plus de souplesse ^ l'articulation de 1'erpnce, tandis
que l'emploi' des adverbes et des postpositions . favorise une
reorganisation de la proposition autour du verbe ; le verbe peut
etre suivi: de complements determinatifs ou de propositions, su,bordonnees notamment dans les textes posterieurs au regne de Darius.
Exemples :
appa v.u ap turrira hupe huttas sap v.u hanira « (ce) que moi je
leur.dit, ils font cela comme moi je (le) desire »(DNa 30-31),
v:dariyamauis v.sunkir (ecrit SUNKI) nanri zaumin
d.uramazda-na v.u h.tuppime daae ikki-hutta. harriya-ma appa
sassa inni sari (ecrit « Darius, le roi, dit :«par le fait
d' Ahuramazda, rrloi j'ai ajoute une autre inscription en aryen,
qu'il n'y avait pas a'uparavant ... »(DB IV).
v.dariyarnauis v.sunkir (ecrit SUNKI) nanri hupe appa huttukka
hupe marrita zaunzin d.uramtczda-na hutta d.uran2azda pikti v.u
tas kus hutta tanna « Darius, le roi, dit :« cela qui. a ete realise,
tout cela par le fait d'Ahuramazda j(e 1)'ai realise, Ahuramazda
me preta aide jusqu'a ce que j(el)'ai paracheve »(DNa 39-41).
98
Le. discours de style direct et de style indirect est eniploye
dans les textes de 1'epoque meso-elalnite. 11 est marque par le
verbe declatatif ma- qui se place a la fin du discours. Ce verbe
est atteste aux deux formes nominales actives issues de
1' infinitif.
Aucun indice ne permet de differencier les deux styles, seul le
contexte permet de les identifier.
Exemples :
v.kutir-d.nahhunte zalinu erientum-ia huhtas ak siyan
d. insusinak-me ahan kusinki mar ak imme kusis «. KutirNahhunte a fait des statues en brique cuite;et il a declare (litt.
(etait) declareur) :« la, j ' ai construit le temple d'In guginak et
ne (1')a pas construit » (EKI A3 : 2-3),
v.sutr]uk-d.nahliunte ak [v.kutir-d.nah]hunte alimelu
kappa[hsi eri]entum-ia kusipi map ak ilnpe,lwtisinpa u [v.silhakd.in]susinak erien[tumimma] kusih «... Sutruk-Nahhunte et
[Kutir-Nah]hunte ont declare (litt. (etaient) declareurs) qu'ils
avaient entoure la Ville-Haute (et) qu'en brique cuite ils
(P)avaient construite (litt. (etaient) constructeurs), mais ils ne
(1')ont pas fait, moi, [Silhak-In]susinak j(e l)')ai construite [en]
brique cuite »(Disjecta membra aelamica : n° 1-2),
akka zalmu v,sutruk-d.nahhunte-na ingi in dununku mar ak
turunra .:. «(celui) qui declarerait (serait) declareur) que la
statue de Sutruk-Nahhunte je ne_ la donne pas et (le)
divulgerait/ferait savoir ... »(EKI 74 II: 19-20).
A 1'epoque achemenide, les verbes na= «dire » et tiri« parler » introduisent le discours. Le verbe declaratif -ma qui
clos encore le discours presente normalement les formes
nominales actives du verbe issues de l'infinitif (pour la, 3^me
personne) et issues du participe inaccompli (pour la l eYe
pesonne), mais sa presence n'est plus necessaire.
99
FRANOOISE GRILLOT-SUSINI
Exemples :
ak v:dariyamauis v.sunkir (ecrit SUNKI)nanri hi v.u v.madapeikkz hutta « et Darius, le roi, dit : a voici ce que j' ai fait chez les
Medes s> (DB II : 67),
ak v.dariyamauis v:sunkir (ecrit SUNKI) nanri v.ruh kir
v.ziEantakma his-e h.assakartiyara hupirri v.u-ikkmar peptukka
v.tassup-e hi zila ap tiris nanri v.sunkime (ecrit v. SUNKI-me) u
hutta v.NUMUN.Ig v.rnakistarra-na niman mara «et Darius, le
roi,, dit :« un homme du nom de Zissantakma, un Sagartien,
celui-ci qui s'etai.t souleve contre moi, a ses troupes comme ceci
i1 leur parla disant :«moi, j'exerce la royaute; je suis confirme
de la semence/lignee de Cyaxare »... >(DB II : 58-60) ;
zila anka sarak elmanta appa hamak v.dayaus-hupe appa
v.dariyamaus v.sunkir (ecrit SUNKI) marrista nanta v.zalman
zis akkape GIS.kat kutmanpi hami turnanti ... « ainsi, Si tu
penses autrement, tu (te) dis qu'excessifs (sont) ces pays-1a que
Darius, (le) roi, a pris, regarde les figures qui supportent le trone
(= qui sont assujettis) lors tu sauras ... »(DNa : 31-35).
x<:F
100
INDEX DES RACINES, DES BASES
ET DES DERIVES
aha(-)/ah 27, 35, 36, 46, 49, 50, 51, 54, 67, 68 ;passim
aha/ah✓aa-pe 27, 41, 67
ahani- 27
ak/agi 39, 91, 92, 93, 94, 95, 97 ; passim
akka(-p) 16, 54, 55, 56, 91, 92, 94, 97, 98 ; passim
akkari/a 56, 57, 67
akti 18, 95
akti-(p). 18, 42, 46 56, 67, 87
am, 60, 98
amta 61
amma 15, 18, 43, 91
ammame, 18
amma-sutu 26t anu/i 55, 62, 71, 76, 83, 85
anka 66, 82, 85, 97, 98
ap/api 16, 31, 34, 36, 45, 46, 79 ; passim
appa 16, 54, 55, 94 ; passim
appu-(p) 54, 61
appuka 61
appukata 61
as/az 57
as 57, 89
azkit 57, 95
atta/adda 15, 44, 46, 79
e 85 ; passim
el 15, 27
elma- 27, 70 73 85, 100
erientum 35, 49, 50, 52, 65, 74, 81, 88, 92, 95, 99
hal 15, 27, 54, 64, 76, 78, 82, 92, 94, 96, 97
halat 42, 47, 49, 52
hali- 16, 76, 86
halik 27, 86
halpu/i- 37, 48, 66, 78, 79, 82, 84, 91
halsa- 27
' L' ELAMITE : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
halti 68
hamak . 85, 100
hamer 60
han 45
hani- 16, 40, 41, 43, 45, 52, 76, 91, 98
hapi- 16
hapu/hahpu- 16, 65, 72, 82, 84, 85, 91, 96
hari 90
h.HAR.1g-mazzi-(p) 26
hatamti 18, 97
liatamti-(r/p) 18, 52, 65, 70, 81, 82, 87, 97
hati/u(-) 19, 61, 62, 63, 66
hcitta- 94
hi 16, 36, 37, 60, 74, 79, 82, 84, 89, 90, 98, 100
hi- 16, 27, 83, 85; 88, 96
hiel 15
hih 15, 26, 63, 64
hinap 49; 65
his 16, 35, 40, 49, 51, 54, 65, 70, 74, 81, 83, 89, 94, 95, 97,
100
his=aha/ahlaa pe 27, 57
hisa 25,
hisa- 25, 83
hisi 15, 1.8 .
hisi-(p) 15; 18, 49
hit, 15
hiyan 15
huhun 35;44.
hupe/huhpe/i(-r/p) 36, 37, 53, 54, 55, 66, 70, 74, 80, 82, 83,
84, 89, 98, 100
hulpa- 44
huma- 16, 54, 59, 69, 92, 94, 95
(h)un 15, 20, 23, 27, 45, 56
huni- 20
hun-pu 27
(h)unra 23
hunhi- 27, 96
(h)unsa- 27
hupa- 16, 27, 89
102
INDEX DES RACINES, DES BASES ET DES D$RIV$S
husa 15, 35, 43, 95
hussi-(p) 43, 46, 47, 92, 96
husu 19, 57, 85
husu- 19
husu-(p) 19
hut 15, 27
hut-halik 37
hutla= 24
hutlak 24, 82
hutta 24, 86
hutta/huhta/i- 24, 26, 37, 72, 73, 74, 75, 80, 81, 89, . 9.0, ‘ 98,
100
huttak-halik 27, 34, 59, 60, 81, 86, 92, 93
hutu- 16, 54
i 16,31;32,33,58,59,60;passim
igi 15, 46, 47
ikki-hutta- 27, 98
ikku 96
in 31, 32, 33, 58, 59; 60 ; passim
in- 67; passim
ip 58, 63, 64, 77, 78 ; passim
ippak/i(p)pik 23
ippakra 29, 82, 90
ipsi- 17
ir . 31, 32, 33, 58, 61, 62, 63, 64, 77, 78 ; passim
irkinti 45, 50, 51
irsa/e- 47, 69
irsekki 48, 55'
istuk 23
istukra 23, 82, 90
kan 15, 20 61
ka(n)ni- 82, 83, 90
kap 15, 23, 26
kap-nuski-(r) 26
kappa- 23, 60
kappaka 60
kaz 21
ka(z)za/ka(s)sa- 21, 86
ka(z)zi/ka(s)si-(r) 21, 26
103
L' ELAMITE : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
kassu 16, 36;, 94
kat 15, 23, 95, 100
GI.kat-rnurti 26
katri 23
katu- 16
ki(-r) 15, 18, 30, 40, 100, 17, 28, 29
ki- 16, 18
kik 15, 20, 36, 37, 80, 83
kiki7(p) 20, 40, 87
kik-murun 26, 83
giZ 20
gi(l)li- 20, 24, 36, 80
kin 45
giri 15, 19, 59, 81, 96
giri- 19
giri-(p) 19
kiri 15, 44
kiti- 16, 89
kitin/kiten 62, 69, 76, 94
kitenu- 60
kitti 49, 81, 96
kuk 22, 27
kuki- 22, 96
KU.GI-.1g-ka(z)zi-(r) 26
kukta- 27, 63
kuktiri- 27
kula- 24
kula 24;96
kulla- . 24, 82, 84, 85, 96
kullak 24, 81, 82, 84, 85, 96
kun-tik 27
kur 15, 23, 27, 30
kurma- 27
ku(r)ra- 23
kus 22, 97, 98
kus-huhur2 '35, 39, 45
kusi/kuksi- '22, 35, 44, 46, 47, 48, 49, 50, 52 ; passim
kudda 97
kutu/i- 16, 62, 83, 85, 100
104
INDEX DES RACINES, DES BASES
kuti-(r) 83
la- 16, 27
laha- 35, 46, 79 .
lahlu- 52, 86, 87
la(k)ki- 16, 66
lani 15, 68, 54, 93
lansiti 48, 49, 68, 92, 93, 94, 95
li 25, 34, 59, 60, 81, 92, 93
li/lili- 25, 72, 94
liku 42, 81
liku✓a-me 52, 78
lilma/i- 57, 98
lilu- 16
lim 15, 23, 42
li(m)ma- 23, 73, 83
.
lin 25
linra 23, 76
lipa- 40, 41, 43, 76,
li/u(p)pu- 16, 27
lupuru- 27, 51, 54
luk 15, 73, 83
ma- 16, 27, 87, 88, 89, 99, 100
GIS.MA lg-gi(l)li=(r) 26
malsi 36, 49, 73
ma(r)ri- 17, 61, 66
marrita 37, 61, 62, 98
ma(z)zi/ma(s)si- 21, 46, 62, 89, 98
ma(z)zi/ma(s)si-(.r/p) 20, 21, 26
me 15, 18, 26, 42, 61, 64,
me- 18
mi/elka- 17, 94, 95
melu- 96
memi 61
men 15, 20, 26, 44
meni 57, 60, 62, 64, 66, 70, 89, 98
meni-(r/n) 20 , 75
men-pu 26, 44
mer 15, 21
me(r)ri/mi(r)ri- 21, 68, 86
105
ET DES DERIVES
INDEX DES RACINES, DES BASES ET DES DERIVES
L' ELAMTTE : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
messin 55, 60, 79, 83, 85, 89
mi'/nus 21
misi- 21, 35, 88, 95, 97
Mite- 17, 64, 79, 82, 84, 89
rniul 26
rniul-tahhi 26
nzuhti/u 82, 84, 85, 96
nzuhtu- 52
mur 20, 27, 42
muri-(p) 20, 40
murta- 25, 27, 39, 46, 64, 76, 79, 92
inurtali 25
miirun 20, 37, 63, 75, 98
murti/u 52
musnuka 82
mu(s)sa- 25
mt(s)san 25
nu(s)sin 89
niussin-hutti-(r) 26
naicssin-zikki-(r) 26
na- 16, 82, 85, 89, 99, 100
nahhante 42, 80
nahhunte 42
nap 15, 38; 40, 42, 43, 44, 46 ; passim
ni/nu 16, 31, 32, 33 ; passim
ni- 27, 79, 87, 88, 89, 100
ni-hupa 27
nikahutku 16, 31, 32, 33; passim
nikamema/nikamena 45, 51
nu- 87, 88
nuni 16, 31, 32, 33 ; passim
nus7c/gi- 17, 26, 33, 37, 79, 82, 85, 89
nusk/i-(r) 26
p/bah 21
p/bahi-(r) 21, 44
p/baha-. 21, 27, 42, 80, 86, 87
paha-kazza- 27, 86
pak 15, 26, 47
p/ba(k)ka- 17, 54
106
7
bali- 87
par 15, 50, 62, 82, 83, 96
pari- 17; 66, 70, 89
p/bat 15, 20, 61, 63, 81, 83
p/bati- 20
pe- 16, 27, 37
pela- 17
pera/pepra- 17, 55, 56, 60, 83, 88
pepsi- 35, 46, 49, 52, 65, 74, 86
pet 15, 21
peti-(r/p) 21, 40, 48, 63, 79, 82, 83, 94
pepti/u/a- 21, 70, 75, 100
pili- 17, 85
pissi 83
pitte- 17, 73, 83, 95
pitu/i/e/piptu- 17, 75, 95
pu- 16, 27
puhu 15, 18, 26, 38, 46, 56, 79
puhu(me) 18, 45, 51
puhu-ruhu 26, 45
pukti/puktu/pikti 98
pulu- 17, 37
purki/pirka 66, 76.
putta 24, 35, 95
putta- 17, 24
rap 23
rappa/rarpa- 23, 66, 95
risa- 78
risa-(r) 40, 41, 42,
ru/ruru- 15, 67, 71, 91
ritu/rutu/riti 15, 26, 39, 41, 42, 45
ruh 15, 21, 40, 83, 100
ruhi/u(-r) 21, 46, 83
ruhu(me) 21
ruhu pak, 26, 47.
ruhu-sak, 26, 47
rutu-sutu 26
sa 25, 62
sa- 25, 27
107
L ' ELAMITE : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
sah 15
z/sahri 26
zak 15, 21
za(k)ki- 21
za(k)ki-(p) 21
z/salrnti 51, 54, 60, 62, 67, 85, 90, 92, 94, 95, 97, 99, 100
zana 15, 41, 65, 75
sap 97, 98
sap ,15, 22, 75
sa(p)pi/e- 22, 62, 75
sa•ri- 17
sari-paha 27, 86
sat 21
s/sat/d 56, 57, 96
sati- 21
zaumin 37, 48, 98
si 15, 19, 26, 42, 55, 59, 61, 62, 92
si- 19
z1si- 85, 100
•s
zila 60, 79, 84, 85, 89, 98; 100
si-men 26, 42,
sinki- 17
sip. 50, 95
sir 15, 61; 78
sira- 17
siri 15
z/sit/d(i) 15, 21, 42, 44, 45, 50, 52, 76, 80
zithunte, 45
ziti 30
situ- 21
siut 63, 98
siya- 16
siyan 35, 42, 43, 44, 46, 47, 48, 49, 52, 53, 54 ; passim
suhmutu 37, 49, 54, 59, 69, 73, 81, 95
suhter 68
sugi- 45 .
z/suk/zik, 22, 54
zukka/zuzka/zikka- 22, 27, 87, 95
zukka/zuzka-ta 27, 87
108
INDEX DES RACINES, DES BASES ETDES DERIVES
z/sukki/zikki-(r) 22
suku- 17, 51, 54, 94
zul 15, 3, 52, 86
zulu- 23, 52, 86
z/sunki-(r/p) 20, 36, 40, 42, 43, 44, 45, 53, 56 ; passim
z/sunki-me 20
zur 61
sura- 82, 83, 90
s/sut/d 56, 57, 96
suda- 17
sa- (eerit sa) 16, 76, 79, 83, 85, 88, 89, 98
sak 15, 41, 43, 45, 69, 92
sali 15, 46, 83
sam 15
sa(m)me- 81
sar 23
§ara 45, 60, 61, 62, 69, 75, 83, 88
sara- 17
arak 82, 85, 100
sari- 92
sarra- 23
sassa 55, 60, 98
§assccta 61
s/sad/t 56, 57, 96
sati/ic 22
sera- 17, 90
silha- 88
silla- 60
sillaka 33, 60, 79, 85, 89, 98
suru/suri/siri 16, 82
surru- 17, 97
s/sicd/t 56, 57, 96
suta- 17
§utu 15, 26, 41, 46, 47
sactur 26, 79
ta24
t/da- 16, 25, 37, 51, 54, 59, 60, 64, 88, 92, 95, 97, 98
t/dama- 27, 49
tah 22, 76
109
. L ' ELAMITE : ELEMENTS DE GRAMMAIRE
ta(h)hi-(r) 22
ta(h)ha- 22, 78
takkinze 35, 39, 43, 45, 46, 47, 51
tallu/tatallu/i- 22, 24, 25, 49, 54, 65, 70, 72, 74, 83
talluk 24
danu/i- 17
tari-(r/p) 83, 94
tarma- 86, 98
tarti- 98
tatta- 36, 65, 81
te 15, 19, 49, 96
te- 19, 78, 85
tela- 17,34,59,61,81,92,93
ten2me- 54, 94
temt(i)/tept(i) 40, 80
tenun2 49
tepta 96
tetin 49, 54, 93.
tik/tuk 15; 22, 27
ti(k)ki/tu(k)ki-(r) 22, 26
ti(k)ka/tu(k)ka- 22
tukkinae 22, .82, 90
tingi-i 17, 62, 82, 92, 97
tippa/e2.7,•60
tippeta- 27
tipu/tepu/i- 17, 81, 93
titkiTne . 70, 85, 89
tit-tahhi 26
titu- 22, 23
titukra 23
tiya/daa 15, 23
tiyara 23, 53; 94
t/du- 17, 45, 56, 69, 94
du(h)ha- 17
^
duin 19, 33, 79, 85, 89
duhu/i- 19
duhu/i(r) 19, 33, 35, 40, 54, 95
tuk-duhi 27
tukli-hutti- 26
110
INDEX DES RACINES, DES BASES ET DES DERIVES
tumpa 23
tuTnpa-sutur 26, 79
tupaka 57; 66
tuppi 55, 70
tuppin2e 54, 62, 98
t/duni/u- 17, 33, 81, 92, 93, 96, 99
tur 15, 23, 26, 40, 87, 96
turpe 23, 45
tur-hih 26, 49, 81, 96
tur-z/sahri 26; 57, 85
turna- 17, 54, 55, 73, 85, 100
turu/tu(r)ri/tiri- 17, 24, 27, 33, 55, 56, 66, 67, 74, 79, 80, 8
82, 83, 84 ; passim
turuk .24, 76, 81, 82, 84, 85
tus 73
tu-sara 98
u 16, 31, 32, 33, 34 ; passim
uhi 15; 49, 65
ukku 16, 27, 61, 62, 63, 64,.75
ukku-lakki 27
ukku-rap 27
ukkuta- 27
ulhi 33, 54, 63, 81., 93, 94
umeni/a 51, 54
unini/a 48, 51, 55, 57
unra 23; 56
. .
upat 16, 43, 46, 47, 48, 67, 75, 88, 92, 93, 95, 96
uri- 16, 55, 70, 98
uri-(p) 42, 53, 54; 56, 67, 93, 96
UR.lg-v.tukki-(r) 26
uzzu/uzzi/izzi- 17, 55, 62, 83
111
BIBLIOGRAPHIE
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112
Etant donne 1'existence d'une importante bibliographie
concernant les textes et les etudes de la langue elamite, parue
dans 1'important ouvrage de W.Hinz et H.Koch «Elamisches
Worterbuch », les publications indiquees ci-apres obeissent a
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.
115
TABLE DES MATIERES
AVANT-PROPOS
I - G'ENERALITES- SUR LA LANGUE ELAMITE
7
II - GRAPHIE
9
III - PHONOLOGIE
11
IV - LES MOTS RACINES, LES BASES ET LES DERIVES 14
1. Les racines
15
1.1. Les noms-racines
16
1.2. Les racines verbales
17
2. La base et ses derives
18
2.1. Noms-racines servant de bases nominales,
nomino-verbales et verbales
18
2.2. Racines elargies servant de bases nominales,
nomino-verbales et verbales
19
2.3. Bases verbales issues d'un nom-racine avec
elargissemment en -i et en -a
22
3. Les derives issus du nom
23
4. Les noms verbaux
24
5. Les mots composes
25
5.1. Composes nominaux
25
5.2. Composes verbaux
27
V - LE NOM
.
1. Les suffixes nominaux classificateurs
2. Les numeraux
28
28
30
VI - LES PRONOMS DE PERSONNES ET DE CHOSES 31
1. Les pronoms complements d'objet
32
2. Les pronoms de rappel
33
3. Les suffixes possessifs
34
VII - LES PRONOMS DEMONSTRATIES
36
VIII - LA CHAINE NOMINALE
38
IX - LES QUALIFIANTS /DETERMINANTS
40
1. Le nom appose
2. L'adjonction de suffixes
2.1. L' adjonction du suffixe nominal
« de definition »
2.2. L'adjonction de 1'enclitique -a
3. A propos de formes anciennes
40
41
41
42
42
X - LE COMPLEMENT DETERMINATIF
1. Le complement lui-meme determine
2. L'emploi preferentiel du suffixe -n
3. La « postposition genitive >> -na
- 4. Les formes. « adjectives >> derivees du
complement determinatif
5. Le suffixe -ia
6. Le complement determinatif inverse
43
46
47
XI' - LE PRONOM POSSESSIF
51
47
48
XXI - LE VERBE
1. La conjugaison verbale
. 2. Les participes
3. Les conjugaisons nominales issues des participes
.
4. La forme « infinitive »
5. La conjugaison nominale issues de la base verbale
6. L'optatif
7. Le prohibitif
8. L'imperatif
9. L'interpellation
10. Les verbes couples
11. Les formes verbales composees
71
73
74
77
79
80
.80
83
84
85
85
87
XIII - LES PRONOMS RELATIFS
54
91
XXII - LA SYNTAXE
. 91
1. La phrase
1.1. Les propositions juxtap.osees et coordonnees 91
94
1.2. La subordination implicite.
95
1.3. Les propositions subordonnees
1.4. La proposition subordonnee
96
a valeur-consecutive
97
2. Les conjonctions
XIV - LES PRONOMS INDEFINIS
56
XXIII - LE DISCOURS
99
XV = LES PRONOMS ANAPHORIQUES
58
INDEX DES RACINES ET DES BASES ELAMITES
101
XVI - LES GROUPES NOMINAUX
L Le groupe nominal de circonstance
1.1. Les adverbes
2. Les groupes nominaux de relation
2.1. Le groupe nominal de relation ^.
regime externe
2.2. Le groupe nominal de relation ^
regime interne
59
59
60
61
REFERENCES DES TEXTES CITES
112
BIBLIOGRAPHIE
113
TABLE DES MATIERES
117
49
50
XII .- LA PROPOSITION QUALIFICATIVE /DETERMINATNE 52
61
63
XVII - LA POSTPOSITION
65
XVIII - LA NEGATION
67
XIX - LA LOCALISATION
68
XX - DITTOLOGIE DES SUFFIXES
69
118
119
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