ADAC/ACTA est un organisme de bienfaisance enregistré, constitué en société sans but lucratif en août 2001, grâce aux efforts conjoints de quatre associations provinciales : - Anxiety Disorders Association of British Columbia (ADABC) - Anxiety Disorders Association of Manitoba (ADAM) - Anxiety Disorders Association of Ontario (ADAO) - Association/Troubles Anxieux du Québec (ATAQ) Notre mission comprend le point suivant: « Promouvoir le rôle des consommateurs de soins de santé dans le choix éclairé de traitements empiriques approuvés.» À cette fin, l’ADAC/ACTA a produit la présente brochure pour renseigner le public sur les différents troubles anxieux. La collection complète comprend 10 brochures : - Phobie spécifique - Trouble d’anxiété généralisée - Trouble d’anxiété sociale (phobie sociale) - Trouble obsessionnel-compulsif - Trouble panique avec ou sans agoraphobie - Trouble de stress post-traumatique - Troubles anxieux et comorbidités - Troubles anxieux chez les enfants et les adolescents - Troubles anxieux durant la grossesse et le post-partum - Troubles anxieux chez les personnes âgées Les brochures sont offertes à un coût minime par l’ADAC/ACTA ; vous pouvez les obtenir sur le site Web : www.anxietycanada.ca ou par téléphone: 1-888-223-2252 ou télécopieur : 1-416-298-7103 Trouble de stress post-traumatique Comité de rédaction Denis Audet, Médecin de famille Louis Blanchette, ADAC/ACTA Stéphane Bouchard, Psychologue Jean-Claude Cusson, ATAQ Martin Katzman, Psychiatre tion de l’événement traumatique, afin d’aider ce dernier à mieux comprendre l’expérience qu’il a vécue; la thérapie comprend aussi des exercices pratiques visant à désensibiliser le patient aux prises avec des souvenirs pénibles mais inoffensifs de l’événement traumatique. Par exemple, on a demandé à Michel de rédiger une description de l’expérience qu’il a vécue lors du séisme et de la relire chaque jour. Au début, Michel a trouvé cela pénible, mais avec le temps, il s’est aperçu qu’il pouvait lire son récit sans être bouleversé et que les tremblements de terre le préoccupaient moins. La thérapie cognitivo-comportementale comme les médicaments se sont révélés efficaces. Seuls, les professionnels de la santé qualifiés peuvent prodiguer ces traitements, comme un psychologue, un psychiatre ou, parfois, un médecin de famille. Consultez votre médecin pour obtenir de plus amples renseignements. Steven Taylor, Ph. D. Professeur, Département de Psychiatrie Université de la Colombie-Britannique Ressources disponibles sur le traitement du TSPT Remerciements Se relever d’un traumatisme. Brillon, P (2004). Québécor Nous tenons à remercier nos deux PARTENAIRES FONDATEURS, les sociétés : Sites web utiles pour leur appui financier, offert à titre de subvention sans restrictions à visée éducative. Mai 2005 This brochure is also available in English Association/Troubles Anxieux du Québec (ATAQ): Anxiety Disorder Association of Canada: Anxiety Disorder Association of America: Traumatic Stress Group (Canada): National Center for PTSD (États-Unis): Le site: http://www.ataq.org http://www.anxietycanada.ca http://www.adaa.org http://www.prometheus.cc.uregina.ca:7680 http://www.ncptsd.org http://psychodoc.free.fr/spt.htm 5 Trouble de stress post-traumatique Trouble de stress post-traumatique Steven Taylor, Ph.D. Le deuxième facteur important pouvant être à l’origine du TSPT est le type d’événements que la personne a vécus. Deux éléments sont particulièrement importants: la nature même du traumatisme subi et les expériences vécues bien des années avant la survenue de l’événement traumatique. Un traumatisme éprouvé dans le passé peut sensibiliser le mécanisme de réponse au stress et augmenter le risque d’apparition d’un TSPT si la personne vit de nouveau un événement traumatique. La gravité de l’événement traumatique joue aussi un rôle capital dans la survenue du TSPT. Des facteurs de stress importants, comme être témoin d’un tsunami par exemple, sont plus susceptibles d’entraîner un TSPT que des événements moins graves, tel un accident d’automobile. Chaque personne a un «point de rupture». Ainsi, même les soldats d’élite les plus aguerris peuvent présenter un TSPT, si le facteur de stress est suffisamment important. Le point de rupture est en partie déterminé par la constitution génétique de la personne. Chez un sujet ayant une faible prédisposition à présenter un TSPT, le trouble ne survient qu’après avoir vécu une expérience très traumatisante (comme la torture). Par contre, chez une personne avec une forte prédisposition génétique, le trouble peut survenir en réponse à des agents stressants moins graves, comme un vol avec agression. Quels sont les traitements efficaces ? «Les deux principaux groupes de traitements sont une psychothérapie et différents types de médicaments» La bonne nouvelle est que l’on dispose d’un bon nombre de traitements du TSPT qui ont fait leurs preuves sur le plan scientifique. Si une personne ne bénéficie pas d’un traitement en particulier, une autre approche peut être efficace. Les deux principaux groupes de traitements sont (a) une psychothérapie (traitement non médicamenteux) connue sous le nom de thérapie cognitivo-comportementale et (b) différents types de médicaments, en particulier les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), ainsi que les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN). La thérapie cognitivo-comportementale comporte un certain nombre de sessions de traitement, au cours desquelles le thérapeute et le patient explorent la significa- 4 Qu’est-ce que le TSPT ? Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est susceptible de survenir chez une personne qui a vécu un événement traumatisant, c’est-à-dire un événement qui l’a exposée à subir ou à appréhender une atteinte à son intégrité. L’agression sexuelle,les expériences en zone de guerre,les catastrophes naturelles, comme les séismes ou les inondations, un grave accident d’automobile et l’agression physique constituent des exemples d’événements traumatiques. Le TSPT est diagnostiqué chez la personne qui a vécu un événement traumatisant et qui présente par la suite, durant un mois ou plus, des symptômes de trois types: 1. Réapparition de symptômes qui lui font revivre le traumatisme, par la présence d’au moins une des manifestations suivantes: > Souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement traumatique. > Rêves répétitifs concernant l’événement, provoquant un sentiment de détresse. > Agissement comme si l’événement se reproduisait ou impression de le revivre («flash-back»). > Réactions physiologiques intenses lorsque le souvenir du traumatisme est ravivé (p. ex. transpiration, palpitations). > Sentiment intense de détresse lorsque le souvenir du traumatisme est ravivé (p. ex. anxiété intense). 2. Évitement persistant de ce qui peut être associé au traumatisme et un sentiment de détachement, comme en témoigne la présence d’au moins trois des manifestations suivantes : > Efforts pour éviter de penser au traumatisme ou d’en parler. > Efforts pour éviter toute personne, situation ou activité susceptible d’éveiller des souvenirs du traumatisme. 1 Le TSPT est diagnostiqué chez la personne qui a vécu un événement traumatisant et qui présente par la suite, durant un mois ou plus, des symptômes de trois types. Trouble de stress post-traumatique Trouble de stress post-traumatique > Incapacité de se rappeler certains aspects importants du traumatisme. > Nette diminution de l’intérêt pour des activités que la personne aimait faire auparavant. > Sentiment de détachement vis-à-vis les autres. > Appauvrissement du registre émotionnel (p. ex. incapacité de ressentir des sentiments tendres). Ses amis ont remarqué qu’il semblait avoir changé depuis le tremblement de terre. > Sentiment que l’avenir est incertain (p. ex. sentiment de ne pas pouvoir vivre assez longtemps pour faire carrière, se marier ou avoir des enfants). 3. Symptômes persistants traduisant une hyperactivité du système nerveux autonome, comme en témoigne la présence d’au moins deux des manifestations suivantes : semblait avoir changé depuis le tremblement de terre; Michel souriait rarement, il semblait distant et préoccupé. Les membres de sa famille trouvaient étrange qu’il change de sujet chaque fois qu’ils mentionnaient le séisme. Ils savaient que quelque chose n’allait pas, mais ils ne savaient pas quoi faire. Michel ne répondait pas aux appels téléphoniques de ses compagnons de voyage qui avaient aussi été témoins du tremblement de terre. Chaque fois qu’il entrait dans un édifice, il se surprenait à étudier les murs et le plafond, pour vérifier s’il y avait des fissures ou d’autres signes de défauts de construction. Depuis le séisme, Michel était devenu de plus en plus irritable et impatient, particulièrement sur la route lorsqu’il conduisait ou à l’épicerie, lorsqu’il attendait en ligne pour passer à la caisse. Il était incapable de lire le journal, parce qu’il n’arrivait pas à se concentrer, et il avait de la difficulté à suivre une conversation. Son amie, irritée pas son étrange comportement, lui avait dit «reviens-en Michel». En colère, il lui avait répondu qu’il le ferait s’il le pouvait, mais qu’il ne savait pas comment. > Difficulté d’endormissement ou sommeil interrompu. > Irritabilité ou accès de colère. Quelles sont les causes du TSPT ? > Difficultés de concentration. Le cerveau comprend un mécanisme de réponse au stress qui évalue les événements, en déterminant ceux qui représentent une menace; ce mécanisme réagit par l’anxiété ou la peur si un danger est décelé. Une hypersensibilité du mécanisme peut entraîner un TSPT et amener la personne à se sentir constamment «en état d’alerte». > Hypervigilance orientée vers un danger éventuel (p. ex. être constamment sur ses gardes). > Réaction de sursaut exagérée (p. ex. s’énerver ou sursauter facilement). Le cas suivant illustre ces symptômes: Michel a été surpris par un violent tremblement de terre durant ses vacances. Il a à peine eu le temps de s’enfuir avant que son hôtel ne s’écroule. De retour à la maison, il pensait que le pire était passé, mais il se trompait. Chaque nuit il faisait des cauchemars terrifiants qui le réveillaient, couvert de sueurs. Les cauchemars étaient si éprouvants qu’il avait peur de s’endormir la nuit. Durant la journée,dès qu’il fermait les yeux, des souvenirs de la dévastation dont il avait été témoin l’envahissaient, comme s’il regardait un film. Ses amis ont remarqué qu’il 2 Deux éléments principaux influent sur la réponse au stress. Le premier est la constitution génétique de la personne. En effet, les données scientifiques montrent que certaines personnes ont une forte prédisposition à présenter un TSPT, tandis que d’autres sont moins sujettes à souffrir de ce trouble. En présence d’une prédisposition innée, le TSPT peut survenir même chez les personnes compéUne hypersensibilité du mécanisme peut entraîner un tentes très équilibrées qui réussissent bien TSPT et amener la personne dans la vie. à se sentir constamment «en état d’alerte». 3