Trouble de stress
post-traumatique
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Trouble de stress
post-traumatique
Steven Taylor, Ph.D.
1
Quest-ce que le TSPT ?
Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est susceptible de survenir
chez une personne qui a vécu un événement traumatisant, c’est-à-dire un
événement qui l’a exposée à subir ou à appréhender une atteinte à son
intégrité.L’agression sexuelle,les expériences en zone de guerre,les catastro-
phes naturelles, comme les séismes ou les inondations, un grave accident
d’automobile et l’agression physique constituent des exemples d’événements
traumatiques.
Le TSPT est diagnostiqué chez la personne qui a vécu un événement trauma-
tisant et qui présente par la suite, durant un mois ou plus,des symptômes de
trois types:
1. Réapparition de symptômes qui lui font revivre le traumatisme, par la
présence d’au moins une des manifestations suivantes:
> Souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement traumatique.
> Rêves répétitifs concernant l’événement, provoquant un sentiment de
détresse.
> Agissement comme si l’événement se reproduisait ou impression de
le revivre («flash-back»).
> Réactions physiologiques intenses lorsque le souvenir du trauma-
tisme est ravivé (p. ex. transpiration, palpitations).
> Sentiment intense de détresse lorsque le souvenir du traumatisme est
ravivé (p. ex. anxiété intense).
2. Évitement persistant de ce qui peut être associé au traumatisme et un
sentiment de détachement, comme en témoigne la présence d’au moins
trois des manifestations suivantes :
> Efforts pour éviter de penser au trauma-
tisme ou d’en parler.
> Efforts pour éviter toute personne, situa-
tion ou activité susceptible d’éveiller des
souvenirs du traumatisme.
Le TSPT est diagnostiqué
chez la personne qui a vécu un
événement traumatisant et
qui présente par la suite, durant
un mois ou plus, des symptômes
de trois types.
Le deuxième facteur important pouvant être à l’origine du TSPT est le type
d’événements que la personne a vécus. Deux éléments sont particulièrement
importants: la nature même du traumatisme subi et les expériences vécues
bien des années avant la survenue de l’événement traumatique. Un trauma-
tisme éprouvé dans le passé peut sensibiliser le mécanisme de réponse au
stress et augmenter le risque d’apparition d’un TSPT si la personne vit de
nouveau un événement traumatique.
La gravité de l’événement traumatique joue aussi un rôle capital dans la sur-
venue du TSPT. Des facteurs de stress importants, comme être témoin d’un
tsunami par exemple, sont plus susceptibles d’entraîner un TSPT que des
événements moins graves, tel un accident d’automobile. Chaque personne a
un «point de rupture». Ainsi, même les soldats d’élite les plus aguerris peu-
vent présenter un TSPT, si le facteur de stress est suffisamment important.
Le point de rupture est en partie déterminé par la constitution génétique de
la personne. Chez un sujet ayant une faible prédisposition à présenter un
TSPT, le trouble ne survient qu’après avoir vécu une expérience très trauma-
tisante (comme la torture). Par contre, chez une personne avec une forte
prédisposition génétique, le trouble peut survenir en réponse à des agents
stressants moins graves, comme un vol avec agression.
Quels sont les traitements
efficaces ?
La bonne nouvelle est que l’on dispose d’un bon
nombre de traitements du TSPT qui ont fait
leurs preuves sur le plan scientifique. Si une personne ne bénéficie pas d’un
traitement en particulier, une autre approche peut être efficace. Les deux
principaux groupes de traitements sont (a) une psychothérapie (traitement
non médicamenteux) connue sous le nom de thérapie cognitivo-comporte-
mentale et (b) différents types de médicaments,en particulier les inhibiteurs
sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), ainsi que les inhibiteurs de
la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN). La thérapie cogni-
tivo-comportementale comporte un certain nombre de sessions de traite-
ment, au cours desquelles le thérapeute et le patient explorent la significa-
«Les deux principaux groupes
de traitements sont une
psychothérapie et différents
types de médicaments»
Trouble de stress
post-traumatique
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semblait avoir changé depuis le tremblement de terre; Michel souriait
rarement, il semblait distant et préoccupé. Les membres de sa famille
trouvaient étrange qu’il change de sujet chaque fois qu’ils mention-
naient le séisme. Ils savaient que quelque chose n’allait pas, mais ils ne
savaient pas quoi faire. Michel ne répondait pas aux appels télé-
phoniques de ses compagnons de voyage qui avaient aussi été témoins
du tremblement de terre. Chaque fois qu’il entrait dans un édifice, il se
surprenait à étudier les murs et le plafond, pour vérifier s’il y avait des
fissures ou d’autres signes de défauts de construction. Depuis le
isme, Michel était devenu de plus en plus irritable et impatient, parti-
culièrement sur la route lorsqu’il conduisait ou à l’épicerie, lorsqu’il
attendait en ligne pour passer à la caisse. Il était incapable de lire le
journal, parce qu’il n’arrivait pas à se concentrer, et il avait de la diffi-
culté à suivre une conversation. Son amie, irritée pas son étrange com-
portement,lui avait dit «reviens-en Michel».En colère,il lui avait répon-
du qu’il le ferait s’il le pouvait, mais qu’il ne savait pas comment.
Quelles sont les causes du TSPT ?
Le cerveau comprend un mécanisme de réponse au stress qui évalue les
événements, en déterminant ceux qui représentent une menace; ce méca-
nisme réagit par l’anxiété ou la peur si un danger est décelé. Une hypersensi-
bilité du mécanisme peut entraîner un TSPT et amener la personne à se sen-
tir constamment «en état d’alerte».
Deux éléments principaux influent sur la réponse au stress. Le premier est la
constitution génétique de la personne. En effet, les données scientifiques
montrent que certaines personnes ont une forte prédisposition à présenter
un TSPT, tandis que d’autres sont moins sujettes à souffrir de ce trouble. En
présence d’une prédisposition innée, le TSPT
peut survenir même chez les personnes compé-
tentes très équilibrées qui réussissent bien
dans la vie.
Une hypersensibilité du
mécanisme peut entraîner un
TSPT et amener la personne
à se sentir constamment
«en état d’alerte».
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> Incapacité de se rappeler certains aspects importants du trauma-
tisme.
> Nette diminution de l’intérêt pour des activités que la personne
aimait faire auparavant.
> Sentiment de détachement vis-à-vis les autres.
> Appauvrissement du registre émotionnel
(p. ex. incapacité de ressentir des senti-
ments tendres).
> Sentiment que l’avenir est incertain
(p. ex. sentiment de ne pas pouvoir vivre assez longtemps pour faire
carrière, se marier ou avoir des enfants).
3. Symptômes persistants traduisant une hyperactivité du système
nerveux autonome, comme en témoigne la présence d’au moins deux des
manifestations suivantes :
> Difficulté d’endormissement ou sommeil interrompu.
> Irritabilité ou accès de colère.
> Difficultés de concentration.
> Hypervigilance orientée vers un danger éventuel (p. ex. être cons-
tamment sur ses gardes).
> Réaction de sursaut exagérée (p. ex. s’énerver ou sursauter facile-
ment).
Le cas suivant illustre ces symptômes:
Michel a été surpris par un violent tremblement de terre durant ses
vacances. Il a à peine eu le temps de s’enfuir avant que son hôtel ne
s’écroule. De retour à la maison, il pensait que le pire était passé, mais
il se trompait. Chaque nuit il faisait des cauchemars terrifiants qui le
réveillaient, couvert de sueurs. Les cauchemars étaient si éprouvants
qu’il avait peur de sendormir la nuit.Durant la journée,dès qu’il fermait
les yeux, des souvenirs de la dévastation dont il avait été témoin l’en-
vahissaient, comme s’il regardait un film. Ses amis ont remarqué qu’il
Ses amis ont remarqué qu’il
semblait avoir changé depuis
le tremblement de terre.
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semblait avoir changé depuis le tremblement de terre; Michel souriait
rarement, il semblait distant et préoccupé. Les membres de sa famille
trouvaient étrange qu’il change de sujet chaque fois qu’ils mention-
naient le séisme. Ils savaient que quelque chose n’allait pas, mais ils ne
savaient pas quoi faire. Michel ne répondait pas aux appels télé-
phoniques de ses compagnons de voyage qui avaient aussi été témoins
du tremblement de terre. Chaque fois qu’il entrait dans un édifice, il se
surprenait à étudier les murs et le plafond, pour vérifier s’il y avait des
fissures ou d’autres signes de défauts de construction. Depuis le
isme, Michel était devenu de plus en plus irritable et impatient, parti-
culièrement sur la route lorsqu’il conduisait ou à l’épicerie, lorsqu’il
attendait en ligne pour passer à la caisse. Il était incapable de lire le
journal, parce qu’il n’arrivait pas à se concentrer, et il avait de la diffi-
culté à suivre une conversation. Son amie, irritée pas son étrange com-
portement,lui avait dit «reviens-en Michel».En colère,il lui avait répon-
du qu’il le ferait s’il le pouvait, mais qu’il ne savait pas comment.
Quelles sont les causes du TSPT ?
Le cerveau comprend un mécanisme de réponse au stress qui évalue les
événements, en déterminant ceux qui représentent une menace; ce méca-
nisme réagit par l’anxiété ou la peur si un danger est décelé. Une hypersensi-
bilité du mécanisme peut entraîner un TSPT et amener la personne à se sen-
tir constamment «en état d’alerte».
Deux éléments principaux influent sur la réponse au stress. Le premier est la
constitution génétique de la personne. En effet, les données scientifiques
montrent que certaines personnes ont une forte prédisposition à présenter
un TSPT, tandis que d’autres sont moins sujettes à souffrir de ce trouble. En
présence d’une prédisposition innée, le TSPT
peut survenir même chez les personnes compé-
tentes très équilibrées qui réussissent bien
dans la vie.
Une hypersensibilité du
mécanisme peut entraîner un
TSPT et amener la personne
à se sentir constamment
«en état d’alerte».
Trouble de stress
post-traumatique
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> Incapacité de se rappeler certains aspects importants du trauma-
tisme.
> Nette diminution de l’intérêt pour des activités que la personne
aimait faire auparavant.
> Sentiment de détachement vis-à-vis les autres.
> Appauvrissement du registre émotionnel
(p. ex. incapacité de ressentir des senti-
ments tendres).
> Sentiment que l’avenir est incertain
(p. ex. sentiment de ne pas pouvoir vivre assez longtemps pour faire
carrière, se marier ou avoir des enfants).
3. Symptômes persistants traduisant une hyperactivité du système
nerveux autonome, comme en témoigne la présence d’au moins deux des
manifestations suivantes :
> Difficulté d’endormissement ou sommeil interrompu.
> Irritabilité ou accès de colère.
> Difficultés de concentration.
> Hypervigilance orientée vers un danger éventuel (p. ex. être cons-
tamment sur ses gardes).
> Réaction de sursaut exagérée (p. ex. s’énerver ou sursauter facile-
ment).
Le cas suivant illustre ces symptômes:
Michel a été surpris par un violent tremblement de terre durant ses
vacances. Il a à peine eu le temps de s’enfuir avant que son hôtel ne
s’écroule. De retour à la maison, il pensait que le pire était passé, mais
il se trompait. Chaque nuit il faisait des cauchemars terrifiants qui le
réveillaient, couvert de sueurs. Les cauchemars étaient si éprouvants
qu’il avait peur de sendormir la nuit.Durant la journée,dès qu’il fermait
les yeux, des souvenirs de la dévastation dont il avait été témoin l’en-
vahissaient, comme s’il regardait un film. Ses amis ont remarqué qu’il
Ses amis ont remarqué qu’il
semblait avoir changé depuis
le tremblement de terre.
Trouble de stress
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Trouble de stress
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Steven Taylor, Ph.D.
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Quest-ce que le TSPT ?
Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est susceptible de survenir
chez une personne qui a vécu un événement traumatisant, c’est-à-dire un
événement qui l’a exposée à subir ou à appréhender une atteinte à son
intégrité.L’agression sexuelle,les expériences en zone de guerre,les catastro-
phes naturelles, comme les séismes ou les inondations, un grave accident
d’automobile et l’agression physique constituent des exemples d’événements
traumatiques.
Le TSPT est diagnostiqué chez la personne qui a vécu un événement trauma-
tisant et qui présente par la suite, durant un mois ou plus,des symptômes de
trois types:
1. Réapparition de symptômes qui lui font revivre le traumatisme, par la
présence d’au moins une des manifestations suivantes:
> Souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement traumatique.
> Rêves répétitifs concernant l’événement, provoquant un sentiment de
détresse.
> Agissement comme si l’événement se reproduisait ou impression de
le revivre («flash-back»).
> Réactions physiologiques intenses lorsque le souvenir du trauma-
tisme est ravivé (p. ex. transpiration, palpitations).
> Sentiment intense de détresse lorsque le souvenir du traumatisme est
ravivé (p. ex. anxiété intense).
2. Évitement persistant de ce qui peut être associé au traumatisme et un
sentiment de détachement, comme en témoigne la présence d’au moins
trois des manifestations suivantes :
> Efforts pour éviter de penser au trauma-
tisme ou d’en parler.
> Efforts pour éviter toute personne, situa-
tion ou activité susceptible d’éveiller des
souvenirs du traumatisme.
Le TSPT est diagnostiqué
chez la personne qui a vécu un
événement traumatisant et
qui présente par la suite, durant
un mois ou plus, des symptômes
de trois types.
Le deuxième facteur important pouvant être à l’origine du TSPT est le type
d’événements que la personne a vécus. Deux éléments sont particulièrement
importants: la nature même du traumatisme subi et les expériences vécues
bien des années avant la survenue de l’événement traumatique. Un trauma-
tisme éprouvé dans le passé peut sensibiliser le mécanisme de réponse au
stress et augmenter le risque d’apparition d’un TSPT si la personne vit de
nouveau un événement traumatique.
La gravité de l’événement traumatique joue aussi un rôle capital dans la sur-
venue du TSPT. Des facteurs de stress importants, comme être témoin d’un
tsunami par exemple, sont plus susceptibles d’entraîner un TSPT que des
événements moins graves, tel un accident d’automobile. Chaque personne a
un «point de rupture». Ainsi, même les soldats d’élite les plus aguerris peu-
vent présenter un TSPT, si le facteur de stress est suffisamment important.
Le point de rupture est en partie déterminé par la constitution génétique de
la personne. Chez un sujet ayant une faible prédisposition à présenter un
TSPT, le trouble ne survient qu’après avoir vécu une expérience très trauma-
tisante (comme la torture). Par contre, chez une personne avec une forte
prédisposition génétique, le trouble peut survenir en réponse à des agents
stressants moins graves, comme un vol avec agression.
Quels sont les traitements
efficaces ?
La bonne nouvelle est que l’on dispose d’un bon
nombre de traitements du TSPT qui ont fait
leurs preuves sur le plan scientifique. Si une personne ne bénéficie pas d’un
traitement en particulier, une autre approche peut être efficace. Les deux
principaux groupes de traitements sont (a) une psychothérapie (traitement
non médicamenteux) connue sous le nom de thérapie cognitivo-comporte-
mentale et (b) différents types de médicaments,en particulier les inhibiteurs
sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), ainsi que les inhibiteurs de
la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN). La thérapie cogni-
tivo-comportementale comporte un certain nombre de sessions de traite-
ment, au cours desquelles le thérapeute et le patient explorent la significa-
«Les deux principaux groupes
de traitements sont une
psychothérapie et différents
types de médicaments»
Trouble de stress
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tion de l’événement traumatique, afin d’aider ce dernier à mieux comprendre
l’expérience qu’il a vécue; la thérapie comprend aussi des exercices pratiques
visant à désensibiliser le patient aux prises avec des souvenirs pénibles mais
inoffensifs de l’événement traumatique. Par exemple, on a demandé à Michel
de rédiger une description de l’expérience qu’il a vécue lors du séisme et de la
relire chaque jour. Au début, Michel a trouvé cela pénible, mais avec le temps,
il s’est aperçu qu’il pouvait lire son récit sans être bouleversé et que les trem-
blements de terre le préoccupaient moins.
La thérapie cognitivo-comportementale comme les médicaments se sont
révélés efficaces. Seuls, les professionnels de la santé qualifiés peuvent
prodiguer ces traitements, comme un psychologue,un psychiatre ou, parfois,
un médecin de famille. Consultez votre médecin pour obtenir de plus amples
renseignements.
Ressources disponibles sur le traitement du TSPT
Se relever d’un traumatisme. Brillon, P (2004). Québécor
Comité de rédaction
Denis Audet,
Médecin de famille
Louis Blanchette,
ADAC/ACTA
Stéphane Bouchard,
Psychologue
Jean-Claude Cusson,
ATAQ
Martin Katzman,
Psychiatre
Remerciements
Nous tenons à remercier nos deux
PARTENAIRES FONDATEURS,
les sociétés :
pour leur appui financier, offert
à titre de subvention sans
restrictions à visée éducative.
Mai 2005
Steven Taylor, Ph. D.
Professeur, Département de Psychiatrie
Université de la Colombie-Britannique
Sites web utiles
Association/Troubles Anxieux http://www.ataq.org
du Québec (ATAQ):
Anxiety Disorder Association http://www.anxietycanada.ca
of Canada :
Anxiety Disorder Association http://www.adaa.org
of America :
Traumatic Stress http://www.prometheus.cc.uregina.ca:7680
Group (Canada):
National Center for PTSD http://www.ncptsd.org
(États-Unis):
Le site: http://psychodoc.free.fr/spt.htm
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