Marc Aurèle (121-180)
Extrait du College public Luis Ortiz ST DIZIER
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Marc Aurèle (121-180)
- disciplines - Histoire Géographie Education Civique - 6e - Histoire - Rome -
Date de mise en ligne : jeudi 21 mars 2013
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Marc Aurèle (121-180)
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Marc Aurèle (121-180)
1)Marc Aurèle jusqu'à l'avènement.
Il est né à Rome en avril 121 d'une famille qui comptait des consuls, qui venait (côté paternel) de Bétique et était
apparenté à la famille de Trajan et à celle d'Hadrien.
Très tôt, Hadrien le remarque et lui accorde des distinctions exceptionnelles, étant donné son âge : à 6 ans, il
devient chevalier. En 138, il est adopté par Antonin. Il sait, à 18 ans, qu'il sera plus tard, le chef de l'Etat.
Dès son enfance, il fut éduqué comme un prince : 19 professeurs, parmi les meilleurs. L'un d'entre eux, Fronton, qui
lui enseignait la rhétorique latine, resta à son service jusqu'à sa mort, vers 166. A 14 ans, il opta pour le stoïcisme.
Toute sa vie, il resta fidèle à sa morale, pratique des exercices spirituels qu'il consigne dans un recueil, Les Pensées
. Ecrit en grec, ces cahiers sont le dernier témoignage du stoïcisme antique.
Pendant le règne d'Antonin, il effectue un cursus accéléré : questeur en 139, consul en 140, peu avant 19 ans. Il
reste dans l'entourage, épouse sa fille, Faustine, en 145. Il en aura 14 enfants. En 147, il reçoit la puissance
tribucienne et l'imperium proconsulaire.
2)Le cas Lucius Verus.
En 138, avec Marc Aurèle, Antonin avait adopté un enfant de 7 ans, Lucius Verus. Il avait travaillé avec les
mêmes maîtres que Marc Aurèle, mais les résultats ne furent pas identiques. Solides, joyeux, le jeune homme aimait
la vie. Entre les deux, Antonin préféra Marc Aurèle.
Dès son avènement, Marc Aurèle obtient du sénat que son frère lui fut associé sur un pied d'égalité, avec les
mêmes titres, à l'exception du grand pontificat qu'il ne pouvait se partager. La formule était originale : pour la
première fois, il y avait à la tête de l'Empire une collégialité.
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3)Des guerres permanentes.
La guerre contre les Parthes (161-166).
Le roi des Parthes Vologèse III déclencha une double offensive contre l'Arménie et contre la Syrie. Les légions
furent battues. La réplique fut immédiate : trois légions furent transférées du Rhin et du Danube en Orient. En 163,
l'Arménie est reconquise, les Parthes sont chassés de Syrie. En 165, Avidius Cassius prend l'offensive, envahit la
Mésopotamie, y crée un protectorat romain. En 166, une paix est conclue avec les Parthes. Deux conséquences : en
Orient, un grand commandement militaire qui comprend l'Egypte est confié à Avidius Cassius ; d'Orient, l'armée
rapporte en Occident la Peste. Elle allait ravager l'empire pendant 15 ans.
Les guerres danubiennes.
Elles trouvent leurs origines dans les lents mouvements des peuples germains. Pour des raisons de surpopulation
les germains de Scandinavie s'étaient mis en marche vers le Sud, bousculant les germains orientaux d'Europe
centrale et orientale qui poussèrent à leur tour les germains occidentaux, lesquels étaient contenus dans une
Germanie intérieure. A leurs yeux, une seule solution : se réfugier dans l'Empire.
Les premières guerres.
En 167, la Peste dévaste et affole Rome où de vieilles cérémonies religieuses à caractère purificatoire retiennent les
empereurs. En 168, les Marcomans et d'autres peuples créent des troubles à la frontière danubienne. Les
empereurs se rendent à Aquilée, négocient avec des tribus qui souhaitent la paix. En 169, Lucius Verus meurt.
Marc Aurèle regagne Rome pour les funérailles. Afin de préparer une grande campagne et devant la crise
financière, il prend des mesures d'urgence. A l'automne, Marc Aurèle est de nouveau sur le Danube. Au printemps
170, une importante offensive outre-Danube conduit à un véritable désastre. L'Italie du Nord est vraisemblablement
envahie par des Quades et des Marcomans qui auraient poussé jusqu'à Aquilée. Bien secondé par d'excellents
généraux, Marc Aurèle repousse les envahisseurs. En 171, Marc Aurèle comprend que le danger principal est
constitué par les Marcomans. Des barbares sont installés dans les régions dépeuplées autant par la guerre que par
la Peste. En 172, les romains lancent une grande offensive et pénètrent en pays Marcomans. C'est une grande
victoire romaine.
La deuxième guerre germanique (177-180).
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Marc Aurèle (121-180)
A partir de 177, tout recommence sur cette frontière : guérilla, banditisme, insécurité. La situation s'y dégrade tant
que la présence des empereurs (depuis le 1er janvier 177, son fils Commode est co-empereur) devient nécessaire.
Ils quittent Rome en août 178 avec un impressionnant état-major. L'année suivante, une victoire est remportée
contre les Quades. Mais le 17 mars 180, Marc Aurèle meurt sur le Danube. Il allait avoir 59.
4)Pratique du pouvoir.
L'ensemble de la direction des affaires s'inspire de la conduite d'Antonin, le modèle de Marc Aurèle. Elle s'inscrit
dans les évolutions fonctionnelles des grandes catégories de l'administration impériale : bons rapports avec le sénat,
développement des fonctionnaires de rang équestre, confirmation du Conseil impérial, création d'un véritable état
civil afin de limiter les fraudes à la citoyenneté romaine, tentatives de résoudre les problèmes fiscaux, promotion des
talents souvent d'origine sociale modeste ou provinciale, extension de la législation impériale.
Par respect des intentions d'Hadrien, Marc Aurèle avait associé au pouvoir Lucius Verus. Le 1er janvier 177, cette
expérience se renouvela à nouveau, puisque le fils de Marc Aurèle, Commode, né en 161, César depuis 166,
devient Auguste avec les mêmes pouvoirs et la même subordination que Lucius Verus. Mais la succession était
assurée. Cette innovation de partage inégal du pouvoir suprême s'accompagne d'essais de délégation des pouvoirs.
Le cas le plus net est celui d'Avidius Cassius qui reçut un commandement supérieur sur toutes les provinces
d'Orient. Avec un risque, celui de l'usurpation : en avril 175, Avidius Cassius se proclama empereur. L'armée resta
loyale. Il n'y eut pas de guerre civile.
Les règnes précédents des Antonins avaient connu quelques martyrs chrétiens. Pourtant leur renom n'atteignit pas
celui des victimes du règne de Marc Aurèle (le plus fameux étant l'apologiste Justin à Rome, le groupe des «
Lyonnais et des Viennois » en 177) ou du début du règne de Commode. Pourquoi cette incontestable multiplication
? Depuis les rescrits de Trajan et d'Hadrien, la politique impériale envers les chrétiens n'a pas varié. En théorie, le
gouverneur doit condamner tout chrétien dénoncé de façon non anonyme, qui persiste dans sa foi. Dans la réalité,
comme l'initiative ne vient jamais des pouvoirs publics, il n'y eut ni persécution générale ni recherche systématique
des chrétiens. Marc Aurèle, quant à lui, n'éprouve aucune sympathie pour les chrétiens. Il leur reproche leur
entêtement à s'offrir à la mort et loin d'y voir du courage, il stigmatise ce fanatisme. Cependant, il n'y a pas, de sa
part, volonté d'affronter les chrétiens pour leur croyance mais simple application de la jurisprudence en vigueur.
Marcel Le Glay, Jean-Louis Voisin, Yann le Bohec, Histoire Romaine, Paris, PUF, 1991, pages 310-318.
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