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Les bases neurophysiologiques des dysfonctions vertebrales
se et fait appel aux fonctions vestibulaires et aux fonc-
tions canalaires dévolues à la perception du mouve-
ment.
Quelques exemples : la découverte de la marche,
émerveillement de l’enfant, crée chez lui la conscien-
ce de la liberté des mains, lui commande un élargisse-
ment de la base de sustentation, et, au départ, réalise
une progression par l’appui de toute la sole plantaire,
sans déroulement du pied.
La recherche de l’équilibre en position érigée donne
naissance à de nouvelles acquisitions comme le fran-
chissement d’un seuil et, dans un même temps, les
comportements d’évitement lors de la chute par perte
d’équilibre. On remarquera le rôle que joue le regard
dans l’anticipation et de la position de la tête dans ces
comportements d’évitement (Figure 2).
Ce rôle d’équilibration et de commande de la position
de la tête se retrouve à l’âge adulte.
Observons, par exemple, un athlète au démarrage
d’une course de 100 mètres. Avant le départ, il a la tête
penchée en avant ce qui lui permet d’arrondir son dos.
Mais dès que l’impulsion de course est donnée, il
redresse la tête ce qui lui permet d’optimiser la coor-
dination musculaire et les commandes de vitesse
d’exécution.
Même observation lors de la course (Figure3). La
seule différence d’un athlète à l’autre tient dans son
degré d’horizontalité, dépendant de sa proprioception
des schèmes musculaires d’équilibre.
Comment fonctionne le
systeme nerveux
Il est donc important de comprendre l’organisation
de l’appareil locomoteur dans sa relation avec le sys-
tème nerveux central (SNC).
Le SNC organise des réponses que nous avons appelé
des stéréotypes fonctionnels (Synergies pour d’autres
auteurs) (2, 6, 12, 13, 14, 16, 17). Ceux-ci persistent
dans sa mémoire mais restent susceptibles de modifi-
cations pour la création de nouveaux schémas moteurs.
Par exemple des objets de même nature mais de taille
différente vont commander des schèmes de préhension
différents déterminés par l’appréciation visuelle.
L’exemple typique est la surprise éprouvée par le lever
d’un objet dont le poids a été sous-estimé par la per-
ception visuelle. La répétition du même geste pour le
même objet manifestera la création d’un nouveau sché-
Figure 2 : Comportement d'évitement, main d'appui, main de retenue,
flexion de la jambe gauche et rétablissement de la position de la tête en
anticipation pour se relever.
Figure 3 : Regard horizontal, indispensable à la coordination
des mouvements.
RACHIS - Vol. 14, n°1, Mars 2002.