Dissident, il va sans dire - Théâtre La Coupole à Saint

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE
Dissident, il va sans dire
D’après l’œuvre de Michel Vinaver
(Tréteaux de Haute-Alsace)
Co-réalisation Tréteaux de Haute Alsace (Mulhouse)
Théâtre du Carrousel (Montréal)
Création mars 2008 au théâtre de la Sinne à Mulhouse
Jeudi 6 mars à 10h et 14h
Durée estimée : 1 heure
Théâtre La Coupole, 2 Croisée des Lys, 68300 SAINT-LOUIS, Tél. 03 89 70 03 13, Fax: 03 89 70 91 49
www.lacoupole.fr
Contact jeune public : Nathalie Klink. Ligne directe : 03 89 70 91 43.
Théâtre de chambre, Dissident, il va sans dire, Michel Vinavert, L’Arche éditeur, 77 pages, édition 1978.
Hélène et Philippe, mère et fils, habitent ensemble. Reliés l’un à l’autre par un fil, une tension fragile à fleur de peau.
Attachants l'un et l'autre. Attachés l'un à l'autre. Lui voudrait pourtant se dégager d’elle, de la société, du monde.
Dissident, il l’est avec passivité. Il va. Il va sans dire. Tour à tour enfant fragile, adolescent désoeuvré, animé par un
désir d’indépendance, rebelle au monde.
Elle n'est pas immobile, elle va et dit le discours des parents. Elle le dit avec hésitation, ardeur, délicatesse,
discrétion. Tour à tour protectrice, exigeante, complice, copine, et tout simplement femme. Apparemment, ça ne
mène pas à grand chose.
Un texte de Michel Vinaver (1976). – Dès 15ans
Gervais Gaudreault – Théâtre du Carrousel – Montréal – metteur en scène
« Il y a de la tendresse, de la violence, de l'ironie, toute une gamme de sentiments et deux grands rôles, complexes
et contradictoires ».
Distribution ...........................................................................................................................................3
Biographies des artistes .......................................................................................................................4
Notes d’intention ..................................................................................................................................6
Michel Vinaver, biographie ...................................................................................................................8
A propos de Dissident, il va sans dire ..................................................................................................9
Michel Vinaver et le théâtre................................................................................................................10
Citations de Michel Vinaver................................................................................................................10
L’écriture théâtrale de Michel Vinaver ................................................................................................11
La ponctuation dans l’œuvre dramatique de Michel Vinaver..............................................................11
La dimension poétique de l’œuvre dramatique chez Michel Vinaver..................................................11
Extraits du texte .................................................................................................................................12
Pour aller plus loin..............................................................................................................................13
Pistes pour débattre ...........................................................................................................................13
Définitions ..........................................................................................................................................13
Le contexte.........................................................................................................................................14
Quelques liens ...................................................................................................................................15
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DDiissttrriibbuuttiioonn
Comédiens : Cathy Aulard (Hélène), Samuel Vittoz (Philippe)
Mise en scène : Gervais Gaudreault - Québec
Scénographie : Stéphane Longpré – Québec
Costumes : Bénédicte Blaison
Lumières - création : Pierre Chinellato
Création sonore et musicale : Daniel Muringer
Graphiste : Dominique Schoenig
Relations publiques/relations presse : Bernard Umbrecht
Secrétariat : Céline Welker
Administration : Théâtre du Carrousel / Tréteaux de Haute Alsace
Le texte de la pièce est publié aux Editions de l’Arche.
Les Tréteaux
Créés en 1980 par André Leroy, metteur en scène et Cathy Aulard, comédienne, les Tréteaux de Haute Alsace sont
une compagnie professionnelle de théâtre dont le centre d'activité est à Mulhouse. L'équipe est composée de
Bernard Umbrecht, Aurore Boulet et d'autres intervenants.
La programmation Tréteaux Jeunesse est assurée par les Tréteaux de Haute Alsace dans le cadre d'une convention
avec la Ville de Mulhouse. Elle bénéficie du soutien de la Ville de Mulhouse, de la Direction Régionale des Affaires
Culturelles - Alsace, du Département du Haut-Rhin (Convention), de la Région Alsace et de l'ONDA.
Depuis 1994, elle est installée au Théâtre de la Sinne, mis à disposition avec son personnel technique, par la Ville de
Mulhouse. Ils y ont une activité de création. Ils y assurent la programmation de Théâtre pour le jeune public et y
animent des ateliers de théâtre pour petits et grands.
Les Tréteaux de Haute Alsace ont le souci constant de lier activités de programmation, de formation et d'animation
autour de la création. Leurs activités se sont ainsi développées dans ces trois directions.
La présence du terme Tréteaux dans la dénomination de la Compagnie fait référence à un esprit pionnier, à une
activité issue de la décentralisation, à une volonté d'aller vers le public.
http://www.treteaux-alsace.com/
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BBiiooggrraapphhiieess ddeess aarrttiisstteess
Gervais GAUDREAULT
Après avoir étudié le chant au Conservatoire de musique de Chicoutimi et
l’interprétation à l'École nationale de théâtre du Canada, Gervais
Gaudreault poursuit sa formation d’acteur à l’Atelier-Studio Kaléidoscope
dirigé par Marthe Mercure. À partir de 1973, il collabore avec diverses
compagnies montréalaises. À l'invitation de Gilles Maheu, il joint les Enfants
du Paradis, compagnie devenue plus tard Carbone 14, où il approfondit sa
recherche sur la voix et l’espace.
En 1975, avec Suzanne Lebeau, Gervais Gaudreault fonde le Carrousel et
joue dans les premières créations de la compagnie. Il a très tôt le goût de la
mise en scène : dès 1981, il dirige Une lune entre deux maisons, première pièce du Carrousel à connaître un
rayonnement international. En 1987, il crée Gil d'après le roman de Howard Buten Quand j'avais cinq ans, je m'ai
tué : la pièce est proclamée Meilleure production jeunes publics par l'Association québécoise des critiques de théâtre
(AQCT). De 1989 à 1991, il signe la mise en scène de Comment vivre avec les hommes quand on est un géant et de
Conte du jour et de la nuit au Carrousel, ainsi que celle de Baby Blues de Carole Fréchette au Théâtre d'Aujourd'hui.
Il collabore aussi au scénario d'Une histoire inventée, du cinéaste québécois Marc-André Forcier.
Gervais Gaudreault dirige ensuite Contes d'enfants réels (1993), prix de la Meilleure production jeunes publics de
l'AQCT ainsi que de l'Académie québécoise du théâtre, et Salvador (1994) de Suzanne Lebeau. Ces deux
spectacles allaient connaître une longue et belle carrière internationale et inciter des programmateurs québécois et
étrangers à coproduire les créations suivantes du Carrousel, toutes mises en scène par Gervais Gaudreault : Petit
Navire de Normand Chaurette (1996), L’Ogrelet, Petit Pierre et Souliers de sable de Suzanne Lebeau (1997, 2002,
2006), L’Autoroute de Dominick Parenteau-Lebeuf (1999) et Le Pays des genoux de Geneviève Billette (2005).
Le metteur en scène crée ensuite Contes à rebours (1997), un montage de contes pour adultes de sa complice
Suzanne Lebeau, le Cid de Corneille au Théâtre du Trident à Québec (2004) et il met en lecture Je suis d’un would
be pays de François Godin dans le cadre de la Semaine de la dramaturgie du CEAD (Prime à la création 2005), un
texte qu’il porte à la scène à l’automne 2007 au Théâtre d’Aujourd’hui. En 2006, il collabore avec la compagnie
mexicaine Marionetas de la Esquina pour la création française d’Una luna entre dos casas lors du festival
ManiganSes à Jonquière.
L’homme de théâtre est aussi pédagogue d’expérience : il a enseigné les techniques vocales au Collège LionelGroulx de 1992 à 2001 et il dirige régulièrement des exercices publics à l’invitation de l’École nationale de théâtre du
Canada, en plus d’offrir des sessions de perfectionnement en techniques vocales à plusieurs comédiens chevronnés.
Son expertise lui vaut de fréquentes invitations au Mexique, en Argentine et en France, notamment à Mexico,
Querétaro, Buenos Aires, Cordoba ainsi qu’à l’École supérieure d’art dramatique de Strasbourg et à la Chartreuse,
Centre National des Écritures du Spectacle (France). Depuis 2003, le metteur en scène agit à titre de parrain pour le
Grand Théâtre de Lorient (France).
Dans le but d’offrir une ouverture sur les arts et de permettre une compréhension sensible du travail de création au
Carrousel, Gervais Gaudreault agit comme commissaire d’exposition dans le cadre des actions culturelles menées
par la compagnie. Le metteur en scène crée en 1985 Traces, une exposition marquant le 10e anniversaire de la
compagnie, et en 1993 Lorsque le conte et la réalité se jouent l’un de l’autre, en association avec spectacle Contes
d’enfants réels. En 1998, à l’occasion de la première québécoise de L’Ogrelet à la Maison Théâtre, il réalise La forêt
s’expose, une exposition d’art contemporain reprise à l’automne 2001 au Centre d’exposition de Mont-Laurier.
Gervais Gaudreault a également conçu Entre les lignes - parcours d’une mise en scène qui permet de suivre la
trajectoire de création de l’équipe de Petit Pierre.
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Catherine AULARD
Elève de l’Ecole Charles Dullin (Paris). Elle participe à de nombreux stages d’art dramatique avec Jacques Mirat,
Antonetti, Maurice Jacquemont, Paul Sonnendrucker, René Jauneau, Pierre Vial, mais aussi de commedia dell’arte
avec le Piccolo Teatro di Milano et de voix avec le Roy Art Theatre.
Elle prend des cours de danse et pratique le chant avec Marius Cosmecu de l’Opéra de Bucarest et avec Giovanna
Marini.
Au Centre d’Etudes Théâtrales de Paris III elle travaille à l’histoire et l’écriture théâtrale avec Richard Demarcy et
Jacques Lassalle.
Elle participe pendant un an aux travaux du Théâtre de l’Opprimé avec l’arrivée d’Augusto Boal en France.
Elle intègre la Compagnie Roger Mollien, les Tréteaux du Sud Parisien jusqu’à la disparition de la compagnie.
Elle crée avec Robin Renucci et d’autres élèves de l’Ecole Dullin autour d’Yves Kerboul, une compagnie de théâtre
de rue : l’ATELIER DE LA MIE DE PAIN (Notre de Dame de Paris, Frissons sur le pavé …)
Elle participe en tant que comédienne au film d’Ariane Mnouchkine Molière.
Elle a également une expérience de doublage et d’enregistrements radiophoniques.
Comédienne professionnelle depuis 1976, elle a joué dans une soixantaine de spectacles :
Shakespeare (Macbeth, Le Songe d’une nuit d’été), Marivaux (Les acteurs de bonne foi, La prince travesti),
Tchekhov (La mouette), Goldoni (L’Eventail, Barouf à Chioggia, la Villégiature), Brecht (Les Quant à soi), Molière
(George Dandin), La Conférence des Oiseaux, Histoire d’un paysan, Chants à la mémoire … et de nombreux
spectacles à destination du jeune public (Pierrot ou les secrets de la nuit, Hakim, Derrière les 7 papiers peints, Une
paire d’amis, Momo, Forêt de musique, Ce que le vent te conte, Bim…).
Elle crée avec André Leroy en 1981, les TRETEAUX DE HAUTE ALSACE, compagnie professionnelle.
Outre ses rôles, elle anime différents ateliers en direction des amateurs et en milieu scolaire : travail corporel et
formation de l’acteur, stage de réalisation.
Elle a mis en scène des nombreux travaux d’ateliers (écriture originale et textes contemporains).
Elle assure depuis sa création la direction artistique du Festival THEATRA de Saint-Louis.
Dans le cadre des TRETEAUX elle visionne de nombreux spectacles jeunes publics pour établir la programmation à
Mulhouse et à Saint-Louis.
Samuel VITTOZ
Formation - 2003-2006
CONSERVATOIRE NATIONAL SUPERIEUR D’ART DRAMATIQUE (Professeurs 1ere année : Dominique Valadié et Andrzej
Seweryn, professeurs 2e année : Muriel Mayette et Grégoire Oestermann, ateliers et stages théâtre : Tailleur pour
dames (Georges Feydeau) Alain Françon, Jeux de massacre (Eugène Ionesco) Philippe Adrien, Mission Impossible,
Hamlet (William Shakespeare), Arpad Schilling ; danse : Un bal blanc nacré, chorégraphie Caroline Marcadé ; radio :
Hyper (Caroline Vignal) Marguerite Gateau, Radio France ; cinéma : Stage à la Fémis sous la direction de Cédric
Klapisch
CONSERVATOIRE GABRIEL FAURE 5E ARRONDISSEMENT (Professeurs Bruno Wacrenier et Solène Fiumani)
Travaux d’élèves : Des couteaux dans les poules (David Harrower) mise en scène (2005), Icare (création collective /
danse) Jeanne Candel (2004), Café (Edward Bond) mise en scène et rôle de Grégori, Si ce n’est toi (Edward Bond)
mise en scène (2001), Rouge noir et ignorant (Edward Bond) mise en scène et rôle du Monstre (2000)
Expériences théâtrales professionnelles
Le mental de l’équipe Emmanuel Bourdieu et Frédéric Bélier-Garcia) Denis Podalydès et Frédéric Bélier-Garcia rôle
Maline La part négative, Car ceci est mon vin Julien Guyomard) rôle du Jeune
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Daniel MURINGER
Après des études de musique (piano, violon, guitare) où à l’instrumental se mêle la composition, Daniel Muringer
crée un ensemble musical GERANIUM, toujours actif à ce jour.
Compositeur de A Sundgauer Fierobe, Tanz Maidla Tanz et D’Ill à Thur (pièce pour 100 accordéons) et Y a plus
d’saisons (flûte, clarinette, violon, violoncelle, guitare) primé au concours de composition à Bourges en 1993.
Il possède à son actif une trentaine de compositions pour la scène dont les plus récentes sont Tisseurs de mémoire,
Ulysse d’Ithaque, Les Cuisinières mais également des créations musicales et théâtrales dont Histoire d’un paysan,
Le Requiem du Corbeau d’Erckmann Chatrian, La Goguette de la bonne goualante, Rosalie de Nathan Katz.
Comédien, il a joué dans L’Eventail, Barouf à Chioggia, Le Campiello de Goldoni, Le songe d’une nuit d’été et La nuit
des rois de Shakespeare et dans Ming Lo déplace la montagne, Momo avec les Tréteaux de Haute Alsace. Il a
également participé à des réalisations comme Savez-vous planter des choux avec le Théâtre de la Cruelle.
Comme comédien, musicien et chanteur il a créé avec Cathy Aulard trois spectacles : Chants à la mémoire
(spectacle en hommage à la déportation), Forêt de musique et Ce que le vent te conte, Bim et Eclats.
Il intervient comme musicien et chef de chœur dans la pratique des amateurs (chorales, écoles, groupes de
musiciens…).
Sa discographie se compose de 11 disques et ses écrits sont multiples : adaptations, scenarii, textes de chansons,
conte…
NNootteess dd’’iinntteennttiioonn
Gervais Gaudreault – Théâtre du Carrousel – Montréal (avril 2007)
Le Carrousel, que je codirige avec l’auteure Suzanne Lebeau, entretient avec les Tréteaux de Haute Alsace une
relation longue et fructueuse qui s’est développée de manière simple et organique. Au cours des dix dernières
années, cinq productions différentes auront été jouées à Mulhouse. Lors de ces différents séjours, une complicité est
née, autour de territoires communs où nous nous retrouvions, lieux d’échanges, lieux d’exigences.
Il était dans la suite des choses d’aller encore plus loin et de partager l’intimité d’un projet de création en mettant à
profit nos expériences et nos cultures différentes. Nous aimons profondément, de chaque côté de l’océan, un théâtre
qui s’appuie sur une dramaturgie forte, porteuse de sens. Nous aimons profondément le jeune public, sans
complaisance. Ce public nous a appris à lui faire confiance en lui proposant des œuvres ouvertes sur le monde.
C’est ce monde, que nous interrogeons dans nos spectacles réciproques.
Aussi nous retrouver autour du texte de Michel Vinaver, Dissident, il va sans dire, qui a été publié il y a près de 30
ans et qui n’a pas pris une seule ride, est un défi stimulant. L’écriture concise, précise et elliptique est soutenue par
une structure dramatique à la rythmique sans faille qui porte en elle-même, de façon anticipatoire, les éléments
fondamentaux de cette nouvelle écriture, parole théâtrale contemporaine. En cela Vinaver est un précurseur et la
relation mère-fils, décrite implacablement, ne peut que rejoindre le public des jeunes.
J’ai le désir de plonger dans l’univers de Vinaver, de répondre à l’invitation de partager l’intimité de la création avec
des complices de longue date. Là est le vrai travail de la création, une suite sans fin de désirs et de rencontres.
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Un cheminement commun de douze années, par André Leroy
Ce n’est jamais l’opportunisme ou la mode qui nous guident, c’est toujours notre cheminement obstiné dans la
création et la diffusion artistique, c’est la curiosité, l’envie de connaître davantage, d’expérimenter des voies
théâtrales différentes, d’approfondir nos connaissances, de nous remettre en question. C’est aussi, de travailler avec
des artistes dont nous apprécions la démarche, dont nous avons déjà pu mesurer le savoir faire et avec lesquels
nous partageons une vision du théâtre, que nous aimons.
J’ai toujours été attiré par ce qui se faisait au Québec : la poésie, la littérature, l’écriture théâtrale et j’ai pu constater il
y a très longtemps qu’il existait au Québec une création artistique très forte en direction du jeune public. Le Québec
était pour nous lorsque nous avons choisi de nous consacrer au jeune public un guide exemplaire au même titre que
certaines compagnies belges, allemandes ou italiennes. Aussi avons-nous choisi de les accueillir dès notre première
programmation jeune public en 1990 /91.
Nous avons fait connaissance avec le travail de Gervais Gaudreault avec Contes d’enfants réels il y a douze ans. Ce
fut le coup de cœur. En même temps nous découvrions l’écriture de Suzanne Lebeau qui éclaire régulièrement
depuis la création du Carrousel, le travail de la compagnie et qui inspire les mises en scène de Gervais Gaudreault.
Dès lors nous les avons suivis fidèlement et nous avons accueilli la plupart de leurs créations toujours avec le même
plaisir, la même complicité. Nos échanges furent toujours très riches, nos rencontres chaque fois bien que trop
brèves, riches d’entretiens, de partages. Nous constations de plus en plus que nos démarches se rencontraient,
s’enrichissaient l’une l’autre, que nos éthiques professionnelles se rejoignaient, pouvaient se compléter.
De ces rencontres successives est né le désir d’envisager une création commune en résidence. Gervais Gaudreault
a pu découvrir lors de son passage à Mulhouse le travail de Cathy Aulard comme comédienne. Nous avions envie
de créer un spectacle à l’intention des adolescents. Le choix de Cathy Aulard s’était porté sur Dissident, il va sans
dire de Michel Vinaver. Nous avons proposé à Gervais Gaudreault d’en faire la mise en scène en résidence à
Mulhouse et il a accepté.
Nous sommes heureux d’entrer à présent par le biais de cette création commune dans l’univers fertile du Théâtre du
Carrousel et nous devenons ainsi de ces partenaires en création dont le Théâtre du Carrousel dit : « Depuis 10 ans
déjà, nous avons le privilège de pouvoir compter au Québec et en France sur des complices qui s’engagent dans la
coproduction et l’accueil en résidence. Le temps nous a révélé que ces partenariats sont de formidables outils pour
garder la création dynamique, lui insuffler l’oxygène qui garde vivant sans perdre de vue la rencontre avec le public,
notre ultime finalité. »
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M
Miicchheell VViinnaavveerr,, bbiiooggrraapphhiiee
Naît à Paris en 1927 de parents originaires de Russie. Fait ses études secondaires à Paris,
Cusset , Annecy (Haute Savoie) et New York.
1947 : Traduit The Waste Land de T.S. Eliot (publié sous le titre La Terre Vague).
1947-1948 : Écrit Lataume, roman que Camus fait publier chez Gallimard en 1950.
1950 : Écrit un deuxième roman L’Objecteur (Gallimard, 1951) honoré du prix Fénéon.
1951 : Licence libre de lettres à la Sorbonne.
1953 : Embauché comme cadre stagiaire par la société Gillette France, puis nommé chef du service administratif.
1955 : Suit les répétitions d’Ubu Roi à Annecy (Stage national d’art dramatique amateur). Gabriel Monnet qui dirige
le stage lui demande d’écrire une pièce pour son stage l’année suivante. Écrit Les Coréens que monte Roger
Planchon en octobre 1956 à Lyon, et Jean-Marie Serreau en février 1957 à Paris.
1957-1959 : Écrit Les Huissiers et Iphigénie Hôtel, créées, l’une 23 ans plus tard, par Gilles Chavassieux à Lyon,
l’autre 18 ans plus tard, par Antoine Vitez à Paris.
1960-1966 : Promu PDG de Gillette Belgique, puis de Gillette Italie, puis de Gillette France.
1969 : Commence Par-dessus bord (60 personnages, 25 lieux, 7 heures de représentation) que monteront Roger
Planchon (version abrégée, 1973) puis Charles Joris (version intégrale, 1983).
1969-1978 : Négocie l’acquisition par Gillette de la société française S.T. Dupont et devient PDG de cette société.
1981 : Publication des Histoires de Rosalie (littérature enfantine) par Castor Poche.
1971-1982 : Écrit La Demande d’emploi, Dissident il va sans dire, Nina c’est autre chose, Les Travaux et les Jours, À
la renverse, L’Ordinaire : pièces créées à Paris par Jean-Pierre Dougnac, Jacques Lassalle, Alain Francon.
1982-1986 : Quitte Gillette. Professeur associé, Institut d’études théâtrales, Paris III.
1982-1987 : Création, au Centre National des Lettres de la commission Théâtre (en assure la présidence pendant 4
ans). Publie Le Compte rendu d'Avignon.
1984 : Écrit Les Voisins (création à Théâtre Ouvert par Alain Françon, 1986), et Portrait d’une femme (création en
langue anglaise, par Sam Walters, 1995. Création en France par Claude Yersin à Angers en 2003).
1986 : Publication de l’ensemble de ses pièces par Actes Sud: Théâtre complet en deux vol.
1988 : Professeur d’études théâtrales à l’Université Paris VIII. Écrit L’Émission de télévision, création de la ComédieFrançaise à l’Odéon par Jacques Lassalle.
1991-1995 : Traduit Le Temps et la Chambre de Botho Strauss, commande de Patrice Chéreau pour une production
à l’Odéon. Mise en chantier de la collection « Répliques » chez Actes Sud (12 titres parus durant ces quatre
années). Publication chez le même éditeur d’un ouvrage collectif, Ecritures dramatiques.
1997-1998 : Écrit King, créé par Alain Francon au Théâtre National de Chaillot en 1999, qui met en scène Les
Huissiers dans la même saison.
2000-2002 : Écrit L'Objecteur (théâtre), 11 Septembre 2001, Les Troyennes d'après Euripide
2006 : Il reçoit le Grand Prix du Théâtre pour l’ensemble de son œuvre.
Dissident, il va sans dire fait partie du « Théâtre de chambre » de Michel Vinaver
Ecrite à la fin des années 1970, cette courte pièce, composée de douze morceaux, douze séquences, annonce
avec une grande lucidité les évolutions de notre société et leurs effets sur l’individu.
Michel Vinaver nous livre des bribes de sens, des instantanés, des fragments de situations et il nous laisse le soin
de l’interprétation de la réalité évoquée.
« Le projet, c’est de procéder par une discontinuité entre les différents temps du quotidien ; quotidien
économique, quotidien de l’intimité des différents groupes sociaux, et puis de les projeter les uns sur les
autres, comme ça, bruts, et de provoquer, des espèces de frictions, des égratignures »
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Par Jacques Kraemer, février 2003
Dissident, il va sans dire met en scène une femme et son fils adolescent. Quelques années plus tôt, son mari, cadre
dans une grosse entreprise s’est séparé d’elle.
Elle vit avec son fils dans un appartement modeste. Ces vies dont on verra une période de quelques mois se
passent dans les années qui suivent le coup d’état fasciste de septembre 1973 au Chili.
Cette femme encore jeune va perdre son travail d’employée et se retrouver au chômage.
Son fils de 17 ans se fait embaucher comme ouvrier aux usines Citroën. Mais il n’y reste pas, s’étant lié à une petite
bande de jeunes avec laquelle il dérive vers l’usage et le trafic de drogue, des casses de pharmacies, une cavale de
trois semaines et son arrestation par la police.
Dans chaque morceau, d’une façon concentrée à l’extrême, nous apprenons des évènements qui ont eu lieu depuis
le précédent morceau, et avons quelques indices qui nous font percevoir l’évolution des relations entre les deux
personnages.
C’est de cela qu’il s’agit d’abord : des relations entre l’adolescent et sa mère.
Michel Vinaver ne se focalise pas sur l’individu en lui-même : il n’y a pas de monologue. Il nous intéresse à ce qui se
noue et se dénoue entre ces deux personnages.
Le fils, Philippe, donne son titre à la pièce : Dissident, il va sans dire. Mais le mot « dissident » non prononcé dans le
texte est un terme appliqué à l’époque aux opposants des régimes staliniens dans les pays communistes. On
pourrait s’attendre à l’histoire d’un rebelle politique ; ce sera celle d’un petit délinquant. Plutôt qu’une fausse piste, on
devrait peut-être dire qu’il y a un rapport à établir, car il ne saute pas nécessairement aux yeux, entre une petite
histoire individuelle et la grande histoire mondiale en train de se faire.
Philippe n’est pas un dissident, au sens où on l’entendait dans ces années brejnéviennes, pas plus qu’il n’est
révolutionnaire de l’après 68, maoïste, cheguevariste ou autre ; il n’est pas non plus de ces terroristes désespérés
qui ont participé aux actions commandos de groupuscules révolutionnaires glissant vers la délinquance. Il est plutôt
ce que Michel Vinaver appelle un « réfractaire ».
Réfractaire probablement au système scolaire, mais cela appartient déjà pour cet adolescent à un passé qui n’est
même plus évoqué ; réfractaire à la société, car les perspectives qui lui seraient éventuellement offertes ne suscitent
en lui aucun désir.
Si l’attitude de Philippe s’apparente à une révolte, celle-ci est sans objet ni projet. Il raille les engagements militants
de ses parents, mais il n’exprime aucune aspiration autre que de s’enfouir dans « une vallée fermée aux deux
bouts ». Ses velléités d’écrivain restent lettre morte. Sa vie paraît vide de désirs hormis la musique, les copains, la
drogue.
J’ai l’impression que Michel Vinaver a capté une des figures éternelles de l’adolescent. Ce moment de vague à l’âme
où le désir est si imprécis qu’il ne sait vers qui ni vers quoi s’orienter. Le moment du plus grand danger où
l’adolescent est disponible pour toutes les aventures et toutes les mésaventures.
La pièce parle de notre société dont les problèmes restent pour beaucoup les mêmes qu’il y a un quart de siècle :
chômage, drogue, délinquance.
Rares sont les pièces qui expriment aussi concrètement la vie sous tous ses aspects et surtout qui saisissent tant de
vie en si peu de texte.
Dissident, il va sans dire dit la vie avec les mots de tous les jours dans des répliques toujours brèves apparentées à
notre langage parlé. Il ne dramatise pas le quotidien. On pourrait dire qu’il ne le théâtralise pas. Il traite de
« l’ordinaire » (pour adopter une notion qui lui est chère et un mot dont il a fait le titre d’une de ses pièces), mais de
cet ordinaire d’une vie, somme toute banale, Michel Vinaver montre, sans jamais forcer ni l’action, ni l’expression,
l’extraordinaire. Sous le quotidien, il débusque, comme Brecht préconisait de le faire, l’insolite ; mais cela sans
volontarisme didactique.
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Contact jeune public : Nathalie Klink. Ligne directe : 03 89 70 91 43.
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On s’est aperçu de morceau en morceau que l’histoire était d’amour entre cette mère et son fils. De Sophocle à
Tchékhov (La mouette) en passant par Shakespeare (Hamlet), cette histoire œdipienne est repérée.
Philippe et sa mère veulent à la fois et ne veulent pas rompre l’attachement trop fort qui les empêche d’orienter leurs
vies ailleurs que dans leur relation exclusive.
Il faudra le drame en forme de fait divers (l’arrestation par la police et sans doute la prison) pour que, d’une part il y
ait le moyen d’un dialogue sans cachotterie ni mensonge entre mère et fils, les retrouvailles de deux que l’amour unit
de façon indéfectible, et que d’autre part, le cordon trop ombilical soit coupé, ouvrant ainsi pour chacun des deux la
possibilité de construire ou de reconstruire sa vie. Sans prêchi-prêcha, la pièce ouvre sur de nouvelles voies ; elle
n’est pas comme l’immense majorité des pièces contemporaines, noires, tragiques, sans issue. En cela, Michel
Vinaver, il va sans dire, nous inspire le courage de vivre.
M
Miicchheell VViinnaavveerr eett llee tthhééââttrree
par Jean-Claude Lallias –L’entreprise Vinaver - Théâtre d’aujourd’hui n°8.
« Toutes les facettes de l’œuvre renvoient au désir de faire un théâtre en prise avec les réalités du présent, mais qui
le saisisse hors des modes habituels de représentations. Nous baignons tous dans un monde où les médias
façonnent le regard et l’opinion, où les vies sont préfabriquées, rendues télégéniques et données en pâture à toute
vitesse aux foules, avec l’évidente force du réel des images. Ces réalités, l’œuvre de Vinaver s’emploie à les mettre
en représentations, de façon étrange, pour dessiller nos regards fatigués. De l’intimité aux grands mouvements
mondiaux, l’œuvre fait entendre l’homo economicus contemporain perdu dans un flux inepte de paroles qui le
traversent et le conditionnent (…). L’œuvre demeure réfractaire à tout didactisme, à tout « engagement » affirmé.
Elle fuit les logiques du néo-naturalisme, se méfie de la psychologie explicative, se moque des fausses clartés du
réalisme (…) Car l’entreprise Vinaver, dès le premier jour, se donne pour projet de révolutionner à sa façon les
formes de l’écriture dramatique (…) Puisque, depuis que le théâtre existe, la parole est sa matière première,
l’entreprise Vinaver se donne pour projet d’en exploiter les gisements. Forme et sens se confondent ici. En prélevant
dans la masse indistincte des paroles de la presse, des médias, des bureaux, de la vie quotidienne banale,
l’entreprise accumule un foisonnant matériau concret. Un travail de recyclage s’opère alors, fait de planification
fragile et progressive, d’effilage, de dégraissages, de compression, d’assemblage des matériaux. Le tout étant de
donner à cette matière des facettes étincelantes d’inattendu (…) Un immense jeu où le plaisir surgit d’instant en
instant, où se mettent à scintiller de minuscules îlots de sens qui produisent des déséquilibres, d’autres manières de
voir et d’entendre le monde comme il cause (…) »
CCiittaattiioonnss ddee M
Miicchheell VViinnaavveerr
« Je pense que, aujourd'hui, on ne peut pas comprendre le monde, notre relation au monde par le tragique... »
« Je crois que l’humain est lié à l’altérité. Pour moi, l’humain, cela commence avec une personne qui parle à une
autre personne ».
«La naissance d'une pièce, c'est comme une petite explosion atomique.»
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LL’’ééccrriittuurree tthhééââttrraallee ddee M
Miicchheell VViinnaavveerr
Intervention de Michel Vinaver en séminaire à Dijon le 31 janvier 2003 à écouter sur le site http://www.theatrecontemporain.net/auteurs/vinaver/content.php?rub=4
- "Je travaille sur les tamponnements d'éléments réfractaires dans la langue, d'éléments réfractaires dans la relation
des personnages..."
- "Ce que j'aime dans l'écriture de théâtre, c'est que ce sont d'autres qui parlent, toujours..."
- "La réalisation scénique, la représentation à partir d'un texte théâtral m'intéresse..."
- "Je pense qu'une pièce est un texte littéraire au même titre qu'un roman..."
Des interventions de Michel Vinaver à écouter sur le site http://www.theatrecontemporain.net/auteurs/vinaver/content.php?rub=18
LLaa ppoonnccttuuaattiioonn ddaannss ll’’œ
œuuvvrree ddrraam
maattiiqquuee ddee M
Miicchheell VViinnaavveerr
Sur la question d’une élève à propos de l’absence de ponctuation dans ses partitions théâtrales, Michel Vinaver
s’explique : « lorsque nous parlons, nous ne ponctuons pas »
Robert Cantarella en profite pour, à son tour - après avoir situé historiquement, dans la littérature moderne en
général la faillite de la ponctuation - exposer les vertus qu’offre cette ponctuation aléatoire, pour le metteur en scène
qui travaille sur les œuvres de Michel Vinaver. La ponctuation permet de « vocaliser » un texte. Plaisirs et difficultés
permis par l’absence de ponctuation proposée par l’œuvre vinavérienne. Le « tremblé » du sens et le travail de
« chirurgie » qu’impose la partition théâtrale.
François Clavier, comédien dans « L’Emission de télévision » mis en scène par René Loyon, décrit lui aussi les
mérites et les incidences de cette stylistique particulière. Texte et respiration.
LLaa ddiim
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œuuvvrree ddrraam
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Miicchheell VViinnaavveerr
Un professeur interpelle Michel Vinaver sur la notion de poétique dans son théâtre. Vinaver se défie de penser qu’on
puisse séparer ce qui appartient au champ du « poétique » et qui s’opposerait à un champ du « prosaïque ». Vinaver
salue le travail du philosophe-esthéticien Henri Maldiney comme ayant contribué à sa source d’inspiration pour sa
pensée et pour son d’écriture. « Le sens est dans la matière même de la langue ».
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EExxttrraaiittss dduu tteexxttee
UN
Hélène - Elles sont dans la poche de mon manteau
Philippe - Non ni sur le meuble
Hélène - Tu es gentil
Philippe - Parce que tu l’as laissée en double-file ?
Hélène - Alors je les ai peut-être oubliées sur la
voiture
Philippe - Un jour on va te la voler
Hélène - Tu ne t’es pas présenté ?
Philippe - Mais si
Hélène - Je n’ai pas eu le courage j’ai tourné je ne
sais combien de fois autour du bloc
D’immeubles ça devient de plus en plus difficile
Philippe - Je vais aller te la garer
Hélène - Encore un an et tu pourras passer ton
permis
Philippe - Oui
Hélène - C’est un nouveau chandail ?
Philippe - Oui
Hélène - Je me demande d’où vient l’argent
Philippe – On se les refile tu sais
Hélène – Mais quelqu’un l’a acheté
Philippe – Les affaires circulent
Hélène – Mais c’est à qui ?
Philippe – Toi et ton sens de la propriété
…/…
QUATRE
Hélène – Je revis maintenant je peux te le dire c’est
vrai je me faisais du mauvais sang ce n’est pas
tellement l’argent c’est l’oisiveté c’est terrible pour un
jeune et de te voir qui t’inquiétais
Philippe – Tu trouvais que je m’inquiétais pas assez
faut savoir qu’est-ce que tu veux de moi ?
Hélène – Mais rien
Philippe – Dis pas n’importe quoi
…/…
NEUF
…/…
Hélène – Mais est-ce que ce sont des amis ?
Philippe – Comment ça ?
Hélène – Oui ils ne te ressemblent pas je vais te dire
je ne suis pas contente qu’ils aient une clé de la
maison
Philippe – Je vais t’expliquer
Hélène – Quand je suis rentrée du bureau je les ai
trouvés là installés
Philippe – Ah oui j’ai vu papa il m’a fait une grande
leçon de socialisme il m’a raconté qu’il a fait ta
connaissance par le socialisme
Hélène – Il aimerait tant te faire partager ses idées
Philippe – Tu y crois encore au socialisme ?
Hélène – Avant j’ai milité je suis pour la lutte contre
les privilèges
Philippe – Lesquels ?
Hélène – Le pouvoir absolu des patrons
Philippe – Et lui c’est pas un patron qui commande ?
pendant qu’il parlait j’entendais rien je regardais son
nez je peux plus le voir je le verrai plus
Hélène – Tu ne peux pas mettre en doute sa sincérité
Philippe – Il t’a abandonnée
Hélène – Ca ne marchait plus je suis plus heureuse
maintenant c’est dur mas j’aime mon indépendance
Philippe – Mais tu l’aimes encore
Hélène – Ca n’a rien à voir tu ne vas pas retrouver tes
copains ?
Philippe – Madame Tossu est passée je lui ai dit que
je la croyais à l’hôpital elle a ouvert de grands yeux
Hélène – Elle est sortie
Philippe – Elle n’y a jamais été elle a dit qu’elle étant
dans le quartier alors elle en profitait pour t’apporter la
dentelle elle a dit que tu la paieras la prochaine fois et
qu’elle attend de très belles couleurs elle te les
montrera la prochaine fois qu’est-ce que tu as été te
faire faire à cet hôpital ? Qu’est-ce que tu vas faire de
cette dentelle ?
Hélène – Une nappe pour nos dimanches
Théâtre de chambre, Dissident, il va sans dire, Michel
Vinavert, L’Arche éditeur, 77 pages, édition 1978.
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PPoouurr aallleerr pplluuss llooiinn
C’est la vie d’une famille presque comme une autre. Une famille monoparentale, une mère et son fils vivant dans un
appartement modeste sans doute à la périphérie d’une grande ville.
Le monde extérieur ne les épargne pas mais l’attachement qu’ils ont l’un pour l’autre remplit leur espace intérieur. Ils
se réinventent la réalité extérieure en trichant et en exprimant à la fois complicité et faible communication.
Ils parlent de tout et de rien, des platitudes du quotidien, passant d’un sujet à l’autre, rapidement et l’on comprend
que ce que l’on tait est aussi important que ce qui se dit.
Dissident, il va sans dire est un théâtre qui permet à chacun de capter une part de lui-même, un théâtre proche (par
le langage, par les situations) mais aussi un théâtre qui transcende le banal et l’ordinaire…
PPiisstteess ppoouurr ddéébbaattttrree
La relation parents/enfants, la relation mère/fils, les divorces, les séparations, la violence familiale
La délinquance, la drogue
Le monde du travail, la carrière professionnelle, les promotions professionnelles, le chômage
DDééffiinniittiioonnss
Le mythe d’Oedipe
Quand Amphion et Zéthos eurent pris possession de Thèbes, Laïos se réfugia auprès de Pélops mais enleva le fils
de son hôte, Chrysippe. Le dieu Apollon lui envoya alors un oracle : pour le punir, s'il engendrait un fils, celui-ci le
tuerait et épouserait sa mère.
Le complexe d’Oedipe
Concept théorique central de la première topique de Sigmund Freud, et l'une des découvertes principales de la
psychanalyse, le complexe d'Œdipe se définit comme l'ensemble de pulsions qui pousse l'enfant mâle, lors du
troisième stade du développement (stade « œdipien » ou « génital », entre deux et trois ans, après le stade « oral »
et le stade « sadique-anal »), à ressentir une attirance pour sa mère et une hostilité pour son père.
Le socialisme
Le socialisme désigne un système d'organisation sociale basé sur la propriété collective (ou propriété sociale) des
moyens de production, par opposition au capitalisme. Il est l'objectif de divers courants apparus et développés
depuis le XIXe siècle, et ayant abouti aujourd'hui aux différents courants marxistes et anarchistes, ainsi qu'aux
sociaux-démocrates.
Le mouvement socialiste recherche une justice sociale, condamne les inégalités sociales et l’exploitation de l’homme
par l’homme, défend le progrès social, et prône l'avènement d'une société égalitaire, sans classe sociale.
Le capitalisme
Le capitalisme est un système économique et social, qui est défini de plusieurs façons différentes par des groupes
se réclamant d'idéologies différentes. Ces définitions se distinguant par l’importance qu'elles accordent ou non à la
propriété privée des moyens de production ; à la recherche du profit ; à la liberté des échanges économiques ; à
l'accumulation de capital, à la spéculation et à la rémunération du travail.
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LLee ccoonntteexxttee
Quelques dates de l’année 1976 en France. Société, politique, économie.
Janvier
1er janvier : TF1 passe en SECAM / VHF et diffuse ses premières émissions en couleur.
7 janvier : Le congrès du Parti communiste français abandonne la notion de dictature du prolétariat.
Mars
8 mars : Procès de Christian Ranucci.
24 mars : Arrestation de Patrick Henry après l’assassinat d’un enfant. Il échappe à la peine de mort suite à la
plaidoirie de son avocat, Robert Badinter.
Avril
1er avril : Premier changement d'horaire d'été, d'hiver.
8 avril : Peugeot prend le contrôle de Citroën.
29 avril : Décret organisant le regroupement familial, deux ans après la fermeture des frontières et l’annonce de
l’« immigration zéro ».
Mai
5 mai : Naissance du Front de Libération National de la Corse (FLNC).
12 mai : Finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions à l'Hampden Park de Glasgow : les Verts victimes des
poteaux carrés : AS Saint-Etienne 0-1 Bayern München.
19 mai : Création du loto.
21 mai : Fondation du Centre des démocrates sociaux CDS.
Juillet
14 juillet : Albert Spaggiari réalise le "casse du siècle" à la Société générale de Nice.
28 juillet : Exécution de Christian Ranucci pour le meurtre d’une fillette.
Août
25 août : Démission de Jacques Chirac du poste de Premier Ministre, nomination de Raymond Barre,
Septembre
15 septembre : Création d'un Impôt de solidarité contre la sécheresse.
22 septembre : Raymond Barre lance le premier Plan Barre de lutte contre l’inflation. Sa politique est qualifiée de
monétariste.
Novembre
2 novembre : L'immeuble où vit Jean-Marie Le Pen et sa famille est éventré par 20 kilos de dynamite.
5 novembre : Jacques Chirac crée le RPR (Rassemblement pour la République) en remplacement de l'UDR.
12 novembre : 1er concert de Téléphone (Jean-Louis Aubert)
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QQuueellqquueess lliieennss
http://fr.wikipedia.org
http://www.chartreuse.org
http://www.linternaute.com
http://theatre-danse.fluctuat.net/michel-vinaver/citations.html
http://www.evene.fr/celebre/biographie/michel-vinaver-3989.php
http://www.citation-proverbe.com
http://www2.educnet.education.fr/
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