1 FICHE THema
LE COLOSTRUM : BON, BEAUCOUP ET VITE !
Le colostrum est la première sécrétion de la mamelle après le vêlage. Concentré
d’énergie et d’anticorps, son absorption par le veau nouveau-né est fondamentale
pour sa protection immunitaire. Les quatre points essentiels de sa distribution sont
l’hygiène et la précocité de son administration, ainsi que la qualité et la quantité du
colostrum administré.
Pourquoi est-il aussi important ?
La structure anatomique du placenta de la vache est
telle qu’elle n’autorise pas le passage des anticorps
de la mère vers le fœtus, comme chez la femme par
exemple. Le veau nait donc pratiquement sans défenses
immunitaires et la tétée du colostrum reste le seul
moyen pour le nouveau-né d’acquérir une partie des
immunoglobulines (Ig) fabriquées par sa mère. On parle
de transfert passif d’immunité.
Ces Ig perdurent 2 à 4 semaines, alors que le système
immunitaire du veau prendra le relais vers 1 à 2 mois.
Entre 3 et 6 semaines d’âge, le veau traverse donc une
période à haut risque vis-à-vis des maladies : on parle de
trou immunitaire, car l’immunité colostrale devient trop
faible alors que le système immunitaire du veau, bien
que fonctionnel, réagit trop lentement pour bloquer les
infections
Le colostrum contient plusieurs sorte
d’Ig, dont les IgG et les IgA : ce
sont les anticorps dirigés contre les
microbes rencontrés par la vache
au cours de sa vie ou ceux contre
lesquels elle a été vaccinée.
Les IgG traversent la barrière
intestinale vers le sang du
veau (où on peut les doser au
laboratoire), ils sont actifs contre
les micro-organismes circulant
dans le sang (septicémie).
Les IgA sont associés aux
muqueuses ; ils ont un effet de
protection locale de l’intestin
contre les germes responsables
de gastro-entérites néonatales.
Il est riche en globules blancs
(1 million de GB/ml), actifs et
fonctionnels et qui stimulent le
développement du système
immunitaire du veau.
Le colostrum contient aussi des
lipides (source énergétique
facilement disponible), des facteurs
anti-microbiens et de croissance,
des hormones, des protéines, des
vitamines, des minéraux et des
oligo-éléments.
Un bon colostrum doit être riche en
anticorps (idéalement > 75g IgG/L)
mais pauvre en bactéries (<100
000/ml). Les génisses produisent du
colostrum moins riche en Ig que
les multipares. Les vaches hautes
productrices (par effet de dilution),
malades (souffrant de mammite
en particulier), surmenées,
mal nourries, non déparasitées
(douve), carencées (notamment
en sélénium et en iode), ayant
eu une période de tarissement
trop courte ou perdant leur lait
facilement, fournissent un colostrum
de piètre qualité. Quant aux
jumeaux, ils devront le partager ! La
complémentation en minéraux (P,
Ca, Mg), en oligo-éléments (Zn, Cu,
I, Co, Se) et en vitamines (A, D3, E)
des vaches pendant le tarissement
est un moyen simple d’améliorer la
qualité du colostrum.
Quelle est la composition du colostrum ?
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Le veau a 6 heures pour boire
Le passage des IgG de l’intestin vers la circulation
sanguine du veau est optimal dans les 2 premières heures
de sa vie. Il reste bon pendant 6 heures et devient quasi
nul au bout de 24 heures. Il faut donc s’assurer que
le veau a bu ou tété le colostrum le plus tôt possible,
dans un délai maximal de 6 heures après sa naissance.
Idéalement, le veau devrait téter le colostrum mais
il est difficile, dans ces conditions, de s’assurer de la
quantité absorbée. On préfère lui faire boire au biberon
plutôt qu’au seau, mais quoi qu’il en soit le matériel de
distribution et les tétines doivent être soigneusement
nettoyés à l’eau chaude et au savon, idéalement
désinfectés, séchés, entreposés à l’abri de la poussière
et réservés aux nouveau-nés. Si le veau ne tête pas ou
est trop faible, il faudra administrer le colostrum avec
précaution à la sonde œsophagienne.
Peut-on remplacer le colostrum ?
Aucun colostrum de remplacement n’est commercialisé
en France. Il existe en revanche des suppléments
colostraux contenant jusqu’à 45 g d’Ig/dose ainsi
qu’une solution buvable de lactosérum contenant des Ig
spécifiques contre Escherichia coli. Le colostrum naturel,
plus concentré et adapté au microbisme de l’élevage,
reste préférable. (Voir fiche « banque de colostrum »).
Peu coûteux, très efficace, pour autant qu’il soit
donné tôt, en quantité suffisante et de bonne qualité,
le colostrum est un outil majeur de prévention des
maladies néo-natales, au même titre que la vaccination
des mères, la gestion de l’alimentation lactée et les
conditions d’élevage.
Du colostrum et des mathématiques
Un veau de 40 kg doit ingérer 200 à 300 g d’anticorps
dans les 24 premières heures de sa vie, dont environ
1/3 au cours des 2 premières heures. Sachant que la
caillette du veau a un volume de 1,5 L, que sa capacité
d’ingestion totale sur 24h est de 10% de son poids et
qu’il boit un colostrum de bonne qualité contenant 75g
d’Ig/L,
La capacité d’ingestion du veau sur 24h est de 4 litres (10% de 40 kg).
200g d’Ig
correspondent à 200/75
2,7 litres
de colostrum en tout
Proposer 2 repas de 1,35 L (<1,5L)
ou 3 repas de 0,9 L.
300 g d’Ig
correspondent à 300/75
4litres
de colostrum en tout.
Proposer 1/3 de 4L= 1,35 L dans les 2
heures, puis 2 autres repas de 1,35 L.
A noter que l’objectif ne peut être atteint si le colostrum contient moins de 50 g d’Ig/L.
Quelle quantité de colostrum
doit-on lui distribuer et en combien de repas ?
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