cancer du sein

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Docteur Bérengère Ar nal ,
gynécologue phytothérapeute
Mar tine Laganier ,
journaliste spéc i a l i s é e d a n s l a s a n t é d e s f e m m e s
cancer du sein
prévention et accompagnement
par les médecines complémentaires
© Groupe Eyrolles, 2010
ISBN : 978-2-212-54732-0
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chapitre 8
Les médicaments
au cours de la vie :
bien les choisir
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90 chapitre
8
Réfléchir à sa contraception sans renoncer à
l’intérêt de la pilule et privilégier les médicaments
non hormonaux fait partie d’une stratégie anti­
cancer du sein. Il convient aussi d’éviter ou de
limiter le temps de prise d’autres médicaments
comme certains antidépresseurs, antihistaminiques, diurétiques, antihypertenseurs, neuroleptiques.
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Docteur Bérengère Arnal
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Les médicaments au cours de la vie : bien les choisir 91
Les médicaments à éviter
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Ce sont certains antidépresseurs, anxiolytiques, hypnotiques, qui sont des
médicaments à action indirectement hormonale favorisant une augmentation
de la sécrétion de prolactine. Le taux de prolactine est corrélé au risque de
développer un cancer du sein. La prolactine, majoritairement sécrétée par l’hypophyse, est l’hormone de la lactation. En dehors de la grossesse, elle joue
un rôle sur la sécrétion de la progestérone. Elle est aussi sécrétée localement
par le sein où elle devient susceptible de stimuler la croissance de cellules
tumorales mammaires. On trouve des récepteurs à la prolactine dans un grand
nombre de tumeurs cancéreuses mammaires (et aussi prostatiques). Ceci ouvre
la voie à des perspectives thérapeutiques nouvelles via des molécules bloquant ces récepteurs à la prolactine, appelées antagonistes de la prolactine. Le
professeur Lucien Israël propose de prescrire au long cours des inhibiteurs de la
sécrétion de prolactine en cas de cancer du sein (bromocriptine, cabergoline).
Certains antihistaminiques, diurétiques, antihypertenseurs, neuroleptiques,
digitaliques ont aussi une action hyperprolactinémiante.
L’éthinyl-estradiol, œstrogène de synthèse, constituant de la majorité des
pilules œstroprogestatives, augmente aussi les taux de prolactine tout comme
les œstrogènes naturels excepté l’œstriol. Cette action sur la prolactine se
produit lors de prises de longue durée. Une galactorrhée (écoulement de lait
en dehors de l’allaitement) et des troubles du cycle menstruel peuvent alors
s’observer. Le tabagisme, via un métabolite urinaire de la nicotine, est aussi
responsable d’hyperprolactinémie. Enfin le stress tant physique que psychique
augmente aussi la prolactine.
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Le saviez-vous ?
Les pilules œstroprogestatives et les THM (Traitements hormonaux substitutifs de la ménopause) ont été classés comme substances cancérigènes du
groupe 1, c’est-à-dire ceux dont l’action est certaine, par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), en 2005. Selon les épidémiologistes, ces
traitements font désormais partie intégrante des données environnementales
susceptibles d’augmenter les risques de cancer.
En savoir plus
Voir en bibliographie les références Belpomme.
À éviter dans la mesure
du possible
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Il s’agit ici des médicaments hormonaux, pilules œstroprogestatives, progestatifs et traitements hormonaux de la ménopause.
L’objet n’est pas ici d’entretenir la polémique autour du risque de cancer du
sein lié à la prise d’hormones de synthèse prescrites en matière de contraception, pour supplémenter la femme ménopausée (traitement hormonal de la
ménopause) ou encore pour traiter les climats d’hyperœstrogénie (par exemple
le syndrome prémenstruel avec des douleurs aux seins, un gonflement, des
troubles de l’humeur qui cessent avec les règles). Rappelons toutefois que
la première chose demandée à une patiente chez laquelle est découvert un
cancer du sein (ou qui présente un accident thromboembolique artériel ou
veineux), est d’arrêter immédiatement toute prise d’hormones de synthèse.
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Les médicaments au cours de la vie : bien les choisir 93
Les études concernant le danger des hormones de synthèse en gynécologie
se succèdent et se contredisent parfois. Si l’on s’en tient aux seules données
de la recherche – les dernières études et publications – de l’Evidence-Based
Medicine (médecine factuelle), la réflexion du médecin peut se trouver figée
dans une « médecine science », science exacte, médecine du groupe et non de
la personne, ne tenant plus compte des données du contexte environnemental
dans lequel évolue la patiente, ni de ses données spécifiques.
Ces données font oublier à certains que la médecine est un art, une expérience, un vécu sans cesse renouvelé, qui connaît de fréquentes modifications
dans ses certitudes, ses doutes et ses contradictions, et où tout n’est pas toujours démontrable. Il faut l’aborder avec humilité et la conviction que nos
connaissances actuelles peuvent à tout instant être remises en question.
A À réfléchir
Selon nous, la décision thérapeutique devrait intégrer trois sources d’informations : les données actuelles et factuelles de la recherche scientifique, celles
issues de l’expérience clinique du praticien et enfin les préférences du patient
et de son entourage.
Pourquoi ne pas laisser la patiente choisir de faire appel à des thérapeutiques
naturelles si elle le souhaite, si la situation hormonale le permet, et ne proposer l’allopathie qu’en cas d’échec de celles-ci ?
Attention !
Le jus de pamplemousse peut perturber le métabolisme de certains médicaments. Il en augmente l’absorption intestinale, risque de produire un surdosage
du médicament concerné et de majorer ses effets secondaires. Cela concerne
surtout les médicaments immunodépresseurs et anti-cholestérol, mais par
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précaution, mieux vaut éviter d’en consommer pendant les chimiothérapies.
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Bien choisir sa
contraception : les conseils
de Bérengère Arnal
1 - Privilégier les moyens de
contraception induisant les taux
circulants d’œstrogènes les plus faibles :
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• l’anneau contraceptif (NuvaRing®) ;
• la contraception orale œstroprogestative à 15 gamma d’éthinyl-estradiol
(Melodia®, Minesse®, Yaz®) ;
• la toute dernière pilule œstroprogestative, Qlaira®, contenant un œstrogène
dit naturel. Cette pilule semble être une avancée pour la santé future des
jeunes femmes.
Il convient pourtant de rappeler que toutes les hormones œstrogènes et
progestatives, même l’œstrogène dit naturel et la progestérone dite naturelle
(micronisée), sont des produits d’hémisynthèse fabriqués soit à partir de la
diosgénine du yam (Dioscorea villosa), soit de manière plus récente à partir
des phytostérols de l’insaponifiable d’huile de soja (Glycine soja).
Le patch contraceptif, association œstroprogestative, qui induit des taux circulants d’œstrogènes bien plus élevés, est à éviter. Les micropilules et surtout
la plus récente, Cerazette®, contenant des progestatifs de synthèse faiblement
dosés et que l’on prescrit pendant l’allaitement et en cas de contre-indication
ou d’intolérance aux œstroprogestatifs, sont une alternative possible. L’implant
progestatif ne s’est pas révélé toujours bien toléré.
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2 - Ne pas prendre une pilule
œstroprogestative plus de dix ans
dans la vie d’une femme.
Le calcul des années cumulées aboutit chez certaines à vingt ou trente ans
de prise.
3 - Pas de prise prolongée de pilule
œstroprogestative chez une fille dont
la mère a un cancer du sein.
Et ce surtout si l’on suspecte une prédisposition familiale génétique, préférer
alors une contraception non hormonale avec le stérilet (de petite taille pour
les jeunes filles et femmes nullipares).
4 - Éviter les pilules œstroprogestatives
remboursées par la Sécurité sociale car
elles sont trop dosées en œstrogènes.
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Une des pilules les plus prescrites (30 gamma d’éthinyl-estradiol) a vingt-cinq
ans ; la plus ancienne sur le marché (50 gamma d’éthinyl-estradiol), fort heureusement rarement proposée, a trente-sept ans… Beaucoup d’entre elles sont
encore prescrites parce qu’elles sont remboursées par la Sécurité sociale. Et
elles sont souvent proposées à des toutes jeunes filles en pleine puberté qui
viennent à peine de démarrer leurs cycles menstruels !
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Dans un souci de prévention de la santé des femmes tant cardio-vasculaire que
mammaire, il faut privilégier les pilules au dosage le plus faible, soit 15 gamma
d’éthinyl-estradiol, la toute dernière pilule au valérate d’estradiol (œstrogène
naturel) et l’anneau vaginal.
Une exception peut être faite dans certains cas avec une pilule de troisième
génération, désormais remboursée par la Sécurité sociale (Desobel gé 20®
dosée à 20 gamma d’éthinyl-estradiol).
5 - Se faire poser un stérilet.
Il sera de taille normale chez les femmes ayant eu des enfants et de petite
taille chez les nullipares. Il est prouvé que les stérilets ne sont pas plus dangereux chez la femme nullipare que chez celle ayant enfanté. Les autorités
sanitaires de santé encouragent les médecins à poser des stérilets depuis 2004
(rapport de l’ANAES), notamment chez les jeunes filles ou femmes n’ayant pas
eu d’enfant.
Pour aller plus loin
Le stérilet hormonal de grande taille au lévonorgestrel, qui entraîne fréquemment un arrêt des règles, ce que certaines femmes apprécient, ne devrait
jamais être posé chez les jeunes femmes et n’être réservé qu’aux femmes
présentant des règles très abondantes. Prise de poids, acné, migraine, perte
de la libido voire état dépressif ne sont pas rares avec ce stérilet hormonal.
Il doit être impérativement retiré chez les femmes atteintes d’un cancer du
sein, ce qui n’est pas toujours le cas. Il est en effet contre-indiqué en cas de
tumeur hormonodépendante.
Il convient également de rappeler que tabac et contraception orale ne font
pas bon ménage.
A
Enfin, ne pas oublier les contraceptions plus naturelles, sans aucun dan-
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diaphragmes, méthode Billings, méthode symptothermique…
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ger pour la santé : préservatifs masculins et féminins, capes cervicales et
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Les médicaments au cours de la vie : bien les choisir 97
Nous conseillons les stérilets au cuivre et non ceux au progestatif de synthèse. Des précautions spécifiques peuvent être prises chez la femme n’ayant
pas eu d’enfant : échographie pelvienne avant la pose pour dépister une éventuelle malformation utérine, prescription préalable d’antispasmodiques, d’anxiolytiques phytothérapiques et homéopathiques, pose sous anesthésie locale,
prise de fer et d’antihémorragiques la semaine des règles, suivi rapproché tous
les six mois et consultation en urgence au moindre problème.
Le saviez-vous ?
La prise de contraceptifs oraux induit des carences en oligoéléments et vitamines, qu’il est essentiel de compenser en prenant du magnésium, du chrome,
du sélénium, du zinc, des vitamines E, C, B 2, B 9, B 12. Des souches homéopathiques peuvent améliorer la tolérance des contraceptifs oraux ainsi que
leur métabolisme par le foie : folliculinum, progesteronum, lac caninum, nux
vomica, thuya occidentalis… D’autres peuvent renforcer certaines actions, par
exemple testostérone propionate dans les situations d’hyperandrogénie responsables d’acné, de peau grasse ou d’hyperpilosité… Tout cela est à voir avec
un médecin homéopathe, www.snmhf.net, www.smhomeo.fr
En savoir plus
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www.methode-billings.com
www.symptotherm.ch
www.cler.net
www.bivea.fr
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